Marianne & Serge – Media, Part 2
Description
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</figure>Serge and Marianne continue their discussion on the media by talking about the work of journalists. (Serge et Marianne continuent leur discussion au sujet des médias en abordant le sujet du travail des journalistes.)
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Serge: Donc, il y a peut-être finalement plus de désinformations que d’informations à la télé.
Et c’est tellement facile.
Marianne: Ca dépend.
Serge: Tu appuies sur le bouton, l’information toc, elle te vient devant les yeux.
Tu n’as pas d’efforts à faire.
Dans un journal déjà, c’est différent.
Il faut que tu ailles acheter le journal, il faut que tu choisisses.
Si tu veux vraiment t’informer, tu vas en prendre plusieurs.
Et donc, il faut prendre le temps de les lire, d’analyser, de comprendre, de…et pour avoir vraiment de l’information.
Et là, je pense que tu as…à la fin, tu as une information quand même complète et puis tu peux te faire ton opinion.
La télé, tu allumes, tu changes de chaîne.
Tu auras, bon, un autre message mais c’est pareil, tu n’auras pas d’efforts à faire pour t’imprégner de ce message parce qu’ils vont te matraquer avec les mêmes mots.
Le journaliste, il va enfoncer le clou à chaque fois dans son idée et puis…donc, ça a du bon, la télé c’est vrai parce que ça donne accès à quand même beaucoup de choses mais de l’autre côté, c’est trop puissant.
C’est un moyen trop puissant de désinformer ou de mal informer, enfin ou de ne pas informer plutôt.
Marianne: Bien le problème, c’est que des fois ils veulent donner des informations sur quelque chose qu’ils n’ont pas donc ils parlent pour ne rien dire.
Et, suivant ce qu’il se passe, si ça ne leur convient pas, et bien ils veulent désinformer.
Et oh, il y a plusieurs années je ne sais plus, le temps passe tellement, dans plusieurs régions en France, il y a eu un problème avec des émeutes.
Et puis bon, à la télévision, ça c’est sûr qu’on en parlait parce que c’était quand même assez important.
Mais j’allais regarder sur CNN pour voir des images de ce qui se passait en France.
Sur les chaînes françaises, on ne les voyait pas.
Serge: Ah oui.
C’est étonnant parce que bon, ils sont assez avares d’informations étrangères sur CNN.
Marianne: Surtout qu’ils parlent vraiment…on peut dire qu’ils parlent vraiment rarement de la France.
Mais à ce moment-là, c’était quand même un fait important donc ils ont dû se dire il faut en parler et puis je voyais des images sur CNN que je ne voyais pas sur les chaînes comme la première, la deux.
Bon, j’en voyais certaines mais pas tout.
Ce n’était pas assez complet.
Serge: Oui.
Bah là, en plus…il y avait, je pense que c’était très politisé donc ce n’est pas le genre d’images que le gouvernement aime que les gens voient parce que ça ne donne pas une image de leur action au gouvernement.
Marianne: Oui mais il faut montrer aux gens ce qu’il se passe.
On peut tout…on ne peut pas toujours comprendre ou expliquer.
Bon, comme je te disais, sur CNN, je voyais des images parce qu’ils avaient des journalistes ici donc qui montraient ce qu’il se passait mais quand je les écoutais bon, je n’étais pas vraiment d’accord parce qu’ils interrogeaient des gens ici, plusieurs types de personnes, mais ils ne vivent pas ici donc ils n’ont pas vraiment une opinion comme bah, un Français qui vit cette situation.
Et, eux, ils relataient les infos vues de l’extérieur.
Mais en tant que Français, en vivant ici, non ça ne va pas.
Serge: Bah, je ne sais pas.
On peut penser que, au moins, justement eux n’ont pas de parti pris, qu’ils sont plus neutres.
On peut appeler ça comme ça.
Marianne: Ca, c’est une chose qui est bien.
Ca, je ne critique pas là-dessus parce qu’en les écoutants, il est vrai que c’est neutre.
Ils interrogent les personnes, ils disent ce qu’il se passe, c’est neutre.
Mais, ça ne reflète pas, oui, ce qui se passait réellement à ce moment-là.
C’est neutre mais ça ne reflétait pas ce qui se passait.
Et ici, les infos, ce n’était pas neutre parce que c’était dirigé, on ne montrait pas tout donc les médias, c’est assez…il faut en perdre et en laisser.
Il faut regarder un peu de tout.
Serge: Oui mais enfin bon, la censure peut être aussi nécessaire.
