Ouverte aux multicoques depuis 1997, la Rolex Fastnet Race est restée la chasse gardée des monocoques jusqu’en 2011 et la victoire en temps réel du Maxi Banque Populaire V. Depuis, le premier à franchir la ligne a toujours été un trimaran, avec quelques joutes épiques ces dernières années entre ceux de la classe Ultim 32/23. Invité de ce dernier épisode du Roman du Fastnet, Charles Caudrelier, double vainqueur en 2019 et 2021, se souvient notamment "du match racing mémorable" qui opposa en 2019 son Maxi Edmond de Rothschild à Macif (François Gabart), dépossédé de sa place de leader dans les derniers mètres avant l’arrivée à Plymouth. Absent cette année pour la 50e édition, il observera avec attention le duel qui opposera SVR Lazartigue, mené par François Gabart, et Banque Populaire XI d’Armel Le Cléac’h. Deuxième invité de ce podcast, ce dernier rappelle son attachement à un phare du Fastnet découvert, enfant, sur le Mélody familial, avant d’aller le virer à maintes reprises sur la solitaire du Figaro puis sur la Rolex Fastnet Race, en Imoca d’abord, ensuite en Ultim 32/23. Le Finistérien explique toutes les difficultés d’une course qui mêle régate côtière et navigation au large dans une des zones les plus fréquentées du monde, mais aussi le bonheur de partager des moments rares avec son équipage sur des machines dont le programme est d’abord tourné vers le solitaire et le double. Le record du Maxi Edmond de Rothschild ( 1 jour, 9 heures, 14 minutes et 54 secondes), établi en 2021, tombera-t-il cette année ? "Il faut du vent et dans le bon sens !" répondent nos deux invités. Une autre façon de dire que peu importe le chrono pour celui qui inscrira son nom au palmarès de l’épreuve légendaire à l’occasion de son cinquantenaire ! Diffusé le 13 juillet 2023 Générique : Pass it on Post-production : Grégoire LevillainHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le 22 juillet, Samantha Davies prendra sur son Imoca à foils Initiatives Cœur le départ de la Rolex Fastnet Race à Cherbourg-en-Cotentin, "sa dixième ou onzième", elle ne sait plus très bien ! Quand on aime, on ne compte pas pour la Britannique, littéralement « addict » d’une course qui balise tout son parcours de navigatrice. L’aventure commence dès l’enfance, à l’évocation du terrible Fastnet 1979. "J’avais cinq ans, je n’ai pas de souvenir précis, mais je sais qu’on en parlait beaucoup dans la famille et avec les amis, aussi parce que nous connaissions des gens touchés par le drame." La jeune Samantha aurait pu continuer à faire de la croisière tranquille dans le Solent sur le bateau de ses parents, mais l’attrait pour la course et la technique la pousse à frapper à la coque de voisins de pontons qui régatent. Accueillie comme numéro 1 sur le Sun Legend 41 de la famille Mitchell, Sam découvre les joies du rappel dans les filières sur un bateau pas beaucoup plus étanche que ses premiers cirés. Qu’importe ! "On ne soupçonne pas la valeur de ce genre d’embarquement. Je remercie encore ces gens aujourd’hui. C’est là qu’est née ma passion et que j’ai compris que je voulais faire de la course au large ma vie." Suivront d’autres expériences en mer Celtique sur des bateaux de course-croisière, puis les premières années Imoca, l’expérience de la Volvo Ocean Race sur Team SCA, dont le Fastnet fut le galop d’essai au large, et quatre participations encore sur Initiatives Cœur. "Chaque Fastnet est différent, et c’est aussi à chaque fois une belle occasion de rentrer voir la famille et les copains », dit celle qui « a la nostalgie des arrivées à Plymouth » mais qualifie l’accueil cherbourgeois en 2021 « d’incroyable". Un mal pour un bien que ce changement de destination, qui forge "l’entente cordiale" entre les deux rives du Channel selon la plus française des skippers britanniques. Diffusé le 9 juin 2023 Générique : Pass it on Post-production : Grégoire LevillainHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Au départ de la Rolex Fastnet Race en 2013, Night and Day, l’un des 8 JPK 1010 engagés, fait partie des favoris pour l’emporter en IRC 3. En plus de ce classement, Pascal et Alexis Loison peuvent prétendre aussi s’imposer en double, ce qu’ils ont déjà fait en 2005 lors de leur premier Fastnet disputé sur leur précédent Night and Day, un J105. De là à rêver de victoire toutes classes, il y a un pas… Car même si la catégorie double est de plus en plus disputée (plus de 60 duos en 2013) , aucun tandem n’a jusqu’ici brûlé la politesse aux équipages dans l’histoire de la course. Le JPK 1010 des Loison père et fils vient pourtant de