BIFFFOPHONE - S3E7 FINAL + bonus : les adieux du Bifffophone
Description
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Le porte-parole du BIFFF a commencé cette 43e édition en déclarant espérer que tout le monde possédait bien son brevet de second degré. Pour ce final du Bifffophone, vous n'en aurez pas besoin.
Charles et moi, comme on l'a dit cette année au fil des épisodes, on vient de mondes où pas grand-chose ne dépassait des pointillés. Quand on a découvert le BIFFF, il y a plus de 25 ans, on a surtout vu un lieu où la diversité et l'inclusion batifolaient, sans être encore définies comme telles. Ce qu'on avait découvert, c'était une secte... mais non sectaire.
Notre coup de foudre pour le BIFFF a été immédiat. On se tapait 4 ou 5 films par jour, on allait en tremblant à la moindre obscure dédicace.
Personnellement, c'est mon premier Bal des Vampires qui m'a donné envie de vraiment intégrer cette famille. Alors, chaque année, je bricolais des costumes pour gagner le concours. L'enjeu me paraissait à l'époque digne d'y travailler… 6 mois.
Charles a même connu le Bal des Vampires dans les salons du Métropole, où il faisait la fête avec des invités qui étaient souvent ses idoles. Le BIFFF, c'était ça : une société sans barrière.
Un jour, j'ai proposé à l'équipe, des avant-programmes pour les séances. J'ai eu carte blanche pour réaliser des capsules dont les dernières en 2009, s'appelaient "UNSAFE". Il s’agissait d’avertissements de sécurité de science-fiction dystopiques, supposés émaner des cinémas d'un futur totalitaire. Mes peurs des dérives post-11 septembre, seul le BIFFF me permettait de les afficher comme ça, sans filtre.
Au fil du temps, cette famille du BIFFF, j'en suis vraiment devenu un membre. J’ai rencontré beaucoup de mes amis au BIFFF, dont Charles, qui au même moment offrait son œil de photographe au festival. Charles qui est devenu depuis, selon une formule de sa mère, mon frère vulgaire. C'est aussi au BIFFF que j'ai rencontré ma bien-aimée… et mon fiston est même né pendant un BIFFF. Son faire-part de naissance est dans le Necromonicon de Freddy.
Avec cette famille, dans ce camp de vacances, des ailes nous poussaient. Entre les concours d'applaudissements pour nos vannes en salle et les délires filmés au bar et ailleurs, on avait intégré cette cour des miracles. On appelait Charles Monsieur Cravate, lui qui arrivait après son travail en tenue de jeune cadre dynamique. La bienveillance ambiante permettait une acceptation de tous les travers et de toutes les différences, qui se transformaient en fiertés.
J'ai pu officialiser avec le BIFFF, en y remportant un Méliès, en devenant juré, ou en recevant le cadeau d'y mener la Masterclass de mon idole d'enfance, Joe Dante.
Quant à Charles, tout le monde a vu son expo de petites photos en noir et blanc, où personne n’est oublié. En un clin d’œil, on vit, on sent, on comprend le BIFFF. Parce que Charles traite avec autant d’égard la personne qui récure les WC que celle dont on convoite l'autographe.
C'est notre envie, à Charles et moi, de crier notre amour d'un BIFFF des freaks magnifiques si disparates mais si bien ensemble, qui a engendré le Bifffophone.
Le son du BIFFF, c'était forcément pour nous un cri potache, un bizutage permanent, une caméra cachée sans caméra, des pièges dont les victimes en riraient toujours. Avant le lancement du podcast, on a présenté un dossier au BIFFF, où le mot d'ordre correspondait à l'esprit du festival : un travail sérieux avec un contenu qui ne se prendrait pas au sérieux.
Les événements de la séance Love Lies Bleeding l'an dernier ont pour la première fois cassé ce miraculeux équilibre d'un BIFFF idyllique. Mais notre envie de dédramatiser, de rassembler par nos conneries, nous a poussés à continuer.
Cette année, l'un des éléments les plus visibles au BIFFF a été la Care Team, formée par le "Plan Sacha" : une infirmerie émotionnelle pour répondre au besoin de prévenir des événements comme celui de l'année passée. On a toujours dit et pensé que cette initiative était la meilleure réponse possible du BIFFF à la situation. Suite