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Choses à Savoir ÉCONOMIE

Author: Choses à Savoir

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Face à la flambée des loyers et à la spéculation immobilière galopante, la Ville de Paris a décidé de s’attaquer à un phénomène en pleine expansion : le coliving. Présenté comme une nouvelle forme de vie communautaire moderne, ce modèle d’habitat — qui consiste à louer des chambres individuelles dans des appartements ou immeubles partagés avec espaces communs — est désormais dans le collimateur de la mairie.Un modèle jugé spéculatifLe Conseil de Paris a acté une décision symbolique : bannir le coliving des nouveaux projets immobiliers. L’objectif est clair : empêcher que ce système serve de moyen détourné pour contourner l’encadrement des loyers. Derrière la promesse d’une “convivialité urbaine”, la mairie voit surtout un outil de spéculation.Le sénateur communiste Ian Brossat, figure de la lutte pour le logement, n’a pas mâché ses mots : « Le coliving, c’est le cheval de Troie des spéculateurs. » Sur X (ex-Twitter), il dénonce des loyers délirants, où des chambres de 13 m² se louent jusqu’à 1 500 euros, grâce à des astuces comptables permettant d’échapper aux règles imposées par la ville.Une “zone grise” du logementSelon Barbara Gomes, élue chargée de l’encadrement des loyers, le problème du coliving vient de sa nature ambiguë : ni vraiment logement résidentiel, ni véritable espace commercial. Cette zone grise juridique autorise des “compléments de loyer” abusifs. Il suffit, explique-t-elle, « de placer quelques rameurs de sport dans une salle commune pour justifier un surcoût ». Résultat : des chambres de 20 m² affichées à près de 1 850 euros, dans une ville déjà asphyxiée par la crise du logement.Vers un contrôle renforcéLa mairie ne se contente pas d’un signal politique : elle annonce aussi la création d’une cellule dédiée au suivi et au contrôle des colivings existants. À Paris, on en dénombre déjà 7 500 lits, avec près de 7 000 nouveaux projets en cours, selon l’Institut Paris Région. Pour les élus, il est urgent d’empêcher la prolifération de ce modèle, jugé « hors de contrôle ».Paris contre le “Far West immobilier”Après avoir mené la bataille contre Airbnb et les locations touristiques illégales, Paris poursuit sa croisade pour un logement accessible. Cette décision, même non contraignante pour l’instant, envoie un message clair aux promoteurs : dans la capitale, la rentabilité ne doit plus primer sur le droit au logement. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L’or reste, malgré les cryptomonnaies et les marchés financiers modernes, un pilier de la puissance économique mondiale. Symbole de stabilité, il rassure en temps de crise et renforce la crédibilité d’une monnaie. Mais quels sont les pays qui en détiennent le plus ? Les chiffres proviennent principalement du Conseil mondial de l’or (World Gold Council), qui recense les réserves officielles détenues par les banques centrales.Les États-Unis, maîtres incontestés du métal jauneEn tête, les États-Unis écrasent la concurrence avec environ 8 133 tonnes d’or, soit plus que les trois suivants réunis. Ces réserves sont stockées principalement dans le célèbre Fort Knox (Kentucky), ainsi qu’à New York et Denver. Héritage de l’après-guerre, cette position s’explique par le rôle central du dollar dans le système monétaire mondial depuis les accords de Bretton Woods en 1944. L’or y reste le symbole de la confiance internationale dans la devise américaine.L’Europe, deuxième bastion aurifèreJuste derrière, l’Allemagne arrive en deuxième position avec environ 3 350 tonnes. Pendant la Guerre froide, Berlin avait placé une grande partie de son or à New York et Londres, avant de rapatrier près de la moitié de ses lingots au cours des années 2010.L’Italie et la France suivent avec respectivement 2 450 et 2 435 tonnes. Ces stocks, hérités des Trente Glorieuses, servent aujourd’hui à garantir la crédibilité financière de ces pays au sein de la zone euro. La Russie, elle, occupe la cinquième place (environ 2 330 tonnes), fruit d’une stratégie délibérée menée depuis 2014 pour se désengager du dollar après les premières sanctions occidentales.L’Asie monte en puissanceLa Chine détient officiellement plus de 2 200 tonnes, mais de nombreux experts estiment que ses réserves réelles pourraient être bien supérieures. Pékin accumule de l’or discrètement, afin de diversifier ses actifs et renforcer le poids international du yuan.L’Inde, pays culturellement attaché à l’or, suit avec environ 800 tonnes, auxquelles s’ajoute une quantité gigantesque détenue par les particuliers : on estime que les familles indiennes possèdent à elles seules plus de 25 000 tonnes, soit l’équivalent d’un cinquième de l’or mondial.Une assurance contre les tempêtes économiquesLes banques centrales continuent d’acheter massivement de l’or : en 2023, leurs achats ont atteint un record historique. Car dans un monde instable – inflation, dettes, guerres commerciales – le métal jaune reste une valeur refuge absolue. L’or, plus que jamais, demeure la monnaie de la confiance. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C’est la fin d’une longue incertitude juridique né avec la pandémie. Depuis 2020, de nombreuses entreprises se demandaient si les salariés travaillant depuis leur domicile pouvaient toujours bénéficier des tickets-restaurant. La Cour de cassation vient d’y mettre un terme : oui, le télétravail n’enlève en rien ce droit.Une égalité clairement affirméeLa haute juridiction s’appuie sur un principe inscrit noir sur blanc dans le Code du travail : « le télétravailleur a les mêmes droits que le salarié qui exécute son travail dans les locaux de l’entreprise ». Autrement dit, travailler depuis son salon ne modifie pas le statut du salarié ni les avantages liés à ses conditions de travail.L’affaire à l’origine de cette décision concernait un employé à qui son employeur avait supprimé ses tickets-restaurant au motif qu’il travaillait à distance. Refusant cette inégalité de traitement, il a saisi la justice.Une jurisprudence pour clore le débatJusqu’ici, les tribunaux français se contredisaient. En 2021, le tribunal judiciaire de Paris avait estimé que les télétravailleurs devaient recevoir leurs