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On parle vin

Author: Nostalgie+

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On parle vin avec Olivier Delorme
130 Episodes
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Dans cet épisode d’Entre nous, Sabine Mathus ouvre les valises et nous embarque avec Olivier Delorme, sommelier conseil passionné, à la découverte du plus emblématique cépage rouge portugais : le Touriga Nacional. Cépage de caractère, intensément aromatique, il est la colonne vertébrale des grands rouges du Portugal et l’âme du Porto, ce vin doux naturel célèbre dans le monde entier.Olivier rappelle d’abord que son terroir de prédilection se trouve dans la vallée du Douro, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un paysage abrupt, chaud, aride, où le Touriga Nacional s’épanouit admirablement, donnant naissance aux plus beaux Portos rouges. Mais sa réputation dépasse largement ces coteaux : du nord du Portugal jusqu’à l’Algarve, il a trouvé partout un écrin à sa mesure.Son histoire remonte loin : mentionné dès 1790, originaire probablement des sous-régions du Douro et des Beiras, il partage ses racines génétiques avec des cépages tels que le Rufete ou le Tarango, aujourd’hui cultivé jusqu’en Australie. Avant la crise du phylloxéra, il dominait largement les vignobles portugais, notamment dans la région du Dão où il représentait jusqu’à 90 % des plantations. L’arrivée de cépages plus productifs l’a un temps éclipsé, mais depuis les années 1990, il connaît une véritable renaissance grâce aux clones plus résistants. Aujourd’hui, il couvre près de 13 000 hectares, devenant le troisième cépage le plus planté du pays.Côté dégustation, Olivier décrit un cépage capiteux, profond, à la fois généreux et chaleureux. Ses arômes évoquent les fruits rouges et noirs très mûrs, avec des notes florales de violette. On y trouve aussi la bergamote, le cacao, la menthe, la prune, le romarin ou encore la réglisse. En bouche, ses tannins charnus lui donnent force et structure sans jamais basculer dans l’assèchement. L’acidité, vive mais équilibrée, lui offre une fraîcheur subtile et un magnifique potentiel de garde, notamment en fût de chêne.Polyvalent, il se marie à merveille avec les viandes rouges, le gibier, les plats robustes et les fromages affinés. Mais surtout, le Touriga Nacional entame depuis quelques années une véritable conquête du monde : adopté en Australie, en Californie, en Afrique du Sud, mais aussi en France — du Bordelais au Minervois — il s’affirme comme un cépage du futur, parfaitement armé pour affronter le changement climatique.Un cépage voyageur, noble, et résolument moderne, qui porte en lui toute la générosité du Portugal.
Dans cet épisode d’Entre nous, Sabine Mathus accueille son « coach en vin », Olivier Delorme, pour une escale en territoire d’exception : Condrieu, l’un des plus grands vins blancs de France, à la fois sec et doux, somptueux compagnon des repas de fête. Situé sur la rive droite du Rhône, ce vignoble bénéficie d’un microclimat unique, entre fleuve, contreforts du Massif central et influence alpine.Olivier rappelle que le terroir de Condrieu est une véritable prouesse humaine : 16 kilomètres de coteaux escarpés, parfois à plus de 50 % de pente, où la vigne s’accroche grâce aux terrasses appelées chaillées. Un vignoble suspendu, composé de sols granitiques riches en mica, travaillés souvent à la main car les machines y sont impossibles. On disait autrefois qu’il fallait « un homme pour un hectare ». Aujourd’hui encore, les vendangeurs doivent s’équiper de harnais pour tenir debout.Les rendements n’excèdent guère 20 à 25 hectolitres par hectare, bien loin des 41 autorisés. Mais cette faible production est la clé de son intensité. Orientés sud et sud-est, les coteaux bénéficient à la fois d’une protection contre les vents froids et d’un vent chaud du sud, le vent chaux, qui favorise la maturation du raisin et limite les maladies.Condrieu a connu des heures fastes : apprécié des papes d’Avignon, vendu à prix d’or à Paris aux XVIᵉ et XVIIᵉ siècles. Mais le phylloxéra au XIXᵉ siècle l’a presque fait disparaître. À la création de l’AOC en 1940, il ne restait qu’une dizaine d’hectares cultivés. Grâce à la passion de quelques vignerons visionnaires, le vignoble renaît peu à peu et retrouve sa place au sommet.Un seul cépage donne naissance au Condrieu : le Viognier. Cépage délicat, d’origine alpine, dont le berceau est ici, à Condrieu même. Il a essaimé dans le monde entier mais n’a jamais retrouvé ailleurs l’expression qu’il atteint sur ces pentes granitiques. Parent de cépages comme la Fressa, apparentée au Nebbiolo, son nom viendrait du celte Vidu (« bois »), rappelant l’ancien toponyme local Vionne.Olivier détaille ensuite les arômes de ce vin somptueux : – jeunes, des notes de fruits frais — abricot, pêche, poire — relevées d’une touche de violette ; – avec le temps, une robe dorée, des nuances miellées, minérales, d’une grande élégance.Depuis quelques années, grâce aux millésimes plus chauds, le Condrieu se prête même au jeu des vendanges tardives, représentant environ 10 % de la production : une version encore plus riche, plus solaire, presque liquoreuse.Un vin à la douceur envoûtante, souple comme une caresse, et pourtant soutenu par une puissance discrète.
