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La vie aux temps du coronavirus ‐ RTS

Author: RTS - Radio Télévision Suisse

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La vie aux temps du Coronavirus est mon "journal de bord" de la pandémie de COVID-19. Je m’appelle Cyril Dépraz, je suis journaliste à la RTS et je m'interroge, dans ce podcast, sur la manière dont nous vivons, toutes et tous, cette période très particulière de confinement et de quarantaine. Disponibilité des fichiers audio illimitée. - Pour un usage privé exclusivement.
20 Episodes
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La Suisse amorce un retour à la normale à partir de ce lundi 11 mai, après huit semaines de semi-confinement. Comme beaucoup, je ne sais pas trop ce qui va se passer ces prochains mois. Tout comme j’aurais été incapable d’imaginer, au début de cette année, ce qui allait nous arriver et changer à ce point nos façons de travailler, de sociabiliser, de nous divertir… C’est étrange cette incapacité à prévoir l’avenir, alors que nous n’arrêtons pas de nous projeter dans le futur. Dans ce dernier épisode, j’appelle Fabrice Clément, co-directeur du centre de sciences cognitives de l’Université de Neuchâtel. Il m’explique pourquoi, bien que nous ne soyons pas trop mal équipés pour anticiper le futur, nos capacités de prévision sont limitées dans un monde devenu plus complexe qu’auparavant. Cet épisode est le dernier de mon journal de bord. Un grand merci à Magali, Grégoire et Didier qui, confinés eux aussi, ont mis tout leur enthousiasme et leur grand professionnalisme au service de ce projet. Merci à vous toutes et tous de m’avoir suivi pendant ces quelques semaines, et n’hésitez pas à me faire part de vos pensées, remarques et de vos critiques à cette adresse : cyril.depraz@rts.ch. Ou alors sur ma page Facebook : https://www.facebook.com/cyril.depraz/ Avec mes amitiés, Et prenez soin de vous, Cyril Dépraz. Ressources : - Parmi les interrogations sur « le monde d’après », je me demande si le capitalisme tel qu’il existe aujourd’hui survivra à la crise que nous traversons. Je ne suis pas le seul : Patrick Artus, chef économiste dans une banque d’investissement, se demande aussi si la crise du coronavirus annonce la fin du « capitalisme néo-libéral ». Sur ce sujet, vous pouvez lire par exemple cet article de France 24, Le coronavirus aura-t-il la peau du capitalisme néolibéral ?, publié le 2 avril 2020 : https://www.france24.com/fr/20200402-le-coronavirus-aura-t-il-la-peau-du-capitalisme-n%C3%A9olib%C3%A9ral - Why we make bad decisions (traduction : pourquoi nous prenons des mauvaises décisions), un « Ted Talk » du psychologue Daniel Gilbert datant de juillet 2005 (des sous-titres en français sont disponibles) : https://www.ted.com/talks/dan_gilbert_why_we_make_bad_decisions#t-14154 Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
J’ai rêvé l’autre nuit que, dans un studio de radio où je travaille régulièrement, des techniciens nous badigeonnaient le dessus des chaussures si on était diagnostiqué négatif au Covid-19... Le fait qu’un événement aussi exceptionnel que la pandémie se retrouve dans mes rêves ne me surprend pas particulièrement, mais je me demande tout de même à quel point le coronavirus s’immisce dans notre vie nocturne. Pour y voir plus clair, je parle dans cet épisode avec Perrine Ruby, qui est justement en train d’étudier l’effet que cette période de confinement (en France) a sur nos rêves. Cette chercheure au Centre de recherche en neurosciences de Lyon et spécialiste de l’étude des rêves m’aide à mieux saisir le rôle de ce cinéma du sommeil, dont la créativité dépasse celle dont on fait preuve quand on est éveillé. Ressources : - Le lien pour participer à l’enquête que Perrine Ruby et le Centre de recherche en neurosciences de Lyon mènent sur l’impact éventuel du confinement sur les habitudes de vie, de sommeil et de rêve : https://form.crnl.fr/index.php/163837?newtest=Y&lang=fr - Dans cet article sur le site 6boolo, mis en ligne en mai 2020, Perrine Ruby donne des conseils pour préserver et optimiser son sommeil : https://www.6boolo.com/2020/05/01/perrine-ruby-les-reves-regulent-nos-emotions/ - Et vous, de quoi rêvez-vous en pleine campagne électorale ?, un article publié le 5 mai 2017 sur le site de France Culture, dans lequel il est question de la collecte des rêves des habitants de Nanterre (en France) par l’artiste Lancelot Hamelin : https://www.franceculture.fr/politique/et-vous-de-quoi-revez-vous-en-pleine-campagne-electorale - Le livre Rêver sous le troisième Reich, de Charlotte Beradt, traduction de Pierre Saint-Germain, Payot, 2002 Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Semi-confinement, 50ème jour. J’ai conscience d’être un privilégié par rapport à des millions de personnes qui vivent cette crise sanitaire comme une catastrophe, à l’autre bout du monde ou à 100 mètres de chez moi. J’ai conscience également que beaucoup de ces réalités m’échappent, parce que les portes des maisons sont closes, parce qu’elles sont peu visibles dans les médias ou parce que mon esprit est occupé à gérer mon quotidien. Pour parler de ces « angles morts », je fais appel dans cet épisode à Manon Schick, la directrice d’Amnesty International Suisse. Nous discutons de ces sujets dont -justement- on ne parle pas pendant cette pandémie et je tente de comprendre avec elle pourquoi certaines problématiques passent ainsi sous nos radars. Ressources : - Le site d’Amnesty International Suisse : https://www.amnesty.ch/fr - Manon Schick était, il y a quelques mois, invitée dans la matinale de RTS Info (l’interview a été mise en ligne le 11 octobre 2019) : https://www.rts.ch/play/tv/la-matinale/video/linvite-e-de-la-matinale-video-manon-schick-presidente-damnesty-international-suisse?id=10776623 - Le quotidien francais Le Monde a consacré en juin 2019 un article à Nasrin Sotoudeh, l’avocate iranienne dont Manon Schick me parle à la fin de cet épisode (article mis en ligne le 20 juin 2019) : https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/20/nasrin-sotoudeh-martyre-du-regime-iranien-et-icone-des-droits-humains_5478791_3210.html Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
« Masque obligatoire ». C’est le gros panneau installé à l’entrée d’un magasin dans lequel je vais régulièrement faire mes courses. Je me suis demandé si le propriétaire des lieux n’en faisait pas un peu trop, et s’il n’y a pas un côté très suisse à vouloir que tout soit toujours « tip-top ». J’ai eu envie d’en parler avec Alex Capus, écrivain franco-suisse qui a écrit plusieurs livres qui parlent de notre « suissitude ». Alors qu’il est installé seul dans le bar dont il est le propriétaire à Olten, nous discutons pour tenter de savoir s’il y a une manière typiquement suisse de vivre la crise du Covid-19. Ressources : - Alex Capus a été interviewé précédemment par la RTS, par exemple dans l’émission « Caractères » (le 10 mars 2019), à l’occasion de la sortie de son livre Au Sevilla bar, publié aux éditions Actes Sud en 2019 : https://www.rts.ch/play/radio/caracteres/audio/alex-capus-au-sevilla-bar?id=10242286 - "Le roi d’Olten", d’Alex Capus, Bernard Campiche éditeur, 2011. Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Cela fait maintenant un mois et demi que je passe le plus clair de mon temps confiné à la maison. Parfois je ne sais plus trop quel jour on est, mes journées ne sont plus rythmées de la même manière et je me réjouis de retrouver des libertés simples comme celle de boire un café sur une terrasse avec des amis. En réfléchissant aux restrictions qui s’imposent à nous, j’ai repensé à Daniel Larribe, que j’ai rencontré il y a quelques années. Lui a vécu un confinement extrême puisqu’il a été retenu en otage pendant trois ans au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Ce qu’il a vécu n’est bien entendu pas comparable avec notre semi-confinement. Ce qu’il me raconte pourtant sur sa « cohabitation » avec un autre otage et ses astuces pour occuper ses journées pendant sa captivité font écho avec ce que nous vivons aujourd’hui. Ressources : - Avec Aline Bachofner, nous avions interviewé pour la RTS Daniel Larribe et sa compagne Françoise Larribe, également ex-otage d’AQMI, pour une émission qui a été