Depuis octobre 2023, l’école de Sciences Po Paris est secouée par de nombreuses actions militantes organisées par ses étudiants, dont certains membres d’un groupe appelé le Comité Sciences Po Palestine, un ensemble autogéré sans affiliation politique. En octobre 2023, cela faisait un mois que j’étais rentrée à Sciences Po. Je ne venais pas d’un milieu très militant. Je ne venais même pas de Paris. Aller à Sciences Po, c’était mon rêve. J’ai rapidement ressenti un malaise.

À Sciences Po, c’est aussi là que je me suis faite de nouveaux amis. Parmi eux, il y a Leïla (dont j’ai changé le nom). C’est devenu une de mes meilleures amies. Membre du Comité Sciences Po Palestine depuis ses débuts, son année universitaire a été rythmée par le mouvement : son début, son climax, sa médiatisation et maintenant, sa répression. Leïla, c’est aussi celle qui m’a poussée à m’éduquer sur de nombreux aspects de ce conflit, c’est elle qui m’a rappelé de nombreuses fois qu’il ne fallait pas craindre de défendre ce qui nous paraît juste, et de ne pas tolérer l’intolérable. Avec Leïla, j’n’avais pas seulement envie de raconter un mouvement, je voulais aussi vous raconter mon amie, raconter les conversations que j’ai eues avec elle et qui m’ont fait grandir, raconter sa conviction, réhumaniser son engagement humaniste.

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