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À la Une: l'adieu aux Jeux olympiques de Paris

À la Une: l'adieu aux Jeux olympiques de Paris

Update: 2024-08-11
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« Paris c'était magique », s'exclame la Tribune Dimanche, qui espère que la France saura « garder la flamme », « cette parenthèse enchantée aura » nous dit-on, « fait du bien à tout le monde ». Tony Estanguet, le patron du comité d'organisation, est tout sourire. « Acteurs publics, privés, monde sportif, tout le monde a vraiment joué le jeu », affirme-t-il. « Mais le petit supplément d'âme c'est beau, et ça, on ne le maîtrisait pas, donc merci les Français ! »

Pour Le Journal du Dimanche, la France est allée « jusqu'au bout du rêve », alors qu'Aujourd'hui en France Dimanche salue le « bouquet final » : « le sacre historique des volleyeurs et d'Althéa Laurin, en taekwondo, qui permet à la France de battre son record du nombre de médailles d'or ».

« Ce dimanche matin, c'est un mélancolique chant de départ qui flotte dans l'air », ajoute Aujourd'hui en France, après avoir rappelé que le tube de Johnny Hallyday « Que je t'aime » « est entonné après chaque victoire tricolore ». « Paris », ajoute le journal, s'apprête à baisser le rideau sur des Jeux qui ont transformé la ville en une immense chorale. Des stades aux bassins, des podiums aux gradins, rarement la France n'avait autant chanté d'une même voix »

Moment de grâce

Les hebdomadaires ne sont pas en reste. Le Point fait sa Une avec Léon Marchand, jeune homme blond au sourire tranquille, 22 ans, et déjà quatre médailles d'or olympique autour du cou. Le Point qui s'émerveille face à cette France « qui croit en elle ». « Une capitale resplendissante, des spectateurs enthousiastes, des performances exceptionnelles... Les Français auraient-ils retrouvé la joie de vivre ? » s'interroge l'hebdomadaire qui a ouvert ses colonnes à quatre écrivains, dont Pascal Bruckner, qui lui aussi s'émerveille : « la France connaît un moment de grâce inattendu », dit-il, « alors que beaucoup prédisaient le pire, ergotant sur les problèmes logistiques et s'agaçant des perturbations dans les transports. Or, nous avions tout prévu, tout anticipé. Tout, sauf le succès. »

Pour Daniel Rondeau, écrivain lui aussi et « adepte de la boxe », nous dit-on, « ce sont les rêveurs qui ont gagné ». « Un grain de folie leur disait qu'il fallait transformer la ville en terrain de jeu des champions, ils l'ont fait. Montmartre, Versailles, les Invalides, la Seine et la tour Eiffel sont devenus le décor naturel d'un incroyable parc Olympique. »

Bulle olympique

Et pourtant le contexte ne semblait pas favorable. Gouvernement démissionnaire, impasse politique... avant les Jeux, la France allait plutôt mal.

Le Nouvel Obs le rappelle et se réjouit de cette « ferveur retrouvée quelques semaines après s'être déchiré lors de la dissolution de l'Assemblée nationale ». L'hebdomadaire se réjouit aussi de cette « nation qui retrouve le goût de l'autre, et accueille le monde à bras ouverts, après avoir failli porter l'extrême droite au pouvoir ». L'historien Pascal Blanchard, parle, lui, d'une « parenthèse enchantée », « qui s'est manifestée ces derniers jours par le selfie des pongistes sud et nord coréens. Tout peut arriver dans les Jeux », dit-il. « Mais qu'on ne se fasse pas d'illusion, cette bulle olympique ne dure que quinze jours. »

L'Express nous explique d'ailleurs « pourquoi les JO ne changeront pas les Français ». « Hélas », se désole l'hebdomadaire, « les Jeux Olympiques ne sont bien souvent qu'une trêve dans l'histoire du pays organisateur. Pronostiquons donc qu'après cette parenthèse enchantée, la France retournera vite à ses turpitudes politiques, à son allergie des têtes qui dépassent comme à ses penchants pessimistes. »

« Ne boudons pas cette communion populaire, qui aura fait oublier les déboires du quotidien » ajoute toutefois Marianne, mais « ce n'est pas la victoire de Teddy Riner qui va redonner du lustre au parcours d'Emmanuel Macron, quand bien même ce dernier en a fait des tonnes pour être sur la photo. La dernière médaille remise, il lui faudra redescendre sur terre et assumer les lendemains d'une double bérézina électorale, dont il est le premier acteur et la première victime », conclut Marianne.

Été 1998

Le chef de l'État n'aurait-il donc rien à espérer des JO ? Le Nouvel Obs ironise sur la question. « Rien d'étonnant », dit-il, « à ce qu'Emmanuel Macron se soit lancé, non pas dans une course aux médailles mais aux médaillés, pour récupérer un peu de la lumière projetée sur eux ». « Forcément », ajoute l'hebdomadaire, « le chef de l'État a en tête le souvenir de l'été 1998 et de la victoire à la Coupe du Monde de Football. Cet été-là, les cotes de popularité de Jacques Chirac et de Lionel Jospin avaient explosé de 10 points. »

« Alors, même histoire en 2024 ? » interroge le Nouvel Obs. « Ce serait oublier », répond-il, « que cet "effet Coupe du Monde" s'était vite étiolé, que l'image d'une France "black-blanc-beur" pacifiée s'était rapidement effondré » et que quatre ans plus tard, le leader de l'extrême droite Jean-Marie Le Pen arrivait au « second tour de l'élection présidentielle ».

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