tickets-restaurant, tandis que celui de Nanterre avait jugé l’inverse. Cette divergence entretenait un flou que les entreprises interprétaient chacune à leur manière.La Cour de cassation a donc tranché : le télétravail ne peut pas justifier la suppression de cet avantage. Dans le cas jugé, le salarié concerné sera indemnisé à hauteur de 1 700,88 euros, correspondant aux titres-restaurant non perçus entre mars 2020 et mars 2022. Cette décision crée désormais une jurisprudence claire et opposable à toutes les entreprises.Un principe d’équité entre salariésLa haute cour rappelle ainsi que le lieu d’exécution du travail ne doit pas créer de disparité entre les employés. Si un salarié sur site a droit à des tickets-restaurant parce qu’il ne peut pas rentrer chez lui pour déjeuner, son collègue en télétravail bénéficie du même droit, dès lors qu’il remplit les mêmes critères d’attribution prévus par l’entreprise.Les limites du dispositifAttention toutefois : certains cas suspendent ce droit, notamment en cas d’arrêt maladie ou de chômage partiel, périodes durant lesquelles le contrat de travail est momentanément interrompu.Mais pour tous les autres, cette décision fait jurisprudence : qu’ils soient au bureau, en coworking ou chez eux, les salariés en télétravail doivent désormais être traités à égalité lorsqu’il s’agit de tickets-restaurant. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C’est un renversement historique. Pour la première fois depuis la Révolution des Œillets de 1974, le Portugal enchaîne les excédents budgétaires. En 2025, son gouvernement prévoit un surplus de 0,3 % du PIB, après un premier record en 2024. Une prouesse rare en Europe, encore plus remarquable quand on sait que Lisbonne compte simultanément augmenter les retraites et alléger la fiscalité.De la crise à la rigueurIl y a quinze ans, le pays était pourtant au bord du gouffre. En 2010, son déficit public atteignait 9 % du PIB. La troïka (FMI, BCE, Commission européenne) imposa alors un plan de sauvetage assorti d’une cure d’austérité radicale : hausse des impôts, privatisations et réduction drastique du nombre de fonctionnaires.Lorsque la gauche revient au pouvoir en 2015, elle maintient la discipline budgétaire tout en la rééquilibrant : taxes sur les plus fortunés, soutien au pouvoir d’achat des ménages modestes et relance de la demande intérieure. Cette combinaison entre rigueur et croissance devient la marque du « modèle portugais ».L’économie redressée par l’attractivitéÀ partir de 2017, le pays vit un véritable « miracle économique ». Les investissements étrangers affluent, séduits par la stabilité retrouvée, les incitations fiscales et un coût du travail parmi les plus bas d’Europe de l’Ouest (1 015 € de salaire minimum, contre 1 802 € en France). Les fonds européens et le boom touristique post-pandémie dopent l’activité. Résultat : la croissance dépasse 2 % par an et le chômage recule vers 6 %.Les entreprises françaises, notamment Somfy ou Decathlon, s’y implantent massivement ; 750 sociétés tricolores emploient aujourd’hui 60 000 personnes. Même les retraités français affluent, profitant d’avantages fiscaux — désormais réduits.Le revers du succèsMais la réussite portugaise a un prix. L’afflux de capitaux et de nouveaux résidents a fait exploser le marché immobilier : +124 % depuis 2015, bien au-delà de la moyenne européenne. Les jeunes Portugais, incapables d’accéder au logement, continuent de partir : un tiers des 15-39 ans vit à l’étranger.Cette tension sociale nourrit aussi la montée du parti d’extrême droite Chega, désormais deuxième force politique du pays.Une leçon pour l’EuropeAvec une dette en baisse (87,8 % du PIB prévue en 2026) et un État qui dépense moins qu’il ne gagne, le Portugal montre qu’une stratégie mêlant discipline et attractivité peut réussir. Mais il rappelle aussi qu’un excédent budgétaire n’est pas toujours synonyme de prospérité partagée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Oui, l’État français possède bel et bien des bitcoins, mais pas parce qu’il a choisi d’en acheter : il les détient à la suite de saisies judiciaires. Selon le dernier rapport de l’Agrasc (l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués), publié fin 2024, la France détenait 302 cryptomonnaies, d’une valeur totale estimée à 194 millions d’euros, conservées dans les coffres numériques de l’agence. La majorité de ces avoirs est composée de bitcoins, même si une part notable correspond aussi à des ethers, selon les précisions données à BFM Business.Ces actifs numériques proviennent d’affaires pénales liées notamment à la cybercriminalité et au blanchiment d’argent, saisies entre 2014 et 2024. Autrement dit, la France n’a pas acheté ces cryptos pour constituer une réserve stratégique, mais elle les possède parce que la justice les a confisquées. Les autorités n’ont d’ailleurs pas encore communiqué de politique claire sur leur conservation : dans certains cas, les cryptomonnaies sont revendues aux enchères, dans d’autres, elles sont gardées par l’État.Un précédent marquant remonte à 2021, lorsque la France avait mis en vente 611 bitcoins saisis lors d’enquêtes criminelles. L’opération avait rapporté 24 millions d’euros à l’État. Si ces bitcoins avaient été conservés jusqu’à l’automne 2025, leur valeur aurait plus que doublé, compte tenu de la hausse spectaculaire du marché des cryptomonnaies depuis un an — plus de 70 % d’augmentation pour le bitcoin et l’ether.En 2025, l’État détient même un peu plus de cryptos qu’à la fin 2024 : six bitcoins supplémentaires ont été saisis en septembre par la section cyber du parquet de Paris, représentant environ 600 000 euros. Le chiffre définitif des avoirs sera précisé dans le rapport 2025 de l’Agrasc, attendu pour le premier semestre 2026.Sur la scène mondiale, la France se classe désormais septième parmi les pays détenant le plus de bitcoins, selon le classement de la société BitGo. Elle se situe loin derrière les États-Unis, qui possèdent près de 198 000 bitcoins, et le Royaume-Uni, qui en détiendrait environ 61 000. Contrairement à ces deux pays, la France n’a pas encore fait le choix d’accumuler volontairement des cryptomonnaies dans ses réserves. Pour l’instant, elle se contente de gérer, au cas par cas, les fruits numériques de la délinquance — un trésor involontaire, mais de plus en plus précieux. