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Gestionnaires en action Podcast

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GESTIONNAIRES EN ACTION. Le gros dossier qui a retenu l’attention cette semaine est la fermeture du gouvernement américain, le fameux «shutdown» amorcé le 1er octobre. Pourtant, selon Sébastien Mc Mahon, vice-président, stratège en chef, économiste sénior et gestionnaire de portefeuille à iA Gestion mondiale d’actifs, les marchés boursiers ont tendance à ignorer les pannes de l’appareil gouvernemental. «Historiquement, quand il y a une fermeture du gouvernement américain, ça n'a pas tant d'effet au niveau macroéconomique ni pour les marchés boursiers. Généralement, les marchés ont même tendance à poursuivre leur hausse pendant la fermeture», explique-t-il. Selon lui, la situation pourrait toutefois être différente cette fois-ci, car les marchés ont besoin de «se faire une tête» sur l'état du marché du travail et sur les pressions inflationnistes aux États-Unis. Or, les agences officielles qui produisent ces statistiques sont fermées et ne peuvent pas produire leurs rapports. «La grande question, c’est combien de temps ça va durer. La plus longue fermeture de l'histoire du gouvernement américain, ça a été sous le règne de Donald Trump 1.0 et c’était de 35 jours. Est-ce que ça peut être plus long que ça? On ne le sait pas, mais je vous dirais qu’en ce moment, les marchés ont besoin d'informations», affirme-t-il. Sébastien Mc Mahon soutient que la fermeture ferait l’affaire du président Donald Trump, précisant que pendant que l’appareil gouvernemental est à l’arrêt, il n’y a pas de surprises négatives à publier. «Ça, c'est une bonne chose. Ça pourrait garder l'appétit pour le risque et contribuer à nourrir ce mouvement à la hausse que les marchés nous offrent depuis un petit bout de temps», dit-il. L’élément à surveiller Dans ce contexte, les investisseurs devraient porter leur attention sur la saison des résultats financiers du troisième trimestre qui s’amorcera dans quelques jours. «Les valorisations des marchés ont augmenté beaucoup en 2025. À présent, les attentes de croissance des bénéfices seront la clé», estime-t-il. Il raconte que du côté américain, les marchés anticipent une croissance des bénéfices de 5% sur un an. En excluant les titres technologiques, la progression attendue est toutefois plus faible, à 2,2%. «Pour les titres technologiques, c’est plus élevé, entre 10% et 20%. », dit-il. La Bourse canadienne sur une lancée Du côté de l’indice canadien S&P/TSX, Sébastien Mc Mahon soutient que de bonnes choses peuvent encore survenir. «La croissance des bénéfices attendue au troisième trimestre est de presque 7% selon les données officielles de la plateforme Bloomberg. Cependant, quand je parle à mes collègues gestionnaires d'action canadienne, ils s’attendent davantage à une progression de 10%. Il souligne la bonne performance du secteur du commerce de détail, soutenu par la performance de Dollarama (DOL, 182,96$). La croissance du secteur des aurifères n’est pas non plus à négliger. «Tout ça peut venir nourrir l’élan qu'on a sur le S&P/TSX, qui est déjà en hausse de plus de 25% depuis le début de l'année», croit-il. Que fera la Fed? La prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine aura lieu les 28 et 29 octobre. C’est à ce moment qu’on saura si elle garde son taux directeur stable entre 4% et 4,25% ou si elle poursuit sa détente monétaire en le réduisant entre 3,75% et 4%. «Si aucune donnée officielle n’est publiée d’ici la fin octobre, les dirigeants de la Fed vont devoir se fier sur des données en provenance du secteur privé. Voler à vue comme ça, ce que ça fait, c'est que ça met la barre haute pour changer d'opinion», explique Sébastien Mc Mahon. Ce dernier s’attend donc à une autre coupure dans quatre semaines. