La couleur de votre voiture a un impact écologique ?
Description
Vous l’avez sûrement déjà ressenti : en passant à côté d’une voiture noire garée en plein soleil, une véritable bouffée de chaleur vous enveloppe. Eh bien, ce n’est pas une illusion. Une équipe de chercheurs de l’université de Lisbonne, menée par Márcia Matias, vient de le démontrer dans une étude publiée dans City and Environment Interactions.
Pendant plus de cinq heures, deux voitures – l’une noire, l’autre blanche – ont été observées sous un soleil estival et une température ambiante de 36 °C. Résultat : la voiture noire faisait grimper la température de l’air environnant jusqu’à 3,8 degrés de plus que l’asphalte voisin. À l’inverse, la voiture blanche avait un impact bien moindre. L’explication est simple : les couleurs n’absorbent pas la lumière de la même façon. Le blanc réfléchit jusqu’à 85 % de l’énergie solaire, quand le noir n’en renvoie que 10 % au maximum. Or, la carrosserie métallique d’une voiture chauffe beaucoup plus vite que le bitume, transformant chaque véhicule sombre en véritable radiateur urbain.
Imaginez maintenant des milliers de voitures garées dans une grande ville. Chacune peut devenir soit une source de chaleur supplémentaire, soit un petit bouclier thermique. Selon Márcia Matias, repeindre les véhicules en clair pourrait réduire significativement la chaleur ressentie lors des journées étouffantes. À Lisbonne, par exemple, une telle stratégie permettrait de doubler la réflectivité des rues, en passant de 20 % à près de 40 %. Des villes comme Miami, Baltimore ou Barcelone installent déjà des capteurs pour comprendre comment la chaleur se répartit dans leurs rues. Les écarts entre deux quartiers voisins peuvent atteindre trois degrés. Ces différences, loin d’être anecdotiques, influencent directement la qualité de vie et les stratégies d’adaptation au réchauffement. Jusqu’ici, les recherches s’étaient concentrées sur la couleur des toits et des trottoirs. Cette fois, ce sont les voitures qui entrent en jeu. Les chercheurs suggèrent de cibler en priorité les flottes publiques, les taxis et les utilitaires de livraison. Une piste simple, peu coûteuse et écologique pour aider nos villes à respirer… à condition, bien sûr, de changer de couleur.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.