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Avec la baisse des températures, la question revient dans tous les foyers : quelle énergie choisir pour se chauffer sans faire exploser sa facture ? Malgré des fluctuations ces dernières années, une hiérarchie claire se dessine : le gaz reste, en 2025, l’énergie la plus économique pour le chauffage domestique.En moyenne, un ménage français dépense aujourd’hui autour de 1 500 euros par an pour se chauffer au gaz, contre environ 800 euros en 2020. Le prix a donc quasiment doublé en cinq ans, conséquence directe de la crise énergétique et du conflit en Ukraine. Mais même à ce niveau, le gaz demeure plus avantageux que ses concurrents. Le kilowattheure y coûte environ 10 centimes d’euro, soit presque deux fois moins que celui de l’électricité, qui atteint désormais 19 centimes.Après une hausse estivale due à l’ajustement de la TVA pour se conformer au droit européen, les tarifs du gaz ont légèrement reculé ces dernières semaines (environ –1,4 % sur l’abonnement). Ce repli reste timide, mais il confirme la tendance : le gaz demeure l’énergie la plus compétitive, surtout dans les logements déjà raccordés au réseau. Pas étonnant donc que quatre foyers sur dix en France continuent d’y recourir.En deuxième position vient le fioul, choisi encore par près de trois millions de ménages. Son prix tourne autour de 1,10 euro le litre, mais il dépend étroitement du cours du pétrole, actuellement en léger repli. S’il revient souvent un peu plus cher que le gaz, il reste plus économique que l’électricité — à condition de disposer d’une cuve et d’une chaudière déjà installées. En revanche, il s’agit du mode de chauffage le plus polluant, ce qui explique l’interdiction, depuis 2022, d’installer de nouvelles chaudières au fioul.Quant à l’électricité, elle reste la solution la plus simple à mettre en œuvre, mais pas forcément la plus abordable. Son prix a grimpé de 45 % en cinq ans, même s’il semble se stabiliser pour l’hiver à venir. Son usage devient vraiment compétitif uniquement dans les logements bien isolés équipés de radiateurs modernes ou de pompes à chaleur performantes.En résumé, le gaz garde la première place du podium pour le rapport coût-efficacité. Le fioul s’accroche, mais son avenir s’assombrit. Et l’électricité, plus chère, ne devient rentable qu’à condition d’investir dans une bonne isolation. Dans un contexte de tension énergétique mondiale, le vrai secret pour réduire la facture reste donc… de consommer moins et mieux. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La fraude financière dite « CumCum » est un montage sophistiqué utilisé par certains investisseurs pour éviter de payer l’impôt sur les dividendes en France. Derrière ce nom étrange se cache une mécanique financière aussi habile que coûteuse pour l’État. Selon le ministère des Finances, elle aurait fait perdre plusieurs milliards d’euros de recettes fiscales ces dernières années.Tout part d’un principe simple : lorsqu’une entreprise française verse un dividende à ses actionnaires, les investisseurs étrangers doivent en principe s’acquitter d’un prélèvement à la source, généralement autour de 25 %. Pour contourner cet impôt, certains fonds ou banques étrangères ont recours à une manœuvre temporaire. Juste avant le versement du dividende, ils « prêtent » leurs actions à un acteur français – souvent une banque ou une filiale locale. Ce dernier devient officiellement propriétaire des titres au moment où le dividende est versé, et comme il réside fiscalement en France, il n’a pas à payer de retenue à la source.Une fois le dividende encaissé, les actions sont restituées à leur propriétaire étranger, accompagné d’une compensation équivalente au dividende, moins une commission pour la banque française qui a servi d’intermédiaire. Ce transfert-éclair, souvent réalisé en quelques jours seulement, permet donc à l’investisseur d’encaisser le dividende comme s’il était résident fiscal français, sans verser le moindre impôt au Trésor.Le terme « CumCum » vient de l’expression latine cum dividendo (« avec dividende »), car l’opération consiste précisément à transférer temporairement la propriété d’un titre juste avant le versement du dividende. Ce système est proche d’un autre montage, le « CumEx », qui, lui, repose sur des remboursements frauduleux d’impôts déjà payés et qui a éclaté en Allemagne en 2017, provoquant un scandale européen.En France, le CumCum n’est pas toujours illégal : tout dépend de l’intention et de la durée de l’opération. Mais dans de nombreux cas, l’administration fiscale estime qu’il s’agit d’une fraude caractérisée, car l’objectif est purement fiscal et ne correspond à aucune réalité économique. Le Sénat et le collectif de journalistes européens Correctiv ont révélé que ces pratiques pourraient coûter plus de 3 milliards d’euros par an au fisc français.Depuis 2018, Bercy tente de serrer la vis : contrôles accrus, redressements, et clarification des règles de détention temporaire d’actions. Mais la sophistication de ces montages, souvent appuyés par de grands cabinets d’avocats et des banques internationales, rend la lutte difficile. En somme, le CumCum illustre à quel point la finance moderne sait jouer des frontières… parfois au détriment du contribuable. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À partir du 9 octobre, un petit changement technique pourrait bien chambouler notre manière de faire des virements bancaires. Derrière cette réforme, voulue par l’Union européenne, se cache un objectif clair : freiner les escroqueries de plus en plus nombreuses autour des paiements. Mais dans la pratique, elle risque aussi de ralentir, voire de bloquer, un grand nombre de transactions.Jusqu’ici, quand vous faisiez un virement, il suffisait de saisir un IBAN valide. À partir de cette date, cela ne suffira plus. Les banques devront désormais vérifier que le nom du bénéficiaire correspond bien à l’IBAN renseigné. Cette mesure, baptisée « Vérification du bénéficiaire » ou « Verification of Payee », s’appliquera à tous les virements SEPA, qu’ils soient classiques ou instantanés.Concrètement, dès qu’un virement sera initié, la banque de l’expéditeur interrogera celle du destinataire. Si les