À la Une: les paris sur l'avenir du Premier ministre Michel Barnier
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Pas de surprise, c'est à la quasi unanimité que les hebdomadaires font leur Une avec une photo du nouveau Premier ministre. Le Point le surnomme « le régent », et se demande « s'il peut nous sortir de là ». « Comment tenir trois ans ? » s'interroge de son côté l'Express, à côté d'une caricature de Michel Barnier portant Emmanuel Macron sur ses épaules. « La droite est de retour », claironne le Figaro Magazine, qui se demande tout de même si Michel Barnier « peut réussir ». Quant à l'hebdomadaire Marianne, il divise sa Une en deux. Moitié pour Michel Barnier, « en intérim » nous dit-on, moitié pour Emmanuel Macron, « en sursis ». « Pour nommer Michel Barnier », ajoute Marianne, « le chef de l'État a bien dû dealer avec Marine Le Pen. Le voilà pieds et poings liés, au Rassemblement National, premier en nombre de députés, mais aussi aux Républicains, qui représentent moins de 5% des électeurs et qui s'imaginent tous au gouvernement ».
Cohabitation inédite
Pour mesurer la popularité de Michel Barnier, la Tribune Dimanche publie un sondage, selon lequel le nouveau Premier ministre entame sa mission avec « 34 % d'opinions favorables ». « Alors qu'Emmanuel Macron regagne deux points ». Que va donner cette cohabitation inédite ? Le Nouvel Obs est loin d'être enthousiaste : « les deux hommes pourront bien jouer la comédie de la vraie-fausse cohabitation, cela n'aura des incidences que sur la forme, pas sur le fond. Michel Barnier ne devrait proposer que la prolongation du jeu macronien, tout en étant sommé de donner des gages au Rassemblement National ». C'est aussi le sentiment du Point, selon lequel « la droite approuve et vante son sens du consensus ». « Malgré son penchant rigide, voire austère (...) cet ancien du Quai d'Orsay, ne serait pas du genre à aller au bras de fer ». C'est en tout cas ce que l'entourage du président aurait assuré à Emmanuel Macron. Enfin, Marianne, sans enthousiasme, trouve tout de même quelques qualités au nouveau Premier ministre : « il n'y a aucune raison de penser », nous dit l'hebdomadaire, « qu'il ne tentera pas sincèrement d'affronter une situation que beaucoup d'autres ont fuie, pour ne pas compromettre leurs chances à la présidentielle ».
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« Voitures de sang »
À la Une également, le calvaire des Soudanais. De nouveau confrontés à la guerre depuis un an et demi. Confrontés à la guerre et à la famine... L'ONU et les organisations humanitaires ne cessent de tirer la sonnette d'alarme, mais rien ne semble pouvoir tirer les soudanais de ce cauchemar. Témoin cet article paru dans le XXI, intitulé « Voiture de sang du Soudan, symptôme d'une hécatombe ». De quoi s'agit-il ? Il s'agit de voitures venues du Soudan, « neuves et sans plaque d'immatriculation », « des voitures volées, qui apparaissent au Tchad, depuis un an et demi sur les marchés, au bord d'une route », « ou roulant à tombeau ouvert dans le désert », raconte l'envoyé spécial de XXI. « Elles disparaissent une fois qu'une nouvelle vie leur a été inventée, une plaque d'un pays tiers rivetée, une carte grise falsifiée, ou la vie de leurs anciens propriétaires effacée ». Certains de ces véhicules ont été « pillés à l'état soudanais », d'autres à des « particuliers », ou encore « rachetés à des réfugiés qui vendent tous leurs biens pour se payer à manger ». Pire encore... « des hommes d'affaires se bousculent pour acheter ces "voitures de sang" dont certains des propriétaires ont été tués ». Comme ce gros 4X4, dans lequel « on aurait retrouvé des passeports tachés de sang, de trois enfants et de leur mère ». Les FSR, les Forces de soutien rapide, des paramilitaires opposés à l'armée régulière, seraient particulièrement actives dans ce trafic, selon un témoin. Il dit les « voir passer chaque jour dans son village avec des dizaines de voitures, qui vont toutes au Tchad »...
Le courage et l'exil
Enfin M, le supplément du Monde, a rencontré trois jeunes iraniennes confrontées à l'exil. Trois jeunes actrices qui ont « secrètement joué » dans « Les graines du figuier sauvage », du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, qui a obtenu à Cannes le Prix Spécial du Jury. « Elles ont dû fuir précipitamment l'Iran, laissant leurs familles derrière elles. Elles vivent aujourd'hui à Berlin », précise M. Avant de jouer dans ce film, « elles ne s'étaient jamais rencontrées ». Mais après la mort de Mahsa Amini, il y a tout juste deux ans, « les trois actrices avaient décidé de ne plus accepter de compromis avec le pouvoir ». « Si j'avais accepté de porter le foulard sur scène ou devant la caméra », explique l'une d'entre elles, « cela serait revenu à normaliser ce qui, depuis des années, est l'outil de répression des femmes ». Leur courage leur a coûté cher, elles ont dû quitter l'Iran sans dire au revoir à personne, pour prendre la route de l'exil. Tout comme le réalisateur, Mohammad Rasoulov, dont le film « Les graines du figuier sauvage » sort mercredi en France.