montrer que l’exploit était dans ses cordes en remportant la victoire « overall » lors de la Channel Race, ce qui fait dire à Pascal que « dans certaines conditions, il n’y a pas de raison qu’un double bien mené sur un bateau bien préparé ne s’impose pas ». Sur la ligne de départ, le gain de la montre Rolex promise au vainqueur toutes classes reste une boutade entre Pascal et son fils Alexis, rompu à la course au large via la Solitaire du Figaro dont il n’a raté aucune édition depuis 2006. Le duo familial est concentré sur la course qui commence, comme souvent, au louvoyage pour s’extraire du Solent avant de traverser les grandes baies piégeuses de la Cornouaille. Jour et nuit, le JPK 1010 taille sa route, sans jamais relâcher la cadence, comme dans le morceau de Cole Porter dont il tire son nom. Au passage du Fastnet, les deux Cherbourgeois retrouvent du réseau malgré la purée de pois et apprennent qu’ils sont … deuxièmes ! Foggy Dew, le redoutable JPK1010 du Havrais Noël Racine, leur a brûlé la politesse dans la montée. Mais entre le rocher irlandais et Plymouth, dans une brise tonique au vent de travers, Night and Day prend sa revanche, ce qui lui permet de doubler l’archipel des Scilly en tête. Les 40 derniers milles se courent sous haute tension et l’arrivée à Plymouth sous une pluie diluvienne reste dans les annales. Night and Day est le premier à réaliser l’exploit d’une victoire toutes classes pour un bateau mené en double. Une performance qui n’a jamais été réitérée depuis… Diffusé le 12 mai 2023 Générique : Pass it on Post-production : Grégoire LevillainHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Avec 16 participations à la Rolex Fastnet Race, la première à 20 ans en 1977, le Nordiste Géry Trentesaux fait partie des piliers d’une course qu’il a remportée à cinq reprises. Sur ses bateaux qui arborent tous le préfixe Courrier en hommage au Courrier Sud d’Antoine de Saint-Exupéry, il sélectionne à chaque fois soigneusement son équipage en vue de LA course des saisons impaires. "Tous ceux qui naviguent pendant la saison sur un Courier n’ont pas forcément le droit de courir le Fastnet à bord", rappelle celui qui a connu la dramatique édition 1979, mais aussi celle de 2007, à la météo redoutable. "Sur cette course, il faut de bons régatiers, mais aussi des équipiers solides, car ça peut être dur", ajoute-t-il. Le Fastnet, Géry Trentesaux y pense toute l'année de son domicile bruxellois ou de ses bureaux de la banlieue de Lille. "La semaine précédant le départ, je m’isole en Bretagne, je me projette dans la course et je veux qu’on me fiche la paix !" sourit celui dont le verbe toujours posé dissimule une passion intacte. Initié à la course au large par ses parents, il fait la rencontre en 1978 de Piet Vroon. Véritable figure de la course au large aux Pays-Bas, homme d’affaires et régatier, ce dernier embarque le jeune Nordiste pour sept saisons à bord de ses bateaux Formidable et Tonnerre de Breskens, avec trois participations à l’Admiral’s Cup à la clé. Viennent ensuite les années Figaro (trois participations à la Solitaire, dont un podium en 2004), mais Géry Trenteseaux aime trop l’équipage et le Fastnet. Membre et ancien vice-commodore du Royal Ocean Racing Club, il finit par le remporter une première fois en 2001 sur Courrier Nord, un IMX 40. Suivent la victoire de 2007 sur Courrier du Cœur (First 44.7), celles de Courrier Vintage (proto Lombard construit chez Marsaudon) en 2013, de Courrier du Léon (JPK 10.80) l’édition suivante et de Courrier Recommandé (JPK 11.80) en 2019. Amoureux du Fastnet, ce rocher qui lui "fait toujours penser à L’Ile Noire de Tintin", Géry l’est aussi des bateaux IRC, qu’il faut savoir préparer et optimiser. Après avoir un temps pensé à raccrocher, il a décidé de revenir tenter sa chance une dix-septième fois cette année et disputera la 50e édition de la Rolex Fastnet Race en juillet sur un Ker 43, mis à l’eau en mars. Consigne dès le 14 juillet à son entourage : Do not disturb ! Diffusé le 14 avril 2023 Générique : Pass it on Post-production : Grégoire LevillainHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Ce deuxième épisode du podcast mensuel Le Roman du Fastnet revient sur la tragique édition 1979, véritable tournant dans l’histoire d’une course aujourd’hui quasi-centenaire. Lorsque le coup de canon libère les 303 concurrents dans le Solent ce samedi 11 août 1979, la météo estivale ne mentionne aucun risque de mauvais temps. 