Dans cet épisode d’Entre nous, Sabine Mathus accueille son fidèle guide œnologique, Olivier Delorme, pour une plongée passionnante dans le monde des cépages. Car derrière chaque bouteille, il y a une histoire de climat, de sols, mais aussi de génétique : celle des cépages classiques, hybrides et métis.Olivier commence par rappeler qu’il existe une multitude d’espèces de vignes, mais que le vin que nous connaissons aujourd’hui doit beaucoup au vitis vinifera, cépages d’origine eurasienne comme le chardonnay, le pinot noir ou le merlot. Plus aromatiques, plus élégants, ils ont bâti la réputation du vin européen. Face à eux, les vignes américaines — vitis labrusca ou vitis riparia — ont longtemps été utilisées pour leur résistance naturelle.Ce sont ces vignes américaines qui, à la fin du XIXe siècle, ont sauvé le vignoble européen ravagé par le phylloxéra, ce minuscule insecte qui détruisit presque toutes les vignes entre 1850 et 1900. On choisit alors la solution du greffage : un plant vinifera greffé sur une racine américaine, alliant qualité aromatique et résistance du porte-greffe.Mais aujourd’hui, le réchauffement climatique redistribue les cartes. Les vitis vinifera montrent leurs limites : chaleur excessive, sécheresses, baisses de diversité aromatique. Les cépages américains, eux, s’adaptent mieux… d’où le retour en force des hybrides, issus d’un croisement entre vignes européennes et américaines.Olivier souligne leurs avantages : – une moindre demande en eau, – une meilleure résistance à la chaleur, au gel et aux maladies, – moins de pesticides, – un taux d’alcool modéré (11–12°).La Champagne a même homologué un hybride : Voltis, désormais autorisé dans les cuvées jusqu’à 10 %. Et le vignoble belge, en plein essor, est devenu l’un des champions de ces cépages d’avenir.Viennent ensuite les cépages métis, fruits du croisement de deux variétés… mais au sein de la même espèce vinifera. Certains sont nés naturellement, mais la plupart sont issus de la main de l’homme, comme le Müller-Thurgau (Riesling × Madeleine royale), le Pinotage (Pinot noir × Cinsault), le Caladoc (Grenache noir × Malbec) ou le Marselan (Grenache noir × Cabernet sauvignon). Ces “métis” enrichissent la palette aromatique et offrent de passionnants terrains de jeu pour les vignerons.Un épisode limpide, pédagogique et passionné, idéal pour comprendre comment le vin se réinvente face au climat — entre héritage et innovation.
Dans cet épisode d’Entre nous, Sabine Mathus reçoit le sommelier conseil Olivier Delorme, qui nous emmène au nord de la Bourgogne, dans cette terre lumineuse où naît l’un des plus grands vins blancs du monde : le Chablis. Un vin ciselé, minéral, vibrant, façonné par le cépage chardonnay et surtout par un terroir que la nature a patiemment sculpté depuis des millions d’années.La région de Chablis, nous rappelle Olivier, s’étend sur près de vingt communes, entre vallons et coteaux baignés de lumière. Là, les vignes plongent leurs racines dans un sol argilo-calcaire du Kimméridgien, vestige d’une mer chaude vieille de 150 millions d’années. On y trouve encore ces petites huîtres fossilisées, les exogyra virgula, qui donnent aux vins leur minéralité si singulière, cette sensation presque saline qu’aucune autre région ne parvient à reproduire.Chablis, c’est aussi un climat rude, continental, souvent marqué par le gel tardif, mais adouci par la rivière Le Serein. Un environnement difficile, mais idéal pour le chardonnay, cépage unique du vignoble : petites baies dorées, acidité fine, élégance aromatique rappelant le tilleul, la poire, la pêche… et cette tension en bouche qui signe un grand terroir.Olivier détaille ensuite les quatre appellations qui composent le chablisien : – Petit Chablis, vif et léger, né sur les hauteurs ; – Chablis, l’expression la plus emblématique, pure et cristalline, dotée d’un beau potentiel de garde ; – Chablis Premier Cru, réparti en 40 climats, subtil, élégant, d’une grande finesse ; – Chablis Grand Cru, sept climats mythiques exposés sud/sud-ouest, baignés de soleil, où le terroir s’exprime avec majesté : Les Clos, Blanchot, Bougros, Grenouilles, Les Preuses, Valmur, Vaudésir.Un parcours sensoriel, culturel et historique qui rappelle combien un grand vin est avant tout un lieu, une lumière, un sol, une patience.
Dans cet épisode d’Entre nous, Sabine Mathus et Olivier Delorme, sommelier conseil, abordent un sujet qui fait grincer les verres : la chute historique de la consommation mondiale de vin. En 2024, le monde n’a bu “que” 214,2 millions d’hectolitres, soit une baisse de 3,3 % par rapport à l’année précédente — du jamais vu depuis plus de soixante ans. L’Europe, pourtant berceau du vin, enregistre elle aussi un recul constant de 0,5 % sur cinq ans.Olivier dresse un constat lucide : la pandémie a bouleversé les habitudes, et la reprise n’a jamais vraiment eu lieu. Les tensions géopolitiques, la flambée des coûts de production, l’inflation et le réchauffement climatique ont pesé lourd sur les exploitations. Mais surtout, la jeune génération se détourne du vin : préoccupée par la santé, le bien-être et les calories, elle préfère souvent les boissons sans alcool ou les cocktails légers.La France, autrefois reine du vin, affiche une baisse de 3,6 %. En Allemagne, même les pétillants perdent de leur éclat. L’Argentine retrouve des niveaux de consommation aussi bas qu’en 1942, tandis que les États-Unis, premier marché mondial, chutent de 5,8 %. Le Japon suit la tendance, et la Chine s’effondre littéralement avec une baisse vertigineuse de 19,3 %.Mais tout n’est pas perdu : l’Espagne et le Portugal résistent, l’Afrique du Sud et le Brésil progressent, et des pays inattendus comme le Royaume-Uni et la Suède redécouvrent les charmes du vin. L’Italie et la Belgique, quant à elles, stabilisent leur consommation, notamment grâce à la montée des vins pétillants : +7,4 % en 2024, preuve que la convivialité et la fête conservent leur pouvoir d’attraction.Les grands crus, champagnes et spiritueux de prestige, eux, ne connaissent pas la crise : les amateurs fortunés continuent d’ouvrir leurs bouteilles, préservant une part de rêve et de tradition dans un monde qui change.Un épisode à la fois lucide et poétique, où le vin devient miroir de nos sociétés : entre modération, mutation et mémoire des terroirs.
