DiscoverPolySécure PodcastSpécial - Le rôle des conseils d'administration - Parce que... c'est l'épisode 0x668!
Spécial - Le rôle des conseils d'administration - Parce que... c'est l'épisode 0x668!

Spécial - Le rôle des conseils d'administration - Parce que... c'est l'épisode 0x668!

Update: 2025-11-25
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Parce que… c’est l’épisode 0x668!





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Introduction



Ce podcast spécial réunit trois experts pour discuter d’un enjeu crucial : les conseils d’administration comme engrenage raté de la cybersécurité. L’hypothèse centrale avancée est que l’absence de connaissances même basiques en cybersécurité au sein de ces instances de gouvernance explique en partie les problèmes actuels auxquels font face les organisations québécoises et canadiennes.



Le problème de la composition des conseils d’administration



Sylvie Guérin soulève un constat troublant : malgré la multiplication des fraudes touchant les institutions, écoles, hôpitaux et universités, les conseils d’administration demeurent largement dominés par des comptables et des avocats. Cette surreprésentation crée un manque flagrant de diversité, particulièrement en matière d’expertise technologique et de cybersécurité.



Elle partage son expérience personnelle où, malgré son expertise, elle s’est vue écartée d’un poste au conseil d’administration d’un CHSLD privé au profit d’un autre comptable. Cette anecdote illustre bien le caractère consanguin de ces structures, où les membres ont tendance à reproduire les mêmes profils plutôt que d’ouvrir leurs rangs à de nouvelles compétences essentielles à l’ère numérique.



L’aveuglement volontaire et la dénégation plausible



Éric Parent expose un phénomène qu’il nomme “l’aveuglement volontaire”. Il raconte avoir été approché pour un poste de CSO (Chief Security Officer) dans une entreprise internationale, où il est rapidement devenu évident que l’organisation cherchait en réalité un bouc émissaire plutôt qu’un véritable responsable de la sécurité. Le poste offert devait se rapporter au directeur des technologies de l’information, créant ainsi une structure hiérarchique dysfonctionnelle.



Une conversation révélatrice avec Ronald Brisois, ancien PDG de Cognos, illustre parfaitement ce problème. Interrogé sur où devrait se situer la sécurité dans l’organigramme, Brisois a répondu sans hésitation : au conseil d’administration. Pourtant, il admet que ce n’est jamais là qu’elle se trouve en pratique, les dirigeants préférant la cacher sous les technologies de l’information.



Parent mentionne également le concept de “plausible deniability department” utilisé dans certaines grandes entreprises canadiennes pour désigner les départements légaux, véritables cimetières d’idées où les préoccupations sont écoutées mais jamais suivies d’actions concrètes.



Le fossé du langage et de la communication



Un obstacle majeur identifié concerne le langage. Les comptables et avocats ont appris à parler en termes de risques financiers, ce qui leur confère une certaine autorité auprès des conseils d’administration. En contraste, les professionnels de la cybersécurité peinent souvent à traduire leurs préoccupations techniques en risques d’affaires compréhensibles.



Parent souligne l’importance de cette traduction. Au lieu de parler de bits, de réseaux et de technologies, il faut parler de l’arrêt potentiel des chaînes de montage, des pénalités contractuelles et des impacts financiers concrets. Il mentionne avoir enseigné pendant dix ans à Polytechnique avec cet objectif précis : former des technologues capables de communiquer en langage d’affaires.



Les lacunes du système éducatif



La discussion révèle des failles profondes dans le système éducatif, depuis les écoles primaires jusqu’aux universités. Les universités forment des enseignants compétents sur le plan pédagogique, mais largement démunis en matière de technologie et de cybersécurité. Cette lacune se répercute ensuite sur les élèves, créant un cercle vicieux d’incompétence numérique.



Sylvie partage l’exemple d’une connaissance dont les stagiaires en enseignement étaient prometteurs comme futurs professeurs, mais quasi analphabètes technologiquement. Ironiquement, ce sont souvent les enfants qui doivent aider leurs enseignants avec les ordinateurs et les tableaux interactifs.



Ce problème s’étend aux comptables et avocats qui siègent aux conseils d’administration. Décrits avec humour comme “une gang de vieux hommes blancs de 75 ans” incapables de reprogrammer leur magnétoscope, ils manquent cruellement de la formation minimale nécessaire pour comprendre les enjeux de cybersécurité.



Des solutions possibles



Plusieurs pistes sont explorées pour améliorer la situation. Sylvie suggère de créer un module de formation obligatoire d’environ deux heures pour tout nouveau membre d’un conseil d’administration, les sensibilisant aux risques concrets comme l’usurpation d’identité et les fraudes par courriel.



Parent propose d’aller plus loin avec une approche réglementaire. Il cite l’exemple de la loi HIPAA aux États-Unis, qui établit une grille de pénalités graduées selon le niveau de négligence. Il imagine un système où les dirigeants seraient personnellement pénalisés financièrement en cas de brèche, créant ainsi un “four autonettoyant” où la cybersécurité deviendrait automatiquement une priorité.



L’exemple récent de Qantas, qui a pénalisé ses cadres supérieurs suite à un incident, est cité comme un modèle encourageant. Les assureurs pourraient également jouer un rôle en exigeant non seulement la présence d’un responsable de la cybersécurité, mais aussi une gouvernance active du conseil d’administration sur ces questions.



Conclusion



Le consensus qui émerge de cette discussion est que le changement ne viendra probablement que par la contrainte : réglementation, pénalités personnelles pour les dirigeants, ou exigences des assureurs. Le bon sens seul ne suffit pas, et comme le souligne Parent, “le monde marche à claque à gueule puis au coup de pelle en pleine face”. Sans événements majeurs ou nouvelles lois, les conseils d’administration continueront probablement à négliger leur rôle crucial en matière de cybersécurité, perpétuant ainsi le cycle de vulnérabilité des organisations québécoises et canadiennes.



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