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Histoire du Coran. Texte et transmission - François Déroche
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Histoire du Coran. Texte et transmission - François Déroche

Author: Collège de France

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François Déroche est membre de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres) et professeur du Collège de France où il occupe depuis 2015 la chaire Histoire du Coran, Texte et transmission. Il est spécialiste des manuscrits arabes, avec un intérêt particulier pour la transmission écrite du texte coranique. Ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, il a suivi une formation aux langues sémitiques avant d'entrer à la Bibliothèque nationale où il fut chargé du catalogue des manuscrits du Coran. Membre scientifique de l'Institut français d'études anatoliennes (1983-1986), il a travaillé sur les collections de manuscrits conservés à Istanbul, notamment au Musée des arts turc et islamique. En 1990, il a été élu à l'École pratique des hautes études à une direction d'études d'histoire et codicologie du livre manuscrit arabe. Ses publications portent sur la codicologie (Manuel de codicologie des manuscrits en écriture arabe, 2000) l'histoire du livre manuscrit arabe (Le Livre manuscrit arabe. Préludes à une histoire, 2004) et les manuscrits coraniques des débuts de l'islam (La Transmission écrite du Coran dans les débuts de l'islam. Le codex Parisino-petropolitanus, 2009 ; Qur'ans of the Umayyads, 2014 ; Le Coran, une histoire plurielle, 2019).

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François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : Conclusions
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : Traces of Lost Books. What Did High-Level Bureaucrats Read Before 1840?Henning SievertUniversité Ruprecht-Karl, HeidelbergRésuméLe Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et l'Europe du Sud-Est ont connu de profonds changements à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, avant que l'Empire ottoman ne se réinvente et ne se reconstruise entre 1840 et 1880. Contrairement aux idées reçues, ce processus n'a pas consisté à imiter un modèle « occidental », mais la volonté d'apprendre, d'adapter et de développer des modèles prometteurs (à défaut de sauter dans le train du progrès et de la civilisation bien-pensants) ne fait aucun doute. Le groupe clé qui a réellement agi de la sorte est celui des bureaucrates de la métropole.En même temps, la réinterprétation de l'héritage islamique et impérial bien établi qui s'ensuivit présupposait un ensemble de connaissances acceptées, ce qui soulevait la question de savoir sur quel type d'éducation ces personnes pouvaient s'appuyer, vers quels livres elles pouvaient se tourner ou ce qui était à leur disposition pour procéder à une réaffectation et une réinvention.Si certaines bibliothèques privées ont survécu, la plupart des collections de livres de ces personnes ont été perdues. Cependant, même sans les livres eux-mêmes, il est possible de retracer leur éducation, leurs principaux centres d'intérêt et les changements éventuels grâce aux inventaires successoraux préparés à la suite du décès d'un propriétaire de livres. En s'appuyant sur l'analyse de plusieurs registres du milieu du XVIIIe siècle publiée en 2010, cette contribution examinera un nombre comparable de registres de la fin du XVIIIe siècle et surtout du début du XIXe siècle, juste avant les changements mentionnés.