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Revue de presse des hebdomadaires français
Author: RFI
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Les opinions, les points de vue et les avis souvent divergents des éditorialistes et des commentateurs sur l'actualité française et internationale dans les hebdomadaires français. Une revue de presse présentée chaque dimanche par Catherine Potet.
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Le Nouvel Obs a choisi de fêter ce 60e anniversaire dans la bonne humeur, et même plus, dans « la joie ». L’hebdomadaire, a réuni de nombreuses personnalités des arts, de la littérature, ou encore des médias, pour leur demander ce qui leur donne de la joie. Un homme fait la Une : Thomas Jolly, le metteur en scène des cérémonies des Jeux olympiques et Paralympiques. « La joie », dit-il, « ç'a toujours été mon carburant. Quand j’ai commencé à faire mes propres spectacles, j’ai tout de suite posé ce cadre : on peut être sérieux et exigeant, tout en travaillant dans la joie ».Edgar Morin, lui, évoque « les émotions que lui donnent une musique ou un poème », c’est « de l’extase », assure le sociologue et philosophe plus que centenaire. La plasticienne Annette Messager parle, elle, de « la joie de jouer avec les chats, dîner avec des gens qu’elle aime, manger un morceau de très bon chocolat, écouter « Hallelujah » de Leonard Cohen ». Plus nostalgique, le chanteur Philippe Katerine confie avec malice : « la joie, c’est d’abord celle de l’enfance. Cette joie-là passe par les narines. On la trouve dans des odeurs de pissotière ou de pissenlit ».Corps éparpillésMais malgré sa volonté de célébrer la joie, le Nouvel Obs est vite rattrapé par la réalité. Dans ce même numéro fêtant le 60e anniversaire de l’hebdomadaire, figure l’interview de Mohamed Abou Salmiya, « l’ancien directeur d’Al-Shifa, le plus grand hôpital de Gaza, aujourd’hui détruit ». « J’ai vu des scènes à faire saigner l’humanité », raconte-t-il (…) « nous avons enterré plus de quatre-vingts cadavres sous les frappes aériennes ».Quelques heures après les massacres du 7-Octobre, « le siège complet de Gaza est décrété », rappelle le Nouvel Obs. Mohamed Abou Salmiya se souvient : « des corps étaient éparpillés. Les chiens s’en approchaient. (...) Nous recevions des centaines de personnes par jour. Aucun système de santé, et encore moins celui de Gaza, ne peut absorber autant de blessés. Mes collègues découvraient sur les brancards, leur père, leur mère, leurs enfants, parfois déjà morts ». Mohamed Abou Salmiya a été emprisonné durant 7 mois en Israël, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. Aujourd'hui, il vit comme beaucoup de Gazaouis, sous une tente, avec sa famille. Mais il a repris son travail, à l’hôpital Al-Nasser, à Khan Younès, dans le sud de la Bande de Gaza. Le Pen aux oubliettesÀ lire également, cette semaine, dans les hebdomadaires français, de nombreux articles consacrés à Marine Le Pen. « La présidente du Rassemblement national à l’Assemblée, se retrouve dans un guêpier judiciaire », annonce Marianne, qui détaille le dossier de la fraude aux assistants parlementaires européens et relate quelques extraits d’audience. « Dossier accablant, défense grotesque à la barre, absence de la moindre reconnaissance de culpabilité, mélange de morgue et d’absurdités. Tout plaide pour que le tribunal confirme, au printemps 2025, les réquisitions du parquet », estime Marianne. À savoir, cinq ans de prison dont deux ferme et cinq ans d’inéligibilité.Ce dernier point a son importance car cette condamnation pourrait empêcher Marine Le Pen de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Et ce n’est pas le magistrat Eric Halphen, cofondateur de l’association anticorruption Anticor, qui lui viendra en aide. Marianne l’a interrogé et son verdict est sans appel : « les politiques condamnés devraient être inéligibles à vie ». Le philosophe, tendance libérale, Marcel Gauchet, lui, est beaucoup plus conciliant et accuse la procureure de « partialité politique ». « Tous les moyens étant bons », ajoute-t-il, « il s’agit de saisir l’occasion d’empêcher Marine Le Pen d’être candidate en 2027, ou avant ».La patronne du Rassemblement national qui peut aussi compter sur le soutien duFigaro Magazine. Dans son éditorial, le directeur de la rédaction Guillaume Roquette estime que « Marine Le Pen n’a pas exagéré en déclarant que les procureurs avaient requis contre elle « la peine de mort politique ». L’Express, de son côté, a préféré suivre Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, en tournée dans le sud de la France pour la promotion de son livre Ce que je cherche. Un cadre du parti commente : « c’est un peu Bardella sur la croisette, Marine Le Pen aux oubliettes ».Allô ?Enfin, une idée de sortie en cette fin d'année. M, le supplément du Monde, nous présente le Offline Club. Un concept venu des Pays-Bas et qui, paraît-il, rencontre un succès planétaire. Le principe : abandonner son portable dans une boîte à l’entrée d’un café, comme cela s’est fait récemment à Paris. Et pour la somme de 9 euros 50, ce qui n’est pas rien, vous pouvez, nous dit-on, « satisfaire votre soif de déconnexion ». On vous propose tout d’abord 45 minutes de silence, pour rêver, dessiner ou écrire, avant de parler avec vos voisins et voisines. Parler « entre inconnus », « sans être dérangé toutes les trente secondes », explique un participant. Bref, une joie simple mais apparemment en perdition.
Winter is coming. L'hiver arrive en France, et l'on se dirige « vers un Noël sous tension », titre La Tribune Dimanche. Le spectre de la grève refait surface du côté des agriculteurs contre l'accord de libre-échange, toujours en négociation, entre l'Union européenne et les pays du Mercosur ; du côté des fonctionnaires contre la volonté du gouvernement de passer de un à trois jours de carence, comme dans le privé ; du côté des cheminots contre la disparition du Fret SNCF, prévue au 1e janvier 2025. « Va-t-on revivre, s'interroge La Tribune Dimanche, une fin d'année comme en 2022, avec une France paralysée, des trains annulés et des milliers de voyageurs ne pouvant pas rejoindre leurs proches pour les fêtes ? ». Dans l'hebdomadaire, le président du groupe SNCF, Jean-Pierre Farrandou, en appelle « au sens des responsabilités des cheminots », au moment « où la France connaît une situation économique compliquée ». Un constat dressé, aussi, par Marianne, qui voit réapparaître « le spectre du chômage de masse ». Le magazine décompte 183 défaillances d'entreprises par jour, des « fleurons nationaux » comme Auchan et Michelin licencient. Et avec un déficit à 6% du PIB, « le gouvernement se trouve dans l'impossibilité, selon Marianne, d'intervenir massivement, comme par le passé, pour colmater la brèche avec de l'argent public ».À lire aussiL'accord UE-Mercosur n'est «plus du tout en phase avec les impératifs écologiques de l'époque»Donald Trump, du Queens à la Maison-BlancheLui a jeté un froid supplémentaire après sa victoire : Donald Trump de retour au pouvoir aux États-Unis. Puisque de nombreuses analyses ont déjà été écrites pour expliquer cette victoire, le vote des Américains, la défaite des démocrates, les innombrables conséquences du retour de Donald Trump aux États-Unis et dans le monde... Pourquoi ne pas revenir, tout simplement, à l'origine du mal ? Paris Match retrace la carrière de « ce gamin, né dans le Queens » à New York, juste après la Seconde Guerre mondiale, en 1946, et « qui rêvait de gloire en regardant au loin les hautes tours de Manhattan ». Donald Trump « a un temps caressé l'idée de faire des études de cinéma », mais il en aurait été empêché par son père, Fred, à qui il n'avait pourtant pas peur de répondre. Son père a « fait fortune en construisant des HLM à Brooklyn », rappelle Paris Match, mais Donald Trump « vise beaucoup plus haut ». « Il veut faire partie du grand monde qui vit en vase clos et le regarde de haut. » Il devient donc un magnat de l'immobilier, avant de frôler la banqueroute puis d'accéder, finalement, « aux sommets de la célébrité » en participant à l'émission de télé-réalité « The Apprentice ». La suite, on la connaît : élu président des États-Unis en 2016 avant un échec en 2020 suivi de l'invasion du Capitole, puis sa récente victoire, à l'issue d'une campagne électorale au cours de laquelle il a su « jouer contre le système », « attaquer en permanence », « ne jamais reconnaître ses torts », « mentir ». Autant de méthodes apprises, raconte Paris Match, aux côtés d'un avocat sulfureux, Roy Cohn, qu'il a rencontré plus jeune en entrant dans un club privé de Manhattan.À lire aussiProche-Orient : Donald Trump donnera-t-il carte blanche à Benyamin Netanyahu ?Donald Trump, Vladimir Poutine et l’UkraineDe retour à la Maison-Blanche, « il sait ce qui l'attend », « il est préparé », assure Le Nouvel Obs. Tout est compilé, selon l'hebdomadaire, dans les plus de 900 pages du « Projet 2025 », une « feuille de route préparée par une centaine de cercles de réflexion conservateurs ». Au menu, donc, d'après Le Nouvel Obs : « démanteler l'État administratif, défendre la souveraineté et les frontières, remettre la famille au centre de la vie américaine et garantir les droits individuels pour vivre librement ». À cela s'ajoute la volonté de mettre fin à la guerre en Ukraine, et sur ce point, « Donald Trump sera meilleur que vous ne le croyez » : c'est ce que veut penser Boris Johnson. Dans L'Express, l'ancien Premier ministre britannique s'interroge : « Donald Trump, avec tout son ego, tout son orgueil, sa détermination à rendre sa grandeur à l'Amérique, va-t-il laisser la Russie humilier son pays ? Va-t-il inaugurer son mandat en laissant Vladimir Poutine rendre sa grandeur à l'empire soviétique ? ». « Je ne pense pas », répond Boris Johnson. Pourtant, Le Point revient sur la façon dont le président russe « va tenter d'exploiter le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pour étendre son influence mondiale ». Washington travaille sur un accord de paix qui pourrait notamment « valider les conquêtes russes, soit 20% du territoire de l'Ukraine », et empêcher Kiev d'adhérer à l'Otan pendant 20 ans. « Reste un obstacle, ajoute Le Point : les exigences de Vladimir Poutine », qui vont « bien au-delà ».À lire aussiAprès l’élection de Donald Trump, les droits reproductifs des Américaines en péril?Déjà 100 jours après les JO de ParisDonald Trump, qui s'en est par ailleurs pris à une toute autre personnalité, au cours de sa campagne : la boxeuse algérienne Imane Khelif. Au cœur d'une polémique, cet été, lors des JO de Paris, accusée de ne pas vraiment être une femme, la championne olympique est en couverture de M Le magazine du Monde. Retour sur le « harcèlement » qu'elle subit depuis « toute petite », sans avoir empêché Imane Khelif « de devenir une idole nationale en Algérie », rappelle l'hebdomadaire et une icône de la mode. Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, c'était il y a 100 jours déjà. Le magazine L'Équipe a donc choisi de célébrer ce compte à rebours inversé. De se remémorer les bons souvenirs, avec les Phryges, ces « mascottes qui ont renvoyé Footix aux vestiaires », constate le magazine. Avec le recordman du monde de saut à la perche, le Suédois Armand Duplantis, qui redescend doucement de ses 6,26 m. Et puis avec cet article sur les bons perdants : ceux qui ont terminé au pied du podium, à la « place du con ». Eux aussi ont été reçus par le président, en Italie, et ils ont été salués, en Belgique, par le Comité olympique. « Les quatrièmes ont eu une visibilité accrue durant les derniers JO », note L'Équipe, en expliquant que « la commisération tend à céder le pas à une dédramatisation, une approche propre à une génération d'athlètes attentive à son bien-être ». Pour certains sportifs, difficile tout de même de savoir s'il faut mieux en rire qu'en pleurer. Mais en ce qui concerne la fin des Jeux, la petite larme de nostalgie n'est jamais bien loin. C'était l'été et les cheminots avaient même décidé de respecter la trêve olympique.À lire aussiRugby: l'équipe de France s'offre un troisième succès de suite contre la Nouvelle-Zélande
Le vert, couleur de l'espoir utilisée pour symboliser la nature, à la veille de la COP29 qui débute demain, en Azerbaïdjan. Une nouvelle conférence internationale sur le climat qui se déroule encore, après Dubaï l'an dernier, « chez l'un des plus importants exportateurs d'hydrocarbures de la planète », remarque Le Nouvel Obs. En 2024, l'or noir, « le pétrole est toujours roi », constate l'hebdomadaire, et le monde « toujours accro aux énergies fossiles », alors même que pour tenir l'objectif de l'Accord de Paris d'un réchauffement de la planète contenu à 1,5°C, il est nécessaire, d'après un rapport de l'Agence internationale de l'Energie, de renoncer dès maintenant au développement de nouveaux champs pétroliers ou gaziers. Le directeur de l'AIE milite donc « pour une décarbonation accélérée » : Fatih Birol est devenu « le poil à gratter » des producteurs d'énergies fossiles, indique Le Nouvel Obs, qui consacre un article à celui qui a « cassé le côté "club de riches" de l'Agence internationale de l'Energie en l'ouvrant aux grands pays émergents ». Le vert est en couverture d'Aujourd'hui en France Week-end, pour un numéro entièrement consacré à l'environnement. Avec un reportage dans la luxuriante forêt guyanaise, à la frontière brésilienne, à la découverte des pratiques ancestrales des autochtones. « Les sociétés amazoniennes pourraient nous (ré)apprendre à préserver nos écosystèmes ou à recréer des relations plus saines entre faune, flore et humains », explique le chercheur Guillaume Odonne. Même si là-bas, aussi, on vit « un choc des générations ». « Cultiver le coton pour tisser son hamac, s'en remettre au chaman en cas de maladie » : de nombreuses coutumes « sont aujourd'hui en décalage avec l'appel de la vie moderne », peut-on lire dans ce reportage, qui conclue en ajoutant que « nombreux sont ceux qui pensent que ces deux mondes devraient s'inspirer mutuellement pour tenter de sauver l'essentiel ». Le climat et l’Union européenne face au retour de Donald Trump Reste encore beaucoup de chemin à parcourir, donc, et cela ne devrait pas s'arranger avec la réélection de Donald Trump aux États-Unis. « Ce sera l'éléphant dans la pièce de la COP29 », il sera « dans tous les esprits » en Azerbaïdjan, écrit Libération. Dans son édition du week-end, le journal prévient : « Il va falloir faire avec un climatosceptique assumé et fier de l'être ». En matière d'environnement, Donald Trump « a l'intention de mettre en place un système de destruction », s'inquiète, dans Libération, Laurence Tubiana, l'une des architectes de l'Accord de Paris, que les États-Unis pourraient de nouveau quitter avec Donald Trump. « Le contexte global est propice à voir d'autres pays le suivre », estime-t-elle, en pensant à l'Argentine et au Venezuela. En l'absence des États-Unis, Laurence Tubiana mise donc sur la Chine qui a, selon elle, « tout intérêt à ce que la diplomatie climatique continue de fonctionner », pour des raisons économiques. Elle cite également le Brésil et l'Union européenne. Sauf que l’UE est aussi perturbée par le retour de Donald Trump. « La protection qu'apportaient les États-Unis n'est plus garantie », reconnaît le ministre français des Affaires étrangères dans Le Parisien Dimanche. « Les Européens font face à un triple risque existentiel, poursuit Jean-Noël Barrot : l'insécurité généralisée et la guerre sur le continent, le décrochage industriel et technologique et la désintégration du modèle démocratique ». « La victoire de Donald Trump doit servir d'électrochoc », espère, dans La Tribune Dimanche, le directeur général du Forum de Paris sur la paix. Selon Justin Vaïsse, le retour du républicain à la Maison Blanche « confirme une tendance du système international, qui s'oriente vers toujours plus de protectionnisme, de guerres commerciales. Dans ce paysage, reste la pauvre petite Europe, dont le centre de gravité demeure le libre-échange ». « La planète tourne, et l'Europe regarde », se désole Éric Chol dans son édito dans L'Express, en se demandant « où sont donc passés les grands dirigeants d'hier ». « Le célèbre moteur franco-allemand est bon pour la casse, ajoute Franz-Olivier Giesbert dans Le Point, et rien ne l'a encore remplacé. Au moment où tous les cieux du monde se couvrent de nuages noirs, l'Europe a décidé de retourner avec les vaches regarder les trains qui passent ». Jordan Bardella publie son premier livre Lui n'est d'ailleurs pas un Européen convaincu. Jordan Bardella en tournée, dans les médias, pour faire la publicité de son premier livre : Ce que je cherche, un titre inscrit sur une photo-portrait du président du Rassemblement national en noir et blanc. Couverture qui rappelle celle des mémoires de Barack Obama. Le Figaro Magazine publie des extraits de ces 324 pages. Jordan Bardella se présente comme un « enfant des classes populaires et fils de migrants italiens, héritier de la méritocratie républicaine ». Il revient sur son enfance en Seine-Saint-Denis, près de Paris, dans la cité Gabriel-Péri, et parle aussi de son prénom, qu'il dit avoir eu du mal à « assumer ». « J'ai voulu que les Français saisissent en profondeur ce que je pense et les raisons qui me poussent à le penser », explique Jordan Bardella dans Le Journal du dimanche, propriété de Vincent Bolloré comme les éditions Fayard qui publient l'ouvrage. « Le président du RN cherche à gommer son appartenance à l'extrême droite, analyse Le Nouvel Obs, en se présentant plus libéral que Marine Le Pen. Sans rien renier, en réalité, de ses obsessions identitaires et autoritaires ». Sur le fond comme sur la forme, Libération est encore plus critique : « Dans ce livre au style si mauvais qu’on finit par penser qu’il l’a vraiment écrit tout seul, le dauphin de Marine Le Pen ne parvient guère à se découvrir ». Le retour de l’esprit olympique et paralympique avec Aurélie Aubert Elle s’affiche avec des baskets blanches, à lacets bleus et rouges, et le même sourire qui a fait chavirer la France, l'été dernier : Aurélie Aubert, en Une du magazine L'Equipe. Les images de la championne paralympique de boccia « éperdue d'extase sur son fauteuil une fois victorieuse » ont « saisi les cœurs », rappelle le reportage. Depuis son titre, le quotidien d'Aurélie Aubert « en famille d'accueil dans un hameau de l'Eure a explosé », et son entraîneuse bénévole la « trouve encore fatiguée ». Mais « c'est une combattante », assure Claudine Llop Cliville. Orpheline, atteinte d'une paralysie cérébrale due à un manque d'oxygène à la naissance, Aurélie Aubert peine à le reconnaître mais, oui, sa victoire à Paris l'été dernier, c'est une « revanche ». Dans cette vie « pas très simple », elle assure que la boccia est « sa bouée de sauvetage ». « Si on m'en prive, je pleure. Quand j'y joue, ma journée est belle. C'est un projet de vie ». Passé les nombreuses sollicitations médiatiques, Aurélie Aubert espère donc pouvoir reprendre l'entraînement normalement et, encore une fois, porter les couleurs bleu, blanc, rouge, là aussi signes d'espoir.
C'est tout d'abord Le Nouvel obs, qui exprime cette inquiétude. « À quelques jours de la date fatidique du 5 novembre », estime ainsi l’hebdomadaire, « la démocratie américaine apparaît dans un bien sale état. À l’heure où un citoyen sur deux semble vouloir remettre à la Maison Blanche, un milliardaire notoirement instable, considéré par la justice comme un criminel et qui, selon son ancien chef de cabinet John Kelly, professe une certaine admiration pour Hitler. » Mais ce n’est pas tout. « Avec des sondages donnant jusqu’au bout les deux candidats à égalité », poursuit Le Nouvel obs, « il faudra un coup de théâtre, si Trump est distancé à l’arrivée, pour que l’écart soit tel qu’il ne puisse sérieusement contester le verdict. Autrement dit, l’Amérique se prépare à une troisième mi-temps, bien plus incertaine et potentiellement violente que celle de 2020. Attachez les ceintures… » nous conseille l’hebdomadaire…La presse du dimanche partage cette inquiétude… L’élection américaine est « l’élection qui affole le monde », titre La Tribune dimanche. Pour le journal, « les États-Unis sont à un pas du précipice. Le résultat du scrutin pourrait menacer la démocratie américaine, comme le reste du monde ». « À Washington », ajoute La tribune dimanche, on votera « la peur au ventre ». « La capitale fédérale, traumatisée par l’attaque du Capitole, redoute autant des violences dans le pays, mardi, que le retour d’un Trump revanchard et débarrassé des contre-pouvoirs. »De son côté, Aujourd’hui en France dimanche se demande ce que changera le résultat de l’élection américaine pour le reste du monde. « En Ukraine, l’aide militaire massive envoyée par Washington contribue à tenir en respect l’avancée des chars russes. Pour combien de temps ? » interroge le journal qui poursuit : « Au Proche-Orient, les Américains sont les seuls acteurs à pouvoir éviter l’embrasement général en contenant l’ardeur de leur allié israélien. Que feront-ils ? »« Quasi mystique »Une inquiétude que ne partage visiblement pas Le journal du dimanche. Le JDD réécrit même un peu l’histoire, en assurant que c’est Trump qui est victime de « mensonges et désinformations ». « La possible élection de Donald Trump rend fous les journalistes français pour qui le candidat républicain est le nouvel Hitler », affirme le JDD, qui s’indigne que le mot « fascisme », soit associé au candidat Trump et qui ne cache pas son admiration pour celui qui a « su déjouer deux attentats, faisant de lui un miraculé, lui conférant une dimension quasi mystique ».« La bête est fatiguée »En France, à présent, Le point s’intéresse à ce qu’il appelle « l’étrange fin de règne ». « Étrange fin de règne » que celui d’Emmanuel Macron… « Le chef de l’État étrenne, non sans mal, ses habits neufs de président sans pouvoir », raconte Le Point qui ne manque pas d’anecdotes sur l’ambiance à l’Élysée. « Même s’il dit que tout va bien, c’est très difficile », explique-t-on dans l’entourage du président. « C’est sûr que tu sens un peu plus que la bête est fatiguée », dit un « visiteur régulier ». Alors que l’intéressé lui-même aurait déclaré « en petit comité » : « Si j’étais sentimental, je me serais déjà suicidé ». Toutefois, selon Le point, Emmanuel Macron n’a pas dit son dernier mot : « Ceux qui connaissent intimement l’ancien banquier d’affaires, sont persuadés qu’il n’aura qu’un objectif, une fois qu’il aura quitté la scène : celui de revenir… en 2032 ». Il voudra réussir, là où Sarkozy et Hollande ont échoué. « Il n’écrit pas l’Histoire de France », persifle un ancien « confident », « il écrit sa propre histoire ».Harry et Meghan en Une de Paris Match« Harry et Meghan, pourquoi leur couple va si mal » … annonce l’hebdomadaire, qui s’appuie sur des informations parues dans la presse britannique… « Où est passée Meghan ? » s’interrogeait ainsi en octobre le Daily Telegraph, alors que Harry prolongeait une absence de quinze jours, en Afrique australe. « Toujours sans femme ni enfants », remarquait le quotidien britannique. « Harry », assure Paris Match, « aimerait renouer avec son passé princier, qu’il commence à regretter. Il a enfin admis que l’herbe n’était pas plus verte sous le soleil de la Californie. Le crachin anglais a aussi ses charmes ». Quant à son épouse Meghan, « elle aurait tourné la page », nous dit l'hebdomadaire qui la décrit comme une femme sans scrupules, « capable de tout envoyer valser du jour au lendemain. » Et qui en veut pour preuve une robe « rouge » et « sexy » portée par l'actrice lors d'un gala de charité début octobre. Ne serait-ce pas là une « revenge dress », la robe de la vengeance, se demande Paris Match, qui ne semble pas porter dans son cœur celle qui, dit-il, « n'a jamais saisi les impénétrables codes de l'Angleterre »où « elle ne veut plus remettre les pieds ».
C’est la Tribune Dimanche qui consacre sa Une à la visite de trois jours que le président français Emmanuel Macron entame lundi 28 octobre à Rabat. « France-Maroc : la grande réconciliation », titre le journal. Il s’agit, nous dit-on, « d’enterrer une brouille de six ans. En cause : une succession de couacs, la perte de marchés économiques et un désaccord profond sur la question migratoire. »Mais ce n’est pas tout. Ce voyage devrait aussi être celui « des gros contrats », explique la Tribune Dimanche, qui voit encore plus loin, évoquant la « dimension africaine de la relation franco-marocaine ». « Avec un marché ouest-africain en pleine expansion, assure le journal, Rabat et Paris ont tout intérêt à mettre en place une offre commune pour répondre aux besoins de la région », « alors que le Maroc est le deuxième investisseur sur le continent ».+ 972M, le supplément du Monde, consacre un long article au média numérique + 972, composé de Palestiniens et d’Israéliens. Un nom qui fait allusion à « l’indicatif téléphonique partagé entre Israël et la Palestine », précise le magazine. « Depuis les massacres du 7 octobre et la riposte de l’État-hébreu », explique M, les reporters de ce média en ligne gratuit « font partie des rares journalistes encore présents à Gaza. Leurs enquêtes, sous les bombes, dérangent un état-major israélien de plus en plus enclin à la censure ».Il faut dire qu’Israël interdit l’accès de la bande de Gaza à la presse internationale, alors qu’on estime à « 130 », le nombre de journalistes, pour la plupart palestiniens, tués dans l’enclave palestinienne. « Grâce à notre travail, estime Ruwaida Amer, ancienne enseignante de 30 ans, devenue journaliste, personne ne peut ignorer ce qui se passe dans la bande de Gaza. » Elle-même vit à Khan Younès et, poursuit M, « enchaîne les interviews de blessés et de familles de victimes, malgré les crises de larmes et les moments de découragement qui la traversent ».Trump et les femmes« La dernière trouvaille de Donald Trump : se présenter en sauveur des femmes ». Dans l’Express, l’historienne Françoise Coste détaille sa méthode. « L’ancien président, dit-elle, met en œuvre deux stratégies. La première, peu glorieuse, consiste à éluder le sujet de l’avortement. La seconde est contre-intuitive. Elle consiste à présenter Trump comme le champion des Américaines. » Françoise Coste prend pour exemple la convention de Milwaukee, lors de laquelle « beaucoup de femmes se sont succédé à la tribune : des élues républicaines, des collaboratrices de Trump à la Maison Blanche, des dirigeantes du secteur privé ou encore des membres de la famille ».« Dans le même temps », ajoute l’historienne, l’ancien président « martèle deux sujets de campagne principaux : l’immigration et l’addiction aux opioïdes. Et pour évoquer ces questions complexes, il s’appuie presqu’exclusivement sur des figures féminines, qu’elles soient épouses, mères ou proies sexuelles ». « Il faut croire, conclut Françoise Coste, que cette posture de "protecteur des femmes" est payante, car le candidat y recourt de plus en plus, en jouant à 100 % sur l’émotion, sans se soucier de défendre un projet ».Le JDD et Kamala HarrisDonald Trump a-t-il trouvé dans le Journal du Dimanche un ardent défenseur ? Disons plutôt que le JDD a décidé de descendre en flèche sa rivale Kamala Harris. « En attaquant Trump, estime le journal, la candidate démocrate est surtout en train de flinguer sa propre campagne ». Le Journal du Dimanche appelle cela les « bévues » de la candidate. Prenant exemple d’une interview sur Fox News, « où elle s’est montrée peu convaincante sur l’immigration ». « Sur les questions difficiles », ajoute le JDD, « Kamala Harris se perd toujours dans les explications. Embêtant pour une ancienne procureure. Ses opposants – mais pas seulement eux – parlent de "salade de mots", une sorte de digression sous forme de cadavre exquis, pour éviter les sujets sensibles ».Le Journal du Dimanche fait mine de s’étonner, estimant que « jusqu’ici, la démocrate s’était habilement débarrassée des clichés débités depuis maintenant huit ans par son parti au sujet de son adversaire. Non parce qu’elle avait davantage de respect pour lui que n’en avait Hilary Clinton. Mais pour ne pas injurier des américains qui ont déjà voté pour lui par deux fois ». Deux fois, vraiment ? Le JDD semble oublier, que la deuxième fois, Donald Trump a bel et bien perdu l’élection présidentielle.Intuition et créativitéEnfin, une nouvelle rassurante pour celles et ceux que l’intelligence artificielle effraie. C’est dans le Point, l’interview de Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France où il est titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale… Un professeur qui nous explique que « notre cerveau est plus fort que l’intelligence artificielle ». « Pas question d’avoir des complexes, résume le Point. L’intelligence artificielle n’est pas près de rivaliser d’intuition, de créativité et de sens de l’à-propos, avec notre cerveau ».« Croyez-en vous-même » s’exclame Stanislas Dehaene, « croyez en votre cerveau, apprenez à mieux le connaître, car avec un peu d’effort quotidien, son potentiel d’apprentissage est tout simplement extraordinaire ».