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. L’indice boursier canadien S&P/TSX fait mieux que le S&P 500, le Nasdaq et le Dow Jones depuis le début de l’année. Pour deux raisons. Au 24 septembre, l’indice torontois était en hausse de plus de 21% en 2025, comparativement à un peu moins de 13% pour le S&P 500, 8,4% pour le Dow Jones et 16,4% pour le Nasdaq. Selon Vincent Fournier, gestionnaire de portefeuille à Claret, la surperformance des marchés boursiers canadiens s’explique facilement. «Ce n'est pas que les marchés internationaux ou américains ont sous-performé. Ce qu'on voit présentement, c'est une surperformance des actions canadiennes. Le marché canadien a des composantes cycliques. En 2025, ce qui a amené beaucoup de surperformance, c'est le secteur des aurifères. Le secteur des métaux précieux est en hausse de 72%. Ça donne un vent de dos très important pour le S&P/TSX», explique-t-il. En second lieu, il soutient que le fait que le titre de Shopify (SHOP, 199,96$) connaisse une très bonne année en Bourse en 2025 avec une progression de plus de 30% vient compenser pour des contre-performances ces dernières années. «Quand on considère que Shopify, c'est environ 6 % de l'indice S&P/TSX présentement, le titre ajoute à lui seul à la bonne performance de l’indice torontois», dit-il. Vincent Fournier ajoute que la bonne performance du marché boursier canadien cette année ne doit pas être interprétée comme une occasion de réduire son exposition aux actions à travers le pays. «Je comprends que les actions canadiennes ont une composante qui est plus cyclique lorsqu'on les compare à certains autres indices. Lorsqu'on considère qu'un investisseur canadien va dépenser ses dollars de l'avenir en devise canadienne, il se doit de surpondérer les actions qui se négocient au pays», explique-t-il. Il précise qu’il est toujours risqué pour les investisseurs de vouloir jouer aux devins avec les performances à court terme des marchés boursiers. Forces et faiblesses des stratégies d’investissement indicielles Vincent Fournier profite de sa tribune pour brosser un portrait des forces et des faiblesses des stratégies d’investissement indicielles. «L'investissement indiciel, c'est une stratégie qui est plus passive. Ses forces, c'est que c'est peu dispendieux et qu’il y a beaucoup d'outils accessibles pour permettre à n'importe quel investisseur de miser sur cette stratégie», raconte-t-il. Du côté des faiblesses de la stratégie, le gestionnaire de portefeuille soutient qu’un investissement indiciel peut résulter en une surpondération dans quelques titres. «Par exemple, si vous aviez investi dans une stratégie indicielle au Canada à la fin des années 1990 ou au début des années 2000, à un certain moment, vous aviez proche de 40% de votre portefeuille dans Nortel, qui a fondu à zéro», rappelle-t-il. Il y a selon lui des manières de mitiger les faiblesses de la stratégie indicielle, par exemple en ayant une approche équipondérée. Selon cette approche, l’épargnant investira le même montant dans toutes les entreprises de l’indice de référence. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Les décisions de la Banque du Canada et de la Réserve fédérale américaine annoncées cette semaine étaient largement anticipées. La grande question, c’est quelle sera la suite. La Banque du Canada a d’abord annoncé qu’elle réduisait son taux directeur pour le faire passer de 2,75% à 2,5%. Les dirigeants ont invoqué un affaiblissement de l'économie, des risques réduits d'une nouvelle poussée de l'inflation et une progression du taux de chômage pour justifier leur décision. «Je pense que la décision de la Banque du Canada de couper son taux directeur d'un quart de point était la bonne, principalement à cause des récentes données économiques. On constate que le risque de faible croissance a clairement pesé dans la balance», explique Nicolas Vaugeois, gestionnaire de portefeuille à Fiera Capital. Il souligne que l’inflation se situe dans la fourchette