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : The Manṭiq al-waḥš and the Early Arabic Illustrated BookBoris LiebrenzAcadémie saxonne des sciences et humanités, LeipzigRésuméUne page illustrée conservée au Metropolitan Museum of Art de New York a suscité et défié à la fois plusieurs tentatives par des historiens de l'art d'interpréter les textes et les images qu'elle contient. Elle a été identifiée comme le fragment d'un texte inconnu intitulé « Le langage des animaux sauvages » (Manṭiq al-waḥš), écrit par le célèbre traditionniste des débuts de l'islam, Kaʿb al-Aḥbār. Sa nature de vestige d'un livre a été à la fois affirmée et mise en doute par les mêmes chercheurs. La confusion provient d'une mauvaise compréhension de ce que l'on peut voir et lire sur ce vestige. Cette communication corrigera quelques idées fausses sur la nature de la page et sa place codicologique. Il s'agira également de savoir ce que cet artefact peut nous apprendre sur une éventuelle tradition de livres illustrés à l'époque fatimide, tradition qui s'est peut-être pratiquement perdue au cours des siècles suivants. Enfin, elle sera l'occasion de s'interroger sur les mécanismes par lesquels les livres, et les livres illustrés en particulier, se perdent.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : Qur'anic art in Southeast Asia: Localising the Sulawesi diaspora geometric styleAnnabel GallopThe British Library, LondresRésuméLa grande majorité des manuscrits enluminés du Coran provenant d'Asie du Sud-Est, y compris ceux des styles d'enluminure d'Aceh, de Patani et de Terengganu, peuvent être datés de la fin du XIXe siècle. À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle et tout au long du XVIIIe siècle, le nombre beaucoup plus restreint de beaux manuscrits du Coran connus ne laisse entrevoir que deux principaux lieux d'activité, dont l'un est centré sur la cour de Banten, à l'extrémité occidentale de l'île de Java. La seconde école artistique a été appelée « style géométrique de la diaspora de Sulawesi » en raison du caractère fortement géométrique des cadres doublement décorés, qui sont composés de lignes droites provocantes et de formes partiellement circulaires. Treize exemplaires de ce style ont été identifiés, datant de 1677 à 1804 ; ils ont été trouvés et produits dans des lieux dispersés à travers l'archipel.Cette communication explorera l'impact artistique de ce style distinctif d'art coranique en documentant la localisation du style géométrique de la diaspora de Sulawesi dans le monde malais de l'Asie du Sud-Est au cours du XIXe siècle, de Sumatra à Java et de Madura à Mindanao.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : Revising the Iskendernāme: Akkoyunlu and Safavid Turkmen manuscripts of Ottoman legendary historySerpil BağcıUniversité de Hacettepe, AnkaraRésuméParmi les nombreuses œuvres littéraires et scientifiques du poète ottoman Ahmedi (mort en 1413), l'Iskendernāme (Livre d'Alexandre) est la plus célèbre. Plus d'une centaine de manuscrits ont survécu, copiés entre le XVe et le XIXe siècle dans une vaste zone géographique, d'Edirne à Herat. L'Iskendernāme d'Ahmedi ne raconte pas seulement la légende islamique d'Alexandre, mais comprend également des passages sur la géographie, la médecine et plus particulièrement sur l'histoire, ainsi que des discussions sur des questions religieuses et morales.Outre plus de quatre-vingts exemplaires non illustrés, dont certains sont richement enluminés, les vingt et un volumes illustrés et plusieurs folios illustrés détachés de manuscrits de l'Iskendernāme témoignent de la popularité du texte d'Ahmedi auprès des lecteurs turcophones et des bibliophiles. Bien qu'il existe cinq copies ottomanes et une copie mamelouke, la majorité – quinze beaux manuscrits illustrés et plusieurs folios dispersés – ont été produits à Chiraz, et deux volumes l'ont été à Herat et à Tabriz pour des mécènes turkmènes/safavides.Cette présentation se concentrera sur les révisions textuelles observées dans ces copies turkmènes des XVe et XVIe siècles. Une analyse comparative du texte montre que ces manuscrits assez nombreux comportent d'importantes altérations reflétant les contextes culturels, politiques et religieux de leurs mécènes. La révision délibérée du texte original d'Ahmedi, tant en termes d'orthographe que de contenu, visait à rendre le texte plus acceptable pour un public et des mécènes chiites.