Un coup de fil qui ne sert à rien, un divorce et 25 points de base de moins
Description
L’Audio du 6 juin 2025
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La journée aura été chargée
Tout d’abord, la BCE a baissé les taux comme prévu et leur communication a été très floue, puisqu’en gros on sait que ça ne devrait plus baisser, sauf si la situation l’exige. Taux de dépôt à 2%, inflation attendue à 2% en 2025, croissance molle, mais on garde le sourire. Christine Lagarde nous fait du Lagarde : “on baisse, mais peut-être qu’on s’arrête”. Traduction : on a vidé la trousse de secours, et maintenant, on espère que ça cicatrise tout seul. Et puis Lagarde a aussi dit qu’elle ne quitterait pas son poste avant la fin de son mandat, histoire faire suite aux rumeurs de son départ en direction du World Economic Forum. Sa fidélité est touchante, mais en fait c’est juste que le WEF n’a pas encore mis assez de zéros sur le chèque. Côté Allemagne, le bâtiment est toujours en PLS, mais en revanche, le moral des patrons est toujours au top et c’est marrant parce que ça coïncide avec le chèque en blanc de 1’000 milliards signé par le gouvernement pour fêter leur arrivée au pouvoir.
Si le moral est bon c’est que tout le monde veut et espère une part du gâteau. Toujours est-il que le DAX est au plus haut de tous les temps, pendant que la Suisse s’emmerde dans son « range » de 250 points et termine sa journée avec pour seul titre de gloire, le fait d’avoir fini au-dessus des 12’300, tout en annonçant un chômage à 2.8%, inchangé. Chiant, comme le range du SMI. Et pour terminer, on notera que Paris était le seul indice local qui finissait dans le rouge. Un rouge léger, puisque le CAC reculait de 0.18%, mais le message était clair ; on aurait préféré que la BCE ne sous-entende pas que le cycle de baisse des taux touchait à sa fin. On aime bien vivre dans la perspective que la Banque Centrale va nous aider. Quand on comprend qu’elle n’a plus grand-chose à nous offrir, on grince des dents.
Le feuilleton
Ensuite, Trump a parlé à Xi. Peut-être la news qui était censée nous exciter le plus sauf que ça n’a pas été le cas. Le call a été « constructif », Xi a invité Trump à venir en Chine et Trump a invité Xi à venir aux USA – on espère qu’ils vont vérifier leurs agendas avant d’organiser les voyages, parce que ça serait ballot que Trump aille en Chine pendant que Xi est dans l’avion pour Washington. Pour faire simple : rien de neuf, du blabla diplomatique, des invitations à bouffer et un accord commun celui de continuer les négociations sur les droits de douane. Si, si, les mêmes qui sont au point mort depuis deux semaines. Résultat : on nous a chauffé sur cet échange téléphonique et ça a eu à peu près autant d’intérêt pour les bourses mondiales que la chamaillerie entre Macron et sa grand-mère l’autre jour en Asie. Et pendant que Trump discute, les marchés jouent au poker menteur et à Wall Street, on attend les chiffres de l’emploi comme on attend les résultats d’un test de grossesse, dans l’angoisse absolue.
Ensuite – et c’est là qu’on entre dans les choses intéressantes – c’est d’ailleurs clairement ça qui a mis de l’ambiance sur les marchés : La chronique d’un divorce. Vous croyiez que « Marié au premier regard » était le summum du suspense romantique et le pinacle du voyeurisme, tout en étant un des sommets de la connerie audio-visuelle ? Que nenni, c’était sans compter le nouveau DRAME qui se déroule en direct sous nos yeux et sur X : L’explosion en live de BROMANCE ENTRE TRUMP ET MUSK !
Et ça prend tellement d’importance et de temps aux médias et au bourses mondiales de se prendre la tête avec ça qu’aujoud’hui je suis presque obligé de me taper une édition spéciale dans l’édition spéciale, mâtinée de BREAKING NEWS pour aborder le sujet, nous voici donc dans le nouvel épisode de cette fabuleuse série d’amitié et de magouilles politiques et financière qui s’intitule :
Quand Trump divorce de Musk : chronique d’une amitié qui valait 150 milliards
Il y a encore trois mois, Elon Musk disait de Donald Trump :
« Je l’aime autant qu’un hétéro peut aimer un autre homme. »
Et hier, le fantasque milliardaire autiste et sous kétamine, balance que Trump est lié à Epstein et que c’est pour ça que l’on n’a toujours pas TOUS LES DOCUMENTS, qu’il sabote l’économie avec un “tas d’abominations fiscales”, et qu’il va débrancher les fusées de la NASA qui sont censés balader les astronautes américains dans l’espace. Et tout ça en public, sur X.