Dans cet épisode d’Entre nous, Sabine Mathus ouvre la porte à une exploration sensorielle que les amateurs de vin connaissent bien : celle des tannins. Avec son sourire jusqu’aux oreilles, Olivier Delorme, sommelier conseil, nous plonge dans cette matière invisible mais essentielle qui donne au vin rouge sa structure, sa tenue, sa charpente.Les tannins, explique-t-il, proviennent essentiellement des pellicules du raisin, extraits durant la macération. Lorsque la sève atteint sa maturité, les tannins deviennent souples, polis, soyeux — presque caressants. À l’inverse, lorsque la sève n’est pas mûre, ils s’expriment avec rudesse, donnant des notes végétales, une sensation de sécheresse, une rugosité qui pince le palais. Le millésime, miroir du climat de l’année, devient alors déterminant : une belle saison, et le vin sera velouté ; une année froide ou capricieuse, et le vin pourra se montrer austère.Olivier explique aussi comment nous percevons les tannins : sur la gencive supérieure, sur les dents de devant. Notre langue, instinctivement, réagit : elle caresse lorsque les tannins sont doux, elle “nettoie” lorsque les tannins sont agressifs. Car les tannins portent aussi l’amertume, une saveur souvent redoutée, située au fond de la bouche. Ceux qui n’aiment pas les rouges sont très souvent sensibles à cette amertume.Tous les vins ne sont pas égaux en tannins : seuls les vins rouges, macérés avec leurs peaux, en possèdent naturellement. Les rosés n’en contiennent que dans leur version de macération, et les blancs presque jamais — sauf lorsqu’ils sont élevés en fût, car le bois apporte sa propre charge tannique.Comme le souligne Olivier, certains cépages à pellicule fine, comme le pinot noir, le grenache ou le gamay, donnent des vins légers en tannins. À l’inverse, les cépages à pellicule épaisse — syrah, cabernet sauvignon, merlot — produisent des vins plus robustes, taillés pour la garde, capables de traverser les années avec élégance.Mais la dégustation reste profondément personnelle : fatigue, alimentation, sensibilité à l’amertume… chaque bouche vit le tannin à sa manière. Et c’est ce qui fait du vin un compagnon si unique : jamais tout à fait le même, jamais perçu pareil.
Dans cet épisode, Sabine Mathus et son invité, le sommelier conseil Olivier Delorme, abordent la dernière étape — et sans doute la plus attendue — de la dégustation : la bouche. Car c’est là que tout se joue. Après la beauté de la robe et la promesse du nez, la bouche signe la conclusion d’un vin : plaisir, longueur, équilibre… ou déception.Olivier nous rappelle que le vin, une fois en bouche, active une symphonie de sensations : douceur, acidité, alcool, texture… autant de paramètres qui forment la personnalité du cru. Mais pour juger avec justesse, il faut du temps : plusieurs gorgées, quelques secondes de patience, et la conscience que chaque perception est unique.La douceur traduit la présence – ou non – de sucre. Un vin dit « sec » ne contient presque pas de sucre, comme le pinot grigio ou le sauvignon, tandis que le chardonnay, plus rond, exprime une sucrosité plus marquée. Les grands moelleux, tel le gewurztraminer, se distinguent par une tendresse en bouche immédiatement perceptible.Vient ensuite l’acidité, cette sensation vive qui fait saliver et donne de la fraîcheur. Elle provient des acides tartrique, malique ou lactique, issus du raisin et de la fermentation. Un vin acide rappellera les notes d’un citron ou d’une pomme verte, tandis qu’un vin doux, plus souple, semblera caressant.Quant à l’alcool, il donne du corps et de la chaleur. Trop présent, il brûle le palais ; trop faible, il rend le vin aqueux. L’équilibre parfait naît de la juste alliance entre sucre, alcool et acidité. Et c’est là, dit Olivier, que se cache le secret des grands vins : cette harmonie qui fait durer le plaisir et signe la main du vigneron.Mais la dégustation reste éminemment personnelle : nos sensations varient selon notre fatigue, notre hydratation ou même le plat qui accompagne le vin. Ce qui plaît à l’un peut dérouter l’autre — et c’est toute la richesse de cette expérience sensorielle.Un épisode à écouter comme une leçon de douceur et de curiosité, où chaque gorgée devient un voyage.
Dans cet épisode, Sabine Mathus reçoit Olivier Delorme, sommelier conseil passionné, pour un voyage au cœur du premier sens éveillé lors d’une dégustation : la vue. Avant le nez, avant le palais, c’est le regard qui rencontre le vin, et déjà, la magie ou la déception peut s’installer. La robe d’un vin, explique Olivier, c’est sa couleur, son éclat, sa transparence. Elle en dit long sur son âge, son cépage, sa région et même sur son état de santé. Un vin trouble ou terne peut cacher un défaut, tandis qu’un vin limpide attire immédiatement le regard et invite à poursuivre la découverte. La robe devient alors un miroir de l’âme du vin. L’intensité, elle, révèle la profondeur de sa couleur. En inclinant légèrement le verre, on observe la progression du ton, du cœur jusqu’au disque. Pour les vins blancs, la palette va du pâle au doré puis au cuivré : plus un vin tire vers l’or, plus il promet de la rondeur et une certaine sucrosité. Une vendange tardive se reconnaît à son éclat doré — quand elle ne l’a pas, mieux vaut s’en méfier. Les vins rouges, quant à eux, livrent une véritable leçon de temps. Leur bord de disque évolue comme un calendrier chromatique : violacé pour les jeunes vins, rouge pour les crus en pleine maturité, brun ou acajou pour ceux arrivés à leur apogée. Quand la teinte vire à l’orangé, le vin entre dans sa sagesse, avec ses arômes tertiaires de sous-bois, de cuir ou de viande séchée. Mais gare aux excès : une évolution trop rapide de la couleur signale un vin fatigué, dont le potentiel s’est éteint trop tôt. À travers ce dialogue savoureux entre Sabine et Olivier, l’auditeur découvre que déguster un vin, c’est avant tout le regarder, le comprendre, l’écouter. Un rituel de patience et d’émotion, où chaque reflet raconte une histoire.