deux informations – nom et IBAN – concordent, le transfert s’exécutera sans problème. En revanche, s’il existe une différence, même légère, un message d’avertissement apparaîtra : la banque affichera le nom « officiel » du titulaire du compte, et l’utilisateur devra confirmer qu’il souhaite poursuivre. Si le nom est complètement différent, le virement sera bloqué, ou du moins suspendu le temps de vérifications supplémentaires.L’idée est louable : chaque année, des milliers de particuliers et d’entreprises se font piéger par des fraudes dites au « faux RIB ». Un escroc modifie le numéro de compte sur une facture, et l’argent part au mauvais destinataire. Cette vérification obligatoire doit donc réduire ces risques. Mais dans la réalité, beaucoup de virements légitimes risquent de déclencher des alertes, notamment à cause de simples erreurs de saisie ou d’intitulés imprécis.Autre conséquence : les entreprises devront vérifier que le nom exact de leurs fournisseurs ou clients est bien aligné avec celui enregistré auprès de la banque, faute de quoi leurs paiements automatiques pourraient être refusés. Et pour les particuliers, la moindre faute de frappe dans un nom pourrait provoquer un message d’avertissement, voire un blocage temporaire.Cette règle découle du règlement européen 2024/886, qui vise à uniformiser la sécurité des paiements dans toute la zone euro. Elle ne fixe aucun seuil de montant : tous les virements, même de quelques euros, seront concernés.En résumé, l’Europe veut rendre les virements plus sûrs. Mais dès le 9 octobre, il faudra s’habituer à un monde où taper un nom de travers pourrait suffire à bloquer un transfert. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Pour écouter mon podcast Le Fil IA:Appel Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/le-fil-ia/id1797244733Spotify:https://open.spotify.com/show/7DLZgY60IARypRmVGAlBM0?si=bacee66244884d27Depuis quelques semaines, un mot revient avec insistance dans la bouche des grands patrons de la tech : « bulle ». Et le paradoxe est savoureux : ceux-là mêmes qui ont nourri la frénésie autour de l’intelligence artificielle — Sam Altman pour OpenAI et Jeff Bezos pour Amazon — alertent désormais sur les excès du secteur. Pour Bezos, il s’agit d’une « bulle industrielle » : les investisseurs, pris dans l’euphorie, ne savent plus distinguer les projets viables des mirages. Altman, lui, reconnaît qu’une bulle se forme toujours « autour d’un fond de vérité », mais prévient que certains y laisseront des fortunes colossales.Le constat est partagé par nombre d’analystes. Les valorisations atteignent des sommets vertigineux : OpenAI viserait 500 milliards de dollars, Nvidia dépasse les records historiques, et les géants du numérique ont investi plus de 250 milliards cette année dans des infrastructures gigantesques — « Stargate » chez OpenAI, « Prometheus » chez Meta. Pourtant, la question centrale demeure : ces dépenses produiront-elles un retour sur investissement à la hauteur ? Pour Torsten Sløk, économiste chez Apollo Global, l’histoire rappelle dangereusement celle de la bulle Internet : les entreprises les mieux valorisées sont encore plus chères qu’à la fin des années 1990.Certains, comme l’entrepreneur Azheem Azhar, se veulent plus rassurants. Les géants actuels disposent, selon lui, de flux de trésorerie solides capables de soutenir leurs ambitions. Mais même avec des bénéfices records, l’équation reste fragile. D’ici 2029, les investissements cumulés dans les centres de données pourraient atteindre 3 000 milliards de dollars, alors que les revenus du secteur ne dépasseraient pas 780 milliards en 2030, selon Citi. Un déficit colossal de financement de l’ordre de 1 500 milliards est déjà anticipé.À cela s’ajoutent des contraintes physiques : la consommation électrique des usines d’IA pourrait nécessiter une capacité équivalente à tout le parc nucléaire français. Sans nouvelles infrastructures énergétiques, la croissance du secteur pourrait se heurter à un mur matériel. Et même sur le plan économique, les promesses de gains de productivité tardent à se concrétiser : certaines études montrent que les développeurs utilisant des outils d’IA ne sont pas encore plus efficaces.Reste que, comme souvent dans les grandes révolutions technologiques, ces bulles ne sont pas toujours stériles : elles laissent des infrastructures durables, comme le chemin de fer au XIXᵉ siècle. Mais si l’emballement actuel devait se dégonfler, il pourrait laisser derrière lui non pas des rails, mais des entrepôts remplis de puces obsolètes — et une économie américaine soudain privée de son moteur. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Selon une étude inédite d’Airparif publiée le 26 septembre 2025, les politiques menées en Île-de-France pour réduire la pollution de l’air entre 2010 et 2019 auraient permis d’éviter un coût économique de l’ordre de 61 milliards d’euros. Airparif Cet ordre de grandeur est d’autant plus impressionnant qu’il repose sur des investissements publics et privés évalués à seulement 5 milliards d’euros sur la même période (soit un ratio coût-bénéfice d’environ 1 à 12)... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L’histoire ressemble à un scénario de comédie dramatique, mais pour Dany Boon, elle s’est transformée en véritable cauchemar financier. L’acteur et réalisateur, figure incontournable du cinéma français, a perdu plus de cinq millions d’euros dans une escroquerie sophistiquée, montée par un homme de 36 ans déjà condamné pour des fraudes similaires.Tout commence en 2021. L’escroc approche Dany Boon en se présentant comme un lord irlandais, skipper de renom, membre du prestigieux Royal Cork Yacht Club. Costume impeccable, discours rodé : il inspire confiance. Le comédien, qui souhaitait acquérir un voilier auprès du navigateur Marc Pajot, voit en lui un interlocuteur crédible, capable de gérer l’achat et l’entretien de son futur navire. Une société est créée pour l’occasion, et Dany Boon y investit 2,2 millions d’euros, censés couvrir le financement, l’assurance et l’entretien du yacht. Problème : la société est fictive, et l’assurance souscrite auprès d’une structure domiciliée aux Samoa n’existe pas.Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Fort de la confiance gagnée, le faux lord propose quelques mois plus tard un placement financier alléchant auprès d’une prétendue banque irlandaise. Séduit par l’offre, l’acteur lui confie 4,5 millions d’euros supplémentaires. L’escroc admettra plus tard devant les enquêteurs qu’il a « saisi une occasion ». Pour sa défense, il affirme que Dany Boon cherchait à optimiser fiscalement son investissement en visant l’achat d’un voilier plus imposant. L’avocat de l’acteur dément catégoriquement, rappelant que son client a toujours agi dans le strict respect de la loi.En novembre 2021, le château de cartes s’effondre. L’escroc annonce cesser son activité, promettant qu’un repreneur prendra le relais… mais ce repreneur n’existe pas. Lorsqu’il tente de récupérer ses fonds, Dany Boon découvre qu’ils se sont déjà évaporés. Une partie a circulé sur des comptes à Monaco et Singapour, plus de 400 000 euros ont servi à acheter des produits de luxe, et le reste aurait été transféré vers le Panama ou d’autres paradis fiscaux du Pacifique.Aujourd’hui, l’escroc, jugé à Nice, prétend vouloir aider à retrouver l’argent disparu, mais à la condition d’obtenir sa liberté. Pour Dany Boon, l’affaire laisse un goût amer : derrière les paillettes et les yachts de luxe, une démonstration brutale de la vulnérabilité, même pour les personnalités les plus en vue, face à la ruse d’un escroc bien préparé. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La petite-fille de Donald Trump, Kai Trump (18 ans), vient de lancer sa propre ligne de vêtements et provoque déjà le buzz. Son produit phare ? Des sweats (pulls à capuche ou à col rond) arborant ses initiales ou son nom, vendus à 130 dollars l’unité.Kai Trump ne manque pas de scène. Elle a inauguré la collection en portant un de ses sweats sur la pelouse de la Maison-Blanche, aux côtés de son grand-père.Une stratégie au confluent du personal branding et du luxeCe n’est pas tant la mode qui prime, mais l’histoire qu’elle vend. Kai Trump mise sur sa notoriété — fruit de son ascendance — pour imposer une marque « à sa propre signature ». Le pari : transformer une simple pièce de merchandising en objet désirable à prix premium, pour les fans, les curieux ou ceux séduits par l’univers Trump.Les observateurs estiment que ce genre de stratégie peut générer des revenus significatifs. Certains évoquent une première année à 5 à 10 millions de dollars si la ligne trouve son public — un potentiel porté par l’effet de curiosité et la visibilité médiatique du nom.Mais la durabilité dépendra de l’adhésion réelle, du style, de la qualité, et de la capacité à fidéliser une clientèle au-delà de l’effet de nouveauté.Critiques et zones d’ombreLe tarif suscite déjà des critiques : 130 $ pour un sweat, c’est élevé, surtout quand la provenance ou les conditions de fabrication ne sont pas divulguées.Certains commentateurs estiment que cela révèle une logique de marque plus que de produit. D’autres s’interrogent sur l’éthique d’utiliser les lieux institutionnels (la Maison-Blanche) comme décor promotionnel — une frontière fragile entre communication et instrumentalisation des symboles.Ce que cela nous enseigne en économieCe cas illustre plusieurs tendances fortes dans l’économie moderne :Valeur du nom et du storytelling : l’identité d’une marque peut justifier des marges élevées, même si le produit en lui-même n’est pas révolutionnaire.Monétisation du capital social : Kai Trump convertit ses followers, son statut et son image en une entreprise.Risques de scalabilité : sans renouvellement, sans diversification ni véritable proposition produit, la ligne peut rester anecdotique.Effet symbole & controverse : la visibilité instantanée alimente le débat – ce qui peut aider à vendre, mais aussi polariser et provoquer des réactions négatives. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans toutes les situations exceptionnelles, de type coupure électrique de grande ampleur, ou conflit géopolitique, les paiements électroniques peuvent devenir inutilisables. Que reste-t-il alors ? Le bon vieux billet. Contrairement aux cartes et aux applications, l’argent liquide ne dépend d’aucune infrastructure numérique. C’est ce qui en fait, selon la Banque centrale européenne, une véritable roue de secours.Les exemples historiques ne manquent pas. Lors de la pandémie de Covid-19, de la crise de la dette grecque ou encore des blackouts qui ont frappé l’Espagne, le cash a joué un rôle de bouée de sauvetage. Il permet d’acheter immédiatement ce dont on a besoin, sans attendre qu’un système reparte en ligne. Et il rassure : en période de stress, les gens préfèrent avoir des billets tangibles entre les mains plutôt que de simples chiffres sur un écran.Au-delà du confort psychologique, il existe aussi un enjeu collectif. Les spécialistes parlent de « redondance essentielle » : si chaque ménage garde une petite réserve, cela forme un maillage invisible qui soutient l’économie en cas de choc. C’est un filet de sécurité distribué dans toute la société. Le cash joue aussi un rôle démocratique. Il limite la dépendance aux acteurs privés – banques, applications, opérateurs – et garantit une certaine liberté dans nos transactions, y compris la confidentialité, chose que les paiements numériques n’offrent pas toujours.Mais combien faut-il conserver ? Les autorités n’encouragent pas à remplir son matelas de billets. Dans plusieurs pays européens, comme les Pays-Bas, l’Autriche ou la Finlande, on recommande entre 70 et 100 euros par personne, l’équivalent de quoi tenir environ 72 heures en cas d’urgence. Suffisamment pour faire quelques courses ou acheter de l’essence, mais pas de quoi déclencher la panique des voleurs. La Finlande va même plus loin en réfléchissant à des distributeurs automatiques spécialement conçus pour fonctionner lors de pannes massives.La BCE insiste sur un autre point : l’offre doit suivre la demande. Lors des crises, la ruée vers le cash peut être brutale. Mieux vaut donc prévoir en amont des stocks suffisants et des circuits de distribution robustes pour que personne ne se retrouve sans solution.En somme, garder un peu d’argent liquide chez soi, ce n’est pas un réflexe dépassé, c’est une forme d’assurance moderne. Une façon simple de se préparer à l’imprévu – au même titre qu’avoir des bougies ou de l’eau en réserve. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Ce phénomène s’explique par les énormes écarts de prix entre les États-Unis et la France — ou d’autres pays à régulation des prix pharmaceutiques. Par exemple, une étude du Peterson-KFF Health System Tracker montre que le prix de l’Ozempic aux États-Unis est d’environ 936 USD par mois, alors qu’en France il est proche de 83 USD pour une quantité équivalente.Autrement dit : le même médicament peut coûter jusqu’à cinq à dix fois moins hors-USALa différence s’explique par le fonctionnement des systèmes de santé. En France, comme dans la plupart des pays européens, les autorités publiques négocient directement les prix des médicaments avec les laboratoires, imposent des plafonds et remboursent largement les patients via la Sécurité sociale. Aux États-Unis, en revanche, le marché pharmaceutique est beaucoup plus libéral : les laboratoires fixent leurs prix, les assureurs privés négocient des remises, mais les patients se retrouvent souvent à payer des montants très élevés s’ils n’ont pas une couverture complémentaire solide.Je vous ai parlé de l'Ozempic, mais les différences de prix ne concernent évidemment pas seulement le diabète : de nombreux traitements innovants ou chroniques, comme ceux liés au cancer, aux maladies cardiovasculaires ou à la santé mentale, affichent aussi des écarts considérables.Dans ce contexte, certains patients américains font leurs calculs. Le coût d’un voyage en France peut sembler élevé, mais il est parfois largement compensé par les économies réalisées sur les médicaments, surtout lorsqu’il s’agit de traitements pris toute l’année. Pour certains, c’est presque devenu une stratégie : allier vacances et ravitaillement médical.Évidemment, ce contournement n’est pas sans limites. Il faut disposer d’une ordonnance, s’assurer de la légalité du transport des médicaments, et accepter de payer sans remboursement de l’assurance américaine. Mais pour des retraités ou des familles confrontés à des prix prohibitifs, la France apparaît comme une solution pragmatique.Au fond, ce phénomène illustre deux visions de la santé : d’un côté un système français qui régule et socialise les coûts, de l’autre un système américain qui laisse les prix au marché, avec pour conséquence des écarts qui poussent certains patients à devenir des « touristes pharmaceutiques ». Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Chaque début de mois ressemble à un nouveau défi pour une grande partie des Français. Malgré une inflation qui ralentit légèrement, beaucoup continuent de ressentir durement les effets de trois années de hausses successives des prix. C’est ce que révèle le 14ᵉ baromètre du pouvoir d’achat publié par Cofidis début 2025 et relayé par RMC Conso.Selon cette étude, le pouvoir d’achat reste la première préoccupation pour 38 % des Français, même si ce chiffre recule de 13 points par rapport à 2024. La santé (36 %) et l’insécurité (34 %) viennent juste derrière. Pourtant, seuls 18 % des sondés estiment aujourd’hui avoir un bon pouvoir d’achat, une proportion en baisse de 5 % en un an.Derrière ce ressenti se cache un chiffre précis : pour vivre correctement, les Français considèrent qu’il leur faudrait 507 euros supplémentaires par mois. Autrement dit, une fois le loyer, les factures et les dépenses contraintes réglées, il manque en moyenne un demi-millier d’euros pour boucler un budget jugé « convenable ».Comment expliquer cette impression d’étouffement ? D’abord par l’augmentation des prix, citée par 72 % des personnes interrogées. L’inflation est particulièrement visible dans l’alimentation (78 %), les assurances et la santé (76 %) ou encore l’énergie (71 %). Les impôts sont également pointés du doigt comme une cause importante de cette perte de pouvoir d’achat.Si cette somme supplémentaire de 507 euros tombait réellement chaque mois sur leur compte, les Français savent déjà comment l’utiliser. Quatre sur dix la dépenseraient en priorité dans l’alimentation, un tiers la consacrerait aux loisirs, et un quart à l’équipement de leur logement. À l’inverse, faute de moyens, beaucoup réduisent leurs dépenses dans certains domaines : l’habillement arrive en tête des coupes budgétaires (39 %), suivi de près par les loisirs (38 %).Mais au-delà des arbitrages, l’étude révèle un autre signal inquiétant : le retour en force des découverts bancaires. Quatre Français sur dix déclarent y être confrontés, soit 38 %, en hausse de deux points. La situation est particulièrement critique chez les jeunes (52 %), les foyers avec enfants (49 %), les actifs (44 %) et les femmes (42 %). Les retraités restent moins touchés : 22 % seulement se retrouvent dans le rouge, un chiffre bien en dessous de la moyenne nationale.En résumé, même si l’inflation ralentit, le quotidien reste marqué par une impression de manque. Et ce manque, les Français le chiffrent précisément : 507 euros de plus par mois. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À partir du 7 juin 2026, les entreprises françaises devront se plier à une nouvelle règle : la transparence salariale. Cette obligation découle d’une directive européenne, qui sera transposée en droit français d’ici cette date. L’idée est claire : réduire les inégalités de rémunération au sein des entreprises, un sujet longtemps considéré comme sensible, voire tabou, en France.Concrètement, les salariés pourront demander à connaître le niveau de rémunération associé à leur poste, les critères retenus pour fixer les augmentations ou les promotions, ainsi que la moyenne des salaires de leurs collègues exerçant la même fonction. Un outil qui devrait permettre à ceux qui se sentent sous-payés d’obtenir des explications, voire de revendiquer un ajustement. La règle va encore plus loin : si un écart supérieur à 5 % est constaté entre deux salariés occupant un poste équivalent et qu’aucune justification objective n’est apportée, l’entreprise aura l’obligation de le corriger.Cette directive introduit aussi des obligations différenciées selon la taille des structures. Les sociétés de plus de 250 salariés devront publier chaque année un rapport détaillant les écarts de rémunération, de l’échelon le plus bas jusqu’aux postes de direction. Pour les entreprises comprises entre 100 et 250 salariés, ce rapport sera exigé tous