Le Premier ministre est en Une de la Tribune Dimanche, du Journal du Dimanche, et du Point qui suggère que « l'on arrête les carabistouilles ». Au cœur du débat : le budget de la France et le meilleur moyen de faire des économies. Le JDD a interrogé le Premier Ministre : trois pages d'interview, alors que la Commission des Finances a rejeté hier la partie recettes du budget 2025. « Avec l'adoption des amendements du Nouveau Front Populaire, le texte était devenu insoutenable », assure Michel Barnier qui ajoute : « Des dizaines de milliards d'impôts supplémentaires conduiraient à fragiliser nos entreprises et le pouvoir d'achat de nos concitoyens ». Alors, quelles sont les solutions ? « Monsieur le Premier Ministre, si vous osiez » : le Point interpelle directement Michel Barnier, en lui disant : « nos voisins européens ont réussi à se réformer, pourquoi pas nous ? ». L'hebdomadaire suggère de donner un grand coup de pied dans la fourmilière pour faire un sort aux « faiblesses structurelles de notre économie : déficit de travail, système de retraite à bout de souffle, inefficience et complexité de l'administration territoriale, fonction publique en surpoids, fiscalité du travail écrasante etc ». En un mot, le Point suggère, selon une phrase devenue célèbre, de « dégraisser le mammouth ». Taxation des hauts revenusEn attendant, Michel Barnier a choisi d'augmenter les impôts. « Qui Barnier va-t-il faire casquer ? », s'interroge Marianne qui dresse une liste non exhaustive : « les PDG de grosses boîtes, les patrons de belles sociétés familiales mais aussi les super-cadres, les héritiers bien dotés, les sportifs de haut niveau ou les artistes prisés. Environ 24 300 ménages vont débourser 6 milliards d'euros sur trois ans ». Car le Premier ministre l'a expliqué en ces termes : « le redressement des finances publiques exige une contribution exceptionnelle des Français les plus fortunés ». « Un frisson a sans doute parcouru les concernés », s'amuse le Nouvel Obs, qui ajoute : « dans le club fermé des grandes fortunes, on n'est pas habitué à voir une ancienne figure du RPR s'approprier ce vocabulaire marqué à gauche ». Dans Marianne, un patron qui préfère garder l'anonymat, persifle : « Pour l'exécutif », dit-il, « il est politiquement plus payant et techniquement plus facile de taxer les hauts revenus, que de réduire le coût des administrations ».À écouter aussiProjet de budget 2025: «Cela va toucher la vie de millions de Français parmi les plus défavorisés»Deux visions antagonistesÀ la Une également, l'élection présidentielle américaine, l'échéance se rapproche... Dans un peu plus de deux semaines, les électeurs américains devront choisir entre Donald Trump et Kamala Harris. Leurs deux visages sont en Une d'Aujourd'hui en France Dimanche. Les électeurs sont « souvent désabusés », remarque le journal, « ils ont le choix entre un candidat républicain en roue libre, aussi excessif qu'inquiétant, et une candidate démocrate imposée cet été par l'élite du parti, lestée par le bilan d'une inflation galopante sous le mandat de Joe Biden et son échec en matière d'immigration, dossier dont elle avait la charge ». C'est « le choc des deux Amérique », annonce en Une le Nouvel Obs, affichant les profils des deux candidats, l'une en bleu, l'autre en rouge. « Rarement dans l'histoire des États-Unis, pourtant riche en conflits internes », estime l'hebdomadaire « le pays n'a paru à un tel tournant, fracturé qu'il est par des forces contraires, écartelé entre deux visions antagonistes de ce que doit devenir la démocratie américaine ». Le Nouvel Obs, qui publie un long dossier sur la présidentielle américaine, a également interviewé Ruth Ben-Ghiat, spécialiste de l'autoritarisme, qui compare Trump à Mussolini. « L'autoritarisme », dit-elle, « repose sur une personnalisation excessive du pouvoir exécutif au détriment de la justice et des autres institutions. Trump s'inscrit dans cette lignée mussolinienne ». Numéro spécialEnfin, l'Express publie un numéro exceptionnel. 170 pages, sur papier glacé, avec de belles photos, pour illustrer « Les défis de l'Occident ». L'Express dit avoir interviewé « 15 témoins indispensables pour comprendre le monde ». Cela va de Bill Gates, « entrepreneur et philanthrope » à Tony Estanguet, patron des Jeux Olympiques de Paris. Surtout des hommes. Même Patrick Pouyanné, le patron de Total Energies, souvent décrié par les écologistes, a droit à son heure de gloire. « Croire au grand soir en arrêtant les fossiles alors que la demande en énergie est en hausse parce que la population mondiale croît et aspire à un meilleur niveau de vie est », assure-t-il, « illusoire et dangereux ». En y regardant de plus près, on ne compte guère que deux femmes parmi les témoins (tous blancs) de l'Express. Une scientifique italienne, et la joueuse d'échecs d'origine iranienne Mitra Héjazipour, que l'on découvre sur la longueur. Elle est « celle qui tient la République Islamique en échec » titre l'Express. « Elle a porté les couleurs de l'Iran... jusqu'au jour où elle a refusé de se couvrir les cheveux du voile islamique ». Un geste lourd de conséquences : « cela voulait dire ne plus pouvoir retourner en Iran, ne plus voir ses parents, sa sœur, ses amis, sa ville ». Un courage qui méritait d'être salué.
Premier portrait : celui du nouveau ministre de l'intérieur Bruno Retailleau. Il est en Une du Point qui nous promet une « enquête sur le ministre le plus puissant du gouvernement ». « Mais qui est-il vraiment ? » se demande l'hebdomadaire, qui dresse un portrait plutôt flatteur. « Le Vendéen, bientôt 64 ans, n'est », nous dit-on, « pas là pour ménager son destin ni sa santé ». « Je suis un homme de mission », assure-t-il. Selon le Point, « les ors du pouvoir le laissent parfaitement indifférent, lui, le terrien, l'enraciné, n'est jamais si heureux qu'au milieu de ses poules, ses moutons et ses chevaux », dans sa ferme en Vendée. Un homme dont les premières déclarations ont fait polémique, notamment lorsqu'il affirme le 29 septembre sur la chaîne LCI : « comme des millions de Français, je pense que l'immigration n'est pas une chance ». Rappelé à l'ordre par Emmanuel Macron, Bruno Retailleau a plus ou moins rétropédalé, affirmant que « les Français avaient compris ce qu'il voulait dire. "Je parlais de l'immigration telle qu'on la connaît, celle qui a échappé à notre contrôle" ». « Et si c'était lui, la véritable arme anti-Le Pen et Bardella ? » s'interroge le Point. « Comme Nicolas Sarkozy qui en son temps, se targuait d'avoir "tué" le FN en syphonant ses idées, il entend priver Marine Le Pen d'oxygène ». Bruno Retailleau, à peine arrivé au gouvernement pour une mission périlleuse et qui ne durera peut-être pas très longtemps... Ce qui n'empêche pas le Point de l'interroger sur une éventuelle ambition présidentielle, qu'il écarte aussitôt, mais l'un de ses proches l'affirme : « bien sûr qu'il va vouloir être candidat à la présidentielle ».AK 47Lui aussi est un homme de pouvoir : Alexis Kohler, « l'éminence noire de l'Elysée », annonce en Une Marianne. « Depuis 2017», poursuit l'hebdomadaire,« le puissant secrétaire général de l'Élysée, véritable homme lige du président, fourre son nez dans tous les dossiers. Rien ne lui échappe. Mais la nouvelle donne politique et l'avènement de Michel Barnier devraient le faire descendre de sa tour de contrôle ». Quand elle évoque sa relation avec le président Emmanuel Macron, Marianne parle d'un « couple », « un couple avec ses hauts et ses bas », « il est aussi souvent décrit comme le jumeau ou comme le prolongement du chef de l'État », ajoute l'hebdomadaire qui précise : « plus qu'une tour de contrôle, Kohler filtre ministres et conseillers, qui peinent à s'entretenir directement avec le président. Certains prennent leur courage à deux mains, lors de déplacements, afin de contourner le gardien du temple resté au Château ». Alexis Kohler, souvent assimilé à ses initiales « AK », voir « AK 47 » (allusion à la kalachnikov) , tant il inspire « la crainte ». Quid de son avenir ? Selon Marianne, « Macron n'osera jamais le faire partir ». « Le vice-président renoncera-t-il de lui-même ? », s'interroge l'hebdomadaire. La question reste en suspens.La guerre du MossadDans la presse hebdomadaire également, la guerre au Proche-Orient. Une guerre vue par le prisme du Mossad, les services secrets israéliens. « Services secrets de faillite en réussite », annonce l'Express, qui se propose de « revenir sur une année tourmentée » pour les « gardiens de l'État hébreu », « du désastre du 7 octobre à la décapitation du Hezbollah ». Le 7 octobre tout d'abord : « Comme en 1973 (lors de la guerre du Kippour) le renseignement de l'État hébreu a été aveuglé par son ennemi »(...) estime l'Express, qui ajoute : « Les chefs du Mossad pensaient Israël à l'abri de la menace du Hamas, derrière l'imposante barrière bourrée de technologie qui les séparait de la Bande de Gaza. Ils croyaient surtout, que l'organisation terroriste avait trop à perdre en s'attaquant à l'État hébreu ». Depuis, le Mossad s'est repris. « Le 31 juillet », rappelle l'Express, « les services israéliens ont réussi à éliminer le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, au coeur même de Téhéran (...) avec des complicités indispensables au sein du régime iranien ». Le 27 septembre, ils ont aussi tué Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, « sans trop se soucier des effets adjacents », constate le Point. « Si la cible est de haute valeur », précise un expert, « les Israéliens acceptent que les dégâts collatéraux, donc sur des civils, soient relativement importants. Pour atteindre Nasrallah », remarque-t-il, « ils ont visiblement tué beaucoup de monde ». « Une chance pour la France »Enfin, le Nouvel Obs nous faire découvrir Abou Sangare. « Ce sans-papiers guinéen de 23 ans a été récompensé à Cannes pour son interprétation d'un livreur à vélo, clandestin, dans l'Histoire de Souleymane », le film dont Abou Sangare est le héros. « Abou Sangare, une chance pour la France », précise bien le Nouvel Obs, allusion sans équivoque à la phrase de Bruno Retailleau dont nous parlions tout à l'heure, « l'immigration n'est pas une chance ». Abou Sangare, lui, est passionné de mécanique, et il dispose « d'une promesse d'embauche dans un garage ». Son rêve n'est pas de briller sous les projecteurs, mais « d'ouvrir sa propre affaire », en France, où il est arrivé il y a déjà 7 ans.
