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La Story Nostalgie
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La Story Nostalgie

Author: Nostalgie Belgique

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Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Ce podcast incontournable vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus grands artistes de notre temps.

Avec "La Story Nostalgie", plongez dans l'univers des icônes comme les Beatles, les Rolling Stones, Johnny Hallyday, Madonna, Queen, ou encore Michael Jackson. Brice Depasse vous raconte les récits inédits derrière les albums mythiques, les concerts légendaires comme Live Aid, et les moments de gloire des groupes qui ont marqué l’histoire de la musique. Découvrez comment Freddie Mercury a captivé le monde entier, comment ABBA a conquis les charts, ou encore les secrets de studio qui ont façonné des tubes intemporels.

Chaque épisode est une plongée passionnante dans le making-of des carrières de ces artistes exceptionnels, avec des histoires qui vous feront revivre les vibrations du rock des seventies, l'effervescence des eighties, et bien plus encore. Brice Depasse vous fait redécouvrir des albums cultes, des sessions d’enregistrement mémorables, et les concerts qui ont marqué toute une génération. Que vous soyez fan des ballades de Jean-Jacques Goldman, des envolées vocales de Céline Dion, ou des shows spectaculaires de Robbie Williams, "La Story Nostalgie" est votre passeport pour un voyage musical inoubliable.

Laissez-vous emporter par les récits fascinants sur des artistes comme Daniel Balavoine, Serge Gainsbourg, France Gall, Michel Sardou, et Blondie, tout en explorant les liens entre musique et cinéma, des bandes originales aux collaborations légendaires. Ce podcast vous fait revivre l’esprit de Woodstock, les folles tournées, et les sessions d'enregistrement qui ont donné naissance à des albums de légende.

Que vous soyez un nostalgique des seventies ou un amoureux des eighties, "La Story Nostalgie" est le rendez-vous incontournable pour tous les passionnés de musique. Branchez vos écouteurs et laissez Brice Depasse vous raconter ses histoires inédites.
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On a raconté beaucoup de choses sur Michael Jackson et en même temps toujours les mêmes choses, chaque chroniqueur se contentant de creuser le même sillon. Au point de départ, cette année 1984, il y a tout juste 40 ans. Je vous le demande, il avait beau avoir fait partie des fameux Jacksons, ex-Jackson Five, qui connaissait vraiment Michael Jackson à la sortie de son album solo Thriller? C’est le deuxième déjà, le premier Off the Wall était sorti deux bonnes années auparavant mais il s’était vendu à un public jeune, branché musique noire. Aussi incroyable que cela puisse paraître, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, si pas plus, le marché du disque est divisé selon votre couleur de peau. Idem pour les médias. Et puis arrive ce bolide improbable avec un single, Billie Jean, puis un autre Beat it, puis Thriller. 25 millions d’albums vendus en 18 mois, 7 singles sur un même 33 Tours, plus personne n’ignore le nom de Michael Jackson et tout le monde l’aime, à tout le moins a une très bonne opinion de lui. Mais bien sûr, un tel chiffre, alors que le marché s'effondrait, engendre une multitude de phénomènes. Le premier, c’est la surexposition médiatique. En clair, une fois qu’on sort des colonnes musicales pour entrer dans la presse dite généraliste, celle-ci ne parle que de deux choses : argent et célébrité. Le début de la fin ? Le rachat du fameux catalogue d’édition des Beatles. Jusque-là, qui en avait entendu parler ? Leur premier éditeur qui en 1969 le revend à un producteur de télé britannique qui, lui-même, le revend à un Australien. Les prix montent, McCartney qui à l’époque fréquente Jackson lui en parle, surtout de la qualité du retour d’investissement. Et quand Michael touche son premier chèque, plus de cinquante millions de dollars (soit 150 d’aujourd’hui), il met la main sur le catalogue. Et ça, je vous prie de croire que ça ne passe pas, pour certains : tout d’abord les gros financiers qu’il a battus après huit mois de négociation dont des patrons de presse. Ensuite c’est un jeune noir de 27 ans qui possède à présent un trésor des années 50 et 60, un pan de cette toute jeune pop culture. Alors on commence à voir sortir des articles désobligeants sur le bizarre Michael Jackson et sa ménagerie, son caisson à oxygène (un canular de Michael et son manager, au départ) et puis le ranch qu’il finit par acheter avec les bénéfices de sa tournée : Michael Jackson est un excentrique qui préfère la solitude, les animaux aux gens. Il est pas comme nous !Tout ce battage fait finalement passer au second plan l’album Bad qui sort cinq ans après Thriller et qui souffre évidemment du pire des handicaps : être l’album d’après. Personne pour remarquer que Michael en compose presque tous les titres à la différence de Thriller et qu’il est l’essence même de ces années 80 qui basculent dans l’électronique et les synthés. Et tout ça au prix d’un travail gigantesque dont on va mettre des années avant entendre tout ce qui est resté dans les armoires, comme cette chanson, absolument superbe. Je vous le demande : qui a autant de titres aussi incroyablement aboutis dans ses réserves ?
Vous en étiez de cette époque du début des années 80 ? Ou en rêvez-vous ? Avec le regret ne pas les avoir connues. Ah je suis d’accord avec vous : l’abondance des photos sur internet n’arrange rien. Tenez, celle de Michael Jackson reçu à la Maison Blanche par Ronald et Nancy Reagan, dans son costume à paillettes, épaulettes façon empire et bien sûr son fameux gant. Déjà, c’était exceptionnel. Quel pas en avant. Dix ans plus tôt, Richard Nixon trouvait que c’était une corvée de recevoir Elvis, ici c’est un honneur. Imaginez le même genre de scène aujourd’hui, ça n’aurait pas le même lustre. Qu’est-ce qu’il y a de changé ? L’époque ? Les gens ou les artistes ?Et les plateaux télé ? Ils sont moins fous, gigantesques et éclairés qu’aujourd’hui mais encore une fois, Michael Jackson en jeans chemise blanche qui fait son moonwalk à la répète sur le plateau de l’émission de CBS en 1983 ou celle où il tient ses huit grammy awards l’année suivante, en vrac dans les bras, ça en dit long sur une époque dont la musique n’a pas vieilli. Oui, qu’est-ce qui fait que Thriller et plus généralement, la musique des années 80 n’a pas pris une ride ? C’est vrai, on n’imagine pas les jeunes de 1984 écouter des chansons de 1944 et trouver ça hyper cool, mieux que ce qui sortait à l’époque. Et pourtant, il ne s’agissait cette année-là que de faire mieux que ce qu’on avait fait l’année précédente. Jackson voulait faire le meilleur album qu’on n’ait jamais produit, celui qui toucherait tout le monde. De l’autre côté de l’Atlantique, des U2 ou Simple Minds n’affichaient pas d’autre ambition, voilà pourquoi chaque année la musique faisait un grand bond en avant. Alors on les imagine Michael Jackson et son producteur Quincy Jones. Qu’est-ce qu’on ferait bien, qui on engagerait bien pour que ça sonne mieux ? Tu ne crois pas qu’on devrait demander à un tel ? Ce n’est donc pas un hasard si une multitude d’artistes de tous horizons convergent vers Hollywood pour apporter leur pierre à ce disque. Et parmi eux, un nombre important de musiciens d’un même groupe. Non, ils ne sont pas noirs, ni même r’n’b, ce sont les musiciens de Toto. Un groupe rock à succès mais une bande de musiciens pour qui les studios n’ont aucun secret. Ils sont quatre dont le batteur Steve Porcaro qui a coécrit un titre de l’album … et puis celui-ci, qui ne sera pas retenu, et oui, on manquait de place sur les deux faces d’un 33 Tours à l’époque, il fallait faire des choix. Michael le resortira sur le CD célébrant les 25 ans de Thriller. On dit aujourd’hui qu’il serait un sacré farceur car bien que joué par l’équipe à qui on doit Thriller, il aurait été enregistré plus tard. Mais n’empêche, quand on pense qu’il s’agit de la seule fois où il l’a chanté, on mesure le caractère exceptionnel de son talent d’interprète.
