Violences faites aux femmes: ces «abritants» qui offrent une chambre dans leur logement
Description
Ce mardi 25 novembre 2025, c'est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. À cette occasion, rencontre en France avec une « abritante ». C'est le surnom de ces personnes qui mettent à disposition chez elles une chambre pour accueillir des victimes de violences conjugales et intrafamiliales. Ces bénévoles le font dans le cadre de l'association « Un abri qui sauve des vies ». Une association créée par des étudiants en 2020 durant le confinement du Covid-19 dans le but de mettre à disposition des victimes un hébergement d'urgence citoyen.
Le fonctionnement de l'association Un abri qui sauve des vies repose sur un réseau de 1 100 professionnels et particuliers qui mettent gratuitement à disposition un appartement ou une chambre pour la mise à l'abri des victimes de violence conjugale ou intra-familiale.
Julie est chef d'entreprise dans la Tech. Depuis trois ans, elle accueille temporairement dans son appartement parisien des femmes. « Ici, on est dans le salon, elles ont accès à l'ensemble des parties communes : la cuisine, les toilettes, la salle de bain et le salon. Et puis elles ont une chambre pour elles qui est ici. Vous avez un canapé-lit et un bureau si elles ont besoin de travailler et également un accès direct à la salle de bain. »
Comme Julie, 1 100 citoyens proposent gratuitement un hébergement ponctuel aux bénéficiaires, par l'intermédiaire de l'association. « C'est très bien organisé. Ils nous contactent pour savoir si on peut héberger le soir même ou le lendemain. Si c'est possible, on répond positivement et un contrat est signé. On prend ensuite un rendez-vous avec la personne bénéficiaire de la chambre, du logement afin de pouvoir l'accueillir pendant le temps défini avec l'association. »
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Les abritants sont sélectionnés
Une fois inscrit sur le site de l'association, les abritants n'ont aucune démarche à faire. C'est l'association qui s'occupe de l'organisation de la mise à l'abri des bénéficiaires. Charlyne Péculier, fondatrice et directrice générale de l’association : « On a des victimes qui nous contactent via notre permanence téléphonique qui sont souvent orientées par des professionnels pour une mise à l'abri. Si le cas de la situation du demandeur rentre dans notre cadre, on met en place rapidement une mise à l'abri grâce à notre base de données d'abritantes et d'abritants. Et évidemment, ce sont des abritants que l’on a sélectionnés et que l’on accompagne dans leur engagement. »
Une mise à l'abri dure en moyenne 15 jours, sans obligation d'accueil pour les abritants. Et pour devenir membre du réseau de l'association, la démarche est simple : « Quand on veut devenir abritant, on s'inscrit sur le site internet de l'association. C'est un formulaire tout simple à remplir et la mise en place est rapide. »
Un abri qui sauve des vies propose uniquement un hébergement temporaire le temps de trouver une solution durable. Il s'agit d'un dispositif qui vient en complément des structures mises en place par l'État, mais qui sont très fréquemment saturées.
En France, 40% des femmes victimes de violence n'ont aucune solution d'hébergement.
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