cible à 1,9%, malgré le fait que l’inflation excluant les composantes plus volatiles de l’alimentation et de l’énergie est encore un peu trop élevée. «Quand on regarde l'inflation, au Canada, elle se situe dans la fourchette cible. Mais clairement, avec un taux de chômage à 7,1%, ça fait en sorte que la consommation anticipée des ménages devrait diminuer, ce qui contribuera à freiner la croissance de l'inflation», précise-t-il. Il ajoute que le Canada a enlevé les tarifs réciproques vers les États-Unis, ce qui devrait aussi réduire les pressions inflationnistes du côté des importations. La Banque du Canada a encore deux rendez-vous d’ici la fin de l’année et Nicolas Vaugeois soutient que les marchés financiers anticipent à 85% une autre baisse d’un quart de point en décembre. «Il va vraiment falloir suivre l’évolution des données économiques. Les exportations et les barrières tarifaires, les relations commerciales, les investissements et les données sur l'emploi», énumère-t-il. La Réserve Fédérale américaine coupe aussi Du côté de la réserve fédérale américaine, le taux directeur qui a aussi été réduit d’un quart de point et se situe entre 4% et 4,25%. Selon Nicolas Vaugeois, la détérioration du marché de l’emploi a pesé plus lourd dans la balance que le combat contre l’inflation. «On l'a vu aussi la semaine dernière quand les chiffres d'emploi ont été révisés à la baisse de pratiquement 900 000 postes depuis mars 2025. La situation s'est donc vraiment détériorée depuis le début de l'année», résume-t-il. Le nouveau gouverneur de la Fed récemment nommé par Donald Trump, Stephen Miran, aurait quant à lui préféré une coupe d’un demi-point de pourcentage. «En effet, il est le seul qui a voté contre la décision de réduire le taux directeur d’un quart de point. Son opinion peut être valide s’il croit que l'économie et l'emploi vont se détériorer davantage. Il dit toutefois que l'économie est forte et que les tarifs douaniers n’ont aucun effet sur la croissance économique. Il va donc falloir qu’il choisisse son camp», estime Nicolas Vaugeois. Selon lui, comme les baisses étaient largement anticipées, leur effet sur les marchés boursiers a été plutôt limité. Il croit que tout ce qui pousse les marchés à la hausse en ce moment, c’est l’engouement qui entoure l’intelligence artificielle. À son avis, la politique monétaire ne joue pas un grand rôle dans la progression des indices nord-américains. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Le prix de l’once d’or vogue de record en record depuis quelques temps, frôlant 3700$US cette semaine. Plusieurs raisons expliquent cette flambée du prix du précieux métal, selon Julie Hurtubise, conseillère en placement principale à Gestion de patrimoine TD. «Le prix de l'or est élevé parce que dans un contexte d'incertitude économique, d'inflation et de tensions géopolitiques, les investisseurs cherchent un refuge qui aura pour but de stabiliser leur portefeuille», dit-elle. Elle ajoute que toutefois, si on regarde plus en profondeur, les banques centrales achètent de l’or en grande quantité pour diversifier leurs réserves. «Certains pays qui accumulent beaucoup de dollars américains préfèrent aujourd'hui les convertir en or plutôt qu'en obligations américaines. Il y a un autre facteur clé, c'est que le dollar américain s'affaiblit. Donc, comme le prix de l'or est coté en dollars américains partout dans le monde, lorsque celui-ci s'affaiblit, ça rend l'or plus abordable pour les autres pays, ce qui stimule la demande», énumère-t-elle. Comme il est difficile d’augmenter l’offre, cela joue en faveur de l’or en ce moment. Un record vieux de 45 ans a été battu La valeur de l’or en dollars constants, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation, a même récemment fracassé un record qui datait de 1980. Julie Hurtubise soutient que la valeur élevée de l’or en ce moment repose sur des fondements beaucoup