A force de ne parler que de chiffres de ventes des albums de Michael Jackson on en a fini par oublier l’essentiel : la musique, l’interprète, et l’influence qu’il a eue sur la décennie la plus florissante de l’histoire de notre musique populaire. Et oui, si Thriller est l’incarnation du funk, la musique triomphante qui supplante le disco en mettant le groove sur le devant du mix, Bad est le précurseur de la musique des années 90. Vous avez vu la différence entre les deux pochettes ? Cinq années les séparent mais c’est un monde radicalement différent. Les couleurs chaudes et sombres font place à un blanc éclatant mais froid, et puis fini le costar, Michael arbore une mine dure dans un blouson noir anthracite, rempli de clous, boucles et fermetures éclairs. Le titre de l’album ne laisse aucune place au doute : Bad. Mauvais.Michael Jackson serait-il un mauvais garçon ? Ou est-ce l’air du temps avec la montée de la musique métal et du rap. Évidemment que Michael sait d’où vient le vent en cette année 1987, il a d’ailleurs mis son veto à une reprise hip hop violente d’un titre des Beatles par les Beastie Boys, car c’est lui qui en gère les droits depuis deux ans. Son producteur Quincy Jones, malgré la différence d’âge, a lui aussi bien compris que la production et le son se tournent de plus en plus vers les machines, le rock dur et le hip hop. Ils avaient vu juste avec la participation de Van Halen sur Beat it, le premier titre fusion r’n’b rock furieux. Alors ici, pour Bad, l’album de tous les dangers, celui qui va devoir subir la comparaison avec Thriller, ils sont à l'œuvre sur une collaboration avec les rappeurs de Run DMC. Quincy a dû insister mais il est arrivé à les faire se rencontrer. Ils repartent avec un texte que Michael a écrit sur les ravages du crack, déjà, mais la démo de la chanson Crack Kills ne débouchera pas sur un titre fini. Dommage. Mais je vous l’ai dit, un monde les sépare, sans doute la raison pour laquelle la collaboration avec Aerosmith sera plus fructueuse … et oui, du rap et du rock, je vous dis.C’est clair, Bad est incontestablement l’album de la fin des années 80, il leur ressemble tellement et leur montre en même temps la voix, avec ce son précis et sec, ces guitares tranchantes et rythmes syncopés. Cinq des sept singles seront N°1, un fait unique dans l’histoire, un modèle pour tous les artistes de l’époque, d’autant plus impressionnés que pour la première fois, Michael Jackson montant sur scène en solo, on assiste aux débordements du public qui rappelle les images de la beatlemania. Et oui, on n’avait plus vu ça depuis 20 ans.
Michael Jackson, c’est les années 80, la chose est entendue. Et c’est d’autant plus incontournable qu’elles ont été le théâtre de l’association la plus spectaculaire de l’histoire de la musique. Car c’est plus qu’un duo entre l’ancien leader des Beatles et le roi de la pop. En octobre 1979, Paul McCartney a reçu un disque non pas d’or ni de diamant mais de Rhodium. Du jamais vu, spécialement créé pour l’artiste qui a vendu le plus de disques dans l’histoire : en plus des ventes des Beatles, sa carrière solo a en effet été énorme au cours des années 70. Est-ce un hasard si au même moment, le jeune soliste des Jacksons, à présent âgé de 20 ans, enregistre une reprise de McCartney sur son premier véritable album solo ? La chanson s’appelle Girlfriend et ne manque pas d’interpeller Paul McCartney qui se rappelle l’avoir écrite pour lui à l’époque, il le lui a dit en le croisant lors d’une réception. Mais Michael n’a que 16 ans, il ne le recontacte pas, McCartney ne le relance pas non plus et finalement l’enregistre sur son fameux album London Town, non sans avoir imité sa voix.Alors Michael la reprend sur son album Off the Wall et quand plus tard, Quincy Jones lui demande de penser à une chanson où deux hommes se disputent la même femme, Michael pense immédiatement renvoyer l’ascenseur à McCartney. Si le single ne fonctionne pas en Belgique et en France, contrairement aux Etats-unis et au Royaume-Uni, il n’en va pas de même pour l’album Thriller. Et donc, comme chacun a écrit une chanson pour l’autre, Michael Jackson vient à poser cette question à McCartney : et si on écrivait des titres ensemble ? Le croirez-vous, Mary, la fille de Paul McCartney manque de faire une syncope quand Michael Jackson se pointe à leur domicile dans la campagne britannique. Bien sûr, il n’est pas encore aussi énorme qu’il va le devenir au cours des mois qui suivent mais l’émotion de se retrouver dans la même pièce que ces deux immenses artistes et leurs producteurs Quincy Jones et George Martin, celui des Beatles, est immense.Tout ça s’est passé dans les années 80, une époque où tout était possible, diront certains. John Lennon venait de nous quitter, on savait désormais que le retour des Beatles n’aurait jamais lieu alors cette collaboration qui se prolonge sur un troisième titre qui ne sortira pas en single à cause de Thriller, est une bénédiction. Et une nouvelle fois, il y a tant de choses qui sont restées dans les tiroirs comme le prouve cette version sortie par l’équipe de Paul McCartney trente ans plus tard. Puisque chacun avait enregistré l’intégralité des paroles, ils livrent ici les sessions inédites sur un remix réalisé par le petit ami et producteur de Madonna, enfin, à l’époque, en 1984. Je vous le dis, ah ces années 80 …
En 1983, Michael Jackson arrivait de nulle part et passait du statut d’enfant star à celui d’artiste de l’année. L’année suivante, il n’était pas encore tout-à-fait le Roi de la Pop mais était déjà celui de la décennie. Un album, Thriller, dont on voyait les images de palettes descendant des camions, des clips à la télé comme on n’en avait jamais vus et des nouveaux 45 Tours sans arrêt dans la vitrine des disquaires. En 1984, c’était la razzia sur les Grammy Awards, la sortie surprise d’un album avec ses frères puis une tournée aux Etats-Unis, un truc de fou d’après ce qu’on avait entendu mais qui n’arrivera jamais jusque chez nous. Thriller a donc réussi l’exploit de devenir l’album le plus vendu de tous les temps sans être passé par la case tournée mondiale. Personne d’autre que lui ne réalisera un tel exploit. Dommage que l’effet invraisemblable que cette musique et ce chanteur ont eu sur nous se soit finalement dilué dans une surexposition médiatique totalement futile. Et oui, à partir de 1984 Michael Jackson commence à en énerver certains. Dans les firmes de disques, les médias. Tenez, on l’oppose à présent à Prince. Son Purple Rain serait le plus grand concurrent de Thriller, ce qu’il n’a jamais été. A en croire la presse, il n’y aurait de place que pour une seule star, rien d’autre ne peut pousser à l’ombre de Thriller. Ah bon, au cours des années 83-85, on va quand même, en plus de Prince, voir exploser les carrières démesurées de Madonna, George Michael, Whitney Houston, Phil Collins et Lionel Richie. Mais c’est tellement gai de monter les gens les uns contre les autres. En tout cas, le marché du disque s’est emballé, on n’a jamais autant vendu de vinyles et à présent, de CD. Michael, lui, a un objectif collé sur le miroir de la salle de bains : atteindre l’invraisemblable barre des 100 millions de disques avec le suivant. A force d’entendre qu’il a sauvé à lui tout seul le marché mondial du disque, il a fini par se prendre au jeu de ce bizness dont il est un des acteurs depuis son plus jeune âge. Alors il s’y est mis presque tout de suite, à préparer l’album suivant, il n’a pas attendu chez lui que la limite de temps soit dépassée pour écrire de nouvelles chansons et enregistrer des démos de travail. Et si ce n’était que ça : entre l’album et la tournée avec ses frères, les Jackson, ses duos avec Paul McCartney, Freddie Mercury (qui ne sortira pas mais quand même), et des titres pour Janet Jackson, Diana Ross ou Rockwell, Michael Jackson est partout, même sur le titre le plus vendu de l’année dans le monde en 1985 … Non vraiment, aucun autre artiste n’incarne les années 80 comme Michael Jackson, cette époque où la créativité était intimement liée au succès, sans doute la raison pour laquelle elles ont été si lumineuses. Tenez, encore un titre resté dans les tiroirs et qu’il nous faudra patienter plus de trente ans avant de le découvrir.
