Manager conscient et vivant : quête de sens et reconnexion
Description
Bienvenue dans ce hors-série audio autour de la quête de sens et reconnexion.
Il fait partie d'une série de 4 épisodes enregistrés pendant le Grand Tour GERME, ici lors de la 2e étape dans le Sud-Ouest. Cet événement fédère les membres du réseau en 4 temps pour des prises de conscience managériales entre pairs d'une même région.
Nous sommes à Toulouse avec David Rival et Anne Sevignon qui co-animent et en interviewés :
Marc de La Ménardière, réalisateur et co-fondateur de l'éco-lieu La Kambrousse
David Margueritte, responsable production et qualité chez Abeille Santé
Camille Vincent, Responsable de projets R&D chez Osons+
David Marguerite, vous travaillez chez Ballot-Flurin, une marque d'Abeille Santé. En quoi le terme de client est inadapté dans ton entreprise ?
On considère que faire un acte d’achat d’un produit Ballot-Flurin c’est déjà être éclairé sur les besoins de la Nature. Catherine la fondatrice a une raison d’être et une vision long-termiste depuis les années 80. À l'ère des produits micro-ondables et du bio de masse, elle a choisi de miser sur une consommation locale et authentique, où on passe de l’avoir à l’être, avec un modèle économique viable via l'apiculture douce.
Marc, ce serait plus simple si nous humains avions tous le même but ?
Si le but c’est de prendre soin, oui c’est sûr la Terre irait mieux. L’idée du bonheur c’est quand on sert une raison d’être plus grande que soi. Une phrase d’Aristote disait “L’esclavage c’est servir plus petit que soi, et la liberté c’est servir plus grand que soi.”
Marc, vous êtes passé de Danone à New York, à un tiers lieu vers Poitiers. La nature humaine est-elle inconsciente par essence ?
D'après les psy, il me semble qu’on a 95% de pensées de nature inconsciente, on agit qu’avec 5% de conscience. Je relis Viktor Frankl qui parle d’inconscient collectif spirituel, une notion intéressante à regarder pour s’affranchir de schémas qui nous rendent malheureux.
Marc, est-ce qu’on se parle vraiment de nos jours malgré les moyens de communication qui fleurissent ?
Si on reprend l’étymologie du mot écran, “faire écran” signifie mettre un écran entre soi et la réalité. Les neurones miroirs sont moins stimulés et les scientifiques alertent sur le fait qu’on baisse en empathie, pour 3 raisons :
les écrans interposés
le fait de vivre dans les grandes villes, on voit la pauvreté à plus grande échelle d'où un sentiment d’impuissance
notre cerveau n’est pas câblé pour composer avec l’infobésité et le traitement médiatique alarmiste
Est-ce que le sens ça peut être quelque chose d’égoïste, Camille ?
Je pars du principe que pour transformer un collectif, il faut commencer par une transformation individuelle. Il s'agit de se reconnecter à soi, le tout est d'être aligné. J’aime parler de “projet de vie”pour les personnes qu'on accompagne.
Est-ce que l’inaction écologique ne vient pas un peu de notre fainéantise Camille ?
C’est à chaque personne de prendre la responsabilité de changer mais si on crée les conditions favorables au changement, ça aide. On parle beaucoup face à la crise climatique de “renoncer”. Mais c’est aussi faire un choix de vie, on revient au pourquoi, au sens. Renoncer c’est subir. Être acteur c’est choisir.
Quels sont les différents niveaux d’écoute Camille ?
Dans un des ateliers que j’animais, on parlait de se connecter à soi mais aussi aux autres.
Les niveaux d’écoute sont tirés de la théorie U d’Otto Scharmer :
le niveau 0 est l’écoute automatique, on recycle car on pense en même temps à autre chose, il y a un biais de confirmation
vient celui de l’écoute factuelle dans lequel le jugement se suspend, on se fie à notre expérience
ensuite, l’écoute empathique où on suspend l’égo où on se connecte à l’autre. Mais cela suppose par contre de ressentir les émotions de l’autre ou en tous cas en susciter d’autres chez nous
le niveau d’écoute générative permet d’écouter tout ce que son interlocuteur dégage