DiscoverPolySécure PodcastTeknik - Phishing Campaigns “I Paid Twice” Targeting Booking.com Hotels and Customers - Parce que... c'est l'épisode 0x666!
Teknik - Phishing Campaigns “I Paid Twice” Targeting Booking.com Hotels and Customers - Parce que... c'est l'épisode 0x666!

Teknik - Phishing Campaigns “I Paid Twice” Targeting Booking.com Hotels and Customers - Parce que... c'est l'épisode 0x666!

Update: 2025-11-20
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Parce que… c’est l’épisode 0x666!





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Ce podcast technique réunit Jérémy Scion et Quentin Bourgue, analystes en cybersécurité chez Sekoia, qui présentent leurs recherches sur une campagne sophistiquée de phishing baptisée “Double Paiement” (ou “I Paid Twice”).



Un mode opératoire en deux phases



Cette attaque se distingue par son approche méthodique en deux étapes distinctes. La première phase cible spécifiquement les hôtels et leurs administrateurs dans le but de compromettre leurs systèmes et d’accéder aux comptes de gestion sur des plateformes comme Booking.com, Expedia ou Airbnb. Une fois ces accès obtenus, la deuxième phase consiste à cibler les clients de ces hôtels pour leur extorquer de l’argent en les faisant payer une seconde fois leur réservation.



La force de cette attaque réside dans le niveau de personnalisation rendu possible par l’accès aux informations de réservation. Les attaquants disposent de détails précis comme le nombre de nuits, les noms des clients, leurs coordonnées téléphoniques et les tarifs exacts, ce qui leur permet de créer des messages extrêmement convaincants.



L’infection des systèmes hôteliers



Pour compromettre les hôtels, les attaquants envoient des messages de phishing qui imitent le style de Booking.com ou d’autres plateformes de réservation. Ces messages prétendent provenir de clients avec des demandes d’information ou des besoins particuliers concernant leur séjour. Les hôteliers, soucieux de bien servir leur clientèle, sont naturellement enclins à répondre.



La technique utilisée repose sur une méthode appelée “ClickFix”, particulièrement insidieuse. Contrairement au phishing classique où la charge malveillante est contenue dans le courriel, cette approche redirige vers une page qui reprend l’apparence de Booking.com et incite l’utilisateur à exécuter lui-même une commande PowerShell. Cette auto-infection permet de contourner de nombreuses mesures de sécurité, car le téléchargement de la charge malveillante ne se fait pas via les canaux habituellement surveillés comme la messagerie ou le navigateur web.



La chaîne d’infection fait appel à des techniques avancées comme le DLL Side Loading et l’utilisation détournée d’outils légitimes pour charger le malware en mémoire. Dans le cas étudié, le malware utilisé était PureRAT, un logiciel malveillant proposé comme service, que l’attaquant loue plutôt que de développer lui-même.



Spécialisation et professionnalisation



Les attaquants démontrent une spécialisation claire dans le secteur hôtelier. Bien que leurs techniques restent relativement opportunistes, ils ont adapté leur approche à cet environnement spécifique. Fait intéressant, les chercheurs ont découvert que les attaquants ne développent de charges malveillantes que pour Windows, négligeant les systèmes Mac, ce qui suggère une approche coût-bénéfice calculée basée sur la prédominance de Windows dans ce secteur.



Cette campagne illustre particulièrement bien la professionnalisation croissante de l’écosystème cybercriminel. On observe un véritable découpage des fonctions avec différents acteurs spécialisés : un développeur crée et loue PureRAT comme service, un opérateur utilise sa propre infrastructure de phishing et ce malware pour voler des accès, puis revend ces accès à d’autres criminels spécialisés dans la fraude bancaire.



L’exploitation frauduleuse



Une fois les accès aux comptes Booking.com obtenus, ils sont revendus sur des forums cybercriminels. Les acheteurs utilisent alors ces accès pour mener la deuxième phase de l’attaque. Ils récupèrent les listes de réservations à venir et contactent les clients, principalement par courriel ou WhatsApp, en se faisant passer pour l’hôtel.



Le prétexte utilisé est généralement une vérification bancaire aléatoire ou un problème avec la validation de la carte de crédit. Les victimes sont rassurées qu’aucun prélèvement ne sera effectué, mais doivent simplement confirmer leurs informations. La légitimité apparente de ces messages, renforcée par les détails précis de la réservation, rend la fraude particulièrement efficace.



Les victimes sont redirigées vers de fausses pages qui imitent parfaitement Booking.com ou d’autres plateformes. Ces pages professionnelles récupèrent les informations bancaires et initient directement des transactions correspondant au montant de la réservation. Comme il s’agit souvent de montants de plusieurs centaines, voire milliers d’euros, la fraude devient rapidement lucrative.



Origine et évolution



L’analyse des forums cybercriminels révèle que ces opérations proviennent principalement de l’écosystème russophone, avec des acteurs situés dans l’ex-URSS. L’écosystème s’est considérablement professionnalisé avec des services spécialisés : certains vendent des listes d’adresses courriel d’hôtels, d’autres proposent des accès compromis, et certains recrutent même des opérateurs pour mener ces campagnes.



Jérémy Scion souligne l’évolution historique de cette menace. Il y a quelques années, il s’agissait d’opérations quasi artisanales menées par des groupes isolés. Aujourd’hui, attirés par les gains financiers substantiels, plusieurs groupes se sont lancés dans ce type d’activité. Cette professionnalisation s’accompagne d’une capacité d’adaptation remarquable : les attaquants modifient rapidement leurs chaînes d’infection pour rester discrets tout en maintenant une approche générique qui ne nécessite pas de personnalisation pour chaque victime.



Indicateurs de compromission et détection



Sekoia suit désormais plusieurs clusters utilisant ce mode opératoire, démontrant sa popularisation au sein de l’écosystème cybercriminel. Les chercheurs ont développé des méthodes automatiques et proactives pour suivre ces campagnes. Les indicateurs de compromission incluent principalement des noms de domaine imitant Booking.com ou utilisant des termes liés aux réservations et à l’hôtellerie, ainsi que les adresses IP hébergeant ces domaines.



Cette recherche met en lumière la réalité concrète de la professionnalisation du cybercrime, qui n’est plus une simple prédiction mais une réalité observable opérant à échelle industrielle.



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