On a raconté beaucoup de choses sur Michael Jackson et en même temps toujours les mêmes choses, chaque chroniqueur se contentant de creuser le même sillon. Au point de départ, cette année 1984, il y a tout juste 40 ans. Je vous le demande, il avait beau avoir fait partie des fameux Jacksons, ex-Jackson Five, qui connaissait vraiment Michael Jackson à la sortie de son album solo Thriller? C’est le deuxième déjà, le premier Off the Wall était sorti deux bonnes années auparavant mais il s’était vendu à un public jeune, branché musique noire. Oui, aussi incroyable que cela puisse paraître, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, si pas plus, le marché du disque est divisé selon votre couleur de peau. Idem pour les médias. Et puis arrive ce bolide improbable avec un single, Billie Jean, puis un autre Beat it, puis Thriller. 25 millions d’albums vendus en 18 mois, 7 singles sur un même 33 Tours, plus personne n’ignore le nom de Michael Jackson et tout le monde l’aime, à tout le moins a une très bonne opinion de lui. Mais bien sûr, un tel chiffre, alors que le marché s'effondrait, engendre une multitude de phénomènes. Le premier, c’est la surexposition médiatique. En clair, une fois qu’on sort des colonnes musicales pour entrer dans la presse dite généraliste, celle-ci ne parle que de deux choses : recette et célébrité. Le début de la fin ? Le rachat du fameux catalogue d’édition des Beatles. Jusque-là, qui en avait entendu parler ? Leur premier éditeur qui en 1969 le revend à un producteur de télé britannique qui, lui-même, le revend à un Australien. Les prix montent, McCartney qui à l’époque fréquente Jackson lui en parle, surtout de la qualité du retour d’investissement. Et quand Michael touche son premier chèque, plus de cinquante millions de dollars (soit 150 d’aujourd’hui), il met la main sur le catalogue. Et ça, je vous prie de croire que ça ne passe pas, pour certains : tout d’abord les gros financiers qu’il a battus après huit mois de négociation dont des patrons de presse. Ensuite c’est un jeune noir de 27 ans qui possède à présent un trésor des années 50 et 60, un pan de cette toute jeune pop culture. Alors on commence à voir sortir des articles désobligeants sur le bizarre Michael Jackson et sa ménagerie, son caisson à oxygène (un canular de Michael et son manager, au départ) et puis le ranch qu’il finit par acheter avec les bénéfices de sa tournée : Michael Jackson est un excentrique qui préfère la solitude, les animaux aux gens. Il est pas comme nous !Tout ce battage fait finalement passer au second plan l’album Bad qui sort cinq ans après Thriller et qui souffre évidemment du pire des handicaps : être l’album d’après. Personne pour remarquer que Michael en compose presque tous les titres à la différence de Thriller et qu’il est l’essence même de ces années 80 qui basculent dans l’électronique et les synthés. Et tout ça au prix d’un travail gigantesque dont on va mettre des années avant entendre tout ce qui est resté dans les armoires, comme cette chanson, absolument superbe. Je vous le demande : qui a autant de titres aussi incroyablement aboutis dans ses réserves ?
Qu’on appartienne à l’armée de ses fans ou qu’on écoute, comme tout le monde, de loin, à la radio ses chansons, on sait tous que Bruce Springsteen est une star de la musique, à part. Car oui, malgré une belle liste de tubes immortels et des dizaines de millions de disques vendus à travers le monde, Bruce Springsteen est resté un Américain moyen, un type comme tout le monde. S’il est habillé sur scène comme dans la rue, c’est justement parce qu’il y est attaché, à sa rue, celle où il a d’abord roulé dans sa poussette, puis appris à faire du vélo avec son grand-père, joué avec ses soldats, connus ses premières bagarres et premiers baisers. Un ménage très modeste que les Springsteen. Vieille maison, un unique poêle au mazout pour la chauffer et une cuisinière au charbon sur laquelle le gamin tirait avec son pistolet à eau pour faire de la vapeur. Mais rien qui l’ait traumatisé, non, leur maison était très vétuste, c’est vrai, mais il y avait une table, des chaises, des lits et il avait toujours des vêtements sur le dos. Une enfance dans le New Jersey, dans la ville où les Italiens rencontrent les Irlandais, dit-on. Et justement, il hérite de son père un nom et des attitudes grégaires, le plaisir de vivre ensemble ; de sa mère, l’exubérance dont elle peut faire preuve à la maison en chantant et criant avec ses sœurs. Il y a bien sûr Elvis Presley, Bruce a 7-8 ans quand le chanteur du Mississippi fait ses premières apparitions dans l’émission de variétés du dimanche soir présentée par Ed Sullivan, le Jean-Pierre Foucault américain. Et c’est justement ce Ed Sullivan qui lui sauve la vie d’adolescent de 14 ans recouvert d’acné et de doutes, quand ce 9 février il crie Ladies and Gentlemen The Beatles … Son excitation est à son comble, ce nom de Beatles prononcé par Sullivan, il ne l’oubliera jamais. Comme des millions de jeunes Américains, Bruce est au courant qu’ils vont jouer en direct à la télé, il y a eu 50.000 demandes de tickets pour l’émission, pour Elvis il y en avait eu 7000 et on avait déjà trouvé ça incroyable. Tout avait commencé quelques semaines plus tôt quand il avait entendu ceci à la radio dans la voiture avec sa mère … Qu’est-ce que cette musique ? Pourquoi lui avait-elle fait cet effet-là, qui lui avait instantanément fait appeler sa petite copine pour lui demander si elle connaissait les Beatles ? Et elle avait répondu, oui, évidemment, ils sont cool. Oui, ils sont plus que cool, en 1964, aux Etats-Unis, il n’y aura aucun mot plus magique en anglais que The Beatles. Mais ce n’est rien par rapport au choc qui l’attend quand chez le disquaire, il voit le disque Meet the Beatles : leur coiffure ! Cette coiffure, il ne va entendre parler que de ça dans les semaines à venir. Des cheveux longs pour des hommes, quelle horreur, quelle décadence ! Il ne faut pas longtemps avant que Bruce VEUILLE rencontrer les Beatles, être les Beatles.Alors oui, Bruce Springsteen revendique son histoire d’Américain comme les autres qui, à la vingtaine, n’est pas un rebelle qui fait des courses de voiture comme James Dean, mais sa guitare dans une main, il tient quatre atouts dans l’autre : la jeunesse, des années d’expérience à jouer dans les bars, un excellent groupe et une histoire à raconter.