les trois ans. En dessous de 100 salariés, en revanche, aucune obligation de publication n’est prévue.Autre changement majeur : la transparence ne s’arrête pas aux salaires existants, elle touche aussi le recrutement. Les offres d’emploi devront indiquer clairement la rémunération proposée. Les mentions vagues comme « salaire selon profil » ou « selon expérience » disparaîtront. Par ailleurs, il sera interdit de demander à un candidat son salaire antérieur : la rémunération devra correspondre au poste, et non à l’historique du candidat.Bien sûr, cette transparence peut avoir des effets ambivalents. D’un côté, elle pourrait nourrir des tensions internes, alimenter des comparaisons permanentes entre collègues et fragiliser la cohésion des équipes. De l’autre, elle représente un levier puissant pour instaurer plus d’égalité, lutter contre les discriminations de genre, d’origine ou d’âge, et accroître la motivation des salariés en leur donnant la certitude que leurs efforts sont justement valorisés.Reste une limite de taille : même si les écarts devront être corrigés, les perspectives d’augmentation globale restent faibles. Comme le rappellent les experts, en 2026, les hausses de salaire ne devraient pas dépasser les 2 %. La transparence viendra donc surtout rééquilibrer les rapports de force… sans pour autant bouleverser les enveloppes globales. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Donald Trump a récemment introduit une mesure qui a fait beaucoup de bruit : ce que l’on appelle désormais les « visas à 100 000 dollars ». Derrière ce terme, il s’agit d’un changement majeur pour le programme de visas H-1B, ceux qui permettent à des travailleurs étrangers hautement qualifiés – ingénieurs, chercheurs, informaticiens – de venir exercer aux États-Unis.Jusqu’ici, les entreprises qui souhaitaient recruter ce type de profils payaient déjà des frais administratifs, mais Trump a décidé d’y ajouter une taxe très lourde : 100 000 dollars pour chaque nouvelle demande de visa. Cette somme est à la charge des employeurs, pas des salariés. L’objectif affiché est clair : décourager le recours à la main-d’œuvre étrangère afin de pousser les sociétés à embaucher en priorité des Américains.Cette mesure ne concerne que les nouvelles demandes. Les détenteurs actuels d’un visa H-1B, ainsi que ceux qui renouvellent leur titre, ne sont pas touchés. L’administration a pris soin de le préciser après une vague d’inquiétudes, notamment chez les milliers d’ingénieurs indiens ou chinois qui vivent et travaillent déjà aux États-Unis.Mais la décision soulève énormément de critiques. Les grandes entreprises, en particulier dans la technologie, s’appuient depuis des années sur ce programme pour attirer les meilleurs talents du monde entier. Pour elles, cette taxe équivaut à un coup de massue : elle renchérit brutalement le coût du recrutement et pourrait les dissuader de déposer de nouvelles demandes. Les petites sociétés et les start-up, qui ont souvent recours à ces profils rares, risquent d’être les plus touchées car elles n’ont pas les mêmes moyens financiers que les géants du secteur.Les partisans de la mesure, eux, défendent l’idée qu’elle rééquilibrera le marché du travail américain et limitera les abus d’un système accusé de tirer les salaires vers le bas. Mais ses opposants estiment qu’elle pourrait avoir l’effet inverse : freiner l’innovation, affaiblir la compétitivité et pousser certains talents à se tourner vers d’autres pays.Au-delà des débats économiques, une question juridique se pose : Trump peut-il réellement imposer une telle taxe par simple proclamation présidentielle, sans passer par le Congrès ? Certains experts doutent de la légalité de la démarche, et il est probable que les tribunaux soient saisis.En somme, ces « visas à 100 000 dollars » illustrent la ligne dure de Donald Trump sur l’immigration économique : réduire l’accès au marché américain pour les travailleurs étrangers, quitte à bouleverser des secteurs entiers de l’économie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Lorsqu’il a été interrogé sur la proposition de l’économiste Gabriel Zucman visant à instaurer une taxe sur les très grandes fortunes, Bernard Arnault, patron de LVMH, n’a pas mâché ses mots. Dans une déclaration accordée au Sunday Times, il a qualifié Zucman de « militant d’extrême gauche » dont l’idéologie, selon lui, « vise la destruction de l’économie libérale ».Pour le PDG, il est impossible de comprendre les positions de l’économiste sans tenir compte de son engagement politique : « On ne comprend pas les positions de monsieur Zucman si l’on oublie qu’il est d’abord un militant d’extrême gauche. À ce titre, il met au service de son idéologie (qui vise la destruction de l’économie libérale, la seule qui fonctionne pour le bien de tous) une pseudo compétence universitaire qui elle-même fait largement débat », a-t-il déclaré.La taxe proposée par Gabriel Zucman ciblerait les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, avec un prélèvement annuel de 2 %. Près de 1.800 foyers fiscaux seraient concernés par cette mesure. Elle suscite l’adhésion des partis de gauche, qui la présentent comme un instrument de justice fiscale, mais inquiète le patronat et une partie du centre et de la droite, qui y voient un risque pour l’investissement et la pérennité des entreprises.Bernard Arnault est directement concerné par le sujet, puisque sa famille détient la première fortune française et la septième mondiale, estimée à 154 milliards de dollars par le magazine Forbes. Pourtant, il rejette l’idée d’être le symbole d’un système fiscal injuste. Selon lui, Gabriel Zucman « présente la situation fiscale française de manière biaisée ». Et d’ajouter : « Car enfin, comment me mettre moi directement en cause alors que je suis certainement le tout premier contribuable à titre personnel et l’un des plus importants à travers les sociétés que je dirige ».Pour Arnault, la proposition de Zucman dépasse largement le champ d’un simple débat académique : « Il ne s’agit ni d’un débat technique ni économique, mais bien d’une volonté clairement formulée de mettre à terre l’économie française ». Et il s’inquiète des conséquences politiques : « Je ne peux pas croire que les forces politiques françaises qui dirigent, ou ont par le passé dirigé le pays, puissent prêter la moindre crédibilité à cette offensive mortelle pour notre économie ».En toile de fond, la question des inégalités reste brûlante : les 10 % des ménages les plus riches possèdent aujourd’hui plus de la moitié du patrimoine français. LVMH, de son côté, continue d’afficher une santé insolente, avec plus de 84 milliards d’euros de chiffre d’affaires et un bénéfice net de 12,55 milliards d’euros en 2024. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans cet épisode, intéressons-nous à un phénomène qui prend de l’ampleur : les cagnottes en ligne lancées par des étudiants pour financer leurs études ou simplement boucler leurs fins de mois. Ce recours, autrefois exceptionnel, devient un symbole de la précarité grandissante dans le monde étudiant.Selon la dernière étude de l’Observatoire de la vie étudiante (OVE), environ 20 % des étudiants en France vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Ce chiffre, déjà alarmant, éclaire les raisons pour lesquelles certains jeunes n’ont d’autre choix que de solliciter l’aide de leurs proches ou d’inconnus via des plateformes de financement participatif.La première cause de ces cagnottes est le coût de la vie étudiante. Entre le logement, les frais d’inscription, le matériel pédagogique, le transport et l’alimentation, le budget explose rapidement. L’OVE rappelle que le logement représente souvent plus de la moitié des dépenses mensuelles. Dans les grandes villes universitaires comme Paris, Lyon ou Bordeaux, les loyers sont devenus quasiment impossibles à assumer sans aide parentale conséquente ou sans un emploi salarié.Deuxième explication : les ressources limitées. Si certains bénéficient de bourses, leur montant reste souvent insuffisant pour couvrir toutes les charges. De plus, beaucoup d’étudiants ne remplissent pas les critères sociaux pour y avoir droit, malgré une réelle fragilité financière. Le recours aux petits boulots est courant, mais il n’est pas toujours compatible avec la réussite universitaire, et les contrats précaires ne suffisent pas à compenser les écarts.Troisième facteur : la stigmatisation et la visibilité. Lancer une cagnotte est aussi une manière de rendre publique sa situation et d’alerter sur les difficultés rencontrées. À travers ces appels à la solidarité, les étudiants racontent des histoires personnelles : financer un semestre à l’étranger, payer un loyer en retard, acheter du matériel informatique indispensable, ou encore couvrir des frais médicaux. Les réseaux sociaux amplifient la portée de ces messages, transformant parfois une initiative individuelle en mobilisation collective.Derrière ces démarches se joue un enjeu plus large : celui de l’égalité des chances. Quand un étudiant doit passer par une cagnotte pour poursuivre ses études, cela illustre un système qui peine à garantir à chacun les mêmes conditions d’accès à l’enseignement supérieur. Les associations étudiantes et syndicats pointent régulièrement ce problème, appelant à une revalorisation des bourses et à une politique de logement plus ambitieuse.En conclusion, les cagnottes étudiantes sont le symptôme visible d’une réalité invisible : la pauvreté étudiante. Elles rappellent qu’au-delà de l’image idéalisée de la vie universitaire, une part non négligeable de jeunes lutte au quotidien pour simplement continuer à apprendre. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le « bortsch index » est un indicateur économique atypique mais redoutablement parlant. Inspiré de la soupe traditionnelle à base de betteraves, de choux, de pommes de terre et d’oignons, il mesure le coût des ingrédients nécessaires à la préparation de ce plat consommé quotidiennement en Russie et en Ukraine. Comme le « Big Mac index », il rend tangible une réalité abstraite : l’inflation et son impact direct sur la vie des ménages.Historiquement, l’indice est né en 2014, au moment des premières sanctions internationales contre la Russie après l’annexion de la Crimée. Natalya Atuchina, une enseignante à la retraite, avait alors constaté que le prix des ingrédients de base du bortsch flambait. Entre 2014 et 2015, le coût du plat avait bondi de près de 50 %. Cet outil, à la fois symbolique et concret, est depuis devenu un thermomètre du pouvoir d’achat.Aujourd’hui, en 2025, le bortsch index est de nouveau au centre de l’attention. La guerre en Ukraine, déclenchée en 2022, combinée aux sanctions occidentales, pèse lourdement sur l’économie russe. Vendredi 12 septembre, la Banque centrale de Russie a abaissé son taux directeur de 18 % à 17 %. Malgré cette détente, le niveau reste extrêmement élevé, reflet d’une inflation annuelle dépassant 8 %.Mais la situation est encore plus dramatique dans l’alimentaire. Les chiffres récents parlent d’eux-mêmes : sur un an, les prix des oignons ont grimpé de 87 %, ceux du chou de 56 %, et ceux des betteraves de 12 %. Seules les tomates affichent une hausse modérée, autour de 1,2 %. Le cas le plus frappant reste celui de la pomme de terre : son prix a été multiplié par trois en l’espace de douze mois. Un véritable choc pour les ménages russes, qui consomment en moyenne 131 kilos de pommes de terre par an.Cette flambée a des causes multiples : coûts de production en hausse (énergie, intrants agricoles), manque de main-d’œuvre, et surtout difficultés logistiques liées à la guerre. La région de Briansk, principale zone productrice, se trouve à la frontière ukrainienne et subit directement les bombardements. Résultat : la Russie a dû importer pas moins de 548.000 tonnes de pommes de terre d’Égypte, une première historique.En résumé, le bortsch index illustre à la perfection comment un conflit géopolitique et des sanctions économiques se traduisent dans l’assiette des citoyens. Derrière les pourcentages d’inflation ou les décisions de la Banque centrale, c’est bien le prix du repas le plus quotidien qui devient le révélateur le plus concret de la crise. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Comments (2)

Chris

Th u

Aug 25th
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Natoo De Sousa

Bonjour, il semble y avoir une duplication de contenu sur les derniers podcasts, les enregistrements sont tous les mêmes :/

Dec 30th
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