#151 – Retour sur les élections en Turquie : analyse et perspectives avec Bayram Balci
Description
En plateau
Bayram Balci, chercheur au CERI- Sciences Po Paris et ancien directeur de l’Institut français des études anatoliennes à Istanbul (IFEA) de 2017 à 2022.
Contexte
Le 28 mai 2023, à l’issue d’un second tour de scrutin aux élections présidentielles, Recep Tayyib Erdoğan a été réélu pour un troisième mandat à la tête de l’État turc.
L’opposition, créditée à tort d’une avance dans les sondages d’opinion à la veille du premier tour de scrutin, n’est donc pas parvenue à renverser la donne et mettre fin aux vingt années de pouvoir de Recep Tayyip Erdoğan. Les électeurs qui se sont massivement rendus aux urnes (87 et 85% de taux de participation) ont confirmé au second tour ce qu’ils avaient déjà signifié lors du premier tour, à la coalition d’opposition dirigée par Kemal Kiliçdaroglu : ils doutaient de sa capacité à gouverner sans blocages, avec efficience, le pays confronté à une grave crise économique, dans un environnement international tendu, souligne le chercheur Bayram Balci.
Si les Turcs ont pensé sanctionner dans les urnes le pouvoir en place pour l’inflation, la récession économique, la gestion calamiteuse des secours après l’effroyable séisme du 6 février dernier, pour le recul des libertés politiques et civiles et avec elles celui de l’État de droit, ils ne l’ont finalement pas fait, faute d’accorder suffisamment de confiance à l’opposition hétéroclite pour restaurer l’État de droit, reconstruire dans les régions sinistrées, et améliorer leur situation économique.