— Bonjour ! — Ah, chouette ! Aujourd’hui, on poursuit notre voyage au cœur des vignobles des îles italiennes, direction… la Sicile.Ah, la Sicile ! Cette île volcanique, lumineuse, mystérieuse, baignée de soleil et d’histoire. C’est notamment grâce au célèbre vin de dessert, le Marsala – qui fera l’objet d’une chronique future – que la Sicile s’est fait un nom dans le monde viticole. Mais son histoire remonte bien plus loin encore, à une époque où l’Etna, encore endormi, veillait déjà sur les premières vignes.Il y a plus de 3000 ans, les Phéniciens introduisent la vigne sur l’île, bientôt suivis par les Grecs, dès le VIIIe siècle avant J.-C. Mais c’est sous l’Empire romain que la Sicile devient une véritable terre de vin. Le Marsala, vin fortifié né au XVIIe siècle, connaît une renommée européenne grâce au marchand anglais John Woodhouse, qui le fait découvrir au-delà des mers.Le phylloxéra, ce fléau du XIXe siècle, n’épargne pas la Sicile. Mais c’est dans les années 80 qu’un renouveau s’amorce : on replante, on choisit des cépages de qualité, on revient aux racines… littéralement. En quarante ans, la Sicile s’impose comme une région viticole de premier plan.Parmi les cépages phares, impossible de ne pas citer le Nero d’Avola, cépage noir emblématique de l’île, qui donne des vins rouges puissants, structurés, fidèles à l’âme volcanique de la Sicile. L’Etna Rosso, issu du cépage Nerello Mascalese (et de son cousin Nerello Cappuccio), propose un style plus fin, plus tendu. On peut aussi rencontrer le Frappato ou le Perricone, autres cépages autochtones.Mais la Sicile, c’est aussi une terre de vins blancs. Le Grillo, le Catarratto, le Fiano, l’Inzolia, ou encore le poétique Zibibbo (muscat d’Alexandrie) expriment toute la fraîcheur méditerranéenne. Le Caricante, souvent cultivé sur les pentes de l’Etna, donne des vins minéraux, droits, presque salins. Et puis, certains vignerons siciliens n’hésitent pas à travailler le Chardonnay ou même le Riesling, pour des cuvées pleines de surprise.Beaucoup de ces vins portent l’appellation Sicilia DOC, ou des labels plus précis comme DOCG (Denominazione di Origine Controllata e Garantita), le summum de la classification italienne.Et le terroir, dans tout cela ? Il est extraordinairement varié. Le climat est méditerranéen, avec des étés chauds et secs, des hivers doux. Le sol volcanique de l’Etna, chargé en minéraux, donne aux vins une complexité saisissante. Sur les pentes du volcan, la fraîcheur nocturne permet une maturation lente et subtile des raisins, pour des vins d’une grande finesse.À l’ouest de l’île, autour de Marsala, les sols argileux et calcaires sont idéaux pour les vins fortifiés. Plus au sud-est, du côté de Noto ou Syracuse, les sols sont sablonneux, l’ensoleillement généreux, et les vins blancs y révèlent une très belle aromatique.Aujourd’hui, la Sicile représente près de 100 000 hectares de vignes et produit entre 5 et 6 millions d’hectolitres de vin chaque année. Une puissance viticole qui rivalise avec la Toscane ou les Pouilles.
Ce matin, nous avons le plaisir de retrouver Olivier Delorme, notre sommelier conseil, pour une nouvelle parenthèse gourmande autour des trésors du vignoble. Et aujourd’hui, cap au sud de l’Europe, entre maquis et embruns salés : direction la Sardaigne.Peu de gens le savent, mais cette île italienne est l’un des plus anciens territoires viticoles de Méditerranée. La vigne y est cultivée depuis près de trois mille ans, introduite par les Phéniciens bien avant l’époque romaine. Il faut dire que la Sardaigne a tout pour plaire aux ceps : un ensoleillement généreux, des vents réguliers qui protègent la vigne des maladies, une diversité de sols impressionnante – granite, ardoise, sable – et un relief qui permet aux raisins de mûrir à leur rythme, entre mer et montagne.Aujourd’hui, environ 35 000 hectares sont consacrés à la vigne, et la Sardaigne a fait le choix de la qualité, plutôt que de la quantité. Au nord, on cultive surtout des cépages blancs. Au sud, ce sont les rouges puissants qui dominent.Parmi les grands cépages emblématiques, il y a d’abord le Vermentino, un vin blanc typiquement sarde. Il offre des arômes subtils de citron, pomme verte, papaye parfois même une note minérale, lorsqu’il est cultivé sur des sols granitiques. Léger, vif, presque pétillant en bouche, le Vermentino est un vin idéal pour l’apéritif ou pour accompagner des poissons grillés, des fruits de mer, ou une salade estivale. Mention spéciale pour le Vermentino di Gallura DOCG, un vin à la fois délicat et racé, qui figure parmi les plus belles expressions du cépage en Italie.Côté rouge, place au Cannonau, connu ailleurs sous le nom de Grenache. C’est un cépage robuste, parfaitement adapté au climat chaud et sec de l’île. Il donne des vins charnus, puissants, aux notes de fruits rouges mûrs, avec une petite touche épicée et parfois légèrement sucrée. Le Cannonau se déguste après quelques années de vieillissement, et accompagne merveilleusement bien des plats en sauce, des viandes grillées, ou même un ragoût de gibier.La Sardaigne, ce n’est pas seulement une île aux plages de rêve et à la gastronomie généreuse : c’est aussi une terre de vin sincère, parfois méconnue, mais toujours empreinte d’authenticité. Une région à découvrir absolument pour les amateurs de belles bouteilles… et de beaux voyages sensoriels.
