La petite zone avec de la lumière, écrit par Sébastien Ménestrier, porte un titre comme une promesse, une respiration dans la grisaille.

C’est un livre qui n’entre pas dans la pièce avec fracas. Il arrive doucement, semblable à un matin d’hiver, offrant une clarté discrète, presque pudique.

Paru chez Zoé, maison d’édition suisse romande, il s’inscrit dans une tradition artisanale de la littérature, attentive aux voix singulières.

On y suit Bastien, un homme qui sort d’une période d’ombre. Il reprend pied dans la vie, dans son travail, dans ses gestes. Il accompagne un petit garçon de huit ans, blond, parfois agité. À travers ce lien, fragile et lumineux, se déploie une tendresse contenue.

L’écriture de Ménestrier épouse ce mouvement intérieur : les phrases sont brèves, suspendues, limpides, comme si l’auteur craignait de briser quelque chose de fragile. La lecture procure un mélange d’apaisement et de tension. Par moments, on aimerait que tout déborde, que les émotions s’enflamment. Mais on comprend vite que l’auteur nous place dans le même état que son personnage : on réapprend à respirer, à patienter.

Le récit s’attache au quotidien, à des gestes simples : des balades dans des cafés, des rues, un vent sur le Rhône. Ce sont des chroniques de vie, presque un carnet de saison. On commence en novembre et l’on glisse doucement vers le printemps. Le temps s’écoule lentement, obstinément, et on avance avec lui.

La structure du livre rappelle une partition. L’auteur, pianiste, compose chaque chapitre comme un mouvement : silences, reprises, pulsations. Une musique discrète traverse le texte, faite de battements, de souffles, de notes qui s’étirent.

Ces pages deviennent un refuge. C’est ce que cherche Bastien, et ce que nous cherchons toutes et tous, sans doute : cet espace minuscule où tenir debout quand tout chancelle. Une cuisine, un café partagé, un regard échangé.

La petite zone avec de la lumière, de Sébastien Ménestrier, est un compagnon de route. Un livre pour apprendre, encore une fois, à regarder le monde.

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Chronique : Louise Herbert

Animation : Lionel

Réalisation : Noé

Première diffusion antenne : 21 octobre 2025

Publié le 24 octobre 2025

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