diffusée pour la première fois le 2 février 2014 : https://www.rts.ch/play/radio/hautes-frequences/audio/le-corps-en-otage-lesprit-libre?id=6010724. - Daniel Larribe a été invité dans l’émission de la RTS « Faut pas croire » (émission diffusée le 31 décembre 2013) : https://pages.rts.ch/emissions/religion/faut-pas-croire/5471954-faut-pas-croire.html - Le journaliste et écrivain Jean-Paul Kauffmann a également été otage durant près de trois ans au Liban. Il a ensuite écrit plusieurs livres sur les espaces confinés. Je pense notamment à : o L'arche des Kerguelen - Voyage aux îles de la désolation, éditions Flammarion, 1992 ; rééd. « La Petite Vermillon », La Table Ronde, 2002 – Prix Jean-Freustié 1992. o La Chambre noire de Longwood - Le voyage à Sainte-Hélène, éditions La Table Ronde, 1997 ; rééd. « Folio », éditions Gallimard, 1998. Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
On l’a surnommée « la Grippe de Hong Kong ». Elle a frappé à la fin des années 1960 et causé environ un million de morts dans le monde, dont plus de 30.000 en France. Une cinquantaine d’années plus tard, cette maladie meurtrière a disparu de la mémoire individuelle et collective. Alors que la crise sanitaire actuelle hante nos esprits et nos discussions, je me demande comment un tel oubli a pu être possible et ce qu’il restera de la pandémie du Covid-19 dans quelques années. Je fais part de mes interrogations à Anne-Marie Moulin, médecin et philosophe ayant écrit sur l’histoire de la médecine. Étudiante en médecine en 1968, elle non plus ne se souvient pas de la « Grippe de Hong Kong ». Elle m’explique les raisons de cette apparente amnésie, mais plus largement aussi pourquoi dans l’histoire, les pandémies, contrairement à ce que nous imaginons -ou espérons- aujourd’hui, n’accouchent pas forcément de « mondes nouveaux ». Ressources : - Contre les pandémies, l’écologie - Article de Sonia Shah sur le site internet du Monde diplomatique, mars 2020 : https://www.monde-diplomatique.fr/2020/03/SHAH/61547 - Anne-Marie Moulin : « Dans de mauvaises conditions, la quarantaine vire au drame » - Article publié sur le site internet du quotidien suisse Le Temps, le 28 février 2020 : https://www.letemps.ch/sciences/annemarie-moulin-mauvaises-conditions-quarantaine-vire-drame Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
«Agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire» : cette formule récemment prononcée par notre ministre de la Santé Alain Berset m’a bien fait rire. Dans le même temps, cette bonhommie toute helvétique tranche avec les propos martiaux d’autres chefs d’Etat. Pire encore, certains pays comme la Chine, la Turquie, la Hongrie, l’Indonésie, et bien d’autres encore, profitent de la lutte contre le coronavirus pour tenter de museler la presse, réprimer les partis d’oppositions, supprimer les libertés individuelles. Car oui. Si le Covid-19 est un fléau de santé publique, il met aussi à l’épreuve la démocratie. Dans cet épisode, je partage mes interrogations avec Bochra Belhaj Hmida. Cette ancienne avocate et députée tunisienne a présidé la Commission des libertés individuelles et de l’égalité, mise en place dans son pays en 2017. Elle me raconte les restrictions de libertés qu’elle a connues par le passé en Tunisie, et pourquoi elle est particulièrement vigilante pour ne pas perdre des libertés récemment et chèrement acquises. Ressources : - En 2018, le quotidien français Le Monde consacrait un article à Bochra Belhaj Hmida (publié le 23/12/2018) : https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/23/bochra-belhaj-hmida-militante-de-la-tunisie-universelle_5401540_3232.html - Début avril, la principale crainte en Suisse liée à la pandémie du Covid-19 n’était plus d’être contaminé par le coronavirus, mais de connaître une restriction des libertés individuelles, d’après un sondage réalisé par l’institut Sotomo pour le compte de la SSR. Un article sur le site de la RTS, publié le 8 avril 2020, en parlait : https://www.rts.ch/info/suisse/11233121-la-peur-du-coronavirus-diminue-celle-d-une-restriction-des-libertes-grandit.html Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Paris, Milan, New