Vous avez peut-être déjà entendu, trop de fois peut-être, la triste histoire de Kurt Cobain et de sa jeunesse gâchée par une famille recomposée où il n’a jamais trouvé sa place. C’est vrai, comme il l’a dit lui-même, que même si ses parents étaient perpétuellement fauchés, il gardait de son enfance, des souvenirs heureux. Mais les boulots miteux et mal payés ont eu raison d’un père qui après son divorce cherchait l’amour, ne voyant plus son gamin qui, lui, cherchait un père. On comprend, à l’image du patron d’un petit restau du quartier qui a vu durant dix années ce gosse s’asseoir face à son père qui regardait par-dessus sa tête, qu’il ait fini par prendre son baluchon. Trop tôt évidemment, 15 ans, c’est trop jeune pour partir, même si pour la caravane des grands-parents puis chez l’oncle Jim, le jeune frère de son père. Mais à part la terrible sono et les disques des Beatles et de Led Zeppelin, il n’y a pas de Home Sweet Home pour Kurt chez Jim. Sa femme et lui vont très vite lui demander de partir, de rentrer chez son père, ce que Kurt ne fait pas. Il va au cours des quatre années suivantes, soit toute son adolescence, déménager dix fois. Dix maisons, dix logements sans jamais trouver un vrai foyer. Voilà qui explique bien des choses dans la musique de Nirvana, la poésie de Kurt Cobain et surtout sa voix plaintive. Il a d’ailleurs trouvé son identité quand pour son quatorzième anniversaire son oncle Chuck lui propose de choisir entre un vélo et une guitare électrique. Kurt qui joue de la batterie dans le groupe de l’école et nourrit une passion invétérée pour le rock, il suffit de regarder les posters dans sa chambre, n’a pas à choisir.Alors oui, personne n’est riche dans la famille Cobain, la guitare électrique est une imitation japonaise bon marché de seconde main, souvent en panne, mais peu importe : Kurt l’emmène partout avec lui, y compris l’école. Et même s’il doit souvent dire à ses potes, ne me demande pas de jouer un morceau, elle est cassée, Kurt a trouvé sa voie : la musique. Et vous le devinez, le son de cette guitare est pourri mais c’est sa guitare et il ne compte pas changer de braquet. Et là, vous comprenez pourquoi Nirvana sonne comme ça, comme une sono branchée dans le local de répétition d’une de ces maisons de bois d’Aberdeen, percée par les pluies diluviennes et incessantes qui s’abattent sur les forêts du Pacifique Nord. C’est terrible de dire qu’un grand amour sincère à 18 ans qui serait tombé sur Kurt Cobain aurait changé la musique que nous avons écouté depuis le début des années 90. Il n’y aurait pas eu de Nirvana, pas plus que de destin funeste pour son leader et chanteur. Alors écoutez-les, ces cordes grunge, cette voix venue de loin et souvenez-vous de la première fois où vous avez entendu cette chanson, à la radio, la télé ou chez un pote et que vous vous êtes dit, mais bon Dieu qu’est-ce que c’est que ce truc. Oui, qui aurait dit que les années de désespoir vécues par ce gamin pas armé pour trouver la solution à son problème engendrerait une musique qui allait changer notre univers.
Cela fait 30 ans exactement qu’est sorti le fameux Live Unplugged de Nirvana. Aujourd’hui devenu mythique, cet album sortait en plein traumatisme de la mort ô combien prématurée et brutale de Kurt Cobain. A 27 ans, en plus, ça n’arrangeait rien, avec le mythe du club des 27, l’âge impossible où avaient disparu des Jimi Hendrix, Brian Jones et autres Jim Morrison. Quel gâchis ! Arriver si jeune à un sommet dont personne n’ose rêver et n’avoir aucune autre porte de sortie, dans une solitude sordide alors que le monde entier vous aime. Non, les gens n’ont rien compris et les fans, les ados en ont tiré un cafard pas possible. Imaginez les posters au mur, les T Shirts dans les armoires entre les jeans déchirés et les CD qui traînent sur un bureau avec des devoirs non faits. Nirvana, Kurt Cobain. Ca devait finir ainsi finalement quand on écoute la musique et qu’on traduit les paroles dans une farde ou un cahier de classe. Ce type se bouffait des tonnes de cafard. On feuillette les rares magazines qui montrent des photos de Seattle, Aberdeen, sa région. A perpète, au bout des Etats-Unis, contre le Canada. Il n’y fait même pas froid en hiver mais il pleut quasiment tout le temps. Qu’est-ce qu’il foutait encore là-bas, avec l’argent qu’il gagnait ? Il paraît qu’il avait même dormi dans une cave et couché sous un pont. La génération grunge a perdu son plus grand héros mais elle est bien là, sur les bancs de l’école, avec ses chemises à carreaux trop grandes qui tombent sur le pantalon, les cheveux pas nets et les baskets trouées.Quel changement radical avec les années 80, avec ses couleurs éclatantes, son strass, ses stars aux cheveux brushés. Que s’est-il passé au tournant de la décennie ? Pourquoi ces gosses sont-ils si, j’allais dire tristes, mais non, ce n’est pas ça, si mélancoliques. Evidemment, Kurt Cobain n’était pas le premier. Il y a toujours des éclaireurs, des gens qui ouvrent la voie. Parmi tous les artistes dits alternatifs, ceux qui venaient d’endroits aussi perdus que lui, il y avait dans les années 80 un groupe rock qui l’avait captivé : R.E.M. Si on y prête attention, il y a dans les intonations de leur chanteur, Michael Stipe, une sorte de découragement face à la vie, le gars qui en se levant le matin regarde le monde dans le blanc des yeux et ce qu’il y voit, lui donne envie de se recoucher jusqu’à l’année suivante. Oui, la musique de R.E.M. est belle pour ceux qui ont le spleen de Baudelaire, le souvenir d’un ailleurs qu’ils n’ont jamais connu. Est-ce un hasard, au début des années 90, après six albums semés la décennie précédente, R.E.M. accède au statut de star planétaire en même temps que Nirvana. Les deux artistes deviennent amis et alors que Cobain comment l’irréparable, tels des vases communicants, Nirvana se dirigeait vers une musique acoustique et R.E.M. branchait le courant sur ses guitares. On ne s’étonnera donc pas que le plus bel hommage à Kurt Cobain soit une chanson de R.E.M., portée par la voix qui l’a certainement inspiré.