plus solides qu’il y a 45 ans. «En 1980, l’inflation était très élevée et on vivait une crise pétrolière et des tensions géopolitiques. L’or a atteint un sommet à 850$US l’once, ce qui est l’équivalent d’environ 3000$US aujourd’hui. Pour réduire l'inflation, la Fed avait augmenté rapidement ses taux d'intérêt, qui ont même atteint jusqu'à 20%. L'or est donc devenu un actif considéré stagnant pendant plus de 20 ans, ce qui avait incité les banques centrales à réduire leurs réserves pendant la période», rappelle-t-elle. Aujourd’hui, la demande des banques centrales pour le précieux métal est très élevée. «Elles ont ajouté au premier trimestre de 2025 approximativement 244 tonnes d'or à leurs réserves, ce qui est un sommet des cinq dernières années. De plus, 95% des banques centrales pensent continuer d’augmenter leurs réserves d’or au cours des 12 prochains mois», dit-elle. Il existe bien évidemment des tensions géopolitiques à travers le monde en ce moment, mais la faiblesse des taux d’intérêt rend à son avis l’attrait pour l’or plus grand. Elle précise que selon les analystes les plus modérés, le prix de l'once devrait se situer entre 3600$US et 4000$US l’once d’ici la fin de l’année. Les plus optimistes le voient au-delà de 4000$US à la mi-2026. Les risques d’investir dans l’or aux niveaux actuels ne sont toutefois pas à négliger. «Il faut regarder la politique monétaire, car une hausse surprise des taux de la part de la Réserve fédérale américaine pourrait peser sur la valeur de l’or, tout comme une réduction des achats par les banques centrales ou un regain de vigueur du dollar américain», estime-t-elle. Les options d’investissement dans l’or Julie Hurtubise soutient que la manière la plus simple d’investir dans le précieux métal serait de choisir un fonds négocié en Bourse (FNB) adossé à l’or physique. «C'est simple, liquide, et ça suit directement le prix du métal. On achète et on vend comme une action, sans se soucier de l'entreposage, des assurances ou de la sécurité», explique-t-elle. Une autre option serait de sélectionner des titres individuels de sociétés aurifères ou de miser sur un FNB qui couvre le secteur. D’autres investisseurs peuvent aussi se tourner vers des détaillants comme Costco pour acheter de l’or physique, ou simplement se rendre chez un bijoutier! *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Alimentation Couche Tard (ATD, 74,11$) a dévoilé le 2 septembre des résultats financiers légèrement supérieurs aux prévisions pour le premier trimestre de son exercice 2026. «Ce que je retiens avant tout, c'est la fin d'un cycle de recul aux États-Unis. On parle d'une progression de 0,4 % des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an). C'est modeste, oui, mais c'est surtout symbolique. On assiste à un point d'inflexion après sept trimestres consécutifs de baisse», résume Luc Girard, gestionnaire de portefeuille à Noël Girard Lehoux, Valeurs mobilières Desjardins. Il ajoute que le chiffre d'affaires est en léger recul à 17,3 milliards de dollars américains (G$US), tout en étant aussi supérieur aux prévisions des analystes, tout comme le bénéfice par action de 0,78$US. «Ce n'est pas un trimestre spectaculaire, bien évidemment, mais c'est rassurant. Ce qu'on voit ici, c'est une entreprise qui continue d'exécuter, même dans un environnement macroéconomique complexe. Pour les investisseurs, c'est un signal clair de résilience», juge-t-il. La seule ombre au tableau se situe du côté des marges bénéficiaires sur les ventes de carburant aux États-Unis. «C'est vraiment l'élément central du trimestre. Les marges sur le carburant ont reculé d'environ 10%. Elles sont passées de 41,5 cents à 37 cents le gallon. Forcément, le recul a un effet direct sur le bénéfice de l’entreprise. Mais attention, il faut remettre tout ça en perspective. On sort d'une période où les marges étaient exceptionnellement élevées, qui étaient dopées