Le DMA en Europe plonge un peu plus Google dans la tourmente
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Avis de tempête pour Google. Aux États-Unis, le département de la Justice vient de demander pas moins que le démantèlement de la société, en exigeant la vente de son navigateur Chrome. Sur le Vieux Continent, les entreprises Qwant et Ecosia affrontent déjà frontalement le moteur de recherche américain, en l’accusant de ne pas respecter le règlement européen du DMA sur les marchés numériques de l'UE. Et c’est maintenant au tour du moteur de recherche DuckDuckGo de porter le fer contre Google.
Conçu dès l’origine pour protéger la confidentialité des données de ses utilisateurs, le moteur de recherche américain DuckDuckGo exhorte la Commission européenne à ouvrir de nouvelles enquêtes sur la firme de Mountain View. L’objectif de sa démarche est d’obtenir la garantie du respect des règles strictes de la loi européenne sur les marchés numériques qui est plus connue sous le sigle DMA. Ce règlement, qui est entré en vigueur dans l’UE le 6 mars dernier, a imposé aux grandes plateformes du numérique d’effectuer des modifications dans le fonctionnement de leurs services en ligne. Dès son lancement, le DMA a ouvert un front de discorde entre l'UE et les multinationales de la « big tech ». Apple est « très préoccupé » par l'instauration de ces nouvelles règles qui interdisent, par exemple, de croiser les données collectées des internautes, pour effectuer, sans leur consentement, un ciblage publicitaire. Même inquiétude chez Google ainsi que Meta, ou encore Amazon, et pour les mêmes raisons.
La loi européenne interdit également à Google la mise en avant, dans les résultats de son moteur de recherche, de ses propres produits et services en ligne vendus en ligne. L’objectif du DMA est clair, c’est une loi anti-monopole exigeant des grandes plateformes numériques de faire de la place à la concurrence afin que les jeunes pousses développent des services numériques innovants.
Google domine le marché européen du numérique
DuckDuckGo, explique sur son blog, que la justice américaine a déjà mis en évidence que Google dominait totalement le marché européen du numérique. 70 % des requêtes enregistrées par la plateforme Google proviennent des terminaux, services en ligne et applications sur lesquels le moteur de recherche de la firme américaine est configuré par défaut. Par ailleurs, l’entreprise refuse de partager les données anonymisées de ses utilisateurs avec les moteurs de recherche concurrents. Pourtant, cette obligation figure bel et bien dans les articles du Digital Markets Act. Le texte vise très précisément Google pour que l'entreprise fournisse à ses concurrents des informations techniques « sur les nombres de clics, de recherches, de vues et des requêtes effectuées par audio » effectués par les internautes.
Google adhère de manière sélective au DMA
C’est la raison pour laquelle DuckDuckGo interpelle la Commission européenne qui pour l’instant n’a pas encore répondu. Rappelons toutefois qu'Apple, Meta, TikTok, Amazon et évidemment Google sont tenus de se conformer au DMA, sous peine de sanctions financières qui peuvent atteindre jusqu’à 10 % de leur chiffre d'affaires mondial. Des amendes qui représenteraient globalement, à l’encontre de ces multinationales, des dizaines de milliards d’euros. À la condition que les lois européennes sur la régulation du numérique soient strictement appliquées, mais ça ! C’est une autre histoire.