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Petites histoires de science

Petites histoires de science
Author: Institut de France
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Description
L’Académie des sciences lance sa première série de podcasts en partenariat avec Canal Académies. Au micro, Étienne Ghys, l’un de ses deux secrétaires perpétuels : « J’aime parler de science et donner la parole à ceux qui la font, en France ou ailleurs, mais aussi à ceux qui s’y intéressent, qui l’utilisent ou qui travaillent avec des scientifiques. Les thèmes seront choisis au gré de mes rencontres, de l’actualité, des questions que l’on me pose, des échanges et des conférences auxquelles j’assiste, de ce qui pique ma curiosité. »
La musique du générique est une création du compositeur Laurent Petitgirard, secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts.
La musique du générique est une création du compositeur Laurent Petitgirard, secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts.
138 Episodes
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Dans cette nouvelle saison, Étienne Ghys, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, entrouvre les portes de son académie. Que signifie « être académicien » au quotidien ? Quelles traditions, quelles règles, quels secrets se cachent derrière les ors de l’Académie ? Avec simplicité et franchise, il répond à toutes les questions que vous vous posez : son parcours, ses missions, ses étonnements… Au programme de ce premier épisode : que fait un académicien, concrètement ? Aime-t-il ce rôle ? Et comment se joue une élection à l’Académie ?
Si le premier épisode nous a permis de comprendre la définition du mot « hasard », ce deuxième épisode s’attache à comprendre les lois auxquelles il obéit. Le hasard a-t-il une objectivité propre ? Quel rôle joue-t-il dans les sciences morales et politiques ? Autant de questions que Pointcarré aborde en explicitant les exemples déjà cités dans le premier épisode. Extrait lu par Étienne Ghys, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, tiré du livre Science et Méthode, par Henri Poincaré (1908).
À partir d’exemples concrets, de la météo au jeu de roulette, Poincaré explore ce que nous appelons « hasard » et en identifie trois grandes formes : l’ignorance d’une cause minuscule à effets immenses (la météorologie), la complexité des causes qui impose une approche statistique (la physique des gaz), et l’intervention de facteurs imprévus, absents du modèle. Dans la lignée de Laplace, Poincaré semble voir dans le hasard un masque de notre ignorance. Mais il va plus loin : il interroge la nature même des lois et leur stabilité. Sa posture conventionnaliste l’aide à clarifier ces enjeux, sans pour autant esquiver la complexité du problème. Extrait lu par Étienne Ghys, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, tiré du livre Science et Méthode, par Henri Poincaré (1908).
Dans cet épisode, Étienne Ghys poursuit la lecture du chapitre sur l’invention mathématique extrait de Science et méthode (1908). Henri Poincaré y revient sur la genèse d’une de ses découvertes majeures : les fonctions fuchsiennes. Il raconte en détail le fameux épisode de "l’omnibus de Coutances", moment d’illumination survenu alors qu’il ne pensait plus à son problème. Cette scène, devenue célèbre chez les mathématiciens, illustre avec force son intuition d’un inconscient mathématicien, capable d’associer librement des idées pour faire émerger une solution. Extrait lu par Étienne Ghys, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, tiré du livre Science et Méthode, par Henri Poincaré (1908).
Au début du XXe siècle, Henri Poincaré publie quatre ouvrages majeurs de philosophie des sciences. Dans cet épisode, Étienne Ghys lit un extrait du troisième chapitre de Science et méthode (1908), consacré à l’invention mathématique. Poincaré y décrit la création en mathématiques comme un processus profondément psychologique, mêlant travail conscient et intuition inconsciente. Il insiste sur le rôle de cette activité souterraine, capable de faire émerger, souvent par surprise, des solutions préparées dans l’ombre. L’invention n’est donc pas un simple fruit du calcul ou de la logique, mais un phénomène psychologique complexe, fait d’essais, d’échecs, de maturation silencieuse et d’émergence soudaine. Extrait lu par Étienne Ghys, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, tiré du livre Science et Méthode, par Henri Poincaré (1908).
Pour clore cette série consacrée à la vérité, Étienne Ghys lit des extraits du blog de Terence Tao, médaille Fields et figure majeure des mathématiques contemporaines. Depuis l’élection de Donald Trump en 2016, Terence Tao partage ses réflexions sur un phénomène préoccupant : l’instrumentalisation de la vérité à des fins politiques. À partir d’outils logiques et de références culturelles comme 1984, il analyse l’émergence des « faits alternatifs » et la fragilisation du socle commun qui permettait de définir ce qui est vrai. Un glissement qui, selon lui, menace même les disciplines fondées sur la démonstration rigoureuse.