Le vin, dans sa forme la plus ancienne, a d’abord été produit à partir de raisins rouges à jus blanc, et ce n’est que grâce à l’invention de la macération — ce fameux contact prolongé entre peaux et jus — que le vin est devenu rouge ou rosé. Le rouge a donc longtemps dominé le monde viticole, mais le blanc n’a jamais baissé les armes. Et dans certaines régions comme la Bourgogne, l’Alsace, ou même dans le vignoble belge, ce sont les vins blancs qui tiennent le haut du pavé.Mais il a fallu lutter contre pas mal de préjugés…💬 « Le vin blanc donne mal à la tête » ? Faux !On l’entend encore : « le blanc, ça donne mal au crâne ». Eh bien non. Si un vin donne mal à la tête, au ventre ou aux jambes… c’est souvent parce que :c’est une piquette,ou que vous en avez bu plus que votre corps ne pouvait en supporter. 😉Il est vrai qu’en moyenne, le vin blanc contient 25 à 30 % de sulfites en plus que le vin rouge. Ces sulfites servent à protéger le vin des bactéries et de l’oxydation. Et ils sont utiles pour affiner l’acidité des raisins blancs. Mais les techniques modernes de vinification ont permis de réduire les doses, tout en améliorant la qualité.🍽️ Et les accords mets-vins alors ? Le blanc limité ? Absolument pas !C’est même une idée reçue très tenace. Le vin blanc, bien choisi, est d’une richesse incroyable.Il existe deux grands profils :Le blanc coquin, frais, salivant, plein de charme et de vivacité. Idéal à l’apéritif, avec des crustacés ou des poissons simples. Exemples : les blancs à base de Sauvignon.Le blanc costaud, avec du gras, de la mâche, de la rondeur. Il se marie à merveille avec des plats en sauce, des viandes blanches, des risottos, et surtout... des fromages ! Exemples : les Chardonnays de Bourgogne.❓ Peut-on passer du blanc au rouge ? Ou du rouge au blanc ?Oui. Et même : il faut commencer par le blanc.Pourquoi ? Parce que l’acidité fait saliver. Et c’est cette fraîcheur qui ouvre le palais. Une fois l’acidité bien installée, vous pouvez passer du blanc au rouge — ou l’inverse — sans souci.🕰️ Et la garde, alors ? Les blancs vieillissent-ils bien ?Autre idée reçue : les blancs ne se gardent pas. C’est faux, une fois encore. Ce qui fait vieillir un vin, c’est un bon équilibre entre sucre, acidité et alcool. Les grands blancs secs de terroir (Alsace, Bourgogne…) ou les blancs liquoreux (Sauternes, moelleux de Loire…) vieillissent admirablement bien.Mais comme les blancs sont souvent délicieux dès leur jeunesse, nous avons juste moins l’habitude de les attendre.
Lorsqu’on évoque la Belgique et ses plaisirs de bouche, ce sont d’abord la bière et le chocolat qui viennent en mémoire. Pourtant, le vin belge connaît depuis quelques décennies une véritable renaissance, fruit de la passion de vignerons déterminés et des évolutions climatiques qui ouvrent de nouvelles perspectives.Si les premières traces de viticulture en Belgique remontent à l’époque romaine, c’est au Moyen Âge qu’elle connut son véritable essor, portée par les moines cisterciens qui cultivaient la vigne pour le vin de messe. Mais le climat capricieux et l’essor de la bière mirent un frein durable à cette tradition. Il fallut attendre les années 1970 pour voir la vigne réapparaître, timidement d’abord, puis avec plus d’audace à partir des années 2000.Aujourd’hui, la Belgique recense 8 appellations et 2 IGP. Chardonnay, pinot noir, pinot meunier côtoient des cépages autochtones comme le plan de Oiseul ou le Richelieu, et des variétés hybrides résistantes comme le Johanniter, le muscaris ou le souvenir gris. Nombre de jeunes vignerons privilégient le bio et explorent la voie des vins nature, offrant une palette originale, ancrée dans l’air du temps.Cependant, ce vignoble renaissant fait face à plusieurs obstacles. En 2023, on comptait environ 290 domaines, dont la moitié de moins d’un hectare : de véritables jardins de passionnés, mais difficilement viables économiquement. Le manque d’infrastructures coopératives ou de maisons de négoce freine encore la structuration de la filière, tout comme la rareté des points de vente et l’absence d’exportation significative.À cela s’ajoute le prix du foncier, particulièrement élevé : entre 50 000 et 100 000 euros l’hectare. Ce coût limite l’accès à la vigne, réservant souvent les nouvelles plantations à des investisseurs aisés visant des vins haut de gamme, inspirés des modèles bourguignons. Ainsi, une bouteille de vin belge se négocie entre 20 et 60 euros, reflet d’une production rare et exigeante.Le vignoble belge est donc à un tournant : entre passion artisanale et ambition internationale, il porte en lui une promesse de qualité et d’originalité. Une aventure viticole encore jeune, mais déjà riche de promesses… à déguster, bien sûr, avec modération.
Le vignoble des Coteaux du Lyonnais se trouve au sud du Beaujolais, sur 49 communes du Rhône, entre les monts du Lyonnais, la vallée de la Saône, et les contreforts du Massif central. Pourtant, il ne fait officiellement partie ni du Beaujolais, ni de la Vallée du Rhône, ce qui explique sans doute sa relative invisibilité. Mais son histoire est ancienne : la culture de la vigne y remonte à 45 av. J.-C., et dès 1789, les Coteaux du Lyonnais représentaient la principale région viticole du département.Ce n’est qu’en 1984, après 12 années de démarches et grâce à la création d’une confrérie, que l’appellation obtient l’AOC Coteaux du Lyonnais, retrouvant enfin un second souffle après les ravages du phylloxéra et la pression urbaine de la métropole lyonnaise.Aujourd’hui, le vignoble couvre 210 hectares, avec une production de 14 000 hectolitres par an. Il est porté par 19 caves particulières et une coopérative forte de 19 adhérents. Fait intéressant : 90 % des ventes se font en local, ce qui participe à sa faible notoriété… mais aussi à son authenticité.Cépages et répartition des couleursLa production est dominée par :80 % de vin rouge,15 % de blanc,5 % de rosé.Côté cépages :Pour les rouges et rosés : le Gamay noir à jus blanc, mais aussi des variantes comme le Gamay de Bouze et le Gamay de Chaudenay.Pour les blancs : principalement du Chardonnay et de l’Aligoté, avec en cépage complémentaire un peu de Pinot blanc.Climat et sols : une diversité bienvenueLe climat des Coteaux du Lyonnais est complexe et passionnant, à la croisée de trois influences : océanique, continentale et méditerranéenne. Les étés sont souvent très chauds et secs, tandis que les hivers peuvent être rigoureux. Cette dualité climatique entraîne des écarts de température marqués, conférant aux vins leur vivacité et leur fraîcheur.Le meilleur ensoleillement se trouve sur les coteaux orientés à l’est, tandis que l’altitude maximale de la vigne est limitée à 550 mètres, les expositions nord étant peu favorables à la culture.Le sous-sol est principalement composé de granit et de roches métamorphiques, mais la diversité est grande :Au nord (zone de Saint-Bel), les sols granitiques donnent des vins fins et élégants.Au sud (vallée de la Turdine), les sols sableux offrent des vins plus légers.Sur les flancs des Monts d’Or, les sols argilo-calcaires et argilo-siliceux permettent d’élaborer les cuvées les plus qualitatives.Des vins de convivialité et de partageLes vins des Coteaux du Lyonnais sont avant tout des vins simples, frais, accessibles, à déguster entre amis, sur le pouce, sans prétention mais avec beaucoup de plaisir. Parfaits pour les beaux jours, ils incarnent à merveille l’esprit convivial et gourmand de la région lyonnaise.
