đ "Le temps des reformes", oui ...mais comment ?
Description
âCâest le temps des rĂ©formes.â Câest en ces termes que Christophe Mboso, nouveau prĂ©sident de lâAssemblĂ©e nationale, a confirmĂ©, le lundi 15 mars, la prioritĂ© qui sera dĂ©sormais accordĂ©e aux rĂ©formes Ă©lectorales. CâĂ©tait lors de son discours dâouverture de la premiĂšre session ordinaire de lâannĂ©e. Pour lui, cela implique dâaller vite dans la dĂ©signation du prĂ©sident et des membres de la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante (Ceni). Cette prise de position surprend. Car, depuis plusieurs mois, un consensus semblait se dessiner autour de la rĂ©vision du cadre lĂ©gal de lâorganisation et du fonctionnement de la Ceni avant de choisir ses membres. Alors, une double question sâimpose : les membres de lâUnion sacrĂ©e de la nation sont-ils tous sur la mĂȘme longueur dâonde ? Les rĂ©formes Ă©lectorales sont-elles les seules prioritĂ©s dans le pays ?
Bonjour,
Je mâappelle TrĂ©sor Kibangula et je suis analyste politique au sein du Groupe dâĂ©tude sur le Congo, centre de recherche basĂ© Ă lâUniversitĂ© de New York. Vous Ă©coutez le sixiĂšme numĂ©ro de Po Na GEC, notre capsule audio qui tente dâexpliquer et de donner notre avis sur les questions dâactualitĂ© en RDC.
Nous sommes le vendredi 19 mars.
Il y a cinq jours, nous avons assistĂ©, en direct Ă la tĂ©lĂ©vision nationale, au premier moment de flottement public de la nouvelle majoritĂ© parlementaire. Il va falloir alors que lâUnion sacrĂ©e de la nation indique clairement dans quel sens elle compte mener des rĂ©formes Ă©lectorales annoncĂ©es : va-t-on dĂ©signer dâabord des membres de la Ceni, puis modifier la loi sur la Ceni ? ThĂšse que dĂ©fendait le camp de lâancien prĂ©sident Joseph Kabila dont la plupart de ses dĂ©putĂ©s ont rejoint depuis lâUnion sacrĂ©e de la nation. Ou va-t-on faire lâinverse, comme le rĂ©clament depuis quelques mois la sociĂ©tĂ© civile et quelques organisations politiques, notamment le G13, Ă©galement membres de lâUnion sacrĂ©e de la nation.
Ă cette allure, les questions des rĂ©formes Ă©lectorales vont de nouveau occuper largement lâespace et le dĂ©bat public au Congo. RĂ©sistants, opposants, sociĂ©tĂ© civile, et dĂ©sormais nouvelle majoritĂ©, tous font et feront entendre leurs voix sur le sujet. Et câest plutĂŽt une bonne chose dâencourager des rĂ©flexions et des ajustements du dispositif lĂ©gal relatif aux Ă©lections. On sait en effet combien les cycles Ă©lectoraux de ces derniĂšres annĂ©es ont Ă©tĂ© dĂ©criĂ©s pour leurs caractĂšres Ă la fois non-inclusifs et non transparents. Dâailleurs, pour aller plus loin, vous pouvez relire le rapport du GEC sur lâimpossible dĂ©politisation de la Ceni, publiĂ© dĂ©but janvier.
Mais on sait aussi que les attentes des Congolais sur lâamĂ©lioration de leur bien-ĂȘtre social sont immenses et pressantes. Et que, aussi importantes soient-elles, les rĂ©formes Ă©lectorales ne sont pas les seules. Sont Ă©galement attendues les rĂ©formes fiscales, celles du secteur de sĂ©curitĂ© et la rĂ©vision de certaines dispositions de la Constitution. Pour ne citer que celles-lĂ .Â
Heureusement les deux chantiers ne sont pas mutuellement exclusifs. On peut bien lĂ©gifĂ©rer sur des rĂ©formes et sâengager, par exemple, dans la lutte contre les inĂ©galitĂ©s sociales. Encore faut-il avoir les moyens de sa politique mais aussi la volontĂ© politique de sâinscrire dans cette voie. Il faudrait alors Ă©largir le dĂ©bat public qui semble se consacrer sur la prioritĂ© de rĂ©former le cadre lĂ©gislatif des Ă©lections aux problĂ©matiques sociales liĂ©es notamment Ă lâĂ©ducation, y compris des adultes, Ă la sĂ©curitĂ©, au systĂšme de santĂ©, Ă lâaccĂšs Ă lâeau et Ă lâĂ©lectricitĂ©, au pouvoir dâachat, Ă la redistribution des richesses nationales, Ă la redĂ©finition des services publics, ⊠La liste nâest pas exhaustive.
Le Premier ministre Sama Lukonde, dont le gouvernement se fait toujours attendre au moment oĂč nous enregistrons cet audio, devra sans doute, bientĂŽt, donner quelques indices sur ces chantiers prioritaires.Â
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