«C'était il y a un an, c'était il y a un siècle » remarque le Nouvel Obs. « Un an après le massacre commis sur le sol israélien par les commandos du Hamas, la terrible riposte de l'Etat hébreu contre la bande de Gaza et désormais contre le Hezbollah au Liban, a pris l'allure d'une fuite en avant militaire, sourde à tous les appels au cessez le feu », résume l'hebdomadaire. « Un an plus tard, chacun réalise à quel point cet événement a un impact profond, dont on n'a pas fini de mesurer l'étendue ». D'abord, le 7 octobre. Ce jour-là, raconte le Nouvel Obs, Abigaël était au festival Nova. Cette jeune femme a survécu cachée dans une voiture, sous les corps de deux amis, morts. « J'aurais dû mourir au moins trois fois », dit-elle, « mais je suis toujours là. La question c'est : pourquoi ? » se demande celle qui se dit aussi « morte à l'intérieur ». Les Israéliens sont traumatisés. « Alors qu'une centaine d'otages sont toujours aux mains du Hamas » explique Le Point, « le pays tente de se reconstruire psychologiquement ». « Notre pronostic vital est engagé », s'emporte l'écrivaine israélienne Zeruya Shalev. « Aujourd'hui, alors que presqu'une année s'est écoulée, me voilà, avec autant de douleur que de rage, à mettre des mots sur des choses que jamais je n'aurais pu imaginer. Jamais je n'aurais pu imaginer que cette incurie criminelle durerait encore. Qu'au bout d'un an il y aurait encore des otages à Gaza. Que cette guerre se poursuivrait encore, sans qu'aucun horizon politique se dessine, dans le Sud et dans le Nord ».« Il s'en fiche »Dans ces propos, on entend bien sûr la dénonciation de la politique menée par Benyamin Netanyahu. Dénonciation que reprend à son compte Yaïr Golan, général de réserve et chef de la gauche israélienne. « Netanyahou n'a pas de stratégie », explique-t-il au Point. A la question : « Le Premier ministre peut-il sacrifier la vie d'Israéliens, de soldats, dans le seul but de rester au pouvoir ? », il répond : « sans équivoque. Il s'en fiche. S'ils meurent, ils meurent. Et les otages ? j'affirme qu'il y a eu au moins trois possibilités d'obtenir un accord sur la libération des otages, en janvier, en mai et en juillet. Qui les a empêchées ? Netanyahou. Il ne veut pas mettre fin aux combats. Cette situation lui convient ». Yaïr Golan qui appelle au sursaut : « nous devons manifester tous les jours, toute la journée. Nous devons assiéger la Knesset avec un demi-million de personnes. Nous devons expliquer à ce gouvernement que nous ne coopérerons pas avec lui ».Le cauchemar des GazaouisLes hebdomadaires consacrent aussi cette semaine de nombreux articles à la situation à Gaza. « L'interminable calvaire des civils », titre Le Point. « Un million neuf cent mille Gazaouis habitent désormais des abris de fortune. Plus de 41 500 ont été tués », selon le ministère de la Santé à Gaza. Selon l'ONG Airwars, composée de journalistes et de chercheurs, « 67 % des victimes qu'elle a identifiées sont des femmes et des enfants. Pourquoi la bataille de Gaza a-t-elle été si meurtrière ? » interroge Le Point. Parce que « les militaires font peser le fardeau de la guerre sur les civils palestiniens », estime le sociologue Yagil Levy, de l'Université ouverte d'Israël, qui s'explique : « c'est un transfert de risque par les bombardements aériens, pour épargner nos troupes ». Les civils paient donc le prix fort : le Nouvel Obs « a suivi l'évacuation d'une quarantaine d'enfants de l'enclave palestinienne » vers les Émirats Arabes Unis. Les photos parlent d'elles mêmes : celle d'un bébé « malnutri », « c'est le cas de presque tous les enfants présents sur ce vol humanitaire », nous dit-on. On voit aussi Hicham, 6 ans, dont le corps est « criblé d'éclats d'obus », ou encore Sarah, « piégée dans une maison en feu et n'ayant survécu que par miracle ». La petite fille a le visage marqué de larges cicatrices.Regain de l'antisémitismeEn France, enfin, un an après le 7 octobre, les juifs font part de leur douleur et de leurs blessures. « Douleur » parce que « les victimes françaises du Hamas ont été invisibilisées », dénonce Rachel Binhas, journaliste à Marianne. Elle vient d'écrire un livre sur le sujet. « Aujourd'hui encore, dit-elle, qui sait que 43 Français sont morts à la suite des massacres et que l'on compte encore deux otages français que l'on espère vivants aux mains du Hamas ? » « Cet événement tragique, ajoute-t-elle, aura surtout ouvert un débat un peu triste avec pour thématique : ces juifs partis en Israël sont-ils des nôtres ? ». De son côté l'Express, fait sa Une sur la « flambée antisémite » en France. « Depuis un an, les attaques contre les Français juifs ont plus que doublé et atteint un niveau inédit », annonce l'hebdomadaire, qui décrit « ces petits gestes auxquels les membres de la communauté juive se résignent ». « Kippa cachée sous une casquette », « pseudo pour passer une commande livrée à domicile ». « Plus que jamais, ajoute l'Express, on prend l'habitude de ne pas s'attarder à la synagogue après l'office, pour ne pas se rendre vulnérable ».
Aujourd'hui en France - Dimanche a compté les jours, « soixante-sept » précisément après la démission du gouvernement Attal, « Barnier rend enfin sa copie » et elle « demeure très marquée à tribord » affirme Le Parisien.Premier enseignement pour Le Journal du Dimanche, « un air de 'déjà-vu', avec la reconduction de sept ministres du gouvernement sortant », une équipe qui selon le JDD « ressemble furieusement à ce qu'elle aurait pu incarner en 2022 », elle qui respecte « une cohérence politique d'un macronisme davantage appuyé sur sa jambe droite ».Sur son site internet, Libération décrit un « attelage macronie-LR qui tire très à droite », « À droite toute » martèle L'Humanité quand Le Monde analyse « une équipe, loin de l'union nationale promise par Emmanuel Macron ».À lire aussiFrance: le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier enfin dévoiléLa course à la Maison BlancheÀ un peu plus d'un mois de la présidentielle américaine, L'Express égrène les atouts de Kamala Harris pour battre Donald Trump, « les conseils d'Obama, la popularité de son colistier, l'appui de la droite anti-Trump, celui de Taylor Swift », sans oublier son « arme secrète », à savoir, « elle-même ».« Joviale mais sérieuse, jeune », oui, « mais expérimentée » relève l'hebdomadaire quand dans Le Point, François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la Recherche Stratégique, assure que la vice-présidente actuelle « n'a pas de politique étrangère », en tout cas « pas encore » précise-t-il, sur ce thème, Le Point s'interroge, les deux candidats ne sont-ils pas « bonnet blanc et blanc bonnet ? »Autre interrogation soulevée par L'Express, « la nouvelle tentative d'assassinat est-elle une aubaine pour Donald Trump ? », peut-être, « à l'heure où les derniers sondages le voient marquer le pas face à sa rivale démocrate ».Le procès des viols de Mazan à la Une égalementEt Marianne qui se demande, « les violeurs sont-ils des hommes ordinaires ? », dans un dossier consacré à l'affaire, le magazine dissèque le profil des 50 accusés qui comparaissent aux côtés de Dominique Pélicot... « âge moyen... 47 ans... retraités, plombiers, électriciens, boulangers, correspondant de presse, infirmier, barman... » la liste est longue et « sorte de preuve », s'il en fallait une, souligne Marianne « que les violeurs peuvent être n'importe qui : nos amis, voisins, collègues, amants, nos frères ou nos pères ». Dans « Les 50 » comme on les identifie désormais, il y a selon l'hebdomadaire « ceux qui avouent et ceux qui nient », « des enfances violentées et des enfances heureuses », « les intégrés et les délinquants », difficile de dresser un profil type du violeur, c'est plutôt un « sordide portrait de groupe composé de monsieur Tout-le-Monde », et c'est à lire cette semaine dans Marianne.À écouter aussiAffaire Mazan: «On assiste aujourd’hui au procès de la culture du viol»Le magazine l'Équipe titre ce samedi sur « Le choc Cheptegei »Dans son édito, Géraldine Catalano n’hésite d’ailleurs pas à établir selon elle « un parallèle qui pique les yeux », « d’un côté, Gisèle Pélicot, une septuagénaire héroïne, érigée en symbole de courage, de l’autre, Rebecca Cheptegei, une athlète ougandaise dont l’assassinat au Kenya a horrifié le monde ». « On s’en doute » poursuit la rédactrice en chef, « la déferlante MeToo a des effets contrastés selon que l’on réside dans telle ou telle partie du globe ».À lire aussiDécès de l'athlète ougandaise Rebecca Cheptegei, brûlée par son compagnon au KenyaL’Équipe s’est ainsi rendu en OugandaLà où « l’indignation monte contre les violences faites aux femmes, un fléau qui touche particulièrement les athlètes dans cette région du monde ». À la rencontre de proches Rebecca Cheptegei, brûlée vive par son compagnon, mais aussi de femmes et d’hommes venus exprimer leur colère. En trois ans, trois coureuses de fond ont été la cible de féminicides. « Les athlètes femmes vont à l’encontre de la norme sociale selon laquelle les hommes sont propriétaires » lance Joan Chelimo, fondatrice d’une association créée au lendemain du meurtre d’une prometteuse coureuse de fond, « mais en 2024, les femmes sont fatiguées, il faut que les hommes les laissent être des femmes ». « Les hommes » renchérit-elle, « sont effrayés par le ‘girl power’ que nous représentons ».L’affaire a été d’autant plus retentissante que Rebecca Cheptegei a participé au marathon des Jeux de Paris cet été« ENFIN, le monde est choqué ! » s’emporte une avocate qui dénonce l’impunité en Ouganda, sur les deux dernières années, « 14 681 cas de violences domestiques ont été recensés, seules 823 condamnations ont été prononcées ! » source-t-elle, avant de lâcher « Rebecca ne doit pas être morte pour rien, il faut transformer ce choc en action ».À écouter aussiMeurtre de Rebecca Cheptegei: «Les femmes subissent les frustrations que les compagnons déversent sur elles»Et puis on vous en parlait cette semaine sur RFI, Akissi est arrivée à ParisEt avec elle, « la haine d'une armée de trolls » raconte M, le magazine du Monde. Akissi, c'est le nom de cette héroïne imaginée par la scénariste franco-ivoirienne Marguerite Abouet, elle est certes moins célèbre que sa grande sœur Aya de Yopougon mais les aventures d'Akissi ont déjà connu dix tomes dans les quartiers d'Abidjan, et pour le onzième, la jeune fille débarque dans la capitale française.Un périple mis en avant cet été par Gallimard jeunesse sur sa page FacebookEt quelle ne fut pas la surprise de l'éditeur et de l'autrice à la découverte de « centaines de commentaires racistes postés en réponse à la publication ». « Un déferlement révélateur du climat anti-immigration en France » peut-on lire dans le supplément du Monde. Mais pas de quoi décourager Marguerite Abouet qui dans ces quelques lignes rappelle un dicton transmis par sa mère et qu'on a également beaucoup entendu sur nos antennes en début d'année à l'occasion de la CAN : « découragement n'est pas ivoirien ».
Pas de surprise, c'est à la quasi unanimité que les hebdomadaires font leur Une avec une photo du nouveau Premier ministre. Le Point le surnomme « le régent », et se demande « s'il peut nous sortir de là ». « Comment tenir trois ans ? » s'interroge de son côté l'Express, à côté d'une caricature de Michel Barnier portant Emmanuel Macron sur ses épaules. « La droite est de retour », claironne le Figaro Magazine, qui se demande tout de même si Michel Barnier « peut réussir ». Quant à l'hebdomadaire Marianne, il divise sa Une en deux. Moitié pour Michel Barnier, « en intérim » nous dit-on, moitié pour Emmanuel Macron, « en sursis ». « Pour nommer Michel Barnier », ajoute Marianne, « le chef de l'État a bien dû dealer avec Marine Le Pen. Le voilà pieds et poings liés, au Rassemblement National, premier en nombre de députés, mais aussi aux Républicains, qui représentent moins de 5% des électeurs et qui s'imaginent tous au gouvernement ».Cohabitation inéditePour mesurer la popularité de Michel Barnier, la Tribune Dimanche publie un sondage, selon lequel le nouveau Premier ministre entame sa mission avec « 34 % d'opinions favorables ». « Alors qu'Emmanuel Macron regagne deux points ». Que va donner cette cohabitation inédite ? Le Nouvel Obs est loin d'être enthousiaste : « les deux hommes pourront bien jouer la comédie de la vraie-fausse cohabitation, cela n'aura des incidences que sur la forme, pas sur le fond. Michel Barnier ne devrait proposer que la prolongation du jeu macronien, tout en étant sommé de donner des gages au Rassemblement National ». C'est aussi le sentiment du Point, selon lequel « la droite approuve et vante son sens du consensus ». « Malgré son penchant rigide, voire austère (...) cet ancien du Quai d'Orsay, ne serait pas du genre à aller au bras de fer ». C'est en tout cas ce que l'entourage du président aurait assuré à Emmanuel Macron. Enfin, Marianne, sans enthousiasme, trouve tout de même quelques qualités au nouveau Premier ministre : « il n'y a aucune raison de penser », nous dit l'hebdomadaire, « qu'il ne tentera pas sincèrement d'affronter une situation que beaucoup d'autres ont fuie, pour ne pas compromettre leurs chances à la présidentielle ». À lire aussiBarnier, et si ses jours n'étaient pas comptés? « Voitures de sang »À la Une également, le calvaire des Soudanais. De nouveau confrontés à la guerre depuis un an et demi. Confrontés à la guerre et à la famine... L'ONU et les organisations humanitaires ne cessent de tirer la sonnette d'alarme, mais rien ne semble pouvoir tirer les soudanais de ce cauchemar. Témoin cet article paru dans le XXI, intitulé « Voiture de sang du Soudan, symptôme d'une hécatombe ». De quoi s'agit-il ? Il s'agit de voitures venues du Soudan, « neuves et sans plaque d'immatriculation », « des voitures volées, qui apparaissent au Tchad, depuis un an et demi sur les marchés, au bord d'une route », « ou roulant à tombeau ouvert dans le désert », raconte l'envoyé spécial de XXI. « Elles disparaissent une fois qu'une nouvelle vie leur a été inventée, une plaque d'un pays tiers rivetée, une carte grise falsifiée, ou la vie de leurs anciens propriétaires effacée ». Certains de ces véhicules ont été « pillés à l'état soudanais », d'autres à des « particuliers », ou encore « rachetés à des réfugiés qui vendent tous leurs biens pour se payer à manger ». Pire encore... « des hommes d'affaires se bousculent pour acheter ces "voitures de sang" dont certains des propriétaires ont été tués ». Comme ce gros 4X4, dans lequel « on aurait retrouvé des passeports tachés de sang, de trois enfants et de leur mère ». Les FSR, les Forces de soutien rapide, des paramilitaires opposés à l'armée régulière, seraient particulièrement actives dans ce trafic, selon un témoin. Il dit les « voir passer chaque jour dans son village avec des dizaines de voitures, qui vont toutes au Tchad »... Le courage et l'exilEnfin M, le supplément du Monde, a rencontré trois jeunes iraniennes confrontées à l'exil. Trois jeunes actrices qui ont « secrètement joué » dans « Les graines du figuier sauvage », du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, qui a obtenu à Cannes le Prix Spécial du Jury. « Elles ont dû fuir précipitamment l'Iran, laissant leurs familles derrière elles. Elles vivent aujourd'hui à Berlin », précise M. Avant de jouer dans ce film, « elles ne s'étaient jamais rencontrées ». Mais après la mort de Mahsa Amini, il y a tout juste deux ans, « les trois actrices avaient décidé de ne plus accepter de compromis avec le pouvoir ». « Si j'avais accepté de porter le foulard sur scène ou devant la caméra », explique l'une d'entre elles, « cela serait revenu à normaliser ce qui, depuis des années, est l'outil de répression des femmes ». Leur courage leur a coûté cher, elles ont dû quitter l'Iran sans dire au revoir à personne, pour prendre la route de l'exil. Tout comme le réalisateur, Mohammad Rasoulov, dont le film « Les graines du figuier sauvage » sort mercredi en France.
