Pourquoi Google a-t-il été condamné à payer 3 milliards d’euros ?
Description
Le 5 septembre, la Commission européenne a frappé fort en annonçant une amende de 2,95 milliards d’euros contre Google. Le motif : un abus de position dominante dans le secteur de la publicité en ligne. Selon Bruxelles, le géant américain aurait utilisé sa puissance économique pour limiter la concurrence et imposer ses propres solutions publicitaires, au détriment des annonceurs et des plateformes concurrentes.
Cette décision s’inscrit dans une longue série de contentieux opposant l’Union européenne aux grandes entreprises de la tech américaine. Mais cette fois-ci, l’affaire prend une dimension plus politique. Car quelques heures après l’annonce, Google a dénoncé une sanction « injustifiée » et confirmé son intention de faire appel.
De l’autre côté de l’Atlantique, la réaction ne s’est pas fait attendre : Donald Trump, fidèle défenseur des intérêts des géants technologiques américains, a accusé l’Europe « d’attaquer » Google. L’ancien président a menacé de représailles commerciales, évoquant le recours à la fameuse « Section 301 », qui permet aux États-Unis d’imposer des droits de douane punitifs. Bruxelles, de son côté, a réaffirmé son droit souverain à réguler le numérique, refusant de céder aux pressions politiques et économiques venues de Washington.
Pas de démantèlement, mais une sanction exemplaire
Certains observateurs s’attendaient à une mesure encore plus radicale : la séparation des activités publicitaires de Google. Finalement, la Commission a écarté cette option, mais insiste sur le fait que l’entreprise devra adapter ses pratiques pour se conformer au droit européen. L’amende record vise donc à dissuader les comportements anticoncurrentiels et à montrer que l’Union européenne est capable de réguler le marché numérique, même face aux mastodontes américains.
Une semaine noire pour Google
Cette sanction européenne n’arrive pas seule. La même semaine, Google a été frappé par deux autres décisions judiciaires :
Aux États-Unis, la Cour fédérale de San Francisco l’a condamné à verser 425,7 millions de dollars de dommages à 100 millions d’utilisateurs pour des atteintes à la vie privée.
En France, la Cnil a infligé une amende de 325 millions d’euros pour des pratiques jugées abusives en matière de cookies publicitaires.
En l’espace de quelques jours, Google a donc accumulé plus de 3,7 milliards d’euros de sanctions à travers le monde. Seule éclaircie pour l’entreprise : elle a échappé, le mardi précédent, à une décision qui aurait pu mener au démantèlement de son navigateur Chrome.
En résumé
L’amende européenne de près de 3 milliards d’euros illustre à la fois la volonté de l’UE d’affirmer son pouvoir de régulation et l’hostilité croissante entre l’Europe et les États-Unis sur la question de la souveraineté numérique. Pour Google, elle s’ajoute à une série noire de condamnations qui mettent en lumière les tensions permanentes entre innovation, concurrence et protection des consommateurs.
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