York, Mumbai… Depuis que plusieurs pays ont pris des mesures de confinement plus ou moins strictes, je vois passer, comme vous sans doute, des photos de grandes villes, vides. Pourquoi est-ce que je les trouve tout à la fois belles et inquiétantes ? Pour m’aider à comprendre cette esthétique du désastre, je fais appel dans cet épisode à Timothy Hannem, un Parisien adepte de l’exploration urbaine, ou urbex, une passion qui l’a amené à se rendre dans des centaines de lieux abandonnés. Il m’explique pourquoi on peut trouver belles ces images de villes désertes, me raconte ses histoires d’exploration urbaine et décrit les premiers signes de dégradation qu’il observe dans son quartier. Ressources : - "Urbex – 50 lieux secrets et abandonnés en France", livre de Timothy Hannem, édité chez Arthaud, 2016. - "Urbex Europe – 35 lieux secrets et abandonnés en France et en Europe", livre de Timothy Hannem, édité chez Arthaud, 2019. - « Glauque Land », la page Facebook où Timothy Hannem fait partager sa passion pour l’exploration urbaine : https://www.facebook.com/GlauqueLand/ - Timothy Hannem m’a conseillé d’aller voir les photos de Paris vide sur la page Facebook « Neverends Photographie », tenue par Diane Dufraisy. Vous pouvez aller y jeter un œil à cette adresse : https://tinyurl.com/ycg6nl3c - Un ami photographe, David Hury, a également pris des photos de Paris vide, et en a fait une série, intitulée "Paris After Humans". Vous pouvez la voir ici : https://www.davidhury.com/paris-after-humans - Pour sa série "Il était une fois demain", Chris Morin-Eitner a réalisé des photomontages montrant des grandes villes occupées par la végétation et des animaux : https://www.galeriew.com/artistes/chris-morineitner - "La route", film de John Hillcoat, 2009 - "Mad Max : Fury road," film de George Miller, 2015 - "Le château dans le ciel", film d’animation d’Hayao Miyazaki, 1986. Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Dans la rue je croise constamment des gens qui portent des masques. Ces bouts de tissus sont censés me protéger du virus, comme les murs des maisons lors du semi-confinement, comme les frontières que les Etats ont décidé de fermer. Mais établir une frontière n’est pas un acte neutre. Elle crée un « étranger », celui qui vit de l’autre côté, amical ou menaçant. Elle délimite un territoire qui peut devenir une prison. Dans cet épisode, je discute des frontières avec Daniel Meier, enseignant à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble. Car si le Covid-19 ne connaît pas les frontières, il en crée de nombreuses. Ressources : - Daniel Meier dit dans l’interview que le président français aurait déclaré que le Covid-19 ne respecte pas les frontières. En réalité, les mots exacts d’Emmanuel Macron sont « ce virus n’a pas de passeport », comme le rapporte cet article du quotidien "Le Monde", publié le 13 mars 2020 : https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/03/13/les-principaux-extraits-de-l-allocution-d-emmanuel-macron-chacun-a-son-role-a-jouer_6032898_823448.html - "Les frontières dans le monde arabe – Quels enjeux de pouvoirs aux marges des États ?, 4e numéro de la revue « Orients Stratégiques »" dirigé par Daniel Meier, éditions L’Harmattan, 2016. Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Mon oncle est décédé du Covid-19. La tristesse de perdre un proche est exacerbée par le fait que je n’ai pas pu déposer un dernier baiser sur sa joue -froide. Et qu’il m’était interdit de participer à son enterrement. Cette frustration de ne pas pouvoir faire des adieux « normaux » à mon oncle décédé, mais aussi l’effroi d’imaginer que, dans certaines villes, on congèle les corps ou on envisage des enterrements provisoires parce que les morgues et les services de pompes funèbres sont débordés, me questionnent sur le rapport que nous avons aux défunts, aux cadavres. Je parle de tout cela avec Gregory Delaplace, anthropologue et enseignant à l’Université Paris-Nanterre, spécialiste des morts, mais aussi des fantômes. Ressources : - La musique qui exprime le mieux, pour moi, à la fois la nostalgie des disparus, ce que nous