La photo de Michel Barnier est en Une de la Tribune Dimanche et du Journal du Dimanche. Costume sombre, se tenant droit, il déclare à la Tribune Dimanche « J'ai une grande liberté », ce que semble aussitôt démentir Marine Le Pen dans le même journal. « Ce gouvernement sera sous surveillance », annonce la patronne du Rassemblement national dans une longue interview. « Nous avons posé nos exigences », ajoute-t-elle, « et nous ne les changerons pas ».Le Journal du Dimanche, de son côté, a obtenu quelques déclarations de Michel Barnier, dans les heures qui ont suivi sa nomination. « Chaque citoyen est important », dit-il. Son slogan : « respecter les Français, faire respecter la France ». Rien de surprenant donc de la part de celui qui dit aborder sa mission « avec le calme des vieilles troupes », et qui assure « qu'il écoutera tout le monde ».Le nouveau Premier ministre fait la Une de l'actualité en France, mais pas pour Aujourd'hui en France Dimanche qui lui préfère Tony Estanguet, le président du comité d'organisation de Paris 2024, sacré « homme de l'été ». « Il va clore ce soir, au Stade de France, les plus folles semaines de sport que la France ait jamais connues et durant lesquelles tout lui a réussi ». Pour un peu, Aujourd'hui en France Dimanche lui prédirait un avenir politique. « Ceux qui l'ont côtoyé », nous dit-on, « sont unanimes : ils le voient capable de faire tout, ou presque ».Charnier et famineMais pendant les folles semaines olympiques que la France a traversé, le monde a continué de tourner. Et il tourne plutôt mal, si l'on en croit la presse hebdomadaire. « Inondations, famine, épidémie de rougeole, pénurie de médicaments », énumère le Nouvel Obs, pour lequel « la pire crise humanitaire du monde ne sévit pas au Moyen-Orient ou en Ukraine, mais au Soudan ». « Khartoum la capitale a été rasée par la guerre, près de 15 000 soudanais ont été massacrés, et les charniers sont visibles sur les images satellites », précise Sara Daniel, grand reporter, qui ajoute : « plus de 10 millions de Soudanais ont fui leur foyer, la famine pourrait être plus meurtrière que celle qu'a connue l'Éthiopie dans les années 1980 ». Mais « malgré ce tableau apocalyptique, il y a peu de chances que la situation préoccupe à temps l'opinion publique internationale et ses diplomates », conclut le Nouvel Obs.Un mur de 50 kilomètresLe monde tourne mal et les exemples ne manquent pas. Paris Match s'est rendu à la frontière entre Haïti et la République dominicaine. « Scellée à sa voisine par la géographie, la République dominicaine rêve de larguer les amarres », explique l'hebdomadaire. « Se couper du pays le plus pauvre des Amériques, elle qui est la première destination touristique des Caraïbes. À l'ouest, la misère et la noirceur des gangs. À l'est, la croissance et la blancheur des plages ? », interroge Paris Match qui nous parle de ces « 170 kilomètres » de frontière que les autorités dominicaines rêvent de rendre « étanches ». Cela en construisant un mur, fait de béton et de grillage, et qui compte déjà « une cinquantaine de kilomètres ».Mais comme partout dans le monde, un mur ne suffit pas à décourager ceux qui fuient la misère ou la guerre. Beaucoup d'Haïtiens tentent et parviennent à le franchir. Et ce n'est pas la seule épreuve qu'ils affrontent. Auparavant, ils doivent traverser une rivière, une étape dangereuse pour ces Haïtiens qui, pour la plupart, « ne savent pas nager », nous explique Paris Match. L'hebdomadaire publie la photo d'une famille qui sort de l'eau, un homme, deux femmes dont l'une est enceinte, et deux jeunes enfants dont un bébé. « Expulsée le matin même », précise l'hebdomadaire, cette famille tente de revenir en République dominicaine où elle a vécu trois ans ». « Les femmes vont sauver l'Iran »Dernière étape pour cette revue de presse : l'Iran. « Les femmes vont sauver l'Iran », affirment, d'une même voix, l'actrice Zar Amir et l'écrivaine Azar Nafisi, dans le Nouvel Obs. Deux iraniennes qui vivent en exil. La première en France, la seconde aux États-Unis. Deux femmes qui expriment leurs espoirs, « deux ans après la mort de Mahsa Amini, et le mouvement Femmes, vie, liberté ». Pour Azar Nafisi, « les femmes iraniennes ont découvert leur pouvoir. Elles descendent dans la rue sans savoir si elles rentreront vivantes et couvrent le son des balles avec leurs chansons. Elles incarnent une autre forme de révolution, non violente. Si une seule mèche de cheveux peut leur valoir une centaine de coups de fouet, la torture ou une balle entre les yeux, c'est le signe même de leur puissance. Le régime les craint, il voit dans leurs corps un danger », assure Azar Nafisi.« Quel futur imaginez-vous pour l'Iran ? » demande le Nouvel Obs à Zar Amir. « Je suis très enthousiaste », répond-elle. « Une page s'est tournée et on ne reviendra pas en arrière, même si on doit le payer cher. Les femmes vont sauver l'Iran ».
À l'heure de la rentrée, il va falloir sortir les calculatrices et réviser les soustractions, puisque « pour 2025, il faudra au moins 20 milliards d'euros d'économies » : c'est la première leçon donnée, dans les colonnes d'Aujourd'hui en France Dimanche, par le ministre démissionnaire des Comptes publics. « Aucun gouvernement ne pourra, selon Thomas Cazenave, s'exonérer de la poursuite des efforts pour réduire le déficit. » Il va donc falloir calculer vite, puisque le projet de budget pour l'an prochain doit être présenté au Parlement dans un mois pile, et qu'aucun nouveau gouvernement n'est pour l'instant installé. Celui qui doit bientôt partir a donc proposé, en attendant, un budget identique à cette année, qui pourra être modifié par la future équipe gouvernementale.Mais « rien ne dit que la France accouchera d'une loi de finances en bonne et due forme », prévient L'Express, qui rappelle que le texte devra être adopté par les parlementaires. C'est « un 110 mètres haies qui s'annonce, d'après le magazine, avec vent de face, sans échauffement, et dans un stade globalement hostile, quel que soit le dossard de celui ou de celle qui portera le texte ». Dans ses pages, L'Express schématise les différents scénarii institutionnels envisageables, en fonction d'un vote favorable ou non. « Le rejet du budget aurait l'effet équivalent à celui du vote d'une motion de censure », concluent deux professeurs de droit public cités par l'hebdomadaire.« Budget : la France ingérable » en Une de L’Express, « La bombe à fragmentation » titre Le Nouvel Obs, « La France sur un volcan » en couverture du PointPour éviter, comme le redoute L'Express, un « chaos fiscal doublé d'une crise institutionnelle », Le Nouvel Obs réfléchit donc aux mesures sur lesquelles des « pourparlers » pourraient s'engager. Des économies seraient notamment possibles avec les « rentes indues » : la taxe sur les superprofits de l'électricité, qui a été « mal conçue », selon le magazine, ou l'impôt sur les revenus du capital qui « pourrait augmenter de quelques points » au-delà de 30%. Des mesures qui pourraient rapporter, d'après Le Nouvel Obs, « entre 5 et 10 milliards d'euros ».Le problème, pour Le Point, c'est que « la pression fiscale » en France est déjà « la plus élevée d'Europe ». L'hebdomadaire reconnaît pourtant qu'il faut faire des économies, « parce que sans cela, l'Etat n'aura plus beaucoup de marge de manœuvre », entre la « charge des intérêts de la dette » en hausse et le risque, pointé par un économiste cité par Le Point, d'une nouvelle dégradation de la note de la France par les agences. « Gare au crash », prévient donc Le Point, qui mentionne aussi l'inquiétude des patrons. « Depuis la dissolution, 60% des entreprises de taille intermédiaire ont choisi, précise le magazine, de suspendre tout ou partie de leurs investissements en attendant d'y voir plus clair. » L'autre mise en garde, rappelée dans tous les articles, concerne aussi la Commission européenne, qui attend, d'ici le 20 septembre, le plan budgétaire des Etats membres pour les prochaines années. La France porte déjà un bonnet d'âne, puisqu'elle est visée par une procédure de déficit excessif lancée par le Conseil européen, fin juillet.Bernard Cazeneuve, encore Premier ministre ?Bref, la classe est désordonnée, et pourtant... Le directeur de l'établissement, Emmanuel Macron, n'a pas encore désigné de nouveaux professeurs. Tous les médias s'impatientent : le président devait annoncer le nom du ou de la nouvelle cheffe du gouvernement en début de semaine... Puis peut-être d'ici vendredi... Ce sera désormais après la rentrée, « au plus tard mercredi », d'après Le Journal du Dimanche, qui remarque l'allure « détendue » d’Emmanuel Macron depuis son déplacement en Serbie ; signe, selon certains, qu'il a déjà fait son choix. Mais lequel ? « On a le sentiment que personne ne veut se mouiller », constate l'ancien ministre Clément Beaune, dans Le Point.Un nom revient pourtant avec insistance : Bernard Cazeneuve, l'ancien Premier ministre de François Hollande. L’hypothèse « divise » le Parti socialiste, titre Le Monde, et elle n'est pas validée par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui continue de soutenir la candidature de Lucie Castets, choisie par le Nouveau Front populaire. « Pour que son arrivée à Matignon soit perçue comme une bonne nouvelle, écrit Le Monde, encore faudra-t-il que Bernard Cazeneuve puisse proposer l'abrogation de la réforme des retraites, l'augmentation du smic ou la restauration de l'impôt de solidarité sur la fortune. » Autant de « lignes rouges » listées par des opposants. « C'est un homme de qualité », reconnaît tout de même Nicolas Sarkozy, dans Le Figaro. Mais l'ancien président dit vouloir un « Premier ministre de droite ».D'autres bons élèves sont cités, comme Karim Bouamrane, « le "Barack Obama" de Saint-Ouen », titre Le Nouvel Obs, qui estime que « l'ambitieux maire socialiste, nouvelle coqueluche de la gauche anti-Mélenchon, a vu sa cote grimper en flèche » depuis les Jeux olympiques. Certains articles mentionnent aussi Didier Migaud, le président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique : hypothèse écartée par l'une des sources du JDD. « Le président a-t-il envie d'un Premier ministre ? », se questionne finalement Laureline Dupont, dans L'Express.S’inspirer des Jeux olympiques et paralympiquesOn en vient à se demander s'il ne faudrait pas adopter, avec la classe politique, la méthode de Caroline Goldman : Le Nouvel Obs consacre sa Une à cette psychologue pour enfants et adolescents qui prône, selon le magazine, « un retour à l'autorité », et qui s'oppose à « l'éducation positive ». Une psychologue de plus en plus médiatisée mais aussi controversée, explique Le Nouvel Obs, notamment lorsqu'elle relativise l'existence des troubles neurodéveloppementaux de l'enfant (par exemple, le trouble du spectre autistique ou le trouble de l'attention).La rentrée est bien là, et seuls quelques articles et éditos nous rappellent encore que la France est portée, cet été, par la magie des Jeux olympiques et paralympiques. « Les Français souhaitent que les hommes politiques s'inspirent du respect des règles, du respect des adversaires et adoptent l'esprit d'équipe », écrit Ruth Elkrief dans Aujourd'hui en France Dimanche. « En renonçant à l'esprit partisan, les dirigeants politiques permettront aux Français de penser que la magie des JO n'aura pas été que le songe d'une nuit d'été », ajoute Bruno Jeudy dans La Tribune Dimanche. Reste à savoir s'il n'est pas trop tard pour éviter le 0 pointé.
