DiscoverIci l'EuropeValérie Hayer : "L'Italie ne peut pas se faire une politique migratoire à la carte"
Valérie Hayer : "L'Italie ne peut pas se faire une politique migratoire à la carte"

Valérie Hayer : "L'Italie ne peut pas se faire une politique migratoire à la carte"

Update: 2025-07-18
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Motion de défiance contre la présidente de la Commission européenne, immigration, Rassemblement national et Guerre en Ukraine : l’eurodéputée et présidente du groupe Renew Europe au Parlement européen Valérie Hayer nous livre ses attentes pour la rentrée.

Le 10 juillet, Ursula von der Leyen a échappé à une motion de défiance. Si Valérie Hayer ne l’a pas votée, elle regrette en revanche "un dysfonctionnement majeur aujourd'hui, tant au Parlement européen qu'à la Commission européenne, avec une tentation de la droite de faire des deals de plus en plus souvent avec l'extrême droite". Cette non-censure n’est donc pas un chèque en blanc à la Présidente de la Commission pour la suite : "J'ai demandé des engagements tant à Ursula von der Leyen qu'à Manfred Weber – le président du groupe de la droite – sur deux choses : une meilleure coopération et une liste de priorités politiques que nous partageons."

Au début du mois, l’Union européenne a proposé un nouvel objectif pour 2040 : réduire de 90 % les émissions de gaz à effet de serre. Pour Valérie Hayer, il faut parvenir à concilier les enjeux de compétitivité industrielles avec le plan de décarbonation. "[L'Europe] doit rentrer dans la logique de compétitivité et de réindustrialisation", estime la présidente du groupe Renew au Parlement européen, qui maintient la position de sa famille politique au sujet de ce qu'elle perçoit comme une sur-réglementation : "Il y a trop de bureaucratie", déplore-t-elle. Elle pointe également du doigt un certain nombre de dysfonctionnements: "La Commission européenne a présenté un objectif intermédiaire d'ici à 2040. Elle n'a même pas le soutien de sa propre famille politique dans cette histoire et dans ce dossier clé."

"Jordan Bardella tente une nouvelle fois de se victimiser"

Autre sujet de la rentrée, le nouveau budget pluriannuel. Si la Commission souhaite mettre en place un plan unique en mutualisant les fonds, Valérie Hayer s’oppose à cette renationalisation du budget : "L'intérêt et la valeur ajoutée de ce budget européen, c'est de s'engager dans une dynamique. Ce n'est pas d'avoir un grand plan, un grand budget avec 27 plans nationaux."

Au sujet de l’affaire de détournement de fonds au parlement Européen d’un montant de 4,3 millions d’euros par le Rassemblement national et ses anciens alliés d'extrême droite, la présidente du groupe Renew Europe estime que chacun doit prendre ses responsabilités : "Jordan Bardella tente une nouvelle fois de se victimiser, mais chaque groupe politique est censé être soumis et se soumettre à des audits. Chacun devra assumer ses responsabilités."

"Mesures de rétorsion" contre les droits de douane américain

Alors que la guerre en Ukraine s’intensifie avec l’utilisation de drones par la Russie, Donald Trump, lors d’une rencontre avec le Secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, a annoncé que les États-Unis enverront de nouvelles armes à l’Ukraine via l’Alliance atlantique. L'Eurodéputée salue ce changement d'attitude du président américain en faveur des Ukrainiens : "Donald Trump réalise enfin quel est le vrai visage de Vladimir Poutine", avant d’émettre une certaine réserve : "On est habitué à des revirements avec Donald Trump."

Face à l’échéance du 1er août et aux 30 % de droits de douane annoncés par le président américain, l’Europe prévoit des représailles commerciales à hauteur de 72 milliards d’euros. Mais pour Valérie Hayer, "personne n’a intérêt à une guerre commerciale". La présidente du groupe Renew se dit en faveur de négociation, sans céder sur tout : "S'il n'y a pas d'atterrissage possible, il faut mettre en place ces mesures de rétorsion. Je crois que Donald Trump ne comprend que le rapport de force."

Elle rappelle aussi la force et le dynamisme du marché européen : "Donald Trump doit comprendre qu’on ne va pas se laisser marcher dessus, qu'on a des outils. On a un marché de 450 millions de consommateurs très intéressant pour les entreprises américaines." Dans ce contexte, la Commission européenne encourage les États membres à se concentrer sur d’autres partenariats commerciaux, notamment celui du Mercosur. Mais certains pays de l'Union, dont l'activité agricole représente une forte part de leur économie, demandent des gages, comme la France, suivie par la Pologne et l’Irlande : "On ne s’y oppose pas par principe, mais la ligne de la France est extrêmement claire : il faut des clauses de sauvegarde pour protéger nos agriculteurs."

"Assurer la sécurité des Israéliens et Palestiniens"

Face à une escalade du conflit au Moyen-Orient, Valérie Hayer souhaite que l’UE prenne pleinement part aux négociations : "Il faut que la voix de l’Union européenne pèse. Il faut qu’on puisse avancer sur cette solution à deux États pour qu’on ait une reconnaissance de l’État palestinien, et aussi pour faire pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahou." Mais pour elle, "l'important c'est d'assurer la sécurité des Israéliens, des Palestiniens, et la stabilité dans cette région".

Sur la question migratoire, la présidente du groupe Renew adopte une position nette : "La première chose, c’est d’appliquer le pacte asile et migration", et en appelle à la responsabilité de chacun des États membres, même les plus récalcitrants : "l’Italie ne peut pas dire : je fais à la carte sur les questions migratoires", d’autant plus que "le modèle entre l'Albanie et l'Italie coûte extrêmement cher et a été retoqué à plusieurs reprises d'un point de vue légal". Elle souhaite que les Vingt-Sept se mettent autour de la table et travaillent à des "solutions crédibles, car il faut aussi, je crois, pouvoir avoir un débat apaisé sur la migration légale de travail parce qu'on a aussi un enjeu démographique en Europe".

Elle n’est par ailleurs pas convaincue par la liste de "pays sûrs" où l’UE pourrait renvoyer les migrants illégaux établie par la Commission européenne, et entend "renforcer les partenariats avec les pays d’origine, avec l’Afrique". "Plus on s’engagera politiquement, plus on accompagnera financièrement le développement de ces pays d'origine, mieux on régulera les flux migratoires", juge l'eurodéputée. Elle regrette d’autant plus que ce dossier ait été bloqué "de façon tout à fait démagogique" par une alliance de la droite et de l’extrême droite.

Émission préparée par Perrine Desplats et Isabelle Romero

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FRANCE 24