Curiosités Classiques

Épisode plus léger.  Le Parti Québécois a récemment déposé le budget de l’an 1; budget qui serait adopté la première année suivant l’indépendance politique de la Province.  Avant de parler d’économie, et de compter des sous, il faudrait parler de Régime.  Le Régime est la structure sociale, politique et légale d’une entité politique.  C’est à la fois son socle et sa finalité.  Chaque Régime vise une fin; chaque Régime a son citoyen modèle. En ce, le Régime est fondamentalement normatif.  Dans cet épisode, je vous parle d’une sorte de Régime en particulier : la Monarchie élective.   Je vais essayer de vous convaincre que cette structure politique est plus adaptée à notre époque et notre but: la transmission stable de la vie et la liberté incarnée dans l’excellence humaine.

Selon Burke, la meilleure Constitution est en accord avec la Nature parce qu’elle survient, non pas suite à un processus de planification consciente, mais naturellement, ou par imitation du processus naturel pré-rationnel.  Elle est le fruit d’une myriade d’accidents heureux plutôt que de fantaisies théoriques.  Le bon ordre politique est la conséquence non intentionnelle d’une série d’accidents.  Comme la main invisible du marché dirige les actions intéressées d’une légion d’acteurs égoïstes vers le bien commun de l’enrichissement collectif, la main invisible de la nature dirige les sociétés vers l’ordre politique qui leur sied le plus dans le contexte où il se trouve; par essai et erreur.

Le premier homme à avoir tiré les conséquences politiques de la perte de la téléologie est Thomas Hobbes – que Strauss qualifie d’imprudent, d’impie, d’extrémiste iconoclaste, de premier plébéien philosophe dont la prose manifestait le charme et l'humanité.  Malgré cette humanité, Hobbes fut puni pour son impudence subversive…Nous verrons ici comment le Droit Naturel moderne est une idéalisme politique fondé sur la science matérialiste anti-téléologique.  Il remplace le télos de l’homme par la peur de la mort, et affirme la primauté des Droits sur les Devoirs.  

Nous continuons notre exploration du Droit Naturel et l'Histoire de Strauss.  Voici le chapitre 4: Le Droit naturel classique.   Strauss y résume de le Droit naturel platonicien et aristotélicien. Il y a un conflit entre les deux opinions courantes concernant la justice.  La juste est ce qui est bon et la justice consistent à donner à chacun son dû.  Ce qui est dûest défini par la loi, mais la loi peut être mauvaise.  Ainsi, pour être bonne la justice doit être indépendante de la loi.  La justice sera donc d’agir pour le bénéfice d’autrui.  Mais ce n’est pas tout le monde qui connait le bénéfice d’autrui.  Cela étant le cas, il ne peut y avoir de justice que dans une société où les hommes sages et justes ont le contrôle absolu.  Comme les sages ont le control absolu, il n’y pas de propriété privée.  Tout usage est pour une fin prescrite par la justice.  A chacun est assigné une fonction qu’il peut bien réaliser.  De chacun selon sa capacité à chacun selon son mérite.  

Pour comprendre comment les philosophes antiques comprenaient le Droit naturel il faut remonter à l’origine de la philosophie – c’est-à-dire à une conception préscientifique du monde.  La découverte du concept de Nature était nécessaire à distinguer le Droit naturel du droit ancestral. Le Droit naturel implique de remettre en question l’ancestral, le traditionnel, l’atavique, le communautaire – ou pour parler comme un vitaliste du 21ième siècle, il faut sortir de la MAISON LONGUE pour contempler le Droit naturel.  On verra que 2 opinions concernant la relation de la Cité avec l’ordre naturel mènent à deux positions concernant le Droit naturel : soit l’homme est coopératif de nature et la Cité est son habitat naturel, soit l’homme est égoïste et dangereux et la Cité est conventionnelle.  Dans les deux cas, la Nature demeure le standard – c’est simplement la compréhension de ce qui est naturel qui varie.  D’un côté les socratiques, de l’autre les sophistes. 