La nostalgie des hebdos s’incarne, à travers une gueule, un regard, et aussi un ego immortalisé par les Guignols de l'Info :Ces louanges qu'Alain Delon n'aura pas lues, elles tapissent les Unes et les pages intérieures des principaux hebdos - nos confrères de l'Obs, du Point, du Figaro Magazine, de L'Express, de La Croix Hebdo retracent quasiment tous la carrière et la vie privée de l'interprète du Samouraï enterré le 24 août... de ses relations compliquées avec les femmes et ses enfants, parfois son amitié trouble avec l'homme politique d'extrême droite Jean-Marie Le Pen.Des dossiers spéciaux qui sont surtout l'occasion de ressortir une icône du passé : Alain Delon torse nu, trempé de sueur et d'eau salée, les muscles bandés à la barre du voilier où se jouera le drame de Plein Soleil. L'acteur prête son charme et son regard ténébreux à Tom Ripley, l'antihéros du film de René Clément tourné en Italie il y a 65 ans déjà.L'Humanité Magazine revient de son côté trois décennies en arrièreAvec l'interview d'un rappeur devenu rare.MC Solaar fera son énième retour à la fête de l'Humanité, 32 ans après sa dernière apparition au festival... Et dans cet entretien, le rappeur nostalgique aux accents bucoliques déplore la montée de l'extrême droite en France : « Plus les régimes sont autoritaires, moins la culture a le droit de parler », dit-il... MC Solaar qui veut laisser de la place aux « questions écologiques » dans ses textes. Il sera sur scène dans trois semaines au festival du journal de gauche.La gauche française fascinée par les dictateurs selon L'ExpressL'hebdo libéral affiche à sa Une Staline, Mao, Fidel Castro, Pol Pot... « les anticapitalistes s'entichent de régimes socialistes souvent sanguinaires »... l'occasion pour L'Express d'étriller « le socialisme du XXIe siècle promu par Hugo Chavez au Venezuela, [qui] s'est achevé comme les expériences du XXe siècle : en dictature ».Et le magazine de tirer le « bilan désastreux » de Fidel Castro, Nicolas Maduro, et Evo Morales accusés d'avoir « provoqué misère et chaos » en Amérique Latine... L'Express s'inquiète d'une potentielle arrivée de « Jean-Luc Mélenchon et de sa clique » au pouvoir, en tirant un trait d'union entre les dirigeants socialistes latino-américains et les Insoumis qualifiés de « danger pour [la France] ».Il faudrait d'ailleurs « tourner la page Macron et Mélenchon, délaisser Jupiter et Robespierre » : les propos sont de Raphaël Glucksmann dans une interview au Point. L'eurodéputé, qualifié de « nouveau chantre de la social-démocratie », « somme la gauche de rompre enfin avec La France Insoumise » selon l'hebdo conservateur. Raphaël Glucksmann qui voit le Nouveau Front Populaire comme une « unité d'action électorale contre l'extrême droite ».Dans la foulée de cet entretien avec Raphaël Glucksmann, autre interview, autres tacles dans Le Point, ceux de Sophia Aram. L'humoriste dénigre la « secte mélenchonniste » et « la soumission des sociaux-démocrates ». Sophia Aram qui conspue « une extrême gauche totalitaire et stupide » qui s'autorise « les mêmes violences que l'extrême droite », selon elle.Lucie Castets tente d'exister pour MatignonLong format dans L'Obs et dans L'Express sur la haute fonctionnaire de 37 ans, propulsée candidate du Nouveau Front Populaire au poste de Premier ministre. La défenseure des services publics qui débat avec les partis du NFP et se débat face à leurs divisions. L'Obs révèle que Lucie Castets « travaille d'arrache-pied » : « groupes de travail » qui « planchent sur des plans d'actions en matière de Pouvoir d'achat, éducation, santé, transition écologique ». L'économiste Lucas Chancel fait partie de « cette équipe Castets » qui a pour objectif d'aboutir « à des mesures concrètes pouvant être mises sur la table dès la nomination de Lucie » dit-il. Un autre des proches de Lucie Castets confie : « nous préparons un scénario où elle serait appelée dans quelques mois, après la chute d'un gouvernement de droite ».La nomination du nouveau Premier Ministre qui pourrait arriver après les Jeux Paralympiques...La trêve sportive qui pourrait se prolonger... dans un beau reportage photo de Louis Canadas, M, le magazine du Monde, retrace les images des Jeux Olympiques, « un moment suspendu » qui a « transfiguré la capitale en cité idéale ». Le photoreporter a sillonné Paris pendant toute la quinzaine et capturé la ferveur et la fête populaire des JO, comme lors de la course cycliste suivie par des milliers de spectateurs qui ont transformé la Butte Montmartre en Alpe-d'Huez le temps d'une journée.Pas de nostalgie en revanche dans L'Equipe Mag. Le supplément du journal des sports est déjà en mode Paralympique. Portraits du triathlète malvoyant Thibaut Rigaudeau et de son guide Cyril Viennot... leurs épreuves : 750 mètres de natation dans la Seine attachés par un élastique, 20 kilomètres de vélo tandem, et 5 kilomètres de course à pied attaché par la taille. Top départ le 2 septembre du pont Alexandre-III. Pour gagner il faut donc beaucoup de complicité comme le confirment les Français Thibaut Rigaudeau et Cyril Viennot. Parfois même un peu trop : sur Instagram, Cyril Viennot ancien champion du monde chez les valides en rigole : « quand on est guide d'un athlète malvoyant il faut aimer transmettre. J'ai brillamment réussi [en refilant] ma gastro à Thibaut la semaine dernière ».La Croix L'Hebdo se met aussi « dans les roues de nos champions » à l'occasion d'un reportage en immersion avec L'équipe de France de tennis-fauteuil. Trois mois de préparation avec le capitaine Yannick Noah et ces joueurs qui veulent être de la sélection paralympique. Parmi eux, Stéphane Houdet, 53 ans, triple champion paralympique du double. Le vétéran ne veut pas passer le relais à la jeune génération, dans un monde où le sport et la performance prennent le pas sur le handicap.Mais ce sont parfois les infrastructures qui mettent au pas les personnes handicapées : L'Express revient sur ces transports parisiens toujours inaccessibles aux personnes dites à mobilité réduite, des hommes et des femmes en fauteuil roulant ou à moitié paralysée qui se confrontent au métro, aux centaines de marches d'escaliers, aux escalators en panne et à l'absence d'ascenseurs... 22 millions d'euros ont été investis pour adapter près de 1800 arrêts de bus. Une déception pour ces usagers alors que seules 29 stations de métro sur les 320 que comptent le réseau francilien sont entièrement accessibles. L'association APF France Handicap s'énerve : « Pourquoi la France n'en est pas capable ? » en comparant Paris à Londres, qui a réussi à rendre son métro accessible à hauteur de 18% (pour 272 stations), malgré un réseau plus ancien et enfoui plus profondément que celui de Paris.Dans Le Guépard, Alain Delon sous les traits de Tancrède disait : « il faut que tout change pour que rien ne change ».En matière de transports et d'accessibilité à Paris, on peut le dire : rien ne change pour que rien ne change.
« Alain Delon, étoile du cinéma français est mort », annonce le Monde, au dessus d'une photo en noir et blanc de l'acteur. « Personnage tout autant qu'artiste », « il aura vécu son art avec une intensité sans égale ». « Alain Delon, monstre sacré du cinéma, est mort à 88 ans », titre de son côté le Parisien, qui a également choisi une photo de l'acteur en noir et blanc et qui lui rend hommage, estimant « qu'il laisse derrière lui une carrière exceptionnelle, mais aussi une vie extrêmement romanesque ». « Il n'appellera pas aujourd'hui », poursuit le Parisien. « C'était un rituel : lorsqu'on publiait un article sur lui, Alain Delon décrochait son téléphone pour remercier. Numéro masqué, mais voix inimitable, grave, incandescente, magnétique ». « Il prend le large », annonce de son côté Libération, avec là encore une photo en noir et blanc, sans doute plus adaptée que la couleur, pour rendre hommage à l'acteur dont Libération nous parle ainsi : « Figure tutélaire du cinéma, symbole d'une masculinité ombrageuse, l'acteur au charisme fou a enchaîné les chefs-d'oeuvre, de "Plein Soleil" au "Guépard" en passant par le Samouraï ou "Rocco et ses frères". On avait fini par le croire immortel, poursuit le quotidien. « Il nous avait pourtant prévenu : "Un héros doit toujours savoir mourir" ».À lire aussiAlain Delon, légende du cinéma français, est mortArticle 68« Mélenchon-Macron, le chantage de la destitution », titre la Tribune Dimanche, avec en Une la photo du président français et du leader de La France insoumise, qui affichent tous deux un air préoccupé. Il y a de quoi, puisque depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, en juin, la France navigue à vue, faute de gouvernement. Et certains, visiblement, trouvent le temps long. C'est le cas des Insoumis, dont Jean-Luc Mélenchon, qui signent une tribune, dans la Tribune Dimanche, intitulée « Démettre le président plutôt que nous soumettre ». « Emmanuel Macron serait sur le point de nommer un chef de gouvernement sans tenir compte du résultat des dernières élections législatives qu'il a perdues »... déplorent les Insoumis. Pour rappel, c'est la coalition de gauche, le Nouveau Front populaire, qui est arrivé en tête du scrutin... mais il semble bien qu'Emmanuel Macron ne choisira pas comme Première ministre Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire. La France insoumise parle d'ores et déjà de « coup de force institutionnel contre la démocratie ». Et juge « que la cause de cet abus de pouvoir doit être sanctionnée, c'est-à-dire le président de la République lui-même ».... Comment le sanctionner ? « Grâce à l'article 68 de la Constitution » répond la tribune de La France insoumise. « Cet article défini les conditions de la destitution du chef de l'État, en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l'exercice de son mandat ». Ceci étant, la procédure de destitution n'est « pas si simple » nous explique la Tribune Dimanche. Pour avoir une chance d'aboutir, « la proposition doit être adoptée par les deux assemblées, puis être votée à la majorité des deux tiers par les parlementaires réunis en Haute Cour ». Et il faudrait aussi attendre « le début de la session parlementaire début octobre ». À lire aussiQuelle stratégie pour Emmanuel Macron avant la réunion des partis à l'Élysée?Barbarie d'ÉtatEn Afghanistan, cela fait désormais trois ans que les talibans ont repris le pouvoir. C'est le sujet de l'éditorial du Point, qui parle de l'Afghanistan, comme du « pays qui détestait les femmes ». « Voilà plus de mille jours », nous dit-on, « que les talibans ont interdit aux filles de plus de 12 ans de fréquenter les écoles en Afghanistan, mille jours qu'ils ont réintroduit la barbarie d'État dans ce grand pays d'Asie centrale, transformée en un "émirat islamique" ». « Quelle naïveté des dirigeants occidentaux », déplore le Point, « qui croyaient dur comme fer que la nouvelle génération islamiste serait plus "modérée" que la précédente ! Impatients de se retirer du pays, les Américains ont fermé les yeux sur le drame qui se préparait. Si incroyable que cela paraisse, l'accord conclu le 29 février 2020 au Qatar, par les émissaires du président Donald Trump avec les talibans, ne faisait aucune mention du droit des femmes ».À lire aussiTrois ans de régime taliban: «L’Afghanistan est le pire endroit pour les femmes»Emmurées vivantesParis-Match de son côté s'est rendu sur place... L'envoyée spéciale de l'hebdomadaire a notamment rencontré Zeinab, « une adolescente de 13 ans qui a perdu le sourire depuis qu'elle ne peut plus aller à l'école ». « Elle est prostrée dans la pièce unique où vit sa famille, dans un quartier pauvre de l'ouest de Kaboul ». « Dans l'espoir de la consoler », poursuit Paris Match, « sa mère lui répète sans y croire, que les talibans seront un jour chassés, luttant contre le sentiment d'abandon qui a envahi des millions d'Afghanes. Depuis qu'elle ne peut plus étudier, Zeinab se lève chaque matin à 4 heures, pour travailler dans une fabrique de tapis. Douze heures par jour (...) pour à peine plus d'un euro, précise l'hebdomadaire qui se désole : Sans avenir, exploitée, coupée de ses amis, la fillette a sombré dans la dépression, ce mal mystérieux devenu l'ultime prison dans laquelle les talibans ont précipité les femmes, après les avoir emmurées vivantes ».