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : Data-Supported Collection History – Provenance Information in the Qalamos Portal Using the Example of the Berlin CollectionChristoph RauchStaatsbibliothek de BerlinRésuméAvec le lancement du portail Qalamos, les descriptions de plus de quarante mille manuscrits islamiques provenant d'environ quarante-cinq institutions en Allemagne ont été rendues accessibles. Grâce à l'intégration systématique des données relatives à leur acquisition, des annotations figurant sur les manuscrits et des empreintes de sceaux, ainsi qu'à l'amélioration de la qualité des données pour les entités géographiques, un large éventail de connexions concernant aussi bien l'histoire d'objets isolés que celle de collections complètes devient accessible.Depuis 1828, année où l'enregistrement systématique des acquisitions a commencé, plus de sept cents personnes ont été impliquées dans l'acquisition des manuscrits dits orientaux à la Staatsbibliothek de Berlin et dans les institutions qui l'ont précédée, qu'il s'agisse d'agents, de vendeurs ou de donateurs. En se concentrant sur les manuscrits islamiques conservés dans cette institution, l'exposé s'appuie sur des exemples choisis pour examiner en particulier les données relatives à l'acquisition, afin d'illustrer les perspectives qui s'ouvrent ici pour mieux comprendre le développement de la collection sur une longue période.L'analyse des données relatives à la provenance permet dans un premier temps d'avoir une vision beaucoup plus large de l'histoire et de la réception des manuscrits individuels, et contribue à la reconstitution des collections historiques. Cependant, le traitement complet des informations relatives à la provenance et à l'acquisition permet de tirer d'autres conclusions sur la dynamique du développement de la collection dans des contextes académiques, politiques et économiques.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : Early British Collectors and the Manuscript Trade in India and Iran before the 1820s: The Persian Collections of the Ouseley BrothersDagmar RiedelColumbia University, New YorkRésuméL'enquête sur les manuscrits persans de Sir William Ouseley (1767-1842) et de son frère Sir Gore Ouseley, bt (1770-1844) explore la manière dont, après 1757, la demande britannique accrue de littérature sur l'Inde moghole a modifié le commerce international des manuscrits. Sur le sous-continent et en Iran, des marchés secondaires se sont spécialisés dans la vente de manuscrits aux étrangers. Comme les manuscrits exportés sont souvent devenus la source des éditions savantes modernes, les marchands indiens et iraniens ont participé activement à la transmission de la littérature persane et à sa réception par les Britanniques. En faisant avancer le débat sur la circulation des manuscrits persans, l'enquête jettera également un nouvel éclairage sur les relations transculturelles entre les érudits à l'époque géorgienne. Les manuscrits des deux frères, conservés aux bibliothèques Bodleian (Oxford) et Rylands (Manchester), constituent la source principale de l'enquête.Dans l'histoire des études persanes en Grande-Bretagne, les frères Ouseley sont des personnages de transition qui, à l'origine, poursuivaient des carrières militaires et commerciales. En 1794, William vendit son brevet d'officier dans le 8e Royal Irish Regiment de Dragons, et publia en 1795 Persian Miscellanies, le premier manuel anglais de paléographie persane. De son côté, Gore a vécu pendant près de vingt ans en tant qu'homme d'affaires indépendant, d'abord au Bengale oriental, puis à Lucknow. De 1810 à 1815, il fut chargé d'une mission britannique à Téhéran et à Saint-Pétersbourg pour aider la négociation du traité de Golestan de 1814 ; William accompagna Gore en tant que secrétaire privé. Les deux frères rejoignirent la nouvelle Royal Asiatic Society à Londres en 1823. En 1828, Gore devient le premier président de l'Oriental Translation Fund de cette société savante qui publia des sources primaires qui n'étaient jusqu'alors disponibles que sous forme de manuscrits. Sa passion de toujours pour la littérature persane se reflète dans ses Biographical Notices of Persian Poets (1846), publiées à titre posthume.Les Ouseley ont acheté des manuscrits persans pour lire la littérature persane. Alors que Gore pouvait acheter des manuscrits neufs et d'occasion en Inde, les frères en achetaient également en Europe