Situé autour du 46e parallèle nord, le vignoble du Beaujolais s’étire sur environ 50 km de long et 15 km de large, couvrant 147 communes, principalement dans le Rhône et en Saône-et-Loire. Avec ses 18 400 hectares de vignes, il représente environ 0,5 % de la surface viticole mondiale, répartis sur plus de 61 000 parcelles. Une mosaïque de terroirs, de sols et de microclimats qui donne naissance à une richesse de styles.Le Beaujolais est une région viticole dynamique, avec près de 2 000 exploitations, 19 coopératives et une production annuelle d’environ 190 millions de bouteilles. C’est la deuxième région exportatrice française en AOC, avec 85 millions de bouteilles exportées chaque année.Beaujolais Nouveau… mais pas que !Le célèbre Beaujolais Nouveau, lancé chaque année en novembre, représente 50 % des ventes de la région. Mais le vignoble recèle bien d'autres trésors, avec deux appellations régionales : Beaujolais et Beaujolais Villages, et dix crus prestigieux :JuliénasSaint-AmourChénasMoulin-à-VentFleurieChiroublesMorgonRégniéCôte de BrouillyBrouillyS’y ajoutent deux IGP : Collines Rhodaniennes et Saône-et-Loire. À noter : le Beaujolais est la seule région française d’appellation à ne produire aucun vin de table. Et surprise : on peut également y produire des appellations de Bourgogne, comme le Crémant de Bourgogne, Bourgogne mousseux, Passe-Tout-Grains et Coteaux Bourguignons.Climat, sols et cépagesLe climat du Beaujolais est semi-continental tempéré : hivers rigoureux, printemps humides, étés chauds et secs, et automnes souvent ensoleillés, favorables à la maturité des raisins.Le nord du vignoble (autour des crus) repose sur des sols granitiques et schisteux, apportant fraîcheur et finesse aux vins. Le sud, autour des appellations Beaujolais et Beaujolais Villages, est dominé par des sols argilo-calcaires riches en concrétions minérales, synonymes de bon drainage.Le Gamay, roi du BeaujolaisLe cépage emblématique est le Gamay noir à jus blanc. Rejeté de Bourgogne par Philippe le Hardi en 1395 pour faire place au Pinot Noir, le Gamay a trouvé refuge et noblesse en Beaujolais. Sur les 36 000 hectares de Gamay plantés dans le monde, la moitié se trouve dans le Beaujolais.En blanc, c’est le Chardonnay qui domine, bien que discret (2 % du vignoble). Il s’exprime magnifiquement dans le nord du vignoble, à la limite du Mâconnais, ou encore dans un triangle d’or autour de Liergues, le bois d’Oingt et Bully. Ces vins blancs de Beaujolais, encore méconnus, séduisent de plus en plus les amateurs de fraîcheur et de finesse.Une région à (re)découvrirColoré, expressif, accessible mais aussi capable de grande garde, le Beaujolais est bien plus que son vin primeur. Il offre une palette unique de styles et de terroirs, entre tradition, convivialité et renouveau.
Les vins de Graves tirent leur nom non pas d’un village, mais du sol même sur lequel la vigne pousse : un mélange de galets, de graviers, de sables et d’argiles, appelé localement las gravas de Bordéu – littéralement "les graves de Bordeaux". C’est l’une des rares appellations françaises à porter le nom de son sol. L’histoire viticole des Graves remonte à l’époque des Gaulois, qui ont adapté la vigne méditerranéenne au climat océanique du sud-ouest. Mais c’est surtout au Moyen Âge que le vignoble prend son essor, avec des plantations autour de Bordeaux. Du XVIe au XVIIIe siècle, les vins de Graves dominent les exportations vers l’Angleterre et le nord de l’Europe, devenant le vin de Bordeaux par excellence.Aujourd’hui, le vignoble des Graves s’étend sur 5300 hectares et produit majoritairement du vin rouge (82 %), mais aussi des vins blancs secs et doux. Il est composé de deux appellations régionales : Graves et Graves Supérieures, une appellation communale prestigieuse : Pessac-Léognan, et une IGP Atlantique.Un terroir unique, entre Garonne et forêt des LandesLa région bénéficie d’un climat océanique doux, avec des étés tempérés par la Garonne et des protections naturelles offertes par la forêt des Landes. Le sol très drainant, composé de cailloux, de graviers et de sable, donne aux vins toute leur structure et leur finesse.Les cépages emblématiques des GravesPour les rouges :Cabernet Sauvignon : cépage roi de Bordeaux, il apporte structure, longévité et complexité aromatique.Merlot : plus souple, plus fruité, il offre une belle rondeur en bouche et s’épanouit plus rapidement.Cabernet Franc : en moindre proportion, il donne de l’élégance, de la souplesse, avec de belles notes aromatiques.Petit Verdot : cépage à maturité tardive, il intensifie la couleur et enrichit la puissance aromatique des vins, avec des arômes de violette.Pour les blancs :Sauvignon blanc : vif, aromatique, il apporte fraîcheur et tension.Sémillon : plus rond, plus gras, il équilibre le Sauvignon et donne des vins aptes au vieillissement.Les Graves, ce sont donc des vins aux multiples visages : rouges de garde, blancs élégants, moelleux subtils… tous issus d’un terroir vivant et vibrant, à découvrir sans modération (ou presque !).
