La voix frissonnante de Linda Lee Hopkins
Description
Les Parisiens qui ont assisté aux grandes célébrations œcuméniques de la chorale « Gospel pour 100 voix » connaissent indirectement la chanteuse américaine Linda Lee Hopkins. Née en Caroline du Nord aux États-Unis, elle s’est finalement installée en France au début des années 90 mais n’a jamais oublié la source de son inspiration. Elle nous présente aujourd’hui Spirit & Soul, un album qui la révèle enfin après des décennies aux côtés des grandes figures de « L’épopée des Musiques Noires ».
Al Jarreau, Percy Sledge, Ray Charles, entre autres, ont été séduits par la mélodieuse tessiture de Linda Lee Hopkins mais le prestige de ces collaborations artistiques d’antan ne doit pas éluder l’intention première de porter une parole positive. Cette brillante artiste a aujourd’hui le désir ardent de susciter un élan de bonté et de générosité à travers ses scintillantes interprétations. Il fait dire que Linda Lee Hopkins sait, plus que quiconque, ce que le soutien moral signifie. Embourbée autrefois dans un dédale de difficultés existentielles, elle a su remonter la pente et croire en son avenir.
Sa foi l’a sauvée du précipice et l’encourage chaque jour à aller de l’avant. Son large sourire, son énergie et sa joie de vivre, défient sans cesse ses anciens démons. La chanson « Old Trouble », qui conclut son premier album sous son nom, est très explicite. Il faut trouver la force de résister aux aspects les plus négatifs d’une vie. Les souvenirs sont là mais ils ne doivent pas entamer l’enthousiasme du présent. Croire en une bonne étoile n’est pas un vain mot pour Linda Lee Hopkins. Sa spiritualité la protège. Pour autant, le prosélytisme ne guide pas son discours. Résidente française depuis plus de 30 ans, l’esprit laïque de sa terre d’adoption lui sied parfaitement. C’est au hasard de représentations en public qu’elle a pu noter les différences culturelles transatlantiques. L’attitude rétive des spectateurs français à danser, chanter et battre la mesure, lors de messes gospel exaltantes, l’a d’abord surprise. Elle a alors redoublé d’efforts pour que les codes sociaux s’effacent au profit d’une jubilation collégiale.
Comme elle aime à le rappeler, vibrer sur un répertoire sacré n’est pas dicté par une croyance mais par un sentiment naturel d’abandon à l’instant présent. Profiter du moment sans s’inquiéter du regard des autres est le préalable au plaisir. Linda Lee Hopkins en est convaincue et le prouve chaque soir sur scène. Aux côtés du guitariste Chris Lardeau, compositeur des principaux titres de son album, elle défend avec beaucoup de persuasion cette vision bienveillante qui la hisse au rang des femmes de cœur.