đDes raccourcis leÌgaux de Tshisekedi
Description
Bonjour, je mâappelle Jason Stearns et je suis le directeur du Groupe dâĂ©tude sur le Congo, un centre de recherches basĂ© Ă lâUniversitĂ© de New York.Â
Nous sommes le vendredi 12 février.
Aujourd'hui, nous commençons une nouvelle sĂ©rie de clips audio hebdomadaires, âPo Na GEC", qui rĂ©sument, expliquent et donnent notre avis sur les questions d'actualitĂ©.Â
La semaine passĂ©e, le prĂ©sident du SĂ©nat en RDC, Alexis Thambwe Mwamba, a dĂ©missionnĂ© Ă la suite de la pression venue de la nouvelle coalition du PrĂ©sident Tshisekedi, lâUnion SacrĂ©e pour la Nation.Â
C'est une institution de plus dans laquelle  Tshisekedi a rĂ©ussi Ă arracher le contrĂŽle Ă son ancien alliĂ©, le FCC de Joseph Kabila.Â
La premiĂšre bataille pour le pouvoir a eu lieu autour  la nomination de trois nouveaux juges Ă la Cour constitutionnelle en juillet 2020. Selon la constitution, le prĂ©sident, l'assemblĂ©e nationale et le Conseil supĂ©rieur de la magistrature sont chacun autorisĂ©s Ă dĂ©signer un tiers des membres de la cour. Deux de ces nominations Ă©taient discutables. Tshisekedi a envoyĂ© deux juges ailleurs avant la fin de leur mandat - pourtant la loi organique stipule que leur mandat doit ĂȘtre terminĂ©. Et leurs remplaçants auraient Ă©galement dĂ» ĂȘtre proposĂ©s par le Conseil supĂ©rieur de la magistrature - ce qui n'a pas Ă©tĂ© le cas. Finalement, selon la constitution, la nomination des nouveaux juges est censĂ©e ĂȘtre contresignĂ©e par le premier ministre. Sous prĂ©texte que le Premier ministre Ilunkamba  était en dĂ©placement, le vice premier ministre a contresignĂ© les ordonnances.
Le second dossier concerne la destitution du bureau de l'AssemblĂ©e nationale en dĂ©cembre 2020. Ici, c'est moins une violation de la loi qu'un forcing politique non conventionnel qui a fait sourciller. Lorsque les partisans de Tshisekedi ont tentĂ© de dĂ©poser les pĂ©titions pour Ă©vincer le bureau - ce qui est leur droit - la prĂ©sidente de l'AssemblĂ©e nationale, Jeanine Mabunda, a refusĂ© de les recevoir. Les hommes du prĂ©sident ont alors sĂ©questrĂ© le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'assemblĂ©e nationale et lui ont fait convoquer une plĂ©niĂšre. Mabunda a alors elle-mĂȘme convoquĂ© une plĂ©niĂšre, avec un ordre du jour diffĂ©rent, pour la mĂȘme pĂ©riode, ce qui a conduit Ă un affrontement d'une violence inconvenante sur le parquet du parlement le 8 dĂ©cembre 2020.Â
Enfin, le sĂ©nat. Il Ă©tait clair que Tshisekedi Ă©tait en mesure d'imposer sa nouvelle majoritĂ© ici aussi. Mais dĂ©but fĂ©vrier, lorsqu'il a tentĂ© de le faire, la session extraordinaire Ă©tait terminĂ©e. Au lieu d'attendre la prochaine sĂ©ance plĂ©niĂšre, les gens autour de Tshisekedi ont fait pression sur le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du sĂ©nat pour qu'il convoque une nouvelle session extraordinaire, mĂȘme si, selon le rĂšglement du sĂ©nat, c'est le prĂ©sident de la chambre qui doit la convoquer. Cela crĂ©e un prĂ©cĂ©dent troublant, en permettant au secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de convoquer une session quand il le souhaite.Â
Ce sont des victoires impressionnantes pour un prĂ©sident qui a Ă©tĂ© soupçonnĂ© d'ĂȘtre sous le contrĂŽle de Kabila Ă la suite des Ă©lections controversĂ©es de 2018. Du point de vue d'un gouvernement dĂ©sireux d'accomplir un travail urgent, cette approche de privilĂ©gier les objectifs politiques par rapport aux contraintes juridiques est logique. Le prĂ©sident a dĂ©jĂ pu atteindre certains objectifsââla gratuitĂ© d'enseignement, mĂȘme si elle est encore embryonnaire, en est un exemple. Et il est clair que Kabila, prĂ©dĂ©cesseur de Tshisekedi, Ă©tait Ă©galement coupable de nombreuses violations de la loi, petites et grandes. Cependant, du point de vue de l'impĂ©ratif de crĂ©er des institutions apolitiques et soumises Ă des rĂšgles, cette approche du pouvoir est troublante.Â
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