« Paris c'était magique », s'exclame la Tribune Dimanche, qui espère que la France saura « garder la flamme », « cette parenthèse enchantée aura » nous dit-on, « fait du bien à tout le monde ». Tony Estanguet, le patron du comité d'organisation, est tout sourire. « Acteurs publics, privés, monde sportif, tout le monde a vraiment joué le jeu », affirme-t-il. « Mais le petit supplément d'âme c'est beau, et ça, on ne le maîtrisait pas, donc merci les Français ! »Pour Le Journal du Dimanche, la France est allée « jusqu'au bout du rêve », alors qu'Aujourd'hui en France Dimanche salue le « bouquet final » : « le sacre historique des volleyeurs et d'Althéa Laurin, en taekwondo, qui permet à la France de battre son record du nombre de médailles d'or ». « Ce dimanche matin, c'est un mélancolique chant de départ qui flotte dans l'air », ajoute Aujourd'hui en France, après avoir rappelé que le tube de Johnny Hallyday « Que je t'aime » « est entonné après chaque victoire tricolore ». « Paris », ajoute le journal, s'apprête à baisser le rideau sur des Jeux qui ont transformé la ville en une immense chorale. Des stades aux bassins, des podiums aux gradins, rarement la France n'avait autant chanté d'une même voix ». Moment de grâceLes hebdomadaires ne sont pas en reste. Le Point fait sa Une avec Léon Marchand, jeune homme blond au sourire tranquille, 22 ans, et déjà quatre médailles d'or olympique autour du cou. Le Point qui s'émerveille face à cette France « qui croit en elle ». « Une capitale resplendissante, des spectateurs enthousiastes, des performances exceptionnelles... Les Français auraient-ils retrouvé la joie de vivre ? » s'interroge l'hebdomadaire qui a ouvert ses colonnes à quatre écrivains, dont Pascal Bruckner, qui lui aussi s'émerveille : « la France connaît un moment de grâce inattendu », dit-il, « alors que beaucoup prédisaient le pire, ergotant sur les problèmes logistiques et s'agaçant des perturbations dans les transports. Or, nous avions tout prévu, tout anticipé. Tout, sauf le succès. »Pour Daniel Rondeau, écrivain lui aussi et « adepte de la boxe », nous dit-on, « ce sont les rêveurs qui ont gagné ». « Un grain de folie leur disait qu'il fallait transformer la ville en terrain de jeu des champions, ils l'ont fait. Montmartre, Versailles, les Invalides, la Seine et la tour Eiffel sont devenus le décor naturel d'un incroyable parc Olympique. »Bulle olympiqueEt pourtant le contexte ne semblait pas favorable. Gouvernement démissionnaire, impasse politique... avant les Jeux, la France allait plutôt mal.Le Nouvel Obs le rappelle et se réjouit de cette « ferveur retrouvée quelques semaines après s'être déchiré lors de la dissolution de l'Assemblée nationale ». L'hebdomadaire se réjouit aussi de cette « nation qui retrouve le goût de l'autre, et accueille le monde à bras ouverts, après avoir failli porter l'extrême droite au pouvoir ». L'historien Pascal Blanchard, parle, lui, d'une « parenthèse enchantée », « qui s'est manifestée ces derniers jours par le selfie des pongistes sud et nord coréens. Tout peut arriver dans les Jeux », dit-il. « Mais qu'on ne se fasse pas d'illusion, cette bulle olympique ne dure que quinze jours. »L'Express nous explique d'ailleurs « pourquoi les JO ne changeront pas les Français ». « Hélas », se désole l'hebdomadaire, « les Jeux Olympiques ne sont bien souvent qu'une trêve dans l'histoire du pays organisateur. Pronostiquons donc qu'après cette parenthèse enchantée, la France retournera vite à ses turpitudes politiques, à son allergie des têtes qui dépassent comme à ses penchants pessimistes. »« Ne boudons pas cette communion populaire, qui aura fait oublier les déboires du quotidien » ajoute toutefois Marianne, mais « ce n'est pas la victoire de Teddy Riner qui va redonner du lustre au parcours d'Emmanuel Macron, quand bien même ce dernier en a fait des tonnes pour être sur la photo. La dernière médaille remise, il lui faudra redescendre sur terre et assumer les lendemains d'une double bérézina électorale, dont il est le premier acteur et la première victime », conclut Marianne.Été 1998Le chef de l'État n'aurait-il donc rien à espérer des JO ? Le Nouvel Obs ironise sur la question. « Rien d'étonnant », dit-il, « à ce qu'Emmanuel Macron se soit lancé, non pas dans une course aux médailles mais aux médaillés, pour récupérer un peu de la lumière projetée sur eux ». « Forcément », ajoute l'hebdomadaire, « le chef de l'État a en tête le souvenir de l'été 1998 et de la victoire à la Coupe du Monde de Football. Cet été-là, les cotes de popularité de Jacques Chirac et de Lionel Jospin avaient explosé de 10 points. »« Alors, même histoire en 2024 ? » interroge le Nouvel Obs. « Ce serait oublier », répond-il, « que cet "effet Coupe du Monde" s'était vite étiolé, que l'image d'une France "black-blanc-beur" pacifiée s'était rapidement effondré » et que quatre ans plus tard, le leader de l'extrême droite Jean-Marie Le Pen arrivait au « second tour de l'élection présidentielle ».À lire aussiLes Jeux, et après ? À quoi ressembleront les JO de demain ?
C'est une « parenthèse enchantée », que saluent les journaux ce dimanche 4 aout 2024, et particulièrement la Tribune Dimanche. « Un souffle de légèreté et d'insouciance caresse et grise les têtes de nos compatriotes », nous dit la Tribune. « Les 'Marseillaises' spontanément entonnées dans les enceintes sportives trouvent un écho dans les cafés, les campings ou les cercles familiaux et amicaux ». « Sale temps pour les grincheux » constate le Journal du Dimanche. « Dès le lendemain de la cérémonie d'ouverture, la France entière a basculé dans une frénésie collective, et en quelques jours, les Jeux sont devenus une source de bonheur partagée, mais aussi le révélateur d'une fierté patriotique inattendue ». « Les Jeux ont fait chavirer le cœur des Français », s'exclame, de son côté, Aujourd'hui en France Dimanche. « Chaque jour est une fête populaire. Comme si nous vivions le remake du film culte "Un jour sans fin", bloqué sur le 14 juillet. Paris s'est transformé en parc d'attraction olympique, où même les policiers font la ola ».Autant dire que ceux qui ont fui la capitale en cette période, pour éviter les JO, ne sont pas à la fête. Aujourd'hui en France Dimanche en a interrogé quelques-uns. « J'ai l'impression de rater un moment historique », raconte ainsi Valentine. « C'est comme si j'avais été invitée à une fête et que j'avais refusé ». Quant à Philippe, il se désole : « c'est regrettable de ne pas être là pendant cette période exceptionnelle qu'on n'aura pas l'occasion de revivre ».À lire aussiJO 2024 : résultats et décryptage du samedi 3 aoûtLa vie ailleursC'est donc une « parenthèse enchantée » que les hebdomadaires mettent à profit pour prendre du recul sur une actualité souvent anxiogène. Le Nouvel Obs se propose ainsi de « lever les yeux pour explorer les nouveaux mystères de l'Univers », grâce à l'astrophysicien David Elbaz, selon lequel « on a découvert la face cachée de l'univers ». « Aujourd'hui » dit-il, « on sait que, dans notre seule Galaxie, il y a des centaines de milliards de planètes. Il y a donc dans l'univers des dizaines de milliers de milliards de terres, des planètes rocheuses pouvant accueillir de l'eau liquide et de ce fait potentiellement habitables ». Une découverte qui nous plonge dans des abîmes de réflexion.« Plusieurs mystères m'empêchent de dormir », avoue l'astrophysicien. « Celui que je trouve le plus fascinant, c'est l'existence de la vie ailleurs dans l'Univers. Certains me disent : "Mais bon, qu'est-ce que ça change ?" Ça change tout », explique David Elbaz. « Surtout si on peut entrer en contact avec d'autres êtres vivants. C'est mon rêve d'enfant », avoue-t-il. Conclusion du Nouvel Obs : « ces avancées majeures "confirment "que nous ne sommes pas grand-chose, quasiment rien à l'échelle de l'Univers. Surtout, que l'infini du cosmos devrait nous inviter à l'humilité, à la conscience de la chance de notre vie terrestre et à la volonté partagée de la préservation de notre planète comme de notre espèce ».À lire aussiCannibalisme en temps de guerre, de quoi parle-t-on?Vieillir en restant jeuneUne espèce dont certains scientifiques veulent prolonger la longévité. « Bientôt tous centenaires », s'exclame le Point, avec en Une la photo de Clint Eatswood, 94 ans, qui continue de tourner des films et n'a visiblement pas l'intention de prendre sa retraite. Le Point a aussi rencontré le sociologue Edgar Morin, 104 ans, toujours tenaillé par la « curiosité ». « Je ne sais pas pourquoi j'existe », dit-il, « pourquoi je suis dans cette pièce, en train de parler avec vous. J'ai toujours l'étonnement ». Certes, les centenaires en pleine forme ne sont pas légion, mais « il faut avoir en tête que nous allons vivre, en moyenne, 30 % de notre vie, après 60 ans », estime le gériatre Bruno Vellas, qui ajoute : « nos sociétés n'ont jamais et confrontées à une telle situation ».Et les scientifiques nous réservent encore de bien belles surprises... Comme la « reprogrammation cellulaire », qui « rend leur jeunesse aux cellules vieillissantes en réinitialisant leur programme épigénétique », nous explique le Point. Certains « milliardaires américains » (qui n'hésitent pas à financer la recherche) comptent sur les scientifiques, « pour mettre au point rapidement une thérapie anti-vieillissement qu'ils pourront appliquer à eux-mêmes ou à leurs enfants. » Autant dire que nous ne serons pas tous égaux dans la course à la « reprogrammation cellulaire ».À lire aussiSexualité: comment fonctionne une pilule contraceptive?CountryEt si l'on vit de plus en plus vieux, il faudra s'occuper, pourquoi pas en jouant au cow-boy... Pas comme Clint Eatswood, mais comme ces milliers de Français passionnés par « la culture western » qui, nous dit le Point, « gagne du terrain ». Les photos nous les montrent (souvent jeunes retraités) en jean, chemise à carreaux, santiags et bien sûr chapeau de cow-boy, parfois montés sur des chevaux, ou encore dansant sur des airs de country. Ils se retrouvent entre eux, à l'occasion de rassemblements de festivals, « Ici, on vient pour danser, sourire aux gens, se faire des amis, en retrouver d'autres », explique Roger. « Avant », ajoute le sociologue Jérôme Fourquet, « il y avait l'église, le parti et le syndicat. La country remplace le bal populaire, en version saloon ». Jouer au cowboy ou comment se fabriquer une petite « parenthèse enchantée », si on a raté les JO ! À lire aussi«Becoming Karl Lagerfeld», un projet tout à la gloire du «Kaiser» de la couture
L'heure est déjà au cocorico, avec les premières médailles françaises, dont la première médaille d'or, décrochée par l'équipe de France de Rugby à 7, une équipe qui fait la Une de tous les journaux ce dimanche. « Dupont première star », titre Aujourd'hui en France Dimanche, « le demi de mêlée des Bleus a survolé la finale de Rugby à 7, hier soir à Saint-Denis, en balayant les Fidjiens ». « La France l'adore », surenchérit l'Équipe, alors que la Tribune Dimanche salut « la France qui brille », et le Journal du Dimanche, « une moisson de médailles », car grâce au rugby, au judo et à l'escrime, les Français ont déjà 4 médailles autour du cou.Démonstration d'humanitéDes JO dont l'ambition ne s'arrête pas aux performances sportives. « Le sport est un précieux outil de soft power », affirme ainsi l'Express, qui a interviewé l'Ambassadeur pour le Sport au ministère des Affaires étrangères, Samuel Ducroquet. À ses yeux, « le sport est un outil extrêmement précieux pour rapprocher les peuples, à commencer par les plus jeunes générations. C'est le cas en Afrique », ajoute-t-il, évoquant par exemple, « un partage d'expertise entre la France et le Sénégal autour de l'organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse à Dakar, en 2026 ».L'Express a aussi interrogé Sebastian Coe, ancien champion de 1 500 mètres, organisateur des JO de Londres en 2012, auxquels « ceux de Paris sont », nous dit-on, « souvent comparés ». Qu'observe-t-il ? Que « le mouvement olympique est l'une des plus grandes démonstrations d'humanité, qui incarne par essence la condition humaine, la nature compétitive des individus et même des nations ». Pour Sebastian Coe, il faut « comprendre que les Jeux sont bien plus vastes que toutes les questions d'organisation ou même que les résultats. L'ambition globale doit être de créer des Jeux qui engagent, enthousiasment et même rassemblent le pays ».L'espoir des DémocratesÀ la Une des hebdomadaires également cette semaine : une femme, Kamala Harris. Kamala Harris ou « l'espoir anti-Trump », s'exclame le Nouvel Obs. La vice-présidente et désormais candidate à la Maison Blanche, « a démarré sur les chapeaux de roue, avec une énergie qui place soudain le vétéran Donald Trump dans le rôle du candidat âgé, rassis et grincheux ». « Le fait de voir les Républicains paniquer nous dit tout ce qu'on a besoin de savoir », ironise un député démocrate.De son côté le Point, nous propose le portrait d'une vice-présidente qu'il juge « effacée », mais à laquelle il s'intéresse de près, album photos à l'appui. On y voit, en noir et blanc, la petite Kamala Harris manger une glace en 1966, l'étudiante souriante en 1986, ou encore la femme de pouvoir, à son bureau de procureure générale de la Californie en 2012. « À quoi ressemblera la guerre éclair de la candidate ? » interroge le Nouvel Obs, qui répond ainsi : « À une offensive tous azimuts contre Trump ». Kamala Harris affiche, nous dit l'hebdomadaire, « un parcours de vie impressionnant. Elle racontera comment la fille d'une chercheuse indienne en cancérologie et d'un économiste jamaïcain est devenue procureure, puis procureure générale, sénatrice et enfin vice-présidente ». Et peut-être, dans quatre mois, présidente des États-Unis...CompromisLa France, elle, se cherche toujours un Premier ministre. Marianne a choisi de résumer la situation dans un dessin. Un dessin de Jiho qui nous montre des hommes et des femmes se battre, bras et jambes entremêlés, avec au-dessus de ce croquis, une question : « Un futur Premier ministre se cache dans cette image. Sauras-tu le retrouver ? ».Trêve de plaisanterie, il faut tout de même dire que le Nouveau Front populaire a fini par se mettre d'accord sur un nom, après de longues semaines de tractations. Son choix s'est porté sur Lucie Castets, une haute fonctionnaire, que la Tribune Dimanche a interrogée chez elle à Paris. Elle se présente comme « une femme de gauche, avec des convictions féministes et écologistes ». Mais elle affirme « n'appartenir à aucun courant ».Toutefois, il y a pour le moment un obstacle de taille à sa nomination, la Tribune Dimanche le lui rappelle : « Emmanuel Macron considère que vous n'avez pas la capacité de gouverner, faute de majorité suffisamment solide ». Ce à quoi Lucie Castets répond : « Le président doit prendre au sérieux le résultat des élections législatives et mettre au gouvernement la formation politique qui est arrivée en tête, le Nouveau Front populaire ». Un rien langue de bois, Lucie Castets est plus claire lorsqu'il s'agit de parvenir à une majorité, elle se dit « prête à chercher des compromis avec les autres groupes, à l'exception du Rassemblement national ».
