Aujourd’hui, je voulais te parler d’Enzo, un petit garçon de 6 ans venu pour son vaccin. Il était très stressé, et la gêne s’est accentuée quand son père a évoqué un souci intime devant moi. J’ai pris le temps de rassurer Enzo, de lui demander son accord. On a parlé de son « zizi », qu’on peut appeler un pénis, d’un éventuel phimosis – rien de grave, juste à surveiller.

Pour le vaccin, j’ai sorti ma technique des bulles de savon, mais ce jour-là, c’est la parole qui a tout changé. Enzo m’a confié sa peur. J’ai trouvé ça beau. Son père, lui, était maladroit, répétant des injonctions du type « pleure pas, t’es grand », mais il a fini par réaliser à quel point ces mots peuvent peser. Il a même reconnu, ému, qu’il répétait juste ce qu’on lui avait appris.

Et tu sais quoi ? À la fin, j’ai dit à Enzo qu’il avait été très courageux. Et à son père que son fils avait de la chance de l’avoir. Il a failli pleurer. J’ai vu l’émotion dans ses yeux.

Enzo a osé dire qu’il avait peur. Et toi, c’était quand la dernière fois ?

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