Je résumerai ici le deuxième chapitre du livre le plus connu de Leo Strauss: Le Droit naturel et l'Histoire. Les sciences sociales contre le Droit Naturel.  Ici nous discuterons de l’opposition non historicistes au Droit Naturel.  Max Weber est utilisé par Strauss comme l’incarnation de cette opposition.   Références:Strauss, Leo. Natural Right and History. Chicago, The University of Chicago Press, 1953.Strauss, Leo. Walgreen Foundation Lectures:  Natural Right and History. 1949.

Je résumerai ici le premier chapitre du livre le plus connu de Leo Strauss: Le Droit naturel et l'Histoire. Le droit naturel se réfère à une conception de la loi qui est considérée comme inhérente à la nature humaine plutôt que créée par des institutions sociales ou gouvernementales. Selon Strauss, le droit naturel est basé sur une compréhension de la nature humaine et des principes éthiques universels qui découlent de cette nature.Strauss soutient que le droit naturel est essentiel pour la préservation de la société et de l'ordre politique. Selon lui, les sociétés qui négligent ou rejettent le droit naturel courent le risque de glisser dans le relativisme moral et de voir leur cohésion sociale se désintégrer. Références:Strauss, Leo. Natural Right and History. Chicago, The University of Chicago Press, 1953.Strauss, Leo. Walgreen Foundation Lectures:  Natural Right and History. 1949.

Comment se fait-il que certaines petites nations soient capables de survivre au côté ou au sein de vastes empires?  Parmi ces nations survivantes, comment se fait-il que certains soient même capables de se doter de l’outil de survie par excellence: l’État-nation?Comment est-ce qu'une poignée de colons isolés dans la Vallée du Saint-Laurent au 18ième siècle ait réussit à survivre comme entité sociale et politique jusqu'à aujourd'hui?JRM Sauvé, géopoliticien, nationaliste et Capitaine des Forces armées canadiennes, explore la piste de la géographie pour répondre à ces questions.  

The Defeat of Canadian NationalismGrant is my favorite Christian Heideggerian if there can be said to exist such a beast.   Here, he laments the disappearance of his nation: Old Canada.  He discusses the effects of liberalism and technology on local cultures, and has quite a bit to say about the French-Canadian (Québécois) nation.This is the first English language episode of the podcast.  

C’est la crise de l’Occident moderne qui nous force à nous tourner avec un intérêt passionné vers l’Antiquité classique.  Ainsi commence La Cité et l’Homme de Léo Strauss.  Ainsi répond-il d’avance au reproche nietzschéen que l’étude de l’histoire est risquée : que trop de conscience historique est hostile à la vie.  Ce n’est pas l’oubli de soi, ni l’amour de l’antiquaire qui nous pousse à ouvrir ces vieux livres; c’est la nécessité de mieux comprendre la Cité humaine telle qu’elle se comprit elle-même par le passé...Les Politiques sont vastes - ici nous ne toucherons qu'à certains points:1)La Cité est par Nature2)La Cité et la Meilleure vie3)La Loi et l’Innovation4)Le Régime est par ConventionRéférences :Les Politiques, Aristote (trad. Pierre Pellegrin).  Flammarion. 2015.The City and Man, Leo Strauss.  The University of Chicago Press. 1964.Introduction to Political Philosophy, Leo Strauss. Lecture.  1965. (https://leostrausscenter.uchicago.edu/introduction-to-political-philosophy-sessions-10-16-aristotles-politics-winter-1965/?et_fb=1&PageSpeed=off)

John Mearsheimer est un politicologue américain se spécialisant en relations internationales.  Il fait partie de l’école très minoritaire des néo-réalistes.  Dans son livre,  The Great Delusion – Liberal Dreams and International Realities, il tente d’expliquer comment la politique étrangère des États-Unis post Guerre Froide a pu donner lieu à catastrophe après catastrophe.   Le libéralisme hégémonique, adopté comme politique étrangère, déstabiliserait le système international.  Le libéralisme lui-même, fondé sur des prémisses erronées concernant la nature humaine, ne peut pas être l’unique modèle utilisé pour prédire le comportement des états.   Selon Mearsheimer, la politique étrangère d’hégémonie libérale menace nos libertés et nos droits domestiques.  Il est grand temps de changer de cap.  Voyons pourquoi.La partie 2 couvre les chapitres 5 à 8.