Si Kurt Cobain avait rêvé devenir une rock star, dans son bled perdu au nord-ouest des Etats-Unis, il n'avait jamais songé à ce que cela signifierait au quotidien. Tout ce qu’il en savait, c’est sa propre expérience de fan : être aimé pour sa musique, jouer devant des salles pleines, ne plus avoir de galères d’argent et être affiché en poster dans des locaux de répétitions. Mais là, les passages télés, les remises de prix, les interviews au kilomètre, tous ces trucs où il faut faire semblant d’être reconnaissant envers des gens qui n’aiment pas ce que vous faites ou pire qui n’en ont rien à faire, alors là … C’est donc ça, être “commercial” ? Vivre avec des gens qui ne sont là que pour l’argent et la lumière ? Alors non. Être une rock star, il n’aime pas ça, il n’en veut pas. Mais voilà, son single Smells like teen spirit a été N°1 il y a deux ans et l’album serait actuellement en route vers les dix millions d’exemplaires vendus. Si ça, ce n’est pas du commercial !Alors pour résoudre son problème, Cobain fait tout pour que l’album suivant soit le plus grunge, le plus anti-commercial possible. Le son pourri des titres, le nom et la pochette de l’album ont vite fait de torpiller la promotion. Tout y est tellement sinistre, glauque et subversif qu’on arrive à peine à en vendre un million. Du coup, la maison de disques met une telle pression sur Nirvana qu’elle lui impose de passer par la case MTV Unplugged. Une horreur pour Kurt Cobain et sa bande : pensez donc, l’an dernier Clapton a vendu des millions de copies du CD tiré de l’émission. Mais bon, parmi tous les artistes dégoulinants qui y participent, il y a eu R.E.M. et Pearl Jam qu’il admire, les ont précédés, alors c’est bon d’accord, on y va, mais à notre manière. C’est une aubaine pour MTV d’accueillir le N°1 mondial car les audiences sont en baisse cette année. La direction craint que le concept ne soit en train de s’essouffler. Mais Nirvana, le groupe le plus populaire du moment, en acoustique, ça, c’est le mariage de l’eau et du feu qui devrait assurer une toute grande audience. Ça démarre pourtant mal quand la production apprend que Cobain a invité les Meat Puppets, des inconnus. De plus, sur les quatorze chansons, il y a six reprises, et parmi les titres de Nirvana, un seul titre. La situation se tend d’autant plus que Kurt Cobain n’est pas très à l’aise avec l’acoustique, aussi la pression de la chaîne et de la firme de disques devient-elle vite intolérable. La veille de l’enregistrement, c’est le clash : Kurt Cobain quitte le plateau en disant qu’il ne fera pas l’émission. On ne va quand même pas devoir diffuser les répétitions ?
Nous sommes à New York, le 17 novembre 1993. Comme cela arrive parfois en ce moment de l’année, il fait encore bon pour la saison dans le quartier de Hell’s Kitchen qui n’est alors, il faut le dire, pas le mieux fréquenté de Manhattan. Sauf qu’à ce niveau de la 54ème rue se trouvent les studios de Sony Music où, ils le savent, sont enregistrés les émissions MTV Unplugged. Et donc, avec un peu de chance et de patience, ils peuvent tomber les stars du rock les plus improbables. Et justement, voilà qu’un jeune homme blond, au profil et au look reconnaissables entre tous, sort de ces fameux studios.Mais non, c’est Kurt Cobain ?Il n’a pas l’air commode, dis donc. Tu parles ! Moi, je ne risque pas.Kurt Cobain, c’est bien lui, passe devant l’attroupement de jeunes qui le regarde passer le visage fermé comme une porte de prison. Il bruine légèrement, alors Kurt remonte le col de son blouson pour y enfoncer sa mine sombre et disparaît parmi les passants en direction de la dixième avenue. Et de fait, ils ont été bien inspirés de ne pas l’arrêter. Déjà, ce n'est pas son truc de se faire accoster comme ça dans la rue pour une signature ou pire, un polaroïd. Mais là, ce n’est vraiment pas le moment. Kurt vient en effet de se prendre la tête avec le producteur de l’émission la plus regardée au monde. Alex Coletti, c’est son nom, lui a en effet reproché de ne jouer qu’un seul des singles de l’album Nevermind et même pas le fameux Smells like teen spirit, la chanson que tout le monde connaît. Et pourquoi autant de reprises ? Ce sont vos chansons que les fans ont envie d’entendre, pas celles de David Bowie et encore moins de ces gars que vous avez invités et que personne ne connaît. Pourquoi vous n’avez pas demandé au chanteur de Pearl Jam de venir, c’est pas votre pote ? En plus ils ont vendu autant de disques que vous. Pfff, quel con, ce mec. Qu’ils aillent se faire foutre, qu’ils aillent se faire foutre, tous.Le lendemain matin, Kurt Cobain ne vient pas au studio. Suspense intolérable. Les téléphones sonnent partout, des gens s’engueulent. Et puis l’après-midi, il arrive enfin. Tout de même ! Mais il est stone, saturé de drogue et d’alcool. Pour faire passer son stress, dit-il. Là, on ne s’engueule plus, on pleure. Et puis, au moment de jouer, la magie opère : un grand moment de télé et de musique. La diffusion a lieu le 12 décembre et remporte un énorme succès. De l’avis de tous, c’est le meilleur Unplugged de la série.Quatre mois plus tard, Kurt Cobain se suicide, provoquant un séisme médiatique et surtout un spleen incurable chez les adolescents du monde entier, avec en guise de testament, ce fameux enregistrement réalisé à Manhattan dans des conditions que vous connaissez désormais.
Le décalage entre le succès phénoménal, les tournées promos, les vidéoclips et ce qu’étaient vraiment les membres de Nirvana nous a tous, à l'époque, frappés. Bien sûr, depuis Elvis Presley et les Beatles, ce n’était pas la première fois que des artistes passaient de la pauvreté au faste du monde du showbiz. Mais au début des années 90, avec la télé qui est entrée dans toutes les maisons, tout le monde sait grosso modo comment ça se passe partout. Et quand un des responsables de MCA, une grande firme de disques américaine, vient voir si les membres d’un groupe qu’ils ont fait venir par avion, sont bien logés dans leur hôtel avant le rendez-vous bizness du lendemain, il trouve Chris, Dave et Kurt Cobain assis dans leur chambre, la porte du frigo ouverte et un tas de mignonnettes d’alcool autour d’eux. Qui a mis toutes ces bouteilles dans notre chambre ?, demande Kurt.Vrai, ils ignorent ce qu’est un mini-bar, ils n’ont jamais vu ça. Et bien sûr, ils ne savent pas que ce sont des extras que la firme de disques règlera. Vous pouvez commander ce que vous voulez, dit le responsable qui se demande quand même où ils ont pu loger lors de leurs précédentes tournées. Car en cette année 1991, Nirvana est le trio qui monte. Ils ont sorti un album sur un label de leur région, qui n’est pas très bien distribué mais on dirait que leur musique singulière trouve son chemin toute seule. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, Kurt Cobain, ce gars qui ces dernières années a vécu comme un SDF, a décidé qu’il voulait désormais vendre beaucoup de disques. Il a réussi, au culot, à rencontrer un manager qui l’a amené à Los Angeles, là où tout se passe. Et le lendemain, quand les trois musiciens de Nirvana arrivent chez MCA, on leur déroule le tapis rouge en leur faisant la visite. Et puis là, arrive un homme qui, sortant d’un luxueux bureau, vient leur serrer chaleureusement la main. Je suis tellement heureux de vous rencontrer, les gars, j’adore votre musique. Mais je dois m’excuser, j’ai un lunch d’affaires dans 5 minutes. Kurt, qui ignore avec qui il a rendez-vous, serre la main de l’homme important puis demande, qui c’est ce type ? C’est le PDG de MCA. Et bien c’est terminé pour MCA, Kurt ne signera pas avec un type comme ça. C’est ça, l’esprit grunge. Oui, ils savent ce qu’ils veulent, même s’ils n’ont pas vu grand-chose. D’ailleurs Kurt connaît assez d’histoires sur le monde du rock pour ne pas finir comme ses martyrs. Quand un jour il voit un pote toucher à l’héroïne, il lui dit qu’est-ce tu fais, tu veux te tuer ? Pourtant, trois ans plus tard, une rupture malheureuse avec celle qu’il aime, le pousse du mauvais côté, juste pour se libérer quelques minutes de sa peine de cœur et de ses maux d’estomac. On n’en dira pas plus car on connaît la fin, et on connaît les histoires racontées par cette nouvelle génération de musiciens qui en disent long sur un autre monde. Et qui ont changé la musique.
