18. Un slam dans le cloud (1re partie)
Description
Dans le domaine artistique, un slam désigne une performance poétique, expressive et rythmée, tandis que dans le contexte du chemsex, un slam signifie une injection de drogues. Ce balado fusionne ces deux mondes : c’est un slam au sujet du slam. À travers ce voyage poétique, nous plongeons dans les profondeurs métaphoriques du chemsex, évoquant les expériences sensorielles et émotionnelles de Jean-Denis qui laissent évoquer une lueur d’espoir...
Avertissement : Dans cet épisode, vous entendrez des sons liés à la consommation active de crystal meth.
Un balado proposé par Jean-Denis
Musique : Level 2 par Monplaisir (CC0 1.0 Universal License).
Effets sonores : Pixabay
Jean Denis remercie Patrice pour sa collaboration
Si vous souhaitez obtenir du soutien en lien avec le chemsex, consultez la liste de ressources et de services disponibles sur la page: Ressources / services chemsex.
https://qollab.ca/ressources-services-chemsex/
Texte intégral : Un Slam dans le Cloud
J'injecte dans mes veines ce flou conquérant
Qu'on ait encore la dalle pour cette peau sans saveur...
Malhabile.
Car sous le sceau d’une lune souterraine
Où le temps s’est pendu
Je donne rendez-vous
À une meute-mirage
De loups haletants
Comme moi, lotophages.
Au signal des torches azurées
Ce flou nous envole en tornade impulsive
Vers des fictions de foutre et de sueur
Et emporte avec lui
Nos pupilles dilatées par des épiphanies de papier.
J’expire et transpire une poussière brulante de soleils inconnus
Au galop de nos rythmes cardiaques
Qui suintent leurs solitudes.
Je m’agrippe à ces queues cramoisies d’appétit
Avalé par ces langues…
Complices et euphoriques.
Et lentement me dissous…
En salive anonyme…
Mêlée à des sucs organiques.
Et puff ! …La meute s’en est allée!
Derrière des écrans bleutés,
Mes paupières brisées,
Mon regard de faïence.
Je traine maintenant en seul bagage
De la roche comme briquet,
Pour réchauffer mes entrailles
Abimées par la glace.
Crusoé de ma vie
À tenter de courber un nuage
Qui envahit et gangrène mon esprit
En succession de matins...
De plus en plus incertains.
Je me crache dessus
De plus en plus bas
De plus en plus fort
Et dans l’isolement de mon secret...
J’implose.
Je me réveille à présent
Dans cette aube couleur mauve
En petite boule de nausée
Englué par la honte
De tant de promesses sacrées
Que j’ai dévalisées.
Mais tu es là... à côté, en soutien
Ne sachant plus trop comment m'aborder.
Tu me tiens alors la main
Empathique et bienveillant
Tu panses mes plaies troublantes...
Me regarde guérir en silence.
Ma tête encore souffrante
Est déjà plus droite
Mon dos moins voûté.
C'est le premier jour du reste de mon existence.