The Great Delusion – Liberal Dreams and International Realities  de John MearsheimerJohn Mearsheimer est un politicologue américain se spécialisant en relations internationales.  Il fait partie de l’école très minoritaire des néo-réalistes.  Dans son livre,  The Great Delusion – Liberal Dreams and International Realities, il tente d’expliquer comment la politique étrangère des États-Unis post Guerre Froide a pu donner lieu à catastrophe après catastrophe.   Le libéralisme hégémonique, adopté comme politique étrangère, déstabiliserait le système international.  Le libéralisme lui-même, fondé sur des prémisses erronées concernant la nature humaine, ne peut pas être l’unique modèle utilisé pour prédire le comportement des états.   Selon Mearsheimer, la politique étrangère d’hégémonie libérale menace nos libertés et nos droits domestiques.  Il est grand temps de changer de cap.  Voyons pourquoi.La partie 1 couvre les chapitres 1 à 4.

Dans le Schisme Identitaire,  Beauregard nous offre une étude sociologique des grands mouvements politiques de la deuxième moitié du 20e et début du 21e au Québec.  Il le fait à la lumière du modèle d’analyse de l’hégémonie idéologique développé par Antonio Gramsci; je vous encourage à écouter l’épisode sur Gramsci publié récemment.  Le propos de ce livre intéressera les Européens parce qu’une homologie fondamentale existe entre l’Union Européenne et le Gouvernement fédéral canadien.  Références : Beauregard, Étienne-Alexandre.  (2022).  Le Schisme identitaire.  Boréal. Guy Frégault. La guerre de Sept ans et la civilisation canadienne.  Revue d'histoire de l'Amérique française  Volume 7, numéro 2, septembre 1953.  URI : https://id.erudit.org/iderudit/301591ar DOI : https://doi.org/10.7202/301591ar 

Introduction:Première partie: Gramsci et l'hégémonieLa seconde partie couvrira le Schisme Identitaire de Étienne-Alexandre Beauregard (@EABeauregard).Il vaut la peine de prendre Gramsci au sérieux pour plusieurs raisons : son modèle d’hégémonie culturelle donne  une explication rétrospective du triomphe culturelle d’une certaine forme de la gauche.  Son modèle nous donne aussi une feuille de route pour entamer une reconquête des institutions culturelles.  Gramsci demeure pertinent parce qu’il existe une filiation intellectuelle entre la pensée et le wokisme américain, ainsi que le multiculturalisme de l’UE et du Gouvernement fédéral canadien.   De plus, l'analyse de Gramsci est reprise aujourd’hui par la « Nouvelle Droite» , qui se trouve à son tour marginalisées et exclue des institutions officielle.  La métaphore de la Cathédrale Bleu de Curtis Yarvin est d’inspiration gramscienne.Références :Jean-Marc Piotte, La pensée politique de Gramsci.  Les Éditions Parti Pris /Ottawa. 1970. (http://classiques.uqac.ca/contemporains/piotte_jean_marc/pensee_de_gramsci/pensee_de_gramsci.html)Antonio Gramsci, The Gramsci Reader, selected writings 1916-1935.  Ed. David Forgacs.  New York University Press. 2000.  (https://archive.org/details/THEGRAMSCIREADERV1)Antonio Gramsci, Lettres de la prison (1926-1937). Traduction Jean Noaro.  1953. (http://classiques.uqac.ca/classiques/gramsci_antonio/lettres_de_la_prison/de_la_prison.html)John Fonte, Why is there a Culture War?  Hoover Institution. 2000.  (https://www.hoover.org/research/why-there-culture-war)  Vasilis Maglaras, Consent and Submission : Aspects of Gramsci’s Theory of the Political and Civil Society.  SAGE Open January-March 2013: 1-8.  (https://doi.org/10.1177/2158244012472347 )