et en Iran. William collectionnait « non seulement les œuvres persanes les plus anciennes et les plus belles, mais aussi plusieurs copies de chacune d'entre elles, afin d'obtenir un texte parfait et précis par collation » (Catalogue of... Manuscript Works, Londres, 1831, p.iv). En 1843, ses héritiers vendirent six cents manuscrits en un seul lot à la Bibliothèque bodléienne (Falconer Madan, Summary Catalogue, 4, 1897, pp. 664-673). En revanche, Gore a acquis et cédé des manuscrits tout au long de sa vie, sans toujours inscrire ou ajouter son ex-libris armorié, même sur des copies aussi importantes qu'une copie complète du Mathnavī de Rūmī, datée de 805/1403 (Bodl. Ouseley Add. 146 = Ethé 646). En conséquence, la Bibliothèque bodléienne a reçu les manuscrits de Gore de différents propriétaires, et beaucoup de ses manuscrits ne sont pas identifiés (ibid., 5, 1905, pp.40 et 72). C'est dans ce contexte que l'examen codicologique des manuscrits des deux frères promet de fournir de nouvelles informations sur leurs stratégies d'achat.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : Avicenne à Topkapı. Les recueils avicenniens du catalogue de ʿAṭūfī (1502-1504)Jawdath JabbourCNRS, TDMAM UMR 7297, Aix-MarseilleRésuméL'inventaire des livres de la bibliothèque de Bāyazīd II dressé par ʿAṭūfī à la demande du sultan constitue un témoin majeur de l'histoire culturelle ottomane au XVIe siècle. En croisant les perspectives codicologiques et textuelles, la communication cherchera à cerner la place qu'y occupe la bibliothèque avicennienne. Dans un premier temps, elle visera à établir la place que tiennent les ouvrages d'Avicenne dans cet inventaire, en les répertoriant, en étudiant leur distribution et en établissant quelques correspondances avec les volumes toujours présents dans les bibliothèques patrimoniales turques. Dans un second temps, quelques volumes rassemblant des œuvres mineures d'Avicenne seront examinés afin de dresser une ébauche de typologie visant à mieux comprendre les différentes formes de réception de l'œuvre de cet auteur jusqu'au XVIe siècle.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : La donation d'un Shāhnāme safavide à la Biblioteca Medicea Laurenziana en 1093/1682-3 par le Ḳapūdan-i deryā Mușṭafā Muṣāḥib, d'après des documents de l'Archive d'état de FlorenceLbachir TahaliUniversité Ibn Zohr, AgadirRésuméEn prenant en considération les épreuves qu'a traversées au cours de son histoire la bibliothèque de Mulay Zaydān abritée à l'Escurial, on réalise que celle-ci ne comprend pas la totalité des manuscrits qui appartenaient au sultan saadien. Rappelons que cette conviction apparaît déjà dans l'œuvre de M. Ḥajjī, La Vie intellectuelle au Maroc à l'époque sa'dide. Néanmoins, son auteur ne fournissait pas d'informations suffisantes pour identifier des volumes distraits de la bibliothèque sultanienne au cours de ses pérégrinations et portant encore, comme certains manuscrits de l'Escurial, des marques de possession lapidaires. Hormis les deux fameux manuscrits composés au profit d'Aḥmad al-Manṣūr : Tartīb dīwān al-Mutanabbī et al-ʿAwd aḥmad, Ḥajjī se contente d'effleurer l'idée que la bibliothèque de l'Escurial dans son état actuel ne représente pas la bibliothèque sultanienne dans son état originel. Il signale seulement, sans plus de précisions, l'existence d'un grand nombre de manuscrits portant l'exlibris d'Aḥmad al-Manṣūr ou de ses deux fils, Mulay Zaydān et Abū Fāris, dispersés partout au Maroc. Les investigations effectuées dans le cadre du projet SICLE (2016-2021) ont conduit à mettre la main sur plus d'une dizaine de manuscrits relevant indubitablement de la collection sultanienne avant qu'elle ne soit acheminée vers l'Escurial.Cette découverte vient conforter l'un des résultats exposés dans Les Livres du sultan. Matériaux pour une histoire du livre et de la vie intellectuelle du Maroc saadien (2022). À plusieurs reprises, les réflexions relatives aux différents aspects de la bibliothèque sultanienne sont tempérées par des considérations sur les pertes dont la bibliothèque avait souffert à cause non seulement de l'incendie de 