« JO- 5 » titre la Tribune Dimanche pour qui « les Jeux sont faits ». Le journal s'attarde sur la cérémonie d'ouverture « la plus ambitieuse de l'histoire », espérant visiblement que les Français, jusqu'ici modérément enthousiastes, vont enfin se passionner pour les Jeux de Paris, malgré la crise politique que traverse le pays. « Votons la confiance pour les JO », nous dit la Tribune Dimanche, « espérons que nous verrons venir ou revenir la flamme de l'insouciance et de l'enthousiasme chez nos compatriotes pour la cérémonie d'ouverture ».De son côté, le Journal du Dimanche met côte à côte le judoka multi-médaillé Teddy Riner, et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, tous deux sourient devant les anneaux olympiques, et Gérald Darmanin assure « nous sommes prêts ». « Dans cinq jours », précise le JDD, « Paris accueillera 160 chefs d'État et de gouvernement pour la cérémonie d'ouverture, observée par quatre milliards de téléspectateurs. Sous la protection de 45 000 policiers et gendarmes. Du jamais vu ». Enfin, Aujourd'hui en France Dimanche fait également sa Une sur les Jeux olympiques et y va aussi de sa petite pique aux « grincheux, aigris, pessimistes, pisse-froid », « les Jeux sont là à Paris, et le monde continue de tourner. Ils s'installent dans nos rues, s'imposent dans nos esprits (...) l'enthousiasme se renforce jour après jour : plus de six millions de Français ont déjà suivi le parcours de la flamme olympique », s'exclame Aujourd'hui en France.« Van Gogh de pacotille »À la Une également, Donald Trump « le survivant » Et même le « miraculé », nous dit le Point. En Une, on voit l'ancien président américain sourire, en regardant semble-t-il vers le ciel, un gros pansement blanc sur l'oreille droite, témoin de la tentative d'assassinat dont il a été l'objet il y a une semaine.Le Point raconte son premier meeting après cette tentative d'assassinat. « La foule se dresse, en adoration, tandis qu'il joint les mains et formule un "thank you" muet. Puis il se rassied. Il n'a même pas eu besoin de parler ». « La comparaison avec un homme qui semble en pleine possession de ses moyens est cruelle pour Joe Biden, qui, à 81 ans, a la démarche chancelante et paraît parfois absent. Trump est pourtant à peine moins âgé : il a fêté son 78ème anniversaire le mois dernier ». Le Point donne aussi la parole à l'écrivain irlandais Colum McCann (qui vit aux États-Unis) et qui n'a pas de mots assez durs pour les deux candidats à la Maison Blanche, qualifiant l'un de « Van Gogh de pacotille », et moquant « le pas traînant » de l'autre. « Cela fait longtemps qu'en matière de politique américaine, la métaphore incontournable est celle du combat de boxe - mais un combat entre vieux », ajoute cruellement Colum McCann.« Autopilotage »Le président français Emmanuel Macron figure également en bonne place dans la presse hebdomadaire. Emmanuel Macron, le « marcheur immobile » ironise l'Express. « Pour la première fois depuis l'élection de 2017, le maître de la Macronie ne s'appelle plus Emmanuel Macron. Le chef de l'État voulait à tout prix retarder l'échéance de sa succession. Il l'a accélérée ». « Un marcheur immobile », donc, ou plutôt un « incendiaire », selon les mots de Marianne.« Depuis la dissolution surprise du 9 juin, Emmanuel Macron évolue sur un champ de ruines ». Et sa responsabilité est incontestable aux yeux de l'hebdomadaire : « Trahissant le Parti socialiste, avant de le dépecer, puis rééditant la besogne avec les Républicains, il n'a jamais souhaité construire un parti fort ». Les témoignages de son entourage sont sans appel... « Le niveau de solitude et d'autopilotage est inédit », accuse un ancien conseiller. Alors qu'Alain Minc, « increvable consultant » nous dit Marianne, « assure lui-même que le président méprise 75 % des gens et jalouse les 25 % restants ». Chasse au bonheurEnfin, en ce 21 juillet, n'oublions pas que, pour beaucoup, l'heure est aux vacances. Le Nouvel Obs nous invite à « changer d'air ».« Il ne s'agit pas », nous dit l'hebdomadaire, « de déserter, mais de respirer. Peut-être même de retrouver le sourire ; car face à un raz de marée de crises, les motifs de réjouissance se cachent, comme s'ils avaient peur d'être soudain assommés par une nouvelle catastrophe ». « Oui, si on a le privilège de partir à la chasse au bonheur cet été, il faut le faire », poursuit le Nouvel Obs. « Pour en revenir plus solide, plus intelligent, plus attentif au monde et aux autres ».L'hebdomadaire propose « 50 idées pour savourer l'été ». L'une des plus tentantes peut-être : randonner avec Soulages dans l'Aveyron, « quatre jours de marche, de Rodez où naquit le peintre de l'outrenoir (mot inventé par l'artiste signifiant "au-delà du noir", NDLR) jusqu'à Conques, où il conçut les vitraux de la splendide église abbatiale ». Un peu plus de 60 kilomètres au total, 60 km de bonheur.
La quasi-totalité des hebdomadaires font leur Une sur le Rassemblement National, et son président Jordan Bardella, potentiel futur Premier ministre, si l'extrême droite remporte les prochaines élections. Photo de Jordan Bardella en gros plan pour l'Express, avec ce titre : « le mystificateur ». Le Nouvel Obs clame : « la République assiégée », avec une photo en noir et blanc de Jordan Bardella et Marine Le Pen face à face. Le Point, de son côté, annonce « le choc qui vient », avec une photo (également en noir et blanc), de la famille Le Pen, le père, la fille et la nièce, avec Jordan Bardella. Même choix du côté de la Tribune Dimanche et du Journal du Dimanche, qui font leur Une sur Jordan Bardella (et sur les autres premiers ministrables pour la Tribune Dimanche) et qui publient tous deux un sondage donnant le Rassemblement National assez largement gagnant. Interviewé par le JDD, Jordan Bardella assure « vouloir réconcilier les Français et être le Premier ministre de tous les Français, sans aucune distinction ». Dans la Tribune Dimanche, plusieurs centaines d'élus locaux, dont l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, appellent à « un sursaut républicain ». AutodestructionIl faut dire que le camp présidentiel semble à bout de souffle. L'heure n'est pas à la rigolade, ni à l'indulgence pour Emmanuel Macron. « C'est l'histoire d'un camp qui assiste, impuissant, à son autodestruction accélérée », écrit le Point, pour qui « le camp présidentiel menacé d'asphyxie par le RN et ses alliés de droite et par le Nouveau Front Populaire à gauche, en appelle au réflexe républicain ». Emmanuel Macron ? « Se peut-il qu'il ait déclenché une dissolution surprise, sans même l'avoir préparée ? » interroge le Point qui affirme : « les explications et le récit de son entourage portent à le croire ». Toujours dans le Point,le RN se frotte les mains, sans craindre les excès. L'eurodéputé Philippe Olivier, conseiller spécial de Marine Le Pen, assure que « le bloc central s'effondre sur lui-même. Ne reste en face qu'un bloc de gauche qui va de quasi-terroristes jusqu'à François Hollande, nous laissant toute la place du gaullisme ». « Un comble », remarque le Point, « pour un parti né de l'antigaullisme ». ObsessionsLe Nouvel Obs, lui, se pose de nombreuses questions. « À quoi ressemblerait l'exercice du pouvoir par l'extrême droite ? » s'interroge l'hebdomadaire. « Cinquante-deux ans après sa création, derrière la façade présentable, le parti fondé par Jean-Marie le Pen demeure obsédé par la lutte contre l'immigration et la mise en place d'un État sécuritaire » estime le Nouvel Obs qui s'interroge encore : « Quelles parties de son programme à la présidentielle Jordan Bardella pourrait-il appliquer depuis Matignon ? Avec quelle dose de radicalité, de préférence nationale ? Faudrait-il s'attendre à des protestations de rue massives, à la libération de la parole raciste, à des poussées de fièvre dans les quartiers ? » « La police », questionne encore le Nouvel Obs, « sera-t-elle le bras armé du RN ?» lequel, ajoute l'hebdomadaire, « a toujours défendu des mesures liberticides, souvent réclamées par les policiers. Parmi elles, la présomption de légitime défense, vieille antienne de l'extrême droite dénoncée par la gauche comme "un permis de tirer" ». Autre interrogation, posée cette fois-ci par Marianne : que feront les élites ? Marianne, nous parle d'une « incroyable ruée qui pousse des dizaines de politiques, hauts fonctionnaires, diplomates, patrons et financiers à proposer leurs services au parti nationaliste dont l'arrivée au pouvoir semble inexorable ». Mais la démonstration tourne court... Il est question de « préfets qui, pour la première fois, réfléchissent à quitter la fonction publique », et « de financiers qui », nous dit-on, « ne sont pas prêts à signer un chèque en blanc ». L'Express de son côté, affirme que « des préfets rendront leur casquette ». L'un d'entre eux assure : « il est inimaginable que je salue Jordan Bardella en uniforme ». Un ancien préfet ajoute : « personne n'a envie de servir un exécutif à la main du Rassemblement national. Mais les gens se demandent évidemment ce qu'ils pourront faire ensuite. Beaucoup ont des enfants et un prêt à rembourser ». SacrificeEnfin, à une semaine du premier tour des législatives, M, le supplément du Monde, apporte quelques notes d'humour... M a recueilli le témoignage des « champions de la procuration », celles et ceux qui veulent absolument voter, mais qui ne peuvent matériellement pas le faire. Entre les lignes, on comprend qu'il s'agit d'électeurs penchant plutôt à gauche... Et qui se débrouillent comme ils le peuvent pour trouver la personne qui votera à leur place. « Je viens de contacter mon ex pour une procuration, on ne peut pas dire que je ne me sacrifie pas pour la cause », s'exclame ainsi l'un de ces « champions de la procuration ».
Marianne mitraille « Le Dr Folamour à l’Élysée » – Plutôt qu’un duel « projet contre projet » avec l’extrême-droite, « Emmanuel Macron a préféré la déflagration » – « face à la défaite, il a choisi de brutaliser le pays, de priver les électeurs de débats nécessaires... le tout au risque d’une instabilité dangereuse » tempête le magazine souverainiste.Le Point refait le portrait du « Président-Narcisse » – « qu’il soit si fier de son bilan laisse perplexe sur sa lucidité » – reste à savoir si après « avoir cassé le miroir », Macron-Narcisse s’attaquera « aux vrais problèmes du pays » – comme le rétablissement des finances publiques pour le magazine conservateur. Cela suppose qu’il « dispose d’une majorité, ce qui paraît incertain ».L'accusation de narcissisme revient dans l'Obs, dans l'Express, dans Alter Eco... et aussi dans ce dessin de Marianne : le président français caricaturé assis à son bureau, visage collé contre un miroir… « Non mais quel génie ! » s'extasie-t-il devant son reflet – autour de lui, les colonnes de la République et de l’Assemblée nationale sont ravagées par les flammes bleu blanc rouge du Rassemblement national.« Incendiaire » : le mot barre le visage d’Emmanuel Macron, en couverture de L’Humanité Magazine – le journal de gauche grince : « En bon banquier, Emmanuel Macron importe la spéculation dans le monde politique avec tous les dangers que cela comprend. »Il y a donc peu d’indulgence envers le chef de l’ÉtatL’Express évoque le goût du risque d’Emmanuel Macron à sa Une – avec cette illustration : une bombe à retardement affichant J-20, compte-à-rebours entre la dissolution de l’Assemblée et le premier tour des législatives anticipées.L’hebdo de centre-droit s'interroge : « en vingt jours, les Français vont-ils être en mesure de réinventer la politique ? le spectacle relève plus de la tambouille politicienne (...) que de l’émergence d’un esprit de résistance citoyenne ».Emmanuel Macron en prend pour son grade : « Ni Jacques Chirac, ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande n’avaient autant fait grandir le Front National – aucun n’avait autant joué avec le feu ». Et L’Express de redouter « un sombre dimanche le 7 juillet »... pour l'empêcher « Emmanuel Macron doit comprendre que les dés de la France ne sont pas tous entre ses mains. »De son côté M rembobine l'allocution télévisée du président dimanche dernier :« Que voyez-vous ? » demande le magazine du Monde...« Un président suicidaire, un pyromane, un fin stratège ? (...) tout ça à la fois ? (...) Une seule chose ne se discute pas : Emmanuel Macron était en noir à l’heure du drame ».Ce drame s’est joué en coulissesLe Point, L’Obs, et M déroulent « l’histoire secrète d’une décision historique »… M raconte ainsi « Les Apprentis-Sorciers de la dissolution » – cet entourage discret du président qui a écrit le scénario, interprété la semaine dernière.Une figure en ressort : Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire de l’Elysée, qui entend ratisser sur le terrain de la droite la + dure. M relève que « BRP, comme on l'appelle, se paye le luxe de sous-entendre que la dissolution c’est son choix ».« Une dissolution kamikaze » vitupère l’Obs qui tend son micro aux membres de la majorité sortante – certains ne sont pas tendres envers leur champion : « Il est complètement dingue » lâche un élu parisien.Emmanuel Macron explique lui que « cette décision s'imposait » dans un entretien au Figaro Magazine. « Je dis aux Français : n'ayez pas peur, allez voter (...) L'heure est à la clarification » assure celui qui avoue aussi n'avoir « jamais cru aux sondages ».En vue des législatives, les autres camps se préparentLe Rassemblement national active son Plan Matignon détaille Le Point, c'est à dire les investitures express de députés potentiels en + des 88 sortants de l’Assemblée.L’hebdo conservateur sonde la résistance de l’appareil d’Etat : pour ce préfet « la machine ne fera pas obstruction » en cas de victoire de l’extrême droite. Un connaisseur tempère : « il n’y aura pas plus de 200 députés RN, cela forcera les autres à s’entendre ».L’entente c’est le défi de la gauche et du nouveau Front Populaire avance l’Obs. Mais il y a un problème : Jean-Luc Mélenchon... décrit comme « un allié encombrant » des socialistes, et que le RN et le camp présidentiel « camperont en épouvantail ».Ce spectre de la discorde suscite le « cauchemar démocratique » de l’Obs :« Jordan Bardella montant quatre à quatre les marches de l’hôtel de Matignon » signe de « l’arrivée au pouvoir du premier gouvernement d’extrême-droite de la Ve République ».
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