En Ukraine, la peur de l'abandon
Description
A la Une de la presse du 3 juillet 2025, la peur de l'oubli des Ukrainiens après le nouveau revirement de Washington, l'arrestation d'un jeune Français, proche des "masculinistes", pour tentative d'attentat, et le projet millénaire de pont entre l'Italie et la Sicile remis au goût du jour.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
L’annonce de Washington de geler l’envoi de systèmes anti-aériens à l’Ukraine a provoqué la stupeur et la consternation d'une partie de la presse. Pour le Kyiv Independent, c'est une "nouvelle terrible" pour les Ukrainiens qui fera "encore plus de victimes parmi les civils".
Il y a aussi la "peur de l’abandon chez les Ukrainiens" qui s'affiche en Une de Libération, à un moment où la Russie multiplie ses attaques aériennes. "Washington regarde ailleurs" (ndlr, vers l'Iran) et Moscou frappe toujours plus", renchérit le journal français. "Il ne faut plus rien attendre des Américains, c’est aux Européens de faire rempart".
Mais Le Monde précise que les Européens ne sont pas en mesure de "combler le vide installé par Washington". Produire de l’armement de pointe et de manière massive prend du temps et l’Europe n’est pas passée en économie de guerre. D'autant que certains pays comme la France sont confrontés à de graves problèmes budgétaires.
Si la Maison Blanche "minimise" les effets de cette annonce comme le rappelle The Guardian, le Washington Post parle de "conséquences dévastatrices" pour l’Ukraine et le continent européen : "Si la Russie l’emporte dans cette guerre, […] ce sera uniquement à cause de l’incompétence américaine."
On en vient à cette arrestation inédite en France. Un jeune de 18 ans a été mis en examen, du côté de Saint-Etienne, dans le cadre d’une affaire terroriste. L'homme serait issu de la mouvance "masculiniste" et aurait projeté de "tuer des femmes à coup de couteau" s'il ne passait pas en 2e année de classe préparatoire. Pour Le Monde, le phénomène des "masculinistes" est dans les radars des services de renseignement depuis plusieurs années. Cette nouvelle menace avec des hommes très jeunes qui prônent la haine des femmes, inquiète les autorités.
On connaît cette mouvance sous le nom de "incels", un anglicisme formé avec les mots "célibataires involontaires". Selon La Croix, il s'agit "d'hommes qui reprochent aux femmes de ne pas vouloir d’eux". Le terme a été repris au courant des années 2000-2010 par les "masculinistes", des hommes persuadés que le féminisme est allé trop loin et que les femmes ont mis à mal leur virilité. Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, plusieurs d'entre eux sont déjà passés à l'acte en tuant des femmes, par haine du genre féminin.
Enfin, direction l’Italie, où un projet d’infrastructure millénaire pourrait enfin voir le jour grâce à … l’OTAN. Il s'agit d'un pont de 3,3 km reliant la botte italienne à la Sicile. Longtemps, l'ouvrage a été réputé "irréalisable" aussi bien sur le plan technique que financier, rappelle Courrier International. En 2023, le gouvernement de Giorgia Meloni avait relancé le projet et souhaite, aujourd'hui, l’inclure dans les dépenses militaires de l’Italie. Il répondrait à des "raisons d’intérêt public majeur" et donc militaires.
Selon Politico, dans son engagement à consacrer 5 % du PIB en 2035 lors du dernier sommet de l’OTAN pour la défense, Rome envisage d’inclure la construction de ce pont "stratégique" pour l’organisation atlantique. Cela faciliterait la levée de fonds et le financement de 13,5 milliards €. Commentaire de la gauche italienne : "arrêtons de prendre les citoyens pour des idiots, [...] le seul risque dans cette histoire, c’est que l’Italie se couvre de ridicule". Affaire à suivre.