1671 mais aussi du fait de plusieurs facteurs peu connus. La présente communication aborde quelques exemples de manuscrits qui ne sont pas à l'Escurial mais dont les exlibris prouvent clairement leur appartenance à la bibliothèque sultanienne alors qu'elle se trouvait au Maroc du vivant de Mulay Zaydān. Il s'agit d'une première tentative de restitution de ces manuscrits éparpillés dans différents endroits du Maroc ou encore de l'Europe. Les copies retrouvées sont recensées et décrites en prenant principalement en compte leurs contenus et leurs spécificités en termes de marques liées à l'histoire des textes : marques de possession, de lecture, d'audition ainsi que d'autres signes aidant à suivre leur cheminement. Il sera question également dans cette communication des aspects codicologiques et paléographiques de ces manuscrits à la lumière des recherches développées dans Les Livres du sultan.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : La donation d'un Shāhnāme safavide à la Biblioteca Medicea Laurenziana en 1093/1682-3 par le Ḳapūdan-i deryā Mușṭafā Muṣāḥib, d'après des documents de l'Archive d'état de FlorenceMichele BernardiniUniversité L'Orientale, NaplesRésuméLe manuscrit Or. 5 de la Biblioteca Medicea Laurenziana de Florence contient un Shāhnāme safavide daté Shavvāl 990/ septembre-octobre 1582. Décrit dans le catalogue d'Angelo Michele Piemontese des manuscrits persans des bibliothèques italiennes (publié en 1989), le manuscrit, d'excellente facture, représente un cas très intéressant de don ottoman à la cour des Médicis. Le protagoniste de ce don est un amiral ottoman, Muṣṭafā Paşa Muṣāḥib (1640-1686), qui, selon un acte conservé dans les Archives d'État de Florence et daté de 1093/1682-83, l'aurait donné en cadeau au Grand-duc Cosimo III de' Medici (r. 1670-1723) avec deux autres manuscrits, une Khamsa de Neẓāmī, elle aussi de la fin du XVIe siècle, et un Eskandarnāme, qui pourrait correspondre à l'ouvrage en turc d'Aḥmedi préservé de nos jours à la Bibliothèque Marciana de Venise (Ms. Or. XC 57). Ce don représente un acte politique important : Muṣṭafā Paşa Muṣāḥib était au service du sultan Mehmed IV (r. 1648-1687) et fut un érudit, savant et collectionneur de manuscrits de très haute qualité. Ce don précède de quelques mois la bataille de Vienne. L'Archive d'État de Florence préserve de nombreux autres documents qui concernent Muṣṭafā Paşa Muṣāḥib et montrent les stratégies politiques des Ottomans face à la politique incertaine du Grand-duc de Toscane qui conduira à sa participation à la Sainte Ligue dans les années qui suivirent le don du manuscrit.La présentation traitera aussi du manuscrit qui représente un exemple très intéressant de la production safavide de la fin du XVIe siècle, ainsi que d'une partie d'une collection ottomane de grande valeur. La recherche qui débouche sur cette communication a compté sur la participation de Mme Veronica Prestini, qui a réalisé une étude historique sur Cosimo III de' Medici et les Ottomans, étude qui sera présentée de manière synthétique dans le cadre de cette communication.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : A Newly Discovered Manuscript from the Ghaznavid Court Scriptorium: A Codicological Study of a Fragmentary Qurʼan dated 434 AH/1042 CEMahdi SahragardDépartement d'études sur l'art, université islamique Azad, antenne de Mashhad, Mashhad, IranRésuméCette étude présente la première analyse complète d'un important manuscrit coranique découvert dans la geniza du sanctuaire de l'Imām Riḍā à Mashhad et qui comprend deux cent quarante-quatre feuillets endommagés par le feu. Le colophon du manuscrit identifie son copiste comme Abū ʿAlī Ḥasan b. ʿAbd al-ʿAzīz al-Ghaznawī et son enlumineur comme Abī Bakr Muḥammad b. ʿAbd Allāh al-Ghaznawī ; le manuscrit a été achevé en 434/1042 EC. La nisba Ghaznawī de l'enlumineur et du copiste, associée à des caractéristiques propres à une copie royale, notamment l'utilisation extensive de dorure dans toutes les composantes du manuscrit (texte coranique, titres des sourates, enluminures et inscriptions marginales), indiquent clairement qu'il