L'année de ses 21 ans, Michael Jackson écarte son père du management de sa carrière. L'arrivée de Quincy Jones dans sa vie est providentielle. Il incarne pour lui le père que Joseph Jackson n'a pas été. Michael admire ce grand musicien de jazz et producteur de ses idoles. Quincy reconnait son génie et le lui dit.Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Ce podcast incontournable vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus grands artistes de notre temps. Avec "La Story Nostalgie", plongez dans l'univers des icônes comme les Beatles, les Rolling Stones, Johnny Hallyday, Madonna, Queen, ou encore Michael Jackson. Brice Depasse vous raconte les récits inédits derrière les albums mythiques, les concerts légendaires comme Live Aid, et les moments de gloire des groupes qui ont marqué l’histoire de la musique. Découvrez comment Freddie Mercury a captivé le monde entier, comment ABBA a conquis les charts, ou encore les secrets de studio qui ont façonné des tubes intemporels.Chaque épisode est une plongée passionnante dans le making-of des carrières de ces artistes exceptionnels, avec des histoires qui vous feront revivre les vibrations du rock des seventies, l'effervescence des eighties, et bien plus encore. Brice Depasse vous fait redécouvrir des albums cultes, des sessions d’enregistrement mémorables, et les concerts qui ont marqué toute une génération. Que vous soyez fan des ballades de Jean-Jacques Goldman, des envolées vocales de Céline Dion, ou des shows spectaculaires de Robbie Williams, "La Story Nostalgie" est votre passeport pour un voyage musical inoubliable. Laissez-vous emporter par les récits fascinants sur des artistes comme Daniel Balavoine, Serge Gainsbourg, France Gall, Michel Sardou, et Blondie, tout en explorant les liens entre musique et cinéma, des bandes originales aux collaborations légendaires. Ce podcast vous fait revivre l’esprit de Woodstock, les folles tournées, et les sessions d'enregistrement qui ont donné naissance à des albums de légende. Que vous soyez un nostalgique des seventies ou un amoureux des eighties, "La Story Nostalgie" est le rendez-vous incontournable pour tous les passionnés de musique. Branchez vos écouteurs et laissez Brice Depasse vous raconter ses histoires inédites.
Le producteur le plus populaire, Quincy Jones, est un modèle pour plusieurs générations et spécialement pour la communauté noire américaine. Un modèle, c'est ce qui a manqué à sa génération. Quincy est un enfant à problème. Un jour, dans le garage de son père, il tombe sur un vieux piano droit. Découvrez comment il est devenu un artiste qu'on admire.Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Ce podcast incontournable vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus grands artistes de notre temps. Avec "La Story Nostalgie", plongez dans l'univers des icônes comme les Beatles, les Rolling Stones, Johnny Hallyday, Madonna, Queen, ou encore Michael Jackson. Brice Depasse vous raconte les récits inédits derrière les albums mythiques, les concerts légendaires comme Live Aid, et les moments de gloire des groupes qui ont marqué l’histoire de la musique. Découvrez comment Freddie Mercury a captivé le monde entier, comment ABBA a conquis les charts, ou encore les secrets de studio qui ont façonné des tubes intemporels. Chaque épisode est une plongée passionnante dans le making-of des carrières de ces artistes exceptionnels, avec des histoires qui vous feront revivre les vibrations du rock des seventies, l'effervescence des eighties, et bien plus encore. Brice Depasse vous fait redécouvrir des albums cultes, des sessions d’enregistrement mémorables, et les concerts qui ont marqué toute une génération. Que vous soyez fan des ballades de Jean-Jacques Goldman, des envolées vocales de Céline Dion, ou des shows spectaculaires de Robbie Williams, "La Story Nostalgie" est votre passeport pour un voyage musical inoubliable. Laissez-vous emporter par les récits fascinants sur des artistes comme Daniel Balavoine, Serge Gainsbourg, France Gall, Michel Sardou, et Blondie, tout en explorant les liens entre musique et cinéma, des bandes originales aux collaborations légendaires. Ce podcast vous fait revivre l’esprit de Woodstock, les folles tournées, et les sessions d'enregistrement qui ont donné naissance à des albums de légende. Que vous soyez un nostalgique des seventies ou un amoureux des eighties, "La Story Nostalgie" est le rendez-vous incontournable pour tous les passionnés de musique. Branchez vos écouteurs et laissez Brice Depasse vous raconter ses histoires inédites.
Ceux qui se sont rendus un jour à son domicile peuvent en témoigner. On a beau savoir que Quincy Jones est une légende vivante, c'est en parcourant des yeux les étagères et les murs de son bureau qu'on peut confirmer qu'il est le plus grand musicien et producteur de tous les temps.Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Ce podcast incontournable vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus grands artistes de notre temps.Avec "La Story Nostalgie", plongez dans l'univers des icônes comme les Beatles, les Rolling Stones, Johnny Hallyday, Madonna, Queen, ou encore Michael Jackson. Brice Depasse vous raconte les récits inédits derrière les albums mythiques, les concerts légendaires comme Live Aid, et les moments de gloire des groupes qui ont marqué l’histoire de la musique. Découvrez comment Freddie Mercury a captivé le monde entier, comment ABBA a conquis les charts, ou encore les secrets de studio qui ont façonné des tubes intemporels.Chaque épisode est une plongée passionnante dans le making-of des carrières de ces artistes exceptionnels, avec des histoires qui vous feront revivre les vibrations du rock des seventies, l'effervescence des eighties, et bien plus encore. Brice Depasse vous fait redécouvrir des albums cultes, des sessions d’enregistrement mémorables, et les concerts qui ont marqué toute une génération. Que vous soyez fan des ballades de Jean-Jacques Goldman, des envolées vocales de Céline Dion, ou des shows spectaculaires de Robbie Williams, "La Story Nostalgie" est votre passeport pour un voyage musical inoubliable.Laissez-vous emporter par les récits fascinants sur des artistes comme Daniel Balavoine, Serge Gainsbourg, France Gall, Michel Sardou, et Blondie, tout en explorant les liens entre musique et cinéma, des bandes originales aux collaborations légendaires. Ce podcast vous fait revivre l’esprit de Woodstock, les folles tournées, et les sessions d'enregistrement qui ont donné naissance à des albums de légende.Que vous soyez un nostalgique des seventies ou un amoureux des eighties, "La Story Nostalgie" est le rendez-vous incontournable pour tous les passionnés de musique. Branchez vos écouteurs et laissez Brice Depasse vous raconter ses histoires inédites.Utilisé principalement pour les plateformes externes et également pour le site.
