Christophe Kenck, reporter de guerre de retour d'Ukraine
Description
Il est arrivé en Ukraine le 3 février, trois semaines avant le début de l'invasion du pays par l'armée russe. C'est donc sur place, avec les Ukrainiens, que Christophe Kenck, journaliste reporter d'images (cameraman) pour France Télévisions, a vécu la "bascule" du pays dans le guerre et dans le chaos.
Au cours de ces trente dernières années, Christophe Kenck a couvert les guerres en Afghanistan, en Syrie, en Irak, en Libye, au Liban, en Côte d’Ivoire, ou encore en Sierra Leone. Mais les quarante quatre jours qu'il vient de passer en Ukraine ne ressemblent à rien de ce qu'il a connu auparavant dans sa carrière de journaliste reporter d'images (JRI) : d'abord parce que cette guerre se déroule sur le sol européen, à moins de 2 500 kilomètres de Paris, mais aussi parce qu'il s'agit d'une guerre "conventionnelle" avec deux armées qui s'affrontent avec des chars et des missiles. Ce qui a frappé le reporter de guerre, c'est l'exode des populations qui fuient en train ou en voiture vers l'ouest. Des scènes qui lui rappellentcelles de la seconde guerre mondiale en France, vécues par ses grands-parents.
Christophe Kenck raconte aussi qu'il se trouvait à Irpin (nord-ouest de Kiev) le 13 mars dernier, et qu'il est passé à l'endroit exact où vingt minutes plus tard, le documentariste américain Brent Renaud a été tué. Le JRI de France Télévisions a aidé à mettre à l'abri et à évacuer le caméraman blessé par balles, membre de l'équipe du journaliste américain décédé.
"Mon meilleur ami est mort devant moi "
"Au comptoir de l'info", Christophe Kenck se remémore enfin avec douleur la mort de son collègue et ami Gilles Jacquier. Le 11 janvier 2012, ils se trouvaient ensemble à Homs en Syrie lorsque quatre missiles se sont abattus sur eux. Gilles Jacquier est mort, Christophe Kenck a été blessé : légèrement dans sa chair mais profondément dans son âme. Pendant plusieurs années, victime du stress post-traumatique, le reporter se demande sans cesse : "pourquoi ai-je survécu et pas Gilles ?". Finalement, aprés deux années de pause, Christophe Kenck repart sur les terrains de guerre, pour dit-il "ne pas laisser tranquilles les dictateurs".
A propos du podcast : "Au comptoir de l'info" est le premier podcast natif (audio) de France Télévisions. Sous forme d'interview journalistique, un acteur qui fabrique l'information télévisée du service public — un grand reporter, un cameraman, un présentateur — vient se livrer, raconter, dévoiler la manière dont il travaille. Dans une ambiance sonore de comptoir de café, il confie ses doutes, ses joies, mais aussi ses peurs lorsqu'il est sur le terrain ou en studio. Depuis le mois de mai 2021, le podcast "Au comptoir de l'info" reçoit également à son micro des journalistes de Radio France (France Inter, France Info, France Culture).
La série est réalisée par François Beaudonnet, éditorialiste sur franceinfo (canal 27), grand reporter à France 2 et chroniqueur dans l'émission "Nous, les Européens" sur France 3. Ancien correspondant à Rome et Bruxelles, il a débuté en radio où il présentait le journal de 13 heures sur France Inter.
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Cet épisode a été réalisé par Timothée Le Hec