s'agit d'une production réalisée dans le scriptorium de la cour ghaznavide sous le règne de Mawdūd b. Masʿūd (r. 432-441/1040-1049 EC).Le manuscrit, qui mesure aujourd'hui 19×29,2 cm après restauration, représente un rare exemple de Nouveau Qurʼan abbasside en un seul volume qui s'écarte du format en plusieurs volumes (rabʿa) prévalant à l'époque royale. Le manuscrit partage des caractéristiques stylistiques importantes avec le manuscrit Cambridge, Bibliothèque de l'Université Or. 476 - un coran non daté de format horizontal sur parchemin qui présente également des caractéristiques royales. Les caractéristiques matérielles du manuscrit de Cambridge suggèrent une date légèrement antérieure, indiquant le développement de cette tradition scribale distincte dans le cadre du programme de production de manuscrits de la cour ghaznavide au début du Ve/XIe siècle. Ce style non documenté jusqu'à présent se caractérise par une densité de texte accrue (au moins vingt-cinq lignes par page) et des adaptations uniques dans la géométrie des lettres et les proportions texte-page, ce qui le distingue de l'écriture coranique à cinq lignes de l'école de ʿUthmān b. Ḥusayn al-Warrāq.Cette étude permet de mieux comprendre l'évolution de la production de manuscrite et du mécénat des milieux de la cour au début du Ve/XIe siècle, et de mettre en lumière le rôle central de la cour ghaznavide dans la production de manuscrits au cours de cette période.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : La reliure marocaine médiévale à la lumière de la collection de l'EscorialFrançois DérocheProfesseur du Collège de FranceRésuméL'étude de la reliure médiévale dans le monde musulman se heurte à des problèmes méthodologiques importants, mais aussi (et peut-être en raison de ces problèmes) à un certain scepticisme de la part de spécialistes de l'étude des manuscrits. La collection de l'Escorial, qui est en grande partie formée par les manuscrits de la bibliothèque du sultan saadien Mulay Zaydan (r. 1603-1627) qui furent saisis par les Espagnols en 1612, offre une exceptionnelle possibilité de cerner avec précision les caractéristiques de la reliure marocaine aux XVe et XVIe siècles – et peut-être un peu avant.Dans cette présentation, il sera question de divers styles décoratifs caractéristiques : un premier, qui a déjà fait l'objet d'une présentation, se distingue par le type d'ornement central en forme de losange plus ou moins développé. Un deuxième est en revanche caractérisé par des décors circulaires. Un troisième style, celui d'un décor couvrant, fait en revanche figure d'exception au sein de la collection.Les reliures donnent ainsi de précieuses indications sur leur origine et contribuent à notre connaissance de l'histoire des manuscrits. Elles peuvent également permettre quelques remarques, prudentes, sur la sociologie de leur diffusion. Enfin, elles posent quelques questions sur le commerce des livres au sein du monde musulman à l'époque médiévale.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : The Booklet and the Multivolume Set In the History of the Qur'anic bookClaudia ColiniCSMC, HambourgAlba FedeliGiuseppe MarottaSowmeya SathiyamaniRésuméSi l'on considère le rôle du livre en tant qu'outil de communication, une analyse de ses différents matériaux et formes peut révéler des aspects de son utilisation et de sa fonction. Ses dimensions et sa forme peuvent, par exemple, influencer sa mobilité et les matériaux qui le constituent peuvent affecter sa durabilité ; ces deux éléments reflètent différents contextes de production et d'utilisation. Le Coran, tel qu'il apparaît sous la forme de divers artefacts écrits, représente une étude de cas intrigante lorsque l'histoire du livre est recentrée sur l'histoire de la communication.Les preuves matérielles disponibles indiquent que le parchemin a été le matériau préféré pour la copie du Coran au cours des quatre premiers siècles de l'islam. Si l'on connaît l'existence de fragments copiés sur papyrus, la question de savoir s'ils ont été utilisés dans la constitution de codex coraniques reste ouverte. L'analyse matérielle et