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<figcaption id="caption-attachment-72711" class="wp-caption-text">Graphique de Tesla – Source : Tradingview.com</figcaption></figure>
Mais attention, Trump n’est pas en reste, puisque de son côté, il menace de couper 21 milliards de contrats fédéraux à SpaceX , un peu comme un père fâché qui reprend les clés de la voiture : « Puisque tu fais des conneries, t’es interdit de sortie !!! »
• Tesla perd pas loin de 200 milliards de valorisation, le titre a perdu 25% depuis le 29 mai.
• Trump Media chute de 8%.
• Et les marchés oscillent entre fou rire nerveux et panique sur Tesla.
Alors comment deux superstars qui avaient tout à gagner ensemble ont-elles pu déclencher un mini-krach juste avec leurs tweets ?
En réalité, c’est assez simple : l’égo, le pouvoir, le besoin irrépressible d’être au centre de l’attention et pas mal de pognon aussi.
Tout d’abord au Chapitre 1 – Il y a L’histoire d’amour
Tout commence comme un conte de fées politique : Trump devient Président pour la seconde fois et on ne peut pas nier que c’est un peu grâce à Musk. Le patron de Tesla injecte 300 millions dans la campagne de Trump et ensemble, ils rêvent d’un monde peuplé de voitures électriques, de fusées partout dans l’espace et de hausses de droits de douane sur tout ce qui n’est pas Made in America. Trump lui déroule le tapis rouge en retour d’ascenseur. Musk devient « haut fonctionnaire spécial », s’improvise nettoyeur de dépenses publiques, et se retrouve invité à la Maison-Blanche plus souvent que le livreur de chez Doordash. Tout le monde y gagne. Depuis LIBERATION DAY Tesla a repris 69%. SpaceX empoche des milliards de contrats. Et Trump peut jouer les techno-messie tout en martelant qu’ELON est tellement extraordinaire que s’en est presque gênant. Il organise des spots publicitaires pour Tesla devant la Maison Blanche et Musk est plus souvent à Mar-al-Lago qu’au board de Tesla.
Arrive ensuite le Chapitre 2 que l’on appellera : L’explosion non contrôlée
C’est là que le « Bill » arrive. Et là, je ne parle pas de Bill Gates. Comprenez que l’on parle du budget de Trump pour le pays. C’est une abomination fiscale selon Musk et il le dit. Haut et fort. Il dégaine sur X :
« C’est une abomination, c’est une honte de voter ça et on virera les traîtres »
Trump BIEN SÛR ne goûte pas l’ironie. Et commence sa vendetta :
1. Il menace de couper tous les contrats et subventions à Musk – Tesla, SpaceX..
2. Il l’accuse d’ingratitude.
3. Il le vire de son rôle d’influenceur à la Maison Blanche.
4. Il se moque de son œil au beurre noir
5. La rupture est consommée.
La réponse de Musk est sans appel :
“Sans moi, Trump perdait l’élection. Quelle ingratitude.”
Et la cerise sur le contrat de divorce :
“Trump est dans les fichiers Epstein”
Game over. Nous sommes passé de la « bromance » de l’année à un divorce médiatique écœurant qui ne fait que commencer.
En Conclusion, on commence à trouver que la guerre des égos coûte cher
Ce qu’on croyait être une alliance de génies s’est transformé en feuilleton géopolitico-boursier à rebondissements, avec pour seuls perdants : les marchés et les contribuables.
Musk menace de créer son propre parti, Trump menace de lui couper tous les vivres et la Bourse regarde ça en se demandant si on n’est pas tous coincés dans un mauvais épisode des Simpsons.
Alors que faut-il en penser sur le moyen terme ?
1. Volatilité politique amplifiée : tout ce que touche Musk devient explosif.
2. Tesla fragilisé : les investisseurs veulent un CEO, pas un sniper politique.
3. Trump de plus en plus imprévisible : la « Trumpflation » version 2025 est lancée.
Et surtout, cette affaire confirme une chose : les marchés détestent les ruptures, surtout quand elles sont aussi bruyantes. En moins d’un mois, on est passé de « Make Innovation Great Again » à « Kill Bill » et « Epstein Files ».
• L’éclatement du duo Trump–Musk a coûté des centaines de milliards aux marchés.
• Les investisseurs commencent à craindre un Musk plus occupé à faire la guerre politique qu



