Les DSI ne se sont pas précipitées sur les outils no-code, mais ceux-ci ont fait leur entrée en entreprise par la petite porte : celle du shadow IT (l'utilisation individuelle en entreprise d'outils non proposés par la DSI). Aujourd'hui, les outils no-code sont au cœur de nombreux enjeux en entreprise. D'une part, ils font peser un risque de sécurité s'ils sont mal utilisés, et d'explosion de la complexité des systèmes (où chacun construit un mini SI dans son coin). Mais d'autre part, ils donnent enfin la possibilité de donner la main aux métiers pour développer les outils dont ils ont besoin, et ainsi diminuer drastiquement le temps nécessaire pour disposer d'un système viable et utile à tou·tes.

Mais cela ne peut pas se faire sans changement de la part des DSI, qui doivent adapter leurs effectifs et leurs pratiques à ces nouveaux usages. Ainsi que de la part des éditeurs d'outils, qui doivent répondre aux exigences en termes de fonctionnalités et de sécurité de ce nouveau marché.

In fine, quel impact ce virage "Enterprise" pris par de plus en plus d'outils no-code (Airtable, Make, Notion...) aura-t-il sur l'écosystème ? Complexification des outils, augmentation de prix, émergence de versions différenciées Enterprise/grand public... Les changements en cours peuvent-ils couper des outils populaires d'une partie de leurs utilisateur·ices existant·es ?

Je discute de ces enjeux avec Benjamin Potet, qui y est confronté au quotidien par son rôle de pre-sales chez l'éditeur Make.