par l'inflation énergétique et aussi les tensions sur l'offre», explique-t-il. Les résultats de Couche-Tard étaient aussi les premiers à être dévoilés depuis l’abandon de l’acquisition de Seven & i Holdings, qui possède entre autres la bannière 7-Eleven. «Cette décision montre beaucoup de maturité stratégique. On parlait quand même d'une transaction de 46G$US, qui aurait quand même alourdi le bilan de façon significative. Dans le contexte actuel, où vous avez un coût de financement qui demeure élevé, où l'inflation maintient une pression sur les coûts opérationnels et où les marchés sont de plus en plus exigeants, on pense vraiment que c'était la bonne décision à prendre», analyse Luc Girard. Il souligne aussi que la direction de Couche-Tard a recommencé à racheter massivement de ses actions après la fin du premier trimestre. «On parle de près de 1G$US en rachats d'actions depuis la fin juillet. C'est un message qui est très clair. La direction estime que le titre est sous-évalué et elle agit donc en conséquence», affirme-t-il. L’oeil sur des actifs d’EG Group? Au mois d'août, divers médias ont parlé de la possibilité que la britannique EG Group puisse céder ses activités américaines de dépanneurs et de stations-services. Une telle acquisition serait, selon le gestionnaire de portefeuille, à la portée de Couche-Tard. «EG Group, effectivement, possède environ 1700 sites aux États-Unis et Couche-Tard a la capacité pour absorber ce type d'actifs sans fragiliser son bilan. La discipline est toutefois la clé. La société ne fera pas une acquisition à n'importe quel prix, surtout dans un contexte où les marchés sont plus volatils et que les investisseurs sont beaucoup plus attentifs à la qualité des actifs», raconte Luc Girard. Selon lui, Couche-Tard reste une entreprise résiliente, bien gérée et possède une capacité d'adaptation remarquable dans un environnement où l'inflation est modérée mais persistante et où les taux d'intérêt restent restrictifs. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Le détaillant Dollarama a fait état, cette semaine, de résultats financiers qui ont plu à François Rochon, président et gestionnaire de portefeuille à Giverny Capital et actionnaire de longue date de l’entreprise. Le 27 août, Dollarama (DOL, 185,05$) a fait état de revenus en hausse de 10% sur un an au second trimestre de son exercice 2026 terminé le 3 août, d’une croissance des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) de 4,9% et un bénéfice par action conforme aux prévisions des analystes. «Je pense que dans l’ensemble, c'était très, très bon. Déjà, juste au Canada, le bénéfice par action qui a crû de presque 14% sur un an», note-t-il. Il souligne aussi la contribution des actifs que Dollarama possède en Amérique latine et maintenant aussi en Australie. «Au trimestre correspondant en 2024, leur contribution au bénéfice net de l’entreprise était de 22,7 millions de dollars (M$). Cette année, ça a monté à 38,3M$», ajoute-t-il. François Rochon estime que la bonne performance de l’entreprise explique pourquoi l’évaluation de son titre en Bourse est très optimiste, à environ 38 fois le bénéfice par action prévu des 12 prochains mois. «La croissance au Canada reste bonne, mais celle à l’extérieure du pays est encore meilleure», précise-t-il. Rebond de Five Below Aux États-Unis, une autre entreprise qui vend des produits à cinq dollars et moins, Five Below (FIVE, 150,03$US) a vu son titre rebondir fortement depuis quelques mois après avoir été victime d’une longue traversée du désert. Entre mars 2024 et avril 2025, le titre de l’entreprise est passé d’un peu plus de 200$US à un peu plus de 50$US avant de tripler de valeur pour rebondir à son niveau actuel. «Ça montre qu’en Bourse, certains titres peuvent fluctuer grandement. Ça reste une très bonne entreprise qui a connu des difficultés l’an dernier. Avec l’annonce des tarifs douaniers au début avril, je