Il y a vingt ans encore, le vin rosé était souvent relégué au rang des vins d’été sans prétention, consommé glacé pour en masquer les défauts. Aujourd’hui, il a su s’imposer comme un véritable vin d’exception. En France comme à l’étranger, sa popularité a explosé. Tandis que les ventes de vin rouge chutent, celles du rosé progressent chaque année. Le rosé est devenu un incontournable… et cela ne doit rien au hasard.Mais comment fait-on, au juste, un bon rosé ? Une chose est sûre : il ne s’agit pas d’un mélange de rouge et de blanc ! Le rosé naît de raisins noirs à jus clair, dont les peaux pigmentées apportent la couleur… mais avec subtilité. Dès la récolte, une course contre la montre commence : pour éviter l’oxydation, chaque geste compte. Le raisin est égrappé, foulé, puis mis à macérer quelques heures à température contrôlée. C’est là que les arômes et la couleur prennent vie.Il existe deux grandes méthodes de vinification du rosé.La première, la plus répandue aujourd’hui, s’appelle le pressurage direct. On presse les grappes et on récupère un jus très clair que l’on fait fermenter à basse température. Ce procédé donne des rosés délicats, floraux, parfaits à boire jeunes et bien frais.La seconde méthode, plus ancienne, est celle de la saignée. On remplit une cuve de raisins et on laisse « saigner » le premier jus, gorgé de saveur et de couleur. Ce type de rosé est plus charpenté, avec un potentiel de garde plus long. On y retrouve des arômes puissants, de fruits mûrs, voire épicés.Alors, selon votre humeur, votre plat ou vos souvenirs, vous pouvez choisir le rosé qui vous ressemble. Léger ou charnu, discret ou expressif, le rosé est aujourd’hui un vin à part entière, digne de toutes les tables et de toutes les émotions.🍷 Redécouvrez le rosé — celui de vos plus beaux étés — sur Nostalgie+ : le meilleur des années 60 et 70… sans le mal de tête du lendemain.
L’été est là, et avec lui, un rituel bien ancré pour nombre d’entre nous : partager un verre de vin frais, au jardin, en terrasse ou autour d’un bon repas simple. Et parmi les vedettes estivales, un invité discret mais irrésistible revient en force… le vin gris. Ce rosé très pâle, parfois presque transparent, séduit par sa légèreté et sa finesse.À première vue, sa robe évoque celle d’un vin blanc. Mais il s’agit bel et bien d’un vin rosé, élaboré à partir de raisins noirs à jus blanc. Contrairement aux rosés plus soutenus, le vin gris ne connaît qu’une macération très courte : les peaux des raisins colorent à peine le jus, ce qui lui donne cette teinte si délicate. Les premiers jus, les plus purs, sont récoltés directement au pressoir, ce qui en fait un vin rare… et souvent plus qualitatif.Pourquoi cet engouement pour le vin gris ? Parce qu’il incarne à merveille la simplicité joyeuse et élégante des beaux jours. Il se boit jeune, bien frais (entre 8 et 10°C), et accompagne à merveille salades, quiches, crustacés ou même une pizza partagée entre amis. C’est un vin de l’instant, sans prétention mais avec beaucoup de grâce. Moins alcoolisé que d’autres (autour de 12°), il offre au nez des notes de fleurs, de fruits blancs ou d’agrumes, loin des arômes sucrés de bonbon que l’on reproche parfois aux rosés classiques.Côté terroir, on le retrouve dans les régions ensoleillées : Provence, Languedoc, Camargue (avec son appellation Sable de Camargue), mais aussi en Lorraine, avec le célèbre gris de Toul. Et même au Maroc, qui développe de belles cuvées de vin gris.Alors, cet été, pourquoi ne pas troquer votre rosé habituel pour un gris plus raffiné ? Un vin à la robe claire, au cœur lumineux… à déguster les yeux fermés, au son de vos souvenirs.🍷 Santé et soleil sur Nostalgie+ — le meilleur des 60’s et 70’s… sans les lendemains difficiles.
Le Pinotage est un cépage typiquement sud-africain, né du croisement entre le Pinot Noir, noble cépage bourguignon, et le Cinsault, cépage méditerranéen autrefois appelé Hermitage. De cette union est né le nom Pinotage, contraction du Pinot et de l'Hermitage.Créé en 1925 par Abraham Izak Perold, chercheur à l’Université de Stellenbosch, le Pinotage avait pour but d'adapter les qualités du Pinot Noir aux conditions climatiques sud-africaines. Cependant, son développement est fortement influencé par l’histoire politique du pays. En 1948, avec l’instauration de l'apartheid, l’Afrique du Sud est isolée diplomatiquement et économiquement. Privés d’accès aux innovations internationales, les vignerons sud-africains développent alors une identité viticole propre, favorisant l’émergence de cépages nationaux comme le Pinotage. La première mise en bouteille de Pinotage date de 1953, mais sa vinification délicate ralentit son succès initial, limitant sa réputation à des vins légers et peu qualitatifs.La véritable renaissance du Pinotage intervient à la fin de l'apartheid, dans les années 1990. Avec l’élection de Nelson Mandela en 1994 et l'ouverture au marché mondial, le vignoble sud-africain connaît un renouveau. Tandis que les cépages internationaux comme le Cabernet Sauvignon ou la Syrah sont plébiscités, le Pinotage retrouve ses lettres de noblesse. Il devient aussi un acteur clé des Cape Blend, assemblages prestigieux associant le Pinotage au Merlot, à la Syrah ou aux cépages de la famille des Cabernets. Aujourd’hui, le Pinotage est vinifié en rouges, en rosés, ainsi qu’en vins effervescents, et il incarne la fierté de la viticulture sud-africaine, aux côtés des vins blancs issus du cépage Chenin, localement appelé Steen.L’Afrique du Sud est aujourd’hui le 8ᵉ producteur mondial de vin et le 6ᵉ exportateur en volume, succès auquel le Pinotage contribue largement. Pour célébrer ce cépage unique, l'International Pinotage Day a été créé et se tient chaque année en octobre.Quelques chiffres clés sur le Pinotage : il représente 7,3 % de la surface totale du vignoble sud-africain, soit 6 791 hectares sur 100 200 hectares. Les principales régions de production sont Stellenbosch, Paarl et Swartland, zones au climat océanique tempéré propice à l’épanouissement du Pinotage.Symbole de résilience, d’innovation et d'identité nationale, le Pinotage s’impose aujourd'hui comme l'un des trésors viticoles de l'Afrique du Sud.