leur devons, mais aussi la volonté des vivants de le rester encore un peu : True sorry, d’Ibrahim Maalouf, présente sur l’album Illusions, sorti en 2013 : https://www.youtube.com/watch?v=mm_sQeJ890E&list=RDmm_sQeJ890E&start_radio=1 - "Ce qu’il en coûte de négliger les morts en temps de pandémie" – Tribune de Grégory Delaplace sur le site internet du Nouvel Obs, publiée le 30 mars 2020 : https://www.nouvelobs.com/idees/20200330.OBS26824/ce-qu-il-en-coute-de-negliger-les-morts-en-temps-d-epidemie.html - "Des morts du Covid-19 enterrés temporairement sur une île de New York? "– Un article du Temps sur le fait que la Ville de New York envisage de procéder à des enterrements temporaires pendant la pandémie, sur une île (publié le 7 avril 2020) : https://www.letemps.ch/monde/morts-covid19-enterres-temporairement-une-ile-new-york - "Le travail des morts", de Thomas Laqueur, Gallimard, 2018. Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Lors de notre dernière téléréunion de famille, nous avons décidé de ne pas nous retrouver pour les fêtes de Pâques. Ce n’est pas la fin du monde bien sûr, mais c’est comme si, avec le confinement, les distances étaient devenues infinies, comme si nous étions en exil les uns des autres. Evidemment, notre situation est incomparable avec celle de celles et ceux qui quittent leur pays pour des raisons de survie. Pourtant, je me dis que ce que nous vivons à petite échelle et de manière provisoire est révélateur du besoin que nous avons tous, comme humains, de sauvegarder coûte que coûte des liens avec nos proches. C’est pour ça que j’ai voulu, pour ce dixième épisode, discuter avec Caroline Abu Sa’da, directrice générale de SOS Méditerranée Suisse et ancienne cheffe de mission de Médecins sans frontières (MSF). Ressources : - Le site internet de SOS Méditerranée Suisse : https://sosmediterranee.ch/ - Le site internet de Médecins sans frontières : https://www.msf.ch/ - J’avais interviewé Caroline Abu Sa’da pour « Crapaud fou », une ancienne émission de la RTS (l’épisode avec la directrice générale de SOS Méditerranée Suisse date du 13/08/2019) : https://www.rts.ch/play/radio/crapaud-fou/audio/caroline-abu-sada-directrice-de-sos-mediterranee-et-crapaud-fou?id=10601633 - Plus récemment, Caroline Abu Sa’da était invitée dans la matinale de « La 1ère » (le 14/02/2020) : https://www.rts.ch/play/radio/la-matinale/video/linvitee-de-la-matinale-video-caroline-abu-sada-directrice-de-sos-mediterranee?id=11092256 Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Malgré les routines qui s’installent, malgré l’incertitude face à l’avenir et l’angoisse que génère le virus qui rôde, je vis des moments de poésie pure. Comme cette vidéo du baryton Armando Ariostini qui chante Verdi sur son balcon à Milan. Les balcons sont devenus une sorte de symbole de cette période de confinement. Ils sont au centre de la conversation que j’ai avec l’écrivain italien Erri De Luca, pour ce neuvième épisode de mon journal de bord. L’auteur de Le poids du papillon me raconte que le fait de chanter ou d’applaudir sur son balcon agit comme un contrepoids à la gravité et à la lourdeur de la crise sanitaire que nous traversons. Ressources : - Armando Ariostini chante Verdi depuis son balcon milanais – Lien vers la vidéo sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=mmu0t7rFvo8. - L’une des vidéos montrant le chanteur Maurizio Marchini chanter de l’opéra depuis son balcon italien, postée sur la page Facebook de l’artiste : https://www.facebook.com/mauriziomarchinitenore/videos/203051234340003/. - Le livre Le samedi de la Terre, d’Erri De Lucca, Gallimard, mars 2020. Disponible gratuitement en suivant ce lien : https://tracts.gallimard.fr/fr/products/tracts-de-crise-n-xx-erri-de-luca. - Erri De Luca avait été interviewé par Cyril Dépraz dans « Crapaud fou », une ancienne émission de la RTS (mise en ligne le 20 juillet 2015) : https://www.rts.ch/play/radio/crapaud-fou/audio/erri-de-luca-ecrivain-et-crapaud-fou?id=6903904. - A lire absolument : Le poids du papillon, d’Erri de Luca, Gallimard, 2011. Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Episode 8 : Courage !