pense que les marchés anticipaient que ça allait beaucoup affecter Five Below, mais la société semble s’être très bien adaptée à la situation», explique François Rochon. Five Below a aussi dévoilé le 27 août de bons résultats financiers au second trimestre de son exercice 2025, avec des revenus en hausse de 24% sur un an et des ventes de magasins comparables en croissance de 12%, alors que le bénéfice par action est passé de 0,54$US l’an dernier à 0,81$US cette année», énumère-t-il. François Rochon souligne que la direction a légèrement relevé ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice et continue d’ajouter beaucoup de nouveaux magasins. Dollar Tree retrouve des couleurs Une autre entreprise que Giverny Capital ne possède pas en portefeuille, mais qui a dévoilé de bons résultats trimestriels est Dollar Tree (DLTR, 112,50$US), qui a vendu en mars dernier ses magasins Family Dollar pour un montant de 1 milliard de dollars américains (G$US), alors qu’elle avait payé 9G$US pour les acheter en 2015. «Ça n'a été malheureusement pas été un succès cette acquisition-là. Finalement, les magasins ont été vendus à rabais, mais là au moins, la profitabilité s'améliore et les perspectives de croissance sont revenues à ce qu'elles étaient il y a une dizaine d’années», juge-t-il. Le gestionnaire de portefeuille explique qu’en plus des tarifs douaniers qui ont fait craindre pour les marges bénéficiaires des chaînes d’articles à faibles coûts, les chaînes ont vu Walmart (WMT, 96,11$US) vouloir gagner des parts de marchés dans le secteur, situation qui semble s’être stabilisée. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Même si l’inflation au Canada a diminué à 1,7% en juillet, la Banque du Canada n’est pas dans l’urgence de procéder à une diminution de son taux directeur lors de sa réunion de septembre. C’est du moins l’opinion de Sébastien Mc Mahon, vice-président, allocation d'actifs et gestionnaire de portefeuille à iA Gestion mondiale d'actifs. La diminution du taux d’inflation à 1,7% en juillet n’est selon lui pas une surprise. «Quand on regarde le graphique de l'inflation année sur année, on voit que depuis le mois de septembre 2024, on est à peu près aux alentours de 1,7%. On a eu un petit bond au début de l'année, peut-être causé par les contre-tarifs envers les États-Unis. Depuis ce temps, c'est à la baisse», raconte-t-il. Il précise que le retrait de la taxe sur le carbone a aidé l’inflation à diminuer. On voit que la taxe sur le carbone aussi qui s'est faite retirer dans la majeure partie du pays aussi, qui vient «Quand on regarde l'inflation de base, en excluant l’alimentation et l'énergie, on est encore à 2,5%. Donc, c'est un petit peu plus élevé que la cible de la Banque du Canada. On sent toutefois que la banque centrale a le sens du devoir accompli», dit-il. Sébastien Mc Mahon souligne que le taux directeur de la Banque du Canda est au «taux neutre» à 2,75%, ce qui signifie qu’il se situe dans une fourchette de 2,25% à 3,25% «On continue de penser qu'elle pourrait couper encore une fois d'ici la fin de l'année, mais ce n’est pas une obligation non plus. Quand on regarde ce que les marchés anticipent, ils donnent une probabilité d'environ 60% à une coupure d'ici la fin de l'année au Canada. Donc, on pense que c'est raisonnable, ce qui ne signifie pas qu’on doive s’attendre à une baisse dès septembre», explique-t-il. L’inflation américaine de retour entre 4% et 5% en 2026? La Réserve fédérale américaine devrait quant à elle résister aux pressions politiques et ne pas réduire son taux directeur en septembre. «Nous, ce qu'on recommanderait au président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, ce serait de ne pas plier devant les pressions politiques. La Fed utilise plusieurs modèles, connus et utilisés dans la science économique. Quand on regarde ces modèles, ils nous recommandent d'avoir un taux directeur à environ 