Ali & Toumani à jamais réunis…
Description
En juin 2010, le virtuose de la kora, Toumani Diabaté, évoquait sur nos ondes ses collaborations avec le maître de Niafunke, le regretté Ali Farka Touré. À l’époque, l’album Ali & Toumani venait de paraître et immortalisait la dernière rencontre discographique de deux icônes de « L’épopée des Musiques Noires ». Toumani Diabaté nous a quittés le 19 juillet 2024 à 58 ans. Réécoutons-le se raconter avec sensibilité et modestie.
Très jeune, Toumani Diabaté avait épousé les délicates sonorités de la kora, instrument intimement lié aux cultures ouest-africaines. Comme ses aînés, il fut un conteur dont la mission était de transmettre un savoir légué par l’oralité ancestrale des griots mandingues. La musique était, pour lui, un langage universel qui lui permettait de porter une parole de paix et de tolérance. Cette forme d’expression spécifique accompagnait son discours d’homme sage. Toumani Diabaté a, tout au long de sa vie, multiplié les rencontres comme pour inciter ses contemporains à partager leurs connaissances pour le bien commun.
On le vit aux côtés du bluesman Taj Mahal. On le vit en compagnie du tromboniste de jazz Roswell Rudd. On le vit échanger avec le banjoïste Béla Fleck. On le vit se mesurer au London Symphony Orchestra. On le vit répondre aux sollicitations de la chanteuse islandaise Björk. On le vit s’amuser avec les rythmes latins du groupe Afrocubism. On le vit converser sur disque avec son fils Sidiki. Toumani Diabaté dessinait un univers multicolore sans frontières. Son ouverture d’esprit lui a ouvert les portes de la renommée même si les lauriers ne l’impressionnaient guère. Il préférait se livrer sur scène ou en studio et susciter l’écoute. Il y parvint sans effort.
Lorsqu’il nous rendait visite à RFI, sa voix sereine et posée narrait toujours avec grâce les histoires du quotidien. L’album Ali & Toumani, commercialisé après la disparition du grand Ali Farka Touré, devint l’écho d’une camaraderie sincère dont Toumani Diabaté se plaisait à révéler les secrets à notre micro. Entendre aujourd’hui les mots respectueux de Toumani pour Ali est, certes, émouvant mais, au-delà de notre frisson, ce document radiophonique fait entrer dans notre mémoire collective ces deux gardiens de la tradition.