Episode 8 : Courage !

2020-04-0125:23

L’autre jour, je suis allé au supermarché. J’ai été impressionné par le dispositif mis en place dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Toutes ces mesures de protection ont paradoxalement un effet anxiogène et je n’avais qu’une envie : partir en courant. J’ai pensé au courage de toutes celles et ceux qui continuent d’aller au travail, pour soigner des malades ou assurer la continuité de services essentiels. Qu’est-ce qui nous rend courageux ? J’aborde cette question avec Robin Peter, médecin et vice-président de la Fondation Carnegie pour les sauveteurs (la déclinaison suisse du Carnegie Hero Fund). Tous les ans, cette fondation distingue des héros « ordinaires » ayant risqué leur santé ou leur vie pour sauver quelqu’un. Dans notre discussion, nous parlons du courage de celles et ceux qui s’exposent quotidiennement au risque d’attraper le Covid-19 en allant travailler. Ressources : - Le site internet de la Fondation Carnegie pour les sauveteurs : https://www.carnegie.ch/fr/. - « Du cœur au ventre », une ancienne émission de la RTS consacrée au courage, que vous pouvez (ré)écouter ici. https://www.rts.ch/play/radio/emission/du-coeur-au-ventre?id=6363676 - L’épisode How to be a hero, du podcast américain Radiolab (en anglais). https://www.wnycstudios.org/podcasts/radiolab/articles/how-be-hero - Le documentaire RBG, réalisé par Julie Cohen et Betsy West, 2018. Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Cela fait deux semaines que je suis en semi-confinement. Entre le télétravail, les « téléapéros » et les « téléréunions de famille », j’ai l’impression que l’essentiel de ma vie sociale se fait via le net. Ce qui me frappe le plus, c’est l’avalanche de vidéos, images, textes humoristiques -plus ou moins drôles d’ailleurs- autour de la pandémie que je reçois tous les jours et qui traitent avec dérision de notre quotidien chamboulé. Le comédien et humoriste Karim Slama, l’invité du septième épisode de mon journal de bord, constate que la plupart de ces contenus proviennent de personnes qui ne sont pas des comiques professionnels. Il m’explique notre besoin actuel de créativité et d’humour. Il précise qu’on ne rit pas du malheur, de la maladie et de la mort, mais de l’absurdité de certaines situations dans lesquelles nous nous trouvons tous ces jours. Ressources : - La vidéo « Le confinement en couple… en mode Love Actually », dont parle Karim Slama. https://www.instagram.com/tv/B-FMFmgohN4/?utm_source=ig_embed - La chaîne Youtube du Montreux Comedy Festival, pour faire le plein de sketches d’humoristes. https://www.youtube.com/channel/UCPHJfLg1VeNBsfzzTszpmmQ - La série américaine Brooklyn Nine-Nine, créée par Dan Goor et Michael Schur, 2013. Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Aujourd’hui c’est l’anniversaire de ma fille. Elle a 23 ans. On va faire la fête ce soir à la maison. Par contre, et c’est déjà le cas depuis une dizaine de jours, je ne vais pas lui faire la bise, ni la serrer dans mes bras. Car ma fille termine ses études d’infirmière et elle fait actuellement un stage à l’hôpital. Comme ses collègues, elle se prépare à gérer le tsunami qui arrive, de manière très professionnelle. C’est pour cela qu’elle préfère garder ses distances. C’est très exactement pour cela aussi que j’ai envie de la prendre dans mes bras. Pourquoi a-t-on tant besoin de se toucher ? Pour ce 6ème épisode, je rencontre Anik Debrot. Cette docteure en psychologie et maître-assistante à l’institut de psychologie de l’Université de Lausanne a notamment étudié la question du toucher dans les relations humaines. En rendant le toucher indésirable, la pandémie du coronavirus