DiscoverChronique matinale - investir.chÇa n’est plus un BULL MARKET, c’est un BULLdozer
Ça n’est plus un BULL MARKET, c’est un BULLdozer

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Update: 2025-09-10
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L’Audio du 10 septembre 2025



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Tout va bien (épisode 214)


Vous l’avez compris ; on vit une époque formidable, parce que tout va bien et que les taux ils vont baisser. Non, en fait tout ne va pas bien, mais disons que nous avons cette faculté inouïe de nous concentrer uniquement sur ce qui nous intéresse et d’oublier le marécage dans lequel nous pataugeons. Wall Street a donc ENCORE battu des records. Le S&P500 vient de battre sont 22ème record de l’année comme si de rien n’était. Le Nasdaq Composite aussi. Tout ça même si l’emploi américain vient de faire disparaître près d’un million de jobs comme par magie, même si Trump essaie de transformer la Fed succursale du bureau ovale, même Israël bombarde Doha comme s’ils avaient tous les droits et sans rien demander à personne. Même le pétrole s’en fout. Hier on a battu des records et puis c’est tout. Oui, parce que tu comprends, Powell va baisser les taux la semaine prochaine et avec tout cet argent bon marché qui va ruisseler sur l’économie américaine, puis mondiale, ça va être tellement facile que le S&P devrait atteindre les 10’000 à la fin de l’hiver.


Pedant ce temps, Oracle a mis tout le monde d’accord et ils viennent de tuer les shorts en 12 minutes de conférence de presse, alors qu’Apple réinvente la roue, mais en plus ronde avec la sortie de sa nouvelle gamme d’iPhone. Et puis, alors que les USA atteignent des records, la France n’a plus eu de premier ministre pendant quelques heures – et le marché s’en foutait comme de l’an 40 – avant qu’en fin de journée, le cinglé qui est à l’Élysée annonce son nouveau cheval de bataille pour sauver le budget français. Mais là aussi, l’instabilité politique, la maladie mentale du chef de l’État et le fait que le pays soit un navire sans capitaine depuis des mois, ne choque absolument personne dans le monde merveilleux de la finance qui se base sur une chose : la baisse des taux à venir. Oui, je sais, je me répète, mais c’est pas moi qui ai commencé.


Imperturbable


Il n’y a donc plus de rationalité. Wall Street ne veut rien savoir. On rachète encore et encore les mêmes « usual suspects » et on répète les mêmes mantras tous les matins : l’intelligence artificielle, c’est bien, la hausse est la solution ultime parce que tout va bien et que tout ira encore mieux avec l’intelligence artificielle. Hier on a même continué dans la thématique avec Nebius qui a signé un accord monstrueux de 17,4 milliards, qui pourrait même être augmenté à 19,4 milliards. Accord signé avec Microsoft pour fournir de l’infrastructure GPU dédiée à l’IA. Le contrat court sur cinq ans et implique un nouveau data center dans le New Jersey – encore un – Nebius a bondi de 45 %, Microsoft de 0,3 %, et tout le secteur GPU s’est envolé. Les experts à Wall Street y voient une confirmation de la demande explosive pour l’infrastructure IA et un effet positif durable sur les fournisseurs cloud GPU. Autrement, on avait aussi UnitedHealth qui s’envole et qui se refait une santé, JPMorgan qui promet des revenus en hausse à deux chiffres, pendant qu’Apple a globalement déçu avec sa Keynote d’hier.


Apple a donc présenté son nouvel iPhone Air : 5,6 mm d’épaisseur, titane “spacecraft”, à 999 dollars, et déjà des millions prêts à craquer pour aller frimer avec un téléphone épais comme une carte de crédit. Les iPhone 17 et 17 Pro suivent avec des meilleures caméras, autonomie boostée et puce A19 Pro taillée pour l’IA. Mais le vrai coup d’hier soir c’est l’évolution de l’écosystème Apple : Des AirPods Pro 3 qui font traducteur et capteur santé, une Apple Watch Série 11 qui mesure la tension. Apple verrouille votre poignet, vos oreilles et votre santé, mais ça ne fait toujours pas le café. Côté business, pas de hausse de prix malgré les tarifs de Trump : l’Inde absorbe le choc, l’image premium reste intacte, mais on pousse quand même à prendre le modèle au-dessus, parce que c’est quand même mieux. En résumé, Apple ne vend plus des téléphones : il cultive l’addiction. Mais du côté de l’impact sur le titre, on se demande quand même si ça va suffire. Même si Powell baisse les taux.


La guerre, toujours la guerre


Et puis, si l’on continue de fouiller dans l’actualité, on aurait pu penser que les évènements d’hier auraient fait exploser le pétrole. Mais même pas. Le pétrole, qui aurait dû s’envoler après l’annonce des frappes israéliennes sur des dirigeants du Hamas en plein Doha, s’est juste contenté de hausser les épaules. Le marché sait qu’il nage déjà dans les barils, alors tant qu’aucun pipeline ne saute, on ne paie pas la prime de guerre. Et avec Washington qui a visiblement donné son feu vert en coulisses, la nervosité n’a pas pris et le niveau de stress est resté inchangé. Ce matin le baril est à 63.18$ et rien ne bouge. Trump dit que c’est pas lui qui a donné le feu vert et Israël ne dit rien. Ils se contentent de rester fidèles à leur stratégie ; ils traqueront les dirigeants du Hamas jusqu’au dernier. Et je serais tenté de dire : peu importe l’endroit. Mais du côté des marchés, là aussi, on s’en fout, parce que le seul truc qui compte c’est que les taux, ils vont finir par baisser.