On se souvient tous de la chanson et de l’album de Johnny, Rock’n’roll attitude. Tout a été écrit par Michel Berger, pourtant, un registre qui n’est pas le sien. On imagine mal Berger sur une moto avec un perfecto lunettes noires et santiags et pourtant, il se met dans la peau de Johnny et de cette mythologie des grands espaces américains qui le fait courir depuis les années 50. Un cinéma dans lequel on retrouve évidemment Elvis Presley, James Dean et Marlon Brando. Et oui, si vous regardez Johnny marcher, sa station debout quand il parle, c’est Un tramway nommé désir et bien sûr, L’équipée sauvage. Et comme tous ceux de sa génération, il partage ça avec les musiciens des Beatles et des Stones, des Rolling Stones qui à la fin des années 60 mêlent leur destin à une famille de motards qu’on appelle les Hells Angels. L’histoire qui suit, va faire le tour du monde et ternir leur image pour longtemps.Non, les Rolling Stones n’étaient pas à Woodstock fin de l’été 1969. Ils avaient leurs raisons, et Mick Jagger, qui tire alors la charrette, s’aperçoit très vite en lisant les journaux qu’ils ont loupé le coche en n’étant pas de la partie. On ne parle que de ça et des 500.000 spectateurs qu’il y aurait eu. Les Rolling Stones organisent donc début décembre un festival gratuit en Californie, à Altamont. Beaucoup de leurs potes répondent à l’appel comme Santana et Crosby Stills Nash & Young mais tout ça coûte cher et les Stones ne sont pas riches, alors leur manager engage des Hells Angels pour assurer leur service d’ordre, le paiement se faisant en bières. Comme à Woodstock, le festival prend du retard, quand les Stones en tête d’affiche, il est déjà fort tard, le public, les artistes comme service d’ordre sont dans un état second, avec à la clé quatre morts dont un par arme à feu. Une sombre histoire, avec les Stones et les Hells Angels qui se renvoient mutuellement la balle. Il y est question de motos incendiées, renversées, de Hells qui envahissent la scène empêchant les artistes de monter, bref l’image des motards et des délinquants finit par se chevaucher. Et dans le monde, les uns veulent leur ressembler, les autres les craignent ou les combattent. La rock’n’roll attitude devient un mode de vie en marge, de ces gars des villes qui ne veulent vivre selon aucune règle. Il y a des bagarres, de l’insécurité, et surtout une mythologie qui pousse à faire comme feraient ceux sur qui on fantasme. Le succès phénoménal de l’album Bat out of hell de Meat Loaf n’arrange rien avec ce motard torse nu, couché sur son gros cube et propulsé telle une fusée, hors d’un cimetière. Des groupes comme ZZ Top chantent ceux qui tentent le diable, les hellraisers, qui picolent et se battent. Et il est vrai que si Johnny est en 1984 devenu un homme bien sous tout rapport, costard cravate, avec sa femme Natahlie Baye, la rock’n’roll attitude, en moto ou pas, il a bien connu et n’aura pas son pareil pour l’interpréter.
Il y a un grand mystère dans la vie de Bob Dylan et qui fait partie de sa légende. La vérité, on ne la connaîtra jamais car il n’y a eu aucun témoin mis à part sa femme, Sara Lownds, avec laquelle il s’est marié dans le plus grand secret. Ce 29 juillet 1966, Bob est de retour de sa première grande tournée mondiale qui ne s’est pas très bien déroulée car le fait d’être devenu une superstar mondiale du rock avec ses deux derniers albums ne plaît pas à son premier public folk qui le préfère seul avec sa guitare acoustique et son harmonica. Il a trahi son âme en se vendant à la musique commerciale des Beatles, pensent-ils, et ils le lui font savoir en plein concert, les insultes et les huées fusent entre deux chansons, c’est terrible, et surtout ça se répète, comme les questions désagréables des journalistes, britanniques surtout, qui montent l’affaire en épingle. C’est vrai que des fans l’arrêtent, même dans la rue pour lui faire des reproches. On imagine donc sans peine l’état de tension qui est le sien quand au matin de cette belle journée d’été, Dylan sort de sa maison à Woodstock, et oui, c’est là qu’il habite, et monte sur sa Triumph Bonneville. On va, jusqu’en 1969, rester quasiment sans nouvelles de lui. Imaginez ça, une nouvelle star doit à cette époque sortir un single tous les trois mois et un ou deux albums par an, là rien. Bob aurait eu un accident de moto ce 29 juillet, un éblouissement, une sortie de route. Les journalistes enquêtent, il n’a été admis dans aucun hôpital, j’ai été caché chez un médecin répondra-t-il. Et on ne le verra dans aucun des grands festivals, même pas celui organisé à Woodstock, car les gars s’imaginaient qu’en faisant ça chez lui, il allait arriver par surprise. Non, suite à ce mystérieux accident de moto, Bob Dylan s’offre trois années de vie cachée, loin de la pression du public et du métier, des Rolling Stones qui ont fort à faire avec les Hells Angels, des hippies qui mettent des fleurs dans les canons de fusil, des Beatles qui n’en finissent pas de se séparer et de tous ces gens qui n’arrêtent pas de lui reprocher d’avoir branché sa guitare sur le courant. Oui, les temps changent et tout ça va se passer sans Bob Dylan qui ne remontera plus sur sa moto. Il laisse la place à une plus jeune génération, déjà, comme David Bowie et même les Jackson Five qui posent pour des magazines sur des gros cubes parce que, rien à faire, ça pose un artiste, ça le positionne par rapport à une jeunesse qui fonctionne au mythe de la route. Ils se voient retrouver une bande de copains, comme Jermaine Jackson, tenez, qui nous fait avec Pia Zadora, un Roméo et Juliette version en 750 cm3. Générique d’un film de série B mais un tube qui est resté et dont le vidéoclip possède le charme suranné de ces années 80 aux couleurs VHS.