met en évidence que nous, humains, nous touchons souvent : pour se saluer, pour exprimer son affection, pour se rassurer… « Le toucher, c’est vraiment un moyen de montrer aux autres qu’on est là, et ça a quelque chose de très rassurant », explique Anik Debrot. Alors qu’un peu de réconfort ne ferait pas de mal en cette période anxiogène, se toucher est aujourd’hui à éviter (il est toujours de rigueur de respecter une distance sociale de deux mètres) ; mais heureusement, il y a des alternatives pour se sentir proches les uns des autres et communiquer notre affection. Ressources : - Anik Debrot a fait un Ted Talk où elle parle des effets du toucher sur notre bien-être. - Une musique qui me touche ces temps : Eyé Adaba, de l’album A?a (asha), de la chanteuse A?a. - Si vous êtes victimes de violences, appelez la police au 117. Que vous soyez victime, auteur ou témoin de violences, vous pouvez vous rendre sur https://www.violencequefaire.ch/. Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Après avoir passé le plus clair de la semaine dernière chez moi, le nez collé à mon écran d’ordinateur, j’ai fait une petite promenade au bord du lac, en prenant des précautions bien sûr. Ça m’a fait du bien de marcher et de respirer à l’air libre. Mais surtout… j’avais la possibilité de voir loin, très loin et il suffisait que je lève la tête pour que mon regard se perde dans l’infini du ciel et de l’espace. Pour le cinquième épisode de ce journal de bord audio que je tiens depuis une semaine, j’ai voulu discuter avec quelqu’un qui puisse me parler d’espace immense… et de confinement. J’ai donc pris (littéralement !) un peu de hauteur en appelant Claude Nicollier. Le spationaute suisse a participé à plusieurs missions à bord de navettes spatiales, passant au total plus de mille heures dans l’espace. Autant dire qu’être confiné, il connaît, même si Claude Nicollier fait la distinction entre le confinement choisi dans l’espace, qui faisait partie de son travail, et le confinement imposé en cette période de pandémie. Sans compter que le paysage qu’il avait de la fenêtre de sa navette était bien différent du nôtre. Ressources : - Space Oddity, titre de David Bowie, 1969. - Apollo – Atmospheres & Soundtracks, album de Brian Eno avec Daniel Lanois et Roger Eno, 1983. - Gravity, film d’Alfonso Cuarón, 2013. - Les bandes dessinées Objectif Lune et On a marché sur la Lune, deux tomes des Aventures de Tintin, de l’auteur Hergé (Georges Remi de son vrai nom) Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Je suis comme tout le monde soumis à un torrent d’informations, entre suivi de l’évolution de la situation, nouvelles mesures prises pour lutter contre la propagation du virus, conseils et injonctions en tous genres. Et dans ce torrent se glissent parfois des théories complotistes. Certaines me répugnent, d’autres me font sourire. Pour y voir plus clair, je fais appel à Laurence Kaufmann, professeure à la faculté de sciences sociales et politiques de l’Université de Lausanne et spécialiste des théories du complot. Elle m’éclaire sur les mécanismes qui permettent l’émergence des théories du complot et leur diffusion. Leur dissémination peut être le fait d’ « entrepreneurs de la panique » qui peuvent en tirer un bénéfice, de personnes vulnérables pensant partager des informations importantes, ou de farceurs. Leur propagation suit le mode d’emploi suivant, selon Laurence Kaufmann : peur, impuissance et défiance. Ressources : • L’Agence France Presse (AFP) a un site dédié à la vérification d’informations : https://factuel.afp.com/. Vous pouvez trouver sur ce site de nombreux articles consacrés aux fausses nouvelles autour du Covid-19, entre autres. • Le journal français Libération a sa rubrique Checknews, dans laquelle le média répond à des questions de lecteurs. Là aussi, nombre de questions récentes concernent le nouveau coronavirus. https://www.liberation.fr/checknews,100893 • Le groupe Facebook « Complots faciles pour briller en société » se joue avec humour des théories du complot. https://www.facebook.com/ComplotsFacilesOff/ Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de production : Grégoire Molle