Oui, le vrai moteur de tout ça reste inchangé : le mantra des baisses de taux. Powell peut bien faire semblant d’hésiter, tout le monde a déjà intégré trois cuts comme un fait accompli. Qu’importe si le déficit US file à -2’000 milliards par année, qu’on imprime comme des malades et qu’on inonde Wall Street de liquidités et que la dette US n’impressionne plus personne, même à 37’500 milliards. Les indices montent – un point c’est tout – et la justification, on la connait. D’ailleurs ; EXCELLENTE NOUVELLE, hier on a aussi eu une SUPER-MAUVAISE SURPRISE du côté de l’emploi américain : le Bureau of Labor Statistics a révisé les chiffres et, pouf, abracadabra, 911’000 jobs se sont envolés comme par magie. On croyait avoir créé 1,8 million d’emplois entre avril 2024 et mars 2025 – selon ce que le même BLS nous avait dit – et en fait, c’était moins de la moitié : 847’000. Autrement dit, on nous a vendu un marché du travail en pleine forme, alors qu’en réalité il boitait déjà bien bas. Alors comment est-ce qu’on en arrive là ? Eh bien déjà en comprenant que le BLS est nul et qu’ils le sont depuis des années et que les marchés sont stupides de leur faire confiance depuis tout ce temps, alors que nous avons eu droit à plus d’une démonstration d’incompétence de leur part depuis des années…


Alors oui, l’excuse est facile : « leur modèle de calcul qui est censé censé estimer les jobs créés par les nouvelles boîtes et ceux perdus par les faillites, s’est encore planté » – oups, désolé… Résultat : on a surévalué le marché de l’emploi. Résultat, depuis près de 18 mois on prend des décisions d’investissement, des décisions stratégiques, des décisions financières sur du BULLSHIT version classe mondiale. Et mis à part la patronne du BLS qui s’est fait virer par Trump il y a un mois, il n’y a aucune conséquence. Rappelons quand même pour mémoire que le grabataire qui précédait Trump, a tout de même roucoulé sur le sujet pendant des mois… Mais là aussi. Normal. Et puis je vais vous dire, ça fait plus de 30 ans que je suis dans le grand bain de la finance et ça fait 30 ans que le BLS nous démontrent qu’ils sont nuls. Et leur nullité a même parfois poussé la FED à prendre des décisions basées sur des chiffres bidonnés… Mais c’est normal. Continuons à avancer la tête dans le sable. Et puis, la bonne nouvelle, dans tout ça, c’est que cette fois, la FED n’a plus le choix. Powell ne va pas sortir le bazooka avec une baisse de 0,5 % la semaine prochaine juste à cause d’un chiffre qui date d’il y a six mois et qui sera encore révisé en février. Mais ça nourrit l’idée qu’on est dans un marché du travail bien plus fragile que prévu. Et donc que les baisses de taux, elles, vont continuer et peut-être même être OBLIGATOIRES. Pas tout de suite en mode panique, mais en séquence régulière, ce qui revient à dire que ça va baisser de 0.25% tous les mois jusqu’en 2026. Au minimum. Juste ce que le marché avait besoin d’entendre pour se dire qu’il faut acheter, acheter et acheter encore.


L’Asie


En Asie, on prend les mêmes et on recommence : Le Nikkei est en hausse, parce que le Premier Ministre s’en va. Ça fait trois jours que c’est le même discours. Il y a ça et puis aussi le fait que la tech monte à New-York, donc il faut suivre le mouvement. En résumé Tokyo est au plus haut de tous les temps grâce à la tech US, au départ de Ishiba et parce que Powell il va baisser les taux – je vous l’avais déjà dit, je crois, non ??? – à Hong Kong on monte parce que la tech monte et là tout de suite on est au plus haut depuis 4 ans. Et pendant ce temps, la Chine ne fait rien.


Du côté du baril, nous sommes donc à 63.18$ pour les raisons expliquées plus haut. L’or est à 3’680$, mais il a tapé les 3’700$ et Goldman Sachs pense qu’il va à 5’000$. Le Bitcoin est à 111’500$ et le rendement du 10 ans se trouve à 4.08%.


Les nouvelles du jour


Du côté des news du matin, on commence avec l’affaire Lisa Cook qui ressurgit. Trump voulait virer Lisa Cook, gouverneure de la Fed comme on vire un stagiaire de bas étage qu’on a retrouvé sous le bureau ovale, mais un juge de Washington vient de lui rappeler qu’on ne jette pas les gens de ce niveau comme un kleenex usagé. Résultat : Lisa Cook – première femme noire à siéger au Bo

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Ça n’est plus un BULL MARKET, c’est un BULLdozer

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Thomas Veillet