codicologique de l'extrait du Coran sur papyrus conservé à la bibliothèque de Hambourg (SUB, P. Hamb. Arab. 68), récemment édité par Tillier et Vanthieghem, semble suggérer que l'utilisation de ce matériel était au moins possible pour la production de petits livrets indépendants contenant une seule sourate.Malgré l'acception générale de « muṣḥaf » comme une unité unique, ainsi que le reflète la traduction courante de « codex » donnée à ce mot, un format très courant est celui de corans se présentant sous la forme de séries de plusieurs volumes. De tels ensembles comprenant des milliers de feuillets sont aujourd'hui dispersés dans de nombreux institutions et pays, l'intégrité et la séquence correcte de l'ensemble original étant souvent compromises. Le petit manuscrit qui faisait partie de la bibliothèque de Hinckelmann et qui se trouve aujourd'hui à la bibliothèque de Hambourg (SUB, Cod. in Scrin 153a) en est un bon exemple. L'observation de sa forme actuelle – dix feuillets non continus et désordonnés –, permet de se rendre compte des différentes étapes par lesquelles est passé l'objet qui ne conserve plus sa forme originelle : son analyse matérielle et codicologique peut contribuer à mettre en lumière son processus de fragmentation et sa structure originelle supposée.Dans cette présentation, nous discuterons les études de cas mentionnées plus haut pour illustrer comment une analyse matérielle, codicologique, historique et philologique combinée peut contribuer à jeter un jour nouveau sur la corrélation entre les caractéristiques matérielles, l'utilisation et la fonction des manuscrits, et à contribuer à comprendre le rôle du livre en tant qu'outil de communication dans le monde islamique.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2024-2025Colloque - Le livre dans le monde musulman. Histoire et techniques : IntroductionPrésentationLes études sur la matérialité et l'histoire du livre manuscrit dans le monde arabo-islamique permettent de mieux comprendre une tradition qui s'est étendue sur dix-huit siècles – l'imprimerie n'ayant commencé à jouer un rôle effectif qu'à une date tardive. C'est donc d'un patrimoine énorme dont il est question, patrimoine dispersé sur une zone géographique qui s'étend des rives de l'Atlantique jusqu'aux archipels du Pacifique, des steppes de l'Asie centrale jusqu'aux côtes africaines de l'océan Indien. Sans prétendre épuiser la richesse et la diversité d'un domaine qui suscite de nombreuses recherches, le colloque propose quelques aperçus en mettant en avant certaines des approches qui caractérisent les études en cours.Le colloque est soutenu par la Fondation Hugot et la Fondation Max van Berchem.
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2023-2024Colloque - Histoire(s) et Coran : La sourate XIX et l'histoire du texteIntervenant(s)François DérocheCollège de France
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2023-2024Colloque - Histoire(s) et Coran : The verb arsala in the Meccan QuranIntervenant(s)Orhan ElmazUniversité de Saint Andrews
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2023-2024Colloque - Histoire(s) et Coran : Le rôle du Coran mecquois dans la légitimation du kalām d'après les premiers Ash'aritesIntervenant(s)Ilyas AmhararIslamologue à l'Institut de Recherches et d'Études sur les Mondes Arabes et Musulmans
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2023-2024Colloque - Histoire(s) et Coran : The Clearing Power' of the Message: The Idea of Wisdom from Mecca to MedinaIntervenant(s)Dirk HartwigCorpus Coranicum, Université de Berlin - Brandenbourg
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2023-2024Colloque - Histoire(s) et Coran : Le texte coranique à la première personne. Remarques sur le passage d'un discours coranique archaïque direct au style indirectIntervenant(s)Hassan ChahdiUniversité de Lorraine
François DérocheHistoire du Coran. Texte et transmissionCollège de FranceAnnée 2023-2024Colloque - Histoire(s) et Coran : Les thèmes du Coran à la MecqueIntervenant(s)Abdelouahad JahdaniUniversité Ibn Zohr, Agadir
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