Cela fait maintenant quelques jours que je travaille depuis chez moi, mon bureau à domicile prend forme. Sur les réseaux sociaux, j’ai vu passer, comme vous sans doute, des images montrant des étalages vides dans des commerces. J’ai alors ressenti une certaine angoisse, me demandant s’il ne fallait pas que j’achète des provisions, au cas-où… En cette période de pandémie, j’ai l’impression que nos émotions fonctionnent à plein régime. C’est pourquoi dans ce troisième épisode, je discute, par Skype, avec David Sander, spécialiste des émotions et professeur à la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation à l’Université de Genève. Il m’aide à comprendre comment nos émotions œuvrent en nous, et les comportements qu’elles peuvent provoquer. Si certaines peuvent nous aider à naviguer les chamboulements que nous connaissons aujourd’hui, certaines peuvent nous faire agir de façon irrationnelle. A écouter après ou avant l'épisode, à moi cela me fait du bien: - Ibrahim Maalouf, Beirut, album Diagnostic, 2011 Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de prod : Grégoire Molle
Dans cet épisode, je pars du contraste entre la douceur d'un dimanche et la menace du coronavirus. Cette sensation d'irréalité. Cette impression que rien n'a changé et que tout a changé. On est comme dans un film. Installé sur mon balcon et lui chez lui, dans sa maison, Marc Attalah, directeur de la maison d'Ailleurs à Yverdon ( musée de science-fiction ) me raconte qu'effectivement on a l'impression que le danger est partout, invisible. La fiction et notamment les films catastrophe se nourrissent de cette peur de la pandémie. L'inverse est aussi vrai puisque la fiction influence certains de nos comportements. Bonne écoute et on se donne rendez-vous très,vite dans deux-trois jours max... Prenez soin de vous ! Cyril Dépraz Œuvres évoquées dans cet épisode Films • L’armée des douze singes, de Terry Gilliam, 1995. • La planète des singes : les origines, de Rupert Wyatt, 2011 • World War Z, de Marc Foster, 2013 •Virus, de John Bruno d'après la série éponyme de comics de Dark Horse Comics, 1999 Jeux de société • Zombicide, édité par Guillotine games, Cool Mini or Not et Edge. •Pandemic, édité par Z-Man Games. Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de prod : Grégoire Molle
La vie aux temps du Coronavirus est mon "journal de bord" de la pandémie de COVID-19. Je m’appelle Cyril Dépraz, je suis journaliste à la RTS et je m'interroge, dans ce podcast, sur la manière dont nous vivons, toutes et tous, cette période très particulière de confinement et de quarantaine. Depuis chez moi, je contacte avec les moyens du bord des personnalités du monde culturel, scientifique et philosophique qui vivent la même réalité que nous et qui peuvent nous aider à réfléchir et à prendre ensemble un tout petit peu de recul sur la situation, afin de mieux comprendre nos émotions, nos comportements, nos réactions. Si cette pandémie nous isole les uns des autres, elle nous donne aussi l’occasion d’une forme d’introspection et nous invite peut-être à recréer du lien autrement. Journaliste : Cyril Dépraz Réalisateur : Didier Rossat Productrice : Magali Philip Attaché de prod : Grégoire Molle