Le meilleur ordre politique n’existe peut-être pas dans l’absolu.  L’absence d’un ordre idéal-réalisable ne veut pas dire qu’il n’y ait une gradation dans la qualité des ordres politiques.  Ce spectre des régimes politiques implique une conception du mieux, d’un gradient pointant du pire vers le moins pire; ce gradient est un vecteur orienté vers le Bien.  Pour tenter de concevoir ce qu’est-ce Bien politique, il faut d’abord concevoir qu’elle est la place de l’homme dans le tout que nous appelons l’univers.  Comprendre la place de l’homme dans l’univers implique que l’on ait une conception au moins approximative de l’Univers, du tout.  Nous devons trouver une façon de reconnaitre l’existence du devenir sous la forme d’un processus historique modifiant la niche écologique de l’homme (et de ce fait, l’homme lui-même) et l’existence de questions fondamentalement transhistoriques sur la nature de l’homme (la meilleur réponse à ces questions servant de base à ce que l’on appelle le DROIT NATUREL).  Chaque champ d’investigation a sa propre raison, et c’est une grave erreur du rationalisme du cerveau gauche que de croire que toutes ces raisons propres sont cohérentes et compatibles.  Il y a toujours un danger de s’inspirer d’hypothèses et de théoriques scientifiques pour appliquer leurs conclusions à la science politique.  Mais, là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.  RéférencesKauffman, S.  A World Beyond Physics.  Oxford University Press.  2019.Stuart Kauffman. (2020). EROS AND LOGOS, Angelaki, 25:3, 9-23, DOI: 10.1080/0969725X.2020.1754011 Kauffman, Stuart & Radin, Dean. (2021). Is Brain-Mind Quantum? A theory and supporting evidence. https://arxiv.org/pdf/2101.01538Kauffman, Stuart & Rolli, Andrea. (2021). What Is Consciousness? Artificial Intelligence, Real Intelligence, Quantum Mind, And Qualia.  https://arxiv.org/pdf/2106.15515Kauffman, Stuart. (2020). Answering Schrödinger’s “What Is Life?”, Entropy 22, no. 8: 815. https://doi.org/10.3390/e22080815

Nous parlons de  2 livres : The Theory of the Multipolar World de Alexandre Dugin et the Clash of Civilizations de Samuel Huntington.Qu'est-ce qu'un vieux réaliste de l'ère de la Guerre Froide et un stratège russe anti-occidental ont en commun?  Lorsqu'on les voit s'entendent il faut porter attention.“A civilization-based world order is emerging: societies sharing cultural affinities cooperate with each other; efforts to shift societies from one civilization to another are unsuccessful; and countries group themselves around the lead or core-states of their civilization” Huntington

Que peut nous apprendre une lecture ésotérique du dialogue Le Criton de Platon sur le Régime sanitaire?  Ce dialogue est traditionnellement interprété comme une exhortation à la soumission complète aux Lois du Régime Démocratique.  Mais, est-ce vraiment ce que Platon voulait nous transmettre comme message?  Examinons ensemble ce dialogue où Socrate, en prison après sa condamnation, est rejoint par son ami d’enfance Criton, qui lui propose de l’aider à s’évader.  Prenons pour guide et interprète Leo Strauss, en faisant référence en parallèle à la transcription d’un cour qu’il donna sur ce dialogue à l’automne de 1966 à l’Université de Chicago.  Le texte complet est disponible en ligne au Centre Leo Strauss: Plato's Apology & Crito (1966) (wslamp70.s3.amazonaws.com)

L'Idéalisme objectif offre un ontologie parallèle au matérialisme contemporain.  Il nous permet d'éviter le problème difficile de la conscience.  L'idéalisme objectif n'est pas incompatible en pratique avec le Prométhéisme.  La Jeunesse doit toutefois prendre garde: la sacralisation de la technique et de la science ne doit pas voiler le fait que phénomène fondamental demeure la conscience.

Un épisode très bref sur la différence entre les mythes de Faust et de Prométhée, et sur le comportement faustien de biologistes hollandais.

Dans cet épisode, nous discuterons de la Seconde considération inactuelle de Friedrich Nietzsche.La vie ne devrait pas être au service de la connaissance, mais la connaissance au service de la vie.  La vie doit être protégée de certaines connaissances paralysantes.C’est ainsi que je résume extrêmement rapidement la Seconde Considération Inactuelle de Nietzsche.  Nietzsche se pose ici la question : quelle est la valeur des études historiques, pour qui veut vivre.Je vous recommande chaudement les deux ballados suivantes, respectivement sur la Seconde considération et sur la vie de Nietzsche et DostoMillerman Talks, The Use and Abuse of Hisotry: Friedrich Nietzsche: The Use and Abuse of History - YouTubeMartyr Made, The Underground Spirit: #20 - The Underground Spirit - MartyrMade