48 heures plus tard, alors que le leader Condor approche du Fastnet et que l’essentiel de la flotte se trouve en mer Celtique, la BBC annonce un coup de vent pour la nuit. Le temps de le dire, la dépression secondaire s’est activée à une vitesse vertigineuse et balaie désormais la flotte avec 976 hectopascals en son centre. Lorsque le nouveau bulletin tombe à minuit et livre un avis de tempête imminente, les conditions sont déjà dantesques, avec notamment une mer très abrupte et déferlante. La station météo de Shannon enregistre des vents de plus de 67 nœuds et des navires de commerce sur zone rapportent des vagues de plus de 14 mètres. Dans ce fracas nocturne, deux bateaux cherchent à tailler leur route. A bord d’Alvena, un Contention 33, le jeune Jacques Caraës essuie son baptême du feu. Celui qui deviendra double détenteur du Trophée Jules Verne et directeur de course du Vendée Globe raconte le choix de prendre la fuite, l’inexorable chavirage à 360 degrés, la décision de monter dans le radeau de survie, retourné à plusieurs reprises, avant le sauvetage de l’équipage au petit matin… En miroir, le récit poignant d’Alain Catherineau, skipper du She 36 Lorelei, ne prend que plus de force. En début de nuit, l’équipage du chef d’entreprise bordelais aperçoit des fusées et se déroute vers un canot de survie, mais aucune approche n’est possible à la voile. Alain et son équipage parviennent à le rejoindre au moteur, un premier passage permet de récupérer cinq équipiers. Le sauvetage des deux autres tient du miracle… Sur les 303 bateaux engagés dans ce Fastnet 1979, seulement 86 seront classés et 25 abandonnés en mer. Au terme d’une opération de grande ampleur coordonnée par les sauveteurs britanniques, 150 marins seront sauvés, mais on dénombrera 15 morts, ce qui fait du Fastnet 1979 un événement tristement célèbre dans les annales de la course au large. Diffusé le 17 mars 2023 Générique : Pass it on Post-production : Grégoire LevillainHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En mai 1967, Pen Duick III est mis à l’eau à Lorient et entame superbement sa carrière. Ce plan dessiné par Eric Tabarly lui-même et construit par les Chantiers de la Perrière remporte dès l’été venu la Channel Race et la Morgan Cup en Manche ainsi que la Gotland Race en mer Baltique, avant de se présenter sur la ligne de départ de la Rolex Fastnet Race au mois d’août. Déjà redouté par les concurrents anglo-saxons, majoritaires à l’époque, ce bateau en aluminium à bouchains - reconnaissable à son étrave à guibre et à son gréement de goélette - ne ressemble à rien de connu et fait sensation à Cowes. « Il était surnommé le vilain petit canard français » par les journaux anglais, raconte Gérard Petipas, navigateur à bord et témoin privilégié de ce premier épisode du podcast le Roman du Fastnet. A ses côtés, Michel Vanek, fidèle équipier d’Eric Tabarly dans les années 1960 et 1970, s’enthousiasme aussi pour ce bateau bien né, déplacement léger rapide à toutes les allures, notamment au reaching grâce à sa fameuse misaine à wishbone : « Une voile pas facile à manœuvrer, mais qui faisait merveille au travers » Michel Vanek, qui, pour une fois n’est pas à bord (il embarquera sur Sydney-Hobart, l’autre prestigieuse classique des antipodes, remportée la même année par Pen Duick III) mais navigue sur Esprit de Rueil d’André Viant, un Tina sur plans Dick Carter, que le chantier Vanek importe de Hollande. Lui aussi l’emporte dans sa classe ! Ces deux vainqueurs racontent passionnément les difficultés de la navigation d’alors. La sortie du Solent, où les courants imposent d’aller taquiner du bulbe les bancs de sable ; la navigation astronomique pour recaler son estime en mer celtique ; les voiles à recoudre à l’intérieur, travail dont se charge volontiers Guy Tabarly, le père d’Eric ; la stratégie à l’aveugle sur toute la descente depuis le phare… jusqu’à recevoir un appel du sémaphore du cap Lizard, dernière vigie avant l’arrivée à Plymouth : « Vous êtes premiers ! » Gérard Petipas se souvient : « Eric pensait que j’avais mal compris, car on imaginait mal avoir battu des bateaux beaucoup plus grands. C’était quand même une grande satisfaction ! » Avec ce Fastnet 1967 remporté haut la main, Pen Duick III rentre dans la légende et ne fait que commencer une brillante carrière qui le conduira en équipage ou en solitaire sur toutes mers du globe. Et encore l’an passé sur la Route du Rhum Destination Guadeloupe où il courait toujours avec Arnaud Pennarun à la barre. 55 ans après sa première victoire. Diffusé le 10 février 2023 Générique : Pass it on Post-production : Grégoire LevillainHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.