Je ne suis pas fan de moto mais il faut bien reconnaître qu’elle fait partie de la mythologie d’une époque. On en a connu, des passionnés qui ont passé autant de temps dessus que dessous. Vous avez peut-être été un de ceux-là. Même Gaston Lagaffe avec son tacot s’y connaissait grave en mécanique, bon il a remonté celle de son pote à l’envers, mais elle roule ! Vous le voyez, ce gag, avec tous les rétroviseurs ? Tiens ça me fait penser à truc : les Mods. Ah ça ne vous peut-être rien mais les Mods, c’est vraiment les années 60, en Angleterre. Cette jeunesse qui travaillait et avait les moyens de s’acheter des petites motos genre vespa, et qu’elle customisait avec des phares et des rétros. Leur truc, c’était d’aller danser sur de la musique soul, et c’est là qu’ils vont se frotter aux rockers avec leurs Harley. Il y aura des bagarres, parfois graves, parfois générales, c’est de ça dont parle Quadrophenia, le film d’après l’opéra rock des Who, qu’on verra à la fin des années 70 avec dans le rôle du champion des Mods : Sting. Quinze ans après Brando et son équipée sauvage qui avait popularisé les bandes de jeunes motards, les voyous avaient d’abord laissé la place à des gars épris de liberté, avec le film Easy Rider et sa chanson incontournable, rock évidemment … Ca avait changé la donne et l’image de la moto et du rock, synonyme de violence et d’insécurité. De virilité brutale, aussi, de puissance sauvage.Et là, je suis sûr que vous voyez l’entrée sur scène de Johnny Hallyday sur sa moto. A l’époque évidemment on ignorait qu’il avait repris le truc à un groupe de Heavy Metal anglais, Judas Priest, dont c’était la marque de fabrique à la fin des années 70. Ces derniers n’avaient d’ailleurs rien inventé, ils avaient eux-mêmes piqué ça au groupe américain Blue Öyster Cult, qui était N°1 en 1976 avec cette chanson … et en concert, lors du rappel, leur chanteur, Eric Bloom, revenait sur une moto pour un cover du fameux Born to be wild qui avait bien remis le morceau à la mode.Et puis il y avait eu Mad Max avec le gang violent de l’Aigle de la route qui n’était pas sans évoquer les redoutables Hells Angels sévissant sur les routes et dans les villes américaines. C’est une autre histoire mais une référence qu’on retrouve dans le nouveau look affiché par Queen sur leur nouvel album en 1979. Ah ils ont changé de crèmerie, fini la soie fine sur scène, les tenues d‘arlequin ou d’ange blanc façon rock progressif, on est dans du cuir et lunettes noires, avec bien sûr, une moto au milieu de la scène, devant la batterie, le genre d’accessoire idéal pour un Freddie qui n’en finit pas d’apprivoiser la caméra.
C’est un été comme les précédents à St Tropez, en cette fin d’après-midi de 1990, l’ombre bienvenue a gagné les ruelles, faisant tomber la température étouffante, quand un moteur se fait entendre. La foule qui déambule dans les rues s’écarte pour laisser passer une moto, Harley Davidson noire et rouge, conduite par Johnny Hallyday, chemise jaune et jeans, et avec pour passager accroché à lui, son ami de toujours, Eddy Mitchell, tout de blanc vêtu et lunettes noires. Les années 80 sont finies mais c’est toujours le temps des copains, et de la moto, bien pratique pour se faufiler dans les ruelles du vieux St Trop et ne pas se faire arrêter par des fans entreprenants. Ah c’est clair que la moto n’a plus la même image qu’elle avait encore dix ans auparavant, avec les bandes de bikers qui débarquaient dans les soirées le samedi. Au début, ils demandaient qu’on passe du trust dans la sono, ça picolait et ça finissait souvent en bagarre. Ce n’est pas un hasard si dans le film emblématique, Mad Max, les méchants sont une bande de motards. Mais les années 80 sont passées par là, les temps et les gens ont changé. Le Live Aid a remplacé les Hells Angels des concerts des Stones, Prince est un gentil motard dans Purple Rain, un gars malheureux, même, et puis, le plus grand collectionneur de deux roues du moment, n’est-il pas Billy Joël ? Il a tellement de motos qu’il en a fait un musée pour les exposer. OK, il est sex and drugs and alcohol mais il porte un costard cravate. De plus, pour Billy, si la moto est une passion, la customiser ne doit pas faire oublier qu’elle est faite pour vous déplacer avec, pas pour parader. Et ça change beaucoup de choses. Ah oui, on se la rappelle tous cette image de lui partant à la fin du clip avec la fille des beaux quartiers, celle qui n’est pas théoriquement pour les petits gars comme lui. Et elle est tout sourire en plus.Car c’est de ça qu’il s’agit. Les années 80 ont vu le vidéoclip apparaître et les images dominer la décennie, la moto y allait-elle trouver sa place avec ses références violentes à la Mad Max qui venaient de marquer les esprits. Ca avait bien commencé avec la vidéo de Queen en rockers avec un Freddie qui se la joue Elvis Presley mixé avec du Marlon Brando sur la moto, bien sûr, mais qui derrière les attitudes fait bien comprendre qu’on n’est dans le fun, pas le premier degré. On n’oubliera jamais la Honda customisée de Prince, avec sa couleur pourpre surtout, spécialement conçue pour lui et devenue rarissime car le modèle n’a pas marché. Et puis il y a celle qui, la même année, a porté chance au chanteur de A-Ha. Ah on ne l’a vue que crayonnée. Vous voyez de quoi je parle ? La jeune fille qui est captivée par une BD et qui, assise dans un snack va être happée dedans par la main tendue qui sort d’une case. Et ben oui, Take on me, ça commence par le départ d’une course de motos, et ça finit bien pour tout le monde puisque cette chanson, qui jusque-là n’avait pas trouvé preneur, va démarrer dans les charts, sur les chapeaux de roue.
C’est une évidence, le monde de la musique rock, pop, et la moto font depuis les années 60, bon ménage. C’est vrai, quand on voit un gars descendre de son gros cube, on ne l’imagine pas déclarer qu’il est fan de Mireille Mathieu ou Dalida. Et quand on parle de moto, on ne se sent pas tous concernés, croyant que pour être biker, il faut être nécessairement fan des Guns’n’Roses, Mötörhead ou Johnny Hallyday. Erreur grave ! Car si la moto est, en effet, bien plus présente qu’on ne l’imagine dans le monde et l’histoire du rock, elle déborde totalement du genre, elle est partout, et pas seulement un outil de marketing pour vendre de la musique. Ainsi, quel est le point commun entre Purple Rain de Prince et Bat out of hell de Meat Loaf, deux albums qui se sont vendus à des dizaines de millions d’exemplaires ? On ne peut pas louper la moto qui se trouve au centre de la pochette, c’est à cette époque, un symbole de puissance et de jeunesse. La chanson de Julien Clerc ne dit-elle pas j’abolirai l’ennui dans une nouvelle chevalerie … La cavalerie, ça ne parle que de ça : une équipée sauvage mythologique depuis le film qui, quinze ans auparavant, avait fait de Marlon Brando une star du cinéma. Le rock’n’roll n’existait pas encore mais l’attitude de Brando avec son blouson noir, ses bottes et sa casquette allait impressionner les générations suivantes en imposant un style et une attitude. Les mecs allaient l’imiter et beaucoup de femmes rêver du gentil voyou, le chef d’une bande de motards qui va la remarquer parmi toutes, la choisir malgré les avertissements voire le refus de ses parents. On en a fait d’ailleurs une chanson qui a été un des plus grands tubes des années 60 … ah oui, The leader of the pack, le chef de la bande par les Shangri-Las, c’est pas un hasard si ce sont des filles qui le chantent.Et bien sûr, ils ont tous rêvé, les Johnny Hallyday ou Ozzy Osbourne de tous les pays, sur les photos d’Elvis Presley, Jerry Lee Lewis et Chuck Berry, stars du rock de la première heure, qui posent sur leur moto préférée. Car ils en ont une blinde, évidemment. Et donc bien sûr, le stéréotype du mâle dominant, la pose du mec cool, toujours prêt à la bagarre, le verre à la main et la clope au coin du bec, tout y est, à l’époque. Le cheval de John Wayne est retourné dans sa prairie, il est aujourd’hui mécanique, rutilant et bruyant. Et on ne s’étonnera pas si un certain Serge Gainsbourg s’en sert pour créer la surprise en plaçant sur la plus mythique des motos, une femme, et pas n’importe laquelle, celle qui fait fantasmer une bonne partie de la planète. Alors, précurseur ou provocateur, le Gainsbourg ? En tout cas, Bardot est très convaincante et la chanson, aussi légendaire que l’engin.
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