Crise migratoire dans le Nord - Pas-de-Calais : à la source des drames, au Kurdistan irakien
Description
Le 24 novembre 2021, l’un des naufrages de migrants les plus meurtriers de ces dernières décennies, faisait 27 morts dans la Manche. Parmi les victimes, 16 étaient des ressortissants du Kurdistan irakien. Trois ans après cette tragédie et alors que les drames se multiplient sur notre littoral, La Voix du Nord a décidé de consacrer un dossier à la question migratoire et de partir en reportage au Kurdistan irakien pour comprendre.
Pourquoi ces habitants fuient-ils ce territoire ? Par quels réseaux de passeurs ? Comment la situation de cette région du monde éclaire-t-elle la crise migratoire qui s’amplifie sur notre littoral ? On en parle avec Julien Lécuyer, grand reporter à La Voix du Nord.
Au Kurdistan irakien, la tragédie du 24 novembre a suscité un émoi qui n’est pas retombé. Mais sur place, la tentation de l’exil reste très forte, malgré les échos des naufrages. « Ce qui m’a marqué lors de ce reportage, c’est cette impression qu’au Kurdistan, une moitié de la population est partie et une autre rêve de la rejoindre (…). De notre prisme, on voit les drames. Eux voient les témoignages de réussites. »
Parmi les migrants du Kurdistan irakien, certains deviennent des passeurs. Rappelons que les Kurdes sont séparés entre quatre pays (Syrie, Turquie, Iran et Irak) et persécutés depuis des années. En Irak, ils ont acquis une situation d’autonomie en 2005, ce qui n’a pas contribué à améliorer le quotidien dans un pays en proie aux difficultés économiques, de corruption et dans un contexte d’instabilité. « Au Kurdistan, il y a ce sentiment que si vous n’avez pas d’argent, vous n’êtes rien (…). Cette jeunesse se dit qu’il vaut mieux mourir là-bas que de vivre ici. »