E19 La normopathie version intello.
Description
Aujourd'hui j'avais envie de créer un épisode un peu plus "intello". J'entends par là que tu aurais peut être besoin de nourriture plus consistante pour ton cerveau. Peut être que c'est aussi ma Mme Proprette qui s'est dit " par moment nous avons besoin de nourriture intellectuelle, de plus de contenu pour en quelque sorte appuyer ton propos".
Elle n'a peut être pas tort ma p'tite dame !
Je me suis souvenue que j'avais dû écrire dans un autre contexte sur la normopathie de façon plus sourcée.
Le therme normopathie permet de qualifier la tendance à se conformer totalement
et sans aucune digression à des normes sociales. La normopathie supprime toute
tendance à la fantaisie, à l’expression libre de ses désirs ou à sa créativité. Elle peut
réprimer les instincts de l’individu à l’excès pouvant générer des névroses sévères.
Si ce thème me passionne c’est que tout au long de mon chemin, j’ai pu voir, lutter
férocement, constater, hurler, rire aussi de ce truc en moi. Force était de constater
que cette normopathie pouvait être réellement assassine.
Elle avortait totalement mes élans naturels.
Je devenais reine de l’autocensure, de l’auto-limitation et de l’auto-sabotage.
Et aujourd’hui adulte......et bien je me devais bien ça, prendre mes responsabilités,
faire sauter les verrous et transformer l’essai !
Que peut être ma solution, initiatique, loin d’être la plus aisée pour moi serait d’en
parler « tout haut », faire circuler...pour me sentir moins anormale c’est vrai,
trouver de l’écho aussi et plus encore semer de l’apaisement.....ressentant que ce
thème pourrait participer à l’intérêt général ! Rien que ça !
- C’est Joyce Mc Dougall psychanalyste qui a énoncé ce terme pour introduire la
peur de l’individualité.
Elle s’intéressait à de nombreux sujets notamment l’addiction et le
psychosomatique, mais aussi la bisexualité. Elle publie en 1979 un ouvrage intitulé
« Plaidoyer pour une certaine anormalité » dans lequel elle dénonce une
normopathie, c’est à dire une pathologie de la norme, qui lui semble être en vigueur
entre autre auprès de plusieurs de ses confrères psychanalystes à l’égard des
questions sexuelles.
- Christopher Bollas psychanaliste et écrivain franco américain dans son article
« normotic illness » la décrit (normotic personality) après un long séjour en Chine,
comme l’atténuation et finalement la disparition de la subjectivité, en faveur d’un
moi conçu comme un objet matériel parmi les autres produits humains.
La subjectivité :
Ce qui appartient ou qui est relatif au sujet, pris en opposition au monde externe. Le
concept désigne notre façon de penser et de ressentir et non pas l’objet en soi.
Christopher Bollas explique « la normopathie est une impulsion anormale
vers une supposée normalité ».
- Enfin le psychanalyste Christophe Dejours rapproche la notion de normopathie
de celle de « banalité du mal » développée par Hannah Arendt à propos
d’Adolf Eichmann, l’organisateur de la déportation des juifs.
En faisant ces dernières recherches ces jours ci sur la banalité du mal, (je ne vais pas
ici développer tout le point de vue d’Hannah Arendt, mais vraiment soyez curieux)
j’ai réalisé que c’était bien cela qui m’avait fait sortir de mon trou ! Cette période
folle que nous vivons, qui me confrontait à tant d’incohérence, m’avait offert un
miroir géant. Le choc ! Parce que je voyais proliférer de partout cette mauvaise
herbe : la normopathie.
Hannah Arendt lorsqu’elle parle d’Adolf Eichmann démontre qu’il n’était qu’un
clown. Loin d’être un personnage extraordinaire et que si nous n’y prenons pas
garde, nous pouvons nous même nous transformer en ce clown. Nous pouvons
oublier d’écouter la voix de notre conscience ; cette partie la plus élevée de l’âme,. Cela est possible lorsque nous ne prenons pas le temps de réfléchir à nos actes, ou que nous le faisons par obéissance aux ordres, ou encore par mimétisme.
Une règle devient commune, les autorités valident, voire en font la promotion et au
lieu d’écouter notre syndérèse, nous écoutons les autorités.
Soit par peur de leur déplaire, soit pour leur plaire, soit parce qu’elles flattent notre
égoïsme ou notre soif de plaisir ou aussi parce que nous suivons le comportement
d’une majorité.
La banalité du mal c’est l’absence de la pensée, de la réflexion. Cette absence ne disculpe pas la personne du mal qu’elle a fait, parce qu’elle n’a pas pensé.
Pour Hannah Arendt l’absence de pensée est de l’ordre du refus et de la démission. C’est donc un choix volontaire de la personne qui reste donc totalement responsable de ce choix.
Oui nous pouvons en effet refuser d’écouter notre syndérèse. En ce sens non
seulement nous pouvons faire le mal ou participer au mal mais nous en sommes
responsables. (ref dilectio)
J’ai retenu dans ce qu’a pu exprimer Hannah Arendt cette phrase parlant
totalement à mon étincelle :
« ....ceux qui chérissent les valeurs et tiennent fermement aux normes et aux
standards moraux ne sont pas fiables : nous savons désormais que les normes et les
standards moraux peuvent changer en une nuit et qu’il ne restera plus que la
simple habitude de tenir fermement à quelque chose. »
La normopathie en vient donc parfois à rationaliser et à valider des actes et des
dimensions parfois totalement illogiques et inhumaines.
C’est dans ce but, de bousculer doucement, de soulager aussi ainsi que
permettre l’émergence des beautés en ce monde que je souhaite parler
de normopathie. Parce que je la sens omniprésente et grandissante
dans notre société.
Les normopathes recherchent sans cesse l’approbation sociale. C’est un système de
survie, une façon de trouver justification à notre existence.
Les personnes se créent un « faux moi ». Une entité concentrée sur l’extérieur, qui
cherche à reproduire ce qui se produit dans son environnement. Les technologies,
les réseaux sociaux actuels sont entrain d’impacter grandement ce phénomène.
Cette objectif force à mettre de côté son individualité et de rentrer par la force dans
un moule.
Il y a de ce fait chez le normopathe un sentiment constant de mélancolie et de vide
existentiel. J’aime à dire que l’on devient orphelin de soi.
Le normopathe n’affronte rien, se laisse porter. Il imite, obéit et abandonne.
Il souffre constamment de vide et se sent perdu. Il ne sait pas comment gérer la
frustration, la déception et l’échec.
Le normopathe renie sa vie intérieure. Il se consacre exclusivement à l’exercice de la
superficialité, du vide, de l’imitation insensée. Au point de se transformer en objet.
Tôt ou tard la souffrance et l’éternelle insatisfaction arriveront.
Viendra alors le moment de demander de l’aide, d’oser se rencontrer soi, se
connaître pour se reconnaître, un travail sur l’estime de soi, sur son identité
personnelle et ses valeurs.
Car rien de plus anormal que d’être obsédé par la normalité. (Ref : site « nos
pensées »)
Ce thème est extrêmement sérieux pour moi et parfois au contact de cette normopathie je peux ne plus me sentir tolérante et indulgente.
Ma motivation : continuer à me questionner, à écouter mon coeur pour moi et pour mes enfants. Afin de leur insuffler le sens de la liberté et de la responsabilité.
🗣️💫Et toi à quel endroit tu penses que tu as fait de grand progrès face à cette normopathie ?
🗣️💫Et à l'inverse à quel autre endroit tu aimerais évoluer ou avancer un peu plus ?
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