Episode 6 : quand on ne peut plus toucher
Description
Aujourd’hui c’est l’anniversaire de ma fille. Elle a 23 ans. On va faire la fête ce soir à la maison. Par contre, et c’est déjà le cas depuis une dizaine de jours, je ne vais pas lui faire la bise, ni la serrer dans mes bras. Car ma fille termine ses études d’infirmière et elle fait actuellement un stage à l’hôpital. Comme ses collègues, elle se prépare à gérer le tsunami qui arrive, de manière très professionnelle. C’est pour cela qu’elle préfère garder ses distances. C’est très exactement pour cela aussi que j’ai envie de la prendre dans mes bras.
Pourquoi a-t-on tant besoin de se toucher ?
Pour ce 6ème épisode, je rencontre Anik Debrot. Cette docteure en psychologie et maître-assistante à l’institut de psychologie de l’Université de Lausanne a notamment étudié la question du toucher dans les relations humaines. En rendant le toucher indésirable, la pandémie du coronavirus met en évidence que nous, humains, nous touchons souvent : pour se saluer, pour exprimer son affection, pour se rassurer… « Le toucher, c’est vraiment un moyen de montrer aux autres qu’on est là, et ça a quelque chose de très rassurant », explique Anik Debrot. Alors qu’un peu de réconfort ne ferait pas de mal en cette période anxiogène, se toucher est aujourd’hui à éviter (il est toujours de rigueur de respecter une distance sociale de deux mètres) ; mais heureusement, il y a des alternatives pour se sentir proches les uns des autres et communiquer notre affection.
Ressources :
- Anik Debrot a fait un Ted Talk où elle parle des effets du toucher sur notre bien-être.
- Une musique qui me touche ces temps : Eyé Adaba, de l’album A?a (asha), de la chanteuse A?a.
- Si vous êtes victimes de violences, appelez la police au 117. Que vous soyez victime, auteur ou témoin de violences, vous pouvez vous rendre sur https://www.violencequefaire.ch/.
Journaliste : Cyril Dépraz
Réalisateur : Didier Rossat
Productrice : Magali Philip
Attaché de production : Grégoire Molle