Dans cet épisode, le mathématicien Étienne Ghys lit un extrait de l’introduction de La Valeur de la science, publié en 1911, où Henri Poincaré s’interroge sur la portée de la science et le rôle du langage mathématique. Loin d’être un artifice, ce langage révèle les analogies profondes entre les phénomènes et donne accès à l’harmonie du monde, seule réalité véritablement objective. La recherche de la vérité, écrit-il, doit guider notre activité, même si elle est parfois cruelle ou décevante, car seule la vérité, et non l’illusion, est belle. Les lois scientifiques, en exprimant cette harmonie du monde, donnent sens au progrès : elles n’effacent pas les théories anciennes, elles les intègrent et les dépassent.
Cette semaine, Étienne Ghys dialogue avec Olivier Pironneau, mathématicien et membre de l’Académie des sciences, qui a longtemps vécu en Inde. Là-bas, la vérité ne s’impose pas, elle s’écoute, se construit à deux voix, dans une dialectique douce. Ni absolue, ni figée, elle est un état intérieur, une expérience de pensée qui mène parfois au silence, quand il n’y a plus ni doute, ni besoin d’avoir raison. Olivier Pironneau évoque les textes anciens, qui sont des recueils philosophiques et spirituels, parfois millénaires. Écrits sous forme poétique comme les Védas, ils incarnent cette conception de la vérité : insaisissable, non démontrable, et réservée aux sages. Une vérité qui ne se conquiert pas, mais se contemple.
Cette semaine, Étienne Ghys reçoit Jean-Robert Armogathe, théologien membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres pour interroger la vérité dans le discours religieux. Ni objet ni chose en soi, la vérité ne se possède pas : elle s’énonce. Contrairement à la science, qui repose sur preuves et expérimentations, la théologie articule un discours sur l’invisible, sans pour autant lui être opposée. Elle obéit à ses propres règles, construites au fil du temps, à travers débats, conciles et réinterprétations. La théologie, comme la science, évolue, revient sur ses erreurs, affine ses récits. De la Genèse à Teilhard de Chardin, en passant par la querelle de la prédestination, Jean-Robert Armogathe invite à reconnaître la pluralité des vérités et à se méfier de ceux qui en font une idole.
Après le journalisme, les mathématiques, l’histoire ou la physique, Étienne Ghys poursuit son exploration de la vérité en compagnie de Daniel Louvard, biologiste et membre de l’Académie des sciences. En biologie, la vérité ne s’impose pas aussi clairement qu’en mathématiques : la reproductibilité des expériences est loin d’être garantie. Un même protocole peut donner des résultats différents selon le matériel, le lieu de l’expérience ou encore le prestataire. Quelle confiance accorder à une vérité aussi fragile ? De Pasteur à Mendel, en passant par Lyssenko, Daniel Louvard revient sur des expériences plus ou moins rigoureuses, dont les conséquences ont marqué la discipline. En biologie, rappelle-t-il, la vérité est toujours transitoire : elle peut évoluer au fil du temps. Le biologiste se doit de rester humble face à cette vérité changeante.
Comment un historien aborde-t-il la question de la vérité ? Pour Pascal Ory, historien et membre de l’Académie française, le mot lui-même gêne souvent les historiens : trop chargé, trop incertain, ils préfèrent contourner l’usage du terme. Car en histoire, la vérité n’est jamais figée. Elle dépend des sources, de ceux qui les produisent, et parfois même des intentions dissimulées derrière les récits. De l’identité nationale tchèque à la réécriture de l’Histoire par le mathématicien Fomenko, les exemples abondent pour montrer à quel point les faits peuvent être instrumentalisés. C’est pourquoi les historiens sont formés à une hypercritique rigoureuse des documents. Au point qu’il devient souvent plus aisé de démontrer une fausseté… que de prouver une vérité.
Cette semaine dans Petites histoires de science, Étienne Ghys retrouve le physicien Patrick Flandrin, familier de l’émission, pour interroger l’intelligence artificielle à l’aune de la vérité. Les systèmes génératifs comme ChatGPT ne visent pas la véracité, mais produisent des réponses statistiquement probables à partir des données qu’ils ont apprises. Une mécanique impressionnante, mais fondée sur des apparences : on a envie d’y croire, au risque de confondre vraisemblance et vérité ! Face à cela, les moteurs de recherche classiques conservent un atout : ils renvoient à des sources identifiables et vérifiables, tout en restant moins gourmands en énergie. Une conversation stimulante sur les illusions, les promesses… et les limites de l’IA.
Qu’est-ce que la vérité pour un juriste ? Dans cet épisode de Petites histoires de science, Étienne Ghys reçoit Pierre Devolvé, professeur de droit, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, pour explorer les usages et les implications du mot "vrai" dans le champ juridique. Existe-t-il une vérité propre au droit ? Comment la norme s’articule-t-elle à la réalité des faits ? De l’interprétation des règles à leur application concrète - parfois irréversible, comme dans le cas de la peine de mort - cet échange éclaire la logique propre au droit, entre vérité de fait et vérité de droit. À travers des exemples marquants, comme l’affaire Canal, associée à l’OAS, il s'agit d'interroger ce qui fait autorité et vérité dans la justice.