La vigne et le sol entretiennent depuis toujours une relation étroite et fascinante. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce n'est pas la vigne qui influence le sol, mais bien le sol qui façonne la vigne. La vigne est capable de s’adapter à tous types de sols, du moment qu’elle peut étendre ses racines en profondeur : marne argilo-calcaire, granit, schistes ou encore galets roulés. Mais parmi ces terres viticoles, il existe un sol particulièrement surprenant : les sols volcaniques.Les volcans offrent bien plus qu’un paysage spectaculaire. Ils créent un terrain exceptionnel dont la vigne tire toute sa richesse. Les sols volcaniques sont constitués de pierres ponces, de cendres, de sable noir et de roches issues des éruptions successives à travers les millénaires. Cette diversité minérale influe fortement sur les vins, leur apportant des notes organoleptiques uniques : arômes fumés, poivrés, parfois même cacaotés. En comparaison à un sol argilo-calcaire, les sols volcaniques permettent aux vins rouges de gagner en souplesse avec des tanins plus fins.Autre avantage majeur : les sols volcaniques retiennent l’eau de manière exceptionnelle, ce qui les rend très résistants aux fortes chaleurs. Ils redistribuent l’eau de manière homogène dans la plante, assurant une maturité optimale des raisins. Leur richesse en potassium apporte aux vins des notes salines et une fraîcheur précieuse. De plus, ces sols permettent la culture de la vigne en altitude (jusqu’à 1200 mètres), profitant ainsi de la fraîcheur nocturne et des vents favorables.Où trouver des vins volcaniques dans le monde ? En France, dans la région de la Loire volcanique autour des volcans d'Auvergne, où le cépage Gamay excelle. En Italie, sur les flancs de l'Etna, avec le Nerello Mascalese, cépage sicilien d’altitude. En Grèce, sur l’île de Santorin, près d’Oia, où le cépage blanc Assyrtiko s’épanouit sur la caldeira volcanique. En Espagne, sur l'île de Lanzarote aux Canaries, où la Malvoisie Volcanique donne des vins blancs salins et minéraux. Au Portugal, dans l'archipel des Açores, des vins rouges sont produits à partir de cépages anciens comme l'Isabela et le Viduëno. On retrouve aussi des cultures viticoles sur sols volcaniques en Hongrie, au Chili, dans la Napa Valley en Californie, ainsi que dans l'Oregon.Un label mondial baptisé Volcanic Origin a récemment vu le jour pour valoriser ces terroirs uniques. Pour obtenir cette certification, les vins doivent être issus de vignes plantées sur des terres formées par les projections, coulées et érosions volcaniques. Bien que les vins volcaniques ne représentent actuellement que 2 % de la production mondiale, la capacité de ces sols à résister aux fortes chaleurs tout en conservant une réserve hydrique importante pourrait en faire les terroirs privilégiés du futur.Alors, à vos verres, et laissez-vous surprendre par l'intensité et la singularité des vins volcaniques !
Originaire d'Italie, et plus précisément de Toscane où il est connu sous le nom de Trebbiano Toscano, l'Ugni Blanc est aujourd'hui surtout célèbre pour son implantation massive en France. Depuis le Moyen Âge, ce cépage blanc est cultivé dans les régions des Charentes et du Gers, où il a hérité du surnom de Saint-Émilion des Charentes.Pourquoi l'Ugni Blanc est-il si essentiel ? Tout simplement parce qu'il est le cépage incontournable pour la production des deux plus grands spiritueux français : le Cognac et l'Armagnac. Il représente à lui seul près de 98 % du vignoble dédié aux spiritueux en France. Sa faible teneur en sucre permet une concentration optimale des arômes, tandis que son acidité naturelle garantit une bonne conservation des vins avant distillation, deux qualités indispensables pour produire des eaux-de-vie d'exception.L'Ugni Blanc prospère tout au long de la façade Sud-Océanique, notamment dans les vignobles des Charentes, de Bordeaux et du Sud-Ouest (Gascogne). On le retrouve également en Méditerranée : dans la vallée du Rhône sud, en Provence (particulièrement dans l'appellation Cassis, où il représente 45 % de l'encépagement en blanc), dans la plaine languedocienne et en Corse. En France, il couvre environ 80 000 hectares, contre 50 000 hectares en Italie, et il est aussi présent de manière plus anecdotique en Californie, en Australie et en Afrique du Sud.Quelles sont les caractéristiques de l'Ugni Blanc ? Ce cépage dévoile principalement une palette aromatique très fruitée. Dans les régions plus fraîches, l'Ugni Blanc se distingue par sa vivacité tonique, marquée par des notes d'agrumes comme le citron ou le coing. Dans les zones plus chaudes, il offre davantage de rondeur et des arômes balsamiques comme la résine de pin. Cépage tardif, il craint les hivers rigoureux et se montre très vigoureux, nécessitant une forte limitation des rendements pour produire des vins de qualité. Il demande aussi un palissage rigoureux, étant particulièrement sensible aux vents. Peu exigeant en termes de terroir, l'Ugni Blanc s'adapte bien aux sols calcaires et sablonneux.Mais l'Ugni Blanc n'est pas sans défauts. Il est très sensible aux maladies de la vigne, notamment au mildiou et à l'oïdium. Il supporte mal le stress hydrique malgré un besoin modéré en eau, et reste vulnérable aux gelées et aux vents lorsqu'il est planté trop haut. Sa faible teneur en sucre le rend peu alcoolisé, mais également discret sur le plan aromatique. C'est pourquoi l'Ugni Blanc est rarement vinifié seul. Il est plutôt utilisé en assemblage avec d'autres cépages blancs comme le Sauvignon, le Colombard, le Chardonnay, le Chenin, la Clairette ou le Sémillon, qui viennent apporter sucrosité, onctuosité et rondeur.En somme, l'Ugni Blanc est un cépage malléable et fondamental pour les vins et spiritueux français, à condition de savoir tirer parti de ses atouts tout en maîtrisant ses exigences.
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