J’ai…je me souviens quand je…j’avais passé un concours durant ma carrière, puisque régulièrement on a des examens à passer, des trucs comme ça, et la…l’officier qui m’avait interrogé…c’était sur les médias, enfin il y avait deux sujets.
C’était les médias et l’autre chose, c’était la guerre du golf quand…la première guerre du golf.
Et ça tombait bien puisque les sujets étaient très liés puisqu’au moment de la guerre du golf il y avait bon bah, les médias du monde entier étaient sur place bien sûr, un événement pareil.
Mais en fait, il y avait eu une telle censure mais qui était quand même à mon avis justifiée parce qu’on ne pouvait pas se permettre de montrer les choses à la télé que bien les Irakiens, c’était l’ennemi à ce moment-là, que eux pouvaient voir aussi et voilà.
Marianne: Ah oui mais ça, c’est autre chose.
Serge: Voilà.
Et…mais là encore, je me souviens des journaux télévisés là, ils étaient en live.
Ca durait deux, trois, quatre heures de suite.
C’était un événement mondial puisqu’il y avait eu je ne sais plus dans la coalition, je ne sais plus combien de pays il y avait donc c’est vrai, il y avait énormément de gens intéressés par cette affaire et bien, là encore, avec absolument aucune information puisque c’était le black-out, c’était les directives des militaires.
Ca se comprend.
Mais comment peux-tu comprendre qu’ils arrivaient à faire quatre heures?
Alors finalement, tu voyais en fond d’écran, et ça je m’en souviens c’était…puisque je le suivais de près parce qu’on se sentait très concerné nous, les militaires.
C’était les mêmes images de la première…des premiers bombardements de Bagdad, de nuit et on voyait des tirs…le peu de réponse de la DCA des Irakiens, de Bagdad.
Et c’était la même…le même petit bout de film qui durait, je ne sais pas, deux, trois minutes.
Bien, ils le passaient en boucle parce qu’ils n’avaient rien d’autre à montrer et ils tenaient quand même trois heures à parler.
Pour ça, ils étaient forts quand même, les journalistes.
Ils arrivaient à parler pendant trois heures et au bout de trois heures bah, tu avais toujours vu la même image de bombardements de nuit.
C’était très joli en plus, malheureusement.
Et…mais il n’y avait aucune info.
Ce qui est normal puisque bon, les militaires…
Marianne: Oui, c’est normal.
Serge: Il fallait qu’ils fassent leur boulot donc qu’il fallait qu’ils…si on commence à…
Marianne: Si l’ennemi…
Serge: S’il faut mettre un journaliste derrière chaque soldat, c’est bon l’ennemi, il allume sa télé et puis il sait ce qu’il faut faire.
Marianne: Voilà.
Serge: Voilà mais ils arrivaient quand même trois heures alors moi je pense, de manière générale, enfin les médias peuvent influencer très facilement les gens et le pire, c’est qu’ils arrivent à les influencer avec rien du tout à raconter.
C’est…voilà.
Marianne: Bien d’un autre côté, certains ont un travail assez difficile parce que quand…
Serge: Ah oui parce que bah le journaliste, il devait avoir du boulot pas facile parce qu’à chaque fois qu’il voulait se présenter, essayer de filmer une … ou interviewer un militaire, un officier général, il devait se faire renvoyer dans son camp “Vous n’avez rien à faire ici.
Dégagez.”
Alors, c’est sûr, ils n’ont pas eu la vie facile mais bon, c’était quand même des circonstances exceptionnelles.
Marianne: Ah oui.
Dans un conflit, il est tout à fait normal que les journalistes ne soient pas informés de ce qu’il se passe.
Mais là, c’est totalement autre chose.
Serge: Donc, la censure s’expliquait dans ce cas-là.
Elle s’expliquait moins dans…quand, par exemple, la censure qu’il y avait eu dans les jeux olympiques de Pékin ou pour certains événements en Chine ou dans certains pays, là ça s’explique beaucoup moins parce que… Là, elle n’a pas lieu d’être, la censure.
Marianne: Bien regarde, si tu reviens sur l’Iran, les journalistes ont été renvoyés du pays.
Donc, comment peuvent-ils informer si, en étant là-bas, ils ne peuvent pas avoir accès à tout et, en plus, au bout d’un certain temps, ils sont renvoyés du pays.
Donc là, c’est…ils ne peuvent pas informer de ce qu’il se passe.
Serge: Et encore, renvoyer, c’est un moindre mal parce que, souvent, ils sont même assassinés ou mis en prison.
Enfin, au mieux en prison et au pire assassiné.
C’est vrai que ne c’est pas…Oui mais ça, on ne va pas toujours leur jeter la pierre.
Oui, c’est vrai qu