Cette semaine, Étienne Ghys reçoit Yves Agid, neurologue et neuroscientifique, pour explorer la vérité… telle qu’elle se construit dans nos cerveaux. Car si chacun perçoit le monde à travers des expériences et des informations différentes, comment parvenons-nous malgré tout à nous accorder sur ce qui est vrai ? En s’appuyant sur les notions de résonance et de neurones miroirs, Yves Agid montre que la vérité est une construction sociale et collective, façonnée par l’évolution et l’éducation. Il montre comment, malgré leurs différences, des milliards de cerveaux humains peuvent aboutir à des convictions partagées sur ce qui est vrai : un questionnement situé à la croisée de la biologie, de la psychologie et de la philosophie.
Cette semaine dans Petites histoires de science, Étienne Ghys reçoit Jean-Baptiste Jacquin, chef du service Science et Médecine du Monde, pour interroger la place de la vérité dans le journalisme. Comment relater des faits dans un monde saturé d’informations, de contradictions et de zones d’ombre ? En s’appuyant sur des exemples concrets, des "polluants éternels" aux déclarations de Donald Trump, Jean-Baptiste Jacquin raconte son quotidien de journaliste, pris entre urgence de publication, rigueur scientifique et devoir d’honnêteté. Il évoque les outils de vérification, le rôle des publications scientifiques, les limites d’une méthode parfois trop rigide – comme en période de pandémie – et l’importance d’assumer ce que l’on ne sait pas. Car si la vérité journalistique n’est jamais absolue, elle se construit, patiemment, dans un dialogue critique avec les faits et les savoirs, au service de la démocratie.
Dans cet épisode, le physicien Édouard Brézin retrace, aux côtés d’Étienne Ghys, l’histoire de la vérité scientifique. De la matière d’Aristote à la théorie du calorique par Lavoisier, la science a toujours avancé en reformulant ses certitudes. La naissance de l’expérimentation, au XVIIe siècle, marque un tournant : la vérité devient ce que l’on constate. Mais cette vérité, loin d’être absolue, continue d’évoluer au fil du temps et des découvertes. Galilée s’est bien trompé sur les marées, Newton sur la lumière, mais ces erreurs n’en étaient pas à leur époque : leurs théories formaient un tout cohérent avec les connaissances disponibles. La vérité scientifique est donc liée à son contexte historique… tout en reposant sur une exigence de rigueur. Car une fois qu’un phénomène est bien compris, la vérité, elle, ne vacille plus.
« Les rêves, dit le Talmud, sont comme des lettres qu’on n’ouvre jamais si on ne les interprète pas », confie Haïm Korsia dans cet épisode, qui ouvre une réflexion sur la vérité en religion. Avec le mathématicien Étienne Ghys, le Grand Rabbin de France explore les points de tension, entre théologie et science. À travers des exemples concrets, comme le récit de la création du monde en sept jours, il interroge les apparentes oppositions entre vérités théologiques et vérités scientifiques. Selon lui, ces deux approches ne s’opposent pas, mais se complètent. La vérité, affirme-t-il, naît de la confrontation des idées. En convoquant la figure de Jacob, patriarche de la vérité dans la tradition juive, il rappelle que la vérité n’est pas une option, mais une exigence : sans elle, dit la Torah, seule la mort demeure.
Dans un monde où les vérités semblent se multiplier jusqu’à se contredire, comment savoir ce qui est vrai ? Philosophe et mathématicien, Daniel Andler nous guide à travers les méandres de la notion de vérité, entre faits, croyances et cohérence logique. De Galilée à Platon, du chat sur le paillasson aux idéaux politiques, cet épisode explore une question aussi ancienne que cruciale : la vérité peut-elle être plurielle ? Et surtout, les philosophes peuvent-ils encore nous aider à la comprendre ?
La nouvelle saison de Petites histoires de science interroge la notion de vérité à travers l’histoire, le journalisme ou encore les religions. Étienne Ghys, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences et animateur du podcast, ouvre cette série avec un paradoxe : même en mathématiques, la vérité n’est pas toujours aussi évidente qu’on le croit.Pendant des siècles, les mathématiques ont incarné un domaine où la vérité semblait incontestable. Mais au XXᵉ siècle, un coup de tonnerre ébranle cet édifice. Avec son théorème d’incomplétude, Kurt Gödel montre qu’il existe des énoncés indécidables, et des propositions impossibles à démontrer. Une leçon de modestie : la certitude cède la place à une réalité plus nuancée.
« C’est chimique » : une expression souvent utilisée, rarement bien comprise. Dans cet épisode, Étienne Ghys reçoit le chimiste Bruno Chaudret pour interroger ce que l’on met derrière ce mot. Du yaourt industriel aux molécules dites « naturelles », tout est chimie — mais tout n’est pas perçu comme tel. Pourquoi associe-t-on si vite « chimique » à « artificiel » ou « toxique » ? Et comment mieux transmettre ce que la chimie permet de voir, de faire, de comprendre.
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