4,5%, exactement où on est aujourd'hui. Certaines variantes de ce modèle recommanderaient même d'avoir un taux directeur plus élevé encore», soutient Sébastien Mc Mahon. Il ajoute que les pressions inflationnistes commencent à affecter les producteurs, et que ce n’est qu’une question de temps avant que les hausses de prix ne soient transférées aux consommateurs. «La prochaine étape logique, c'est de voir l'indice des prix à la consommation (IPC) repartir à la hausse. Le consensus pointe vers environ 2,7% d'inflation l'année prochaine, ce que nous trouvons relativement bas. On pourrait remonter entre 4% et 5 % d'inflation, juste avec les effets des tarifs. Donc, avec tout ça, c'est sûr qu'on recommande à la Réserve fédérale d'être patiente», affirme-t-il. Tous les yeux tournés vers Nvidia Du côté américain, les marchés financiers ont aussi déjà les yeux tournés vers Nvidia (NVDA, 174,98$US), qui dévoilera ses prochains résultats financiers trimestriels le 27 août. Sébastien Mc Mahon soutient que la thématique de l’intelligence artificielle se poursuivra et que la croissance des bénéfices devrait encore être au rendez-vous. Il soutient que les prises de bénéfices dans le secteur des titres technologiques ces derniers jours sont normales après les bonnes performances des derniers mois. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. La société spécialisée en commerce électronique Shopify (SHOP, 199,46$) a récemment ravi à la Banque Royale (RY, 188,61$) la couronne de plus importante capitalisation boursière au Canada. La grande question, c'est de savoir si la situation peut durer dans le temps. Depuis la fin des années 90, quelques entreprises sont parvenues brièvement à s'emparer de la première marche du podium des capitalisations boursières canadiennes. On peut penser aux entreprises Nortel Networks, Manuvie (MFC, 42,25$), EnCana, Research in Motion (devenue BlackBerry: BB, 5,08$), Potash Corporation, Barrick Gold (ABX, 32,67$) et Valeant Pharmaceuticals (devenue Bausch Health: BHC, 10,38). Après avoir dépassé la capitalisation boursière de la Banque Royale, toutes ces sociétés ont connu d'importantes difficultés. «Toutes ces périodes ont été marquées par des tendances favorables à certains secteurs qui se sont reflétées sur des entreprises, ce qui leur a permis de dépasser dépassé la Banque Royale. Par exemple, si on prend le cas de Nortel, on se rappelle qu'on était alors au sommet de la bulle des titres technologiques», explique Marc L'Écuyer, gestionnaire de portefeuille à Cote 100. La Banque Royale a toujours repris la pole position. Mais ça s'explique aussi par le peu de profondeur du marché boursier canadien. On n'a pas beaucoup d'entreprises comparativement aux États-Unis. Des Nvidia (NVDA, 182,02$US), Microsoft (MSFT, 522,48$US) et Apple (AAPL, 232,78$US), ça n'existe pas ailleurs», raconte-t-il. Pour revenir à Shopify, l'entreprise a déjà dépassé la Banque Royale en 2020, au début de la crise de la pandémie de COVID-19 qui a favorisé les titres présents dans le monde du commerce électronique. La société a par la suite passé à travers un petit creux de vague avant de revenir au sommet. «Si on regarde le dénominateur commun de ces deux périodes. Si on remonte depuis l'arrivée en bourse de Shopify (en 2015, NDLR), c'est une entreprise qui a eu beaucoup de succès, qui est innovante et qui réussit très bien dans son secteur», résume Marc L'Écuyer. Ce qui caractérise les deux sommets selon lui est que le titre de Shopify est, tout comme en 2020, valorisé pour la perfection avec, entre autres, un ratio cours/bénéfice prévu des 12 prochains mois de plus de 100. Il estime que si Shopify veut rester au sommet de la Bourse canadienne, elle devra maintenir une forte croissance pendant plusieurs années, à moins que la Banque Royale ne connaisse des difficultés pendant une certaine période. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Nvidia et Microsoft ont récemment été les deux premières entreprises à voir leur capitalisation boursière dépasser la barre symbolique des 4000 milliards de dollars américains (G$US). Pour les investisseurs, ces entreprises peuvent agir comme des aimants, ce qui n’empêche pas de penser que pour obtenir un rendement de 100% si on devait acheter des actions de Nvidia (NVDA, 180,77$US) ou de Microsoft (MSFT, 520,84$US) en ce moment, il faudrait que les capitalisations boursières de ces deux mastodontes atteignent 8000G$US. «C'est vrai que ça frappe l'imaginaire. Ce sont des très gros chiffres, mais ça fait partie de la réalité des marchés financiers, c'est-à-dire qu'avec l'inflation et les nouveaux capitaux qui affluent constamment, les plus grosses positions deviennent toujours plus grosses», explique Vincent Fournier, gestionnaire de portefeuille à Claret. Ce dernier ajoute toutefois que si on regarde le poids de Nvidia et de Microsoft dans le S&P 500, respectivement d’environ 7,7% et 6,8%, ça reste dans la mesure du tolérable. Au sommet de sa gloire, Nortel avait un poids de 35% dans l'indice principal de la Bourse de Toronto, rappelle-t-il. Les investissements systématiques contribuent De nombreuses personnes ont une stratégie d’investissement systématique et injectent des montants fixes aux deux semaines ou chaque mois dans leur portefeuille. Ceux et celles qui misent sur des fonds communs ou des fonds négociés en Bourse (FNB) indiciels dont la mission est de reproduire le rendement du S&P 500 ou du Nasdaq 100 se retrouvent donc à investir dans les plus importantes entreprises des deux indices en premier. «Effectivement. Quand on a une stratégie indicielle, ce qu'on recherche à faire, c'est d’avoir une exposition à une économie entière parce qu'on sait que l’on obtiendra un rendement satisfaisant», précise Vincent Fournier. Il rappelle que l’idée de base derrière la création des FNB était de permettre aux investisseurs d’obtenir une exposition à une économie en général à peu de frais. Par exemple, si on veut investir dans le S&P 500, on va se trouver à détenir 500 entreprises dans notre portefeuille. «Toutefois, La problématique avec les investissements indiciels est que ce sont les marchés financiers qui décident combien de dollars seront investis dans chaque composante de l’indice», explique-t-il. Selon lui, pour avoir du succès avec les FNB, les investisseurs devraient garder leur stratégie très simple et éviter les produits sectoriels qui donnent une exposition à seulement une industrie d’une économie. «Pour un Canadien, il faut surpondérer le Canada, donc le pays devient une région, les États-Unis, c'est un incontournable, et puis on a ensuite l'international avec des FNB EAFE (Europe, Asie et Extrême-Orient)», dit-il. Éviter une surpondération avec les produits équipondérés Pour éviter une surpondération dans les très grandes capitalisations, il soutient qu’une stratégie d’investissement équipondérée est une option à considérer. «Ces dernières années aux États-Unis, avec la force des sept ou huit magnifiques, cette stratégie n’a pas été aussi efficace que si on avait simplement acheter l’indice», précise-t-il. Ça reste toutefois selon lui une manière d’éviter d’être trop concentré dans les géants de la technologie. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Il ne reste que trois réunions d’ici la fin de l’année qui pourraient permettre à la Banque du Canada et à la Réserve fédérale américaine de réduire leur taux directeur. Les deux banques centrales ont choisi de garder les taux directeurs stables cette semaine et rien n’indique avec certitude que l’une d’elles cédera à la tentation de procéder à une baisse d’ici la fin de l’année. «La robustesse de l’inflation reste l’élément central dans la décision de la Banque du Canada de garder son taux directeur à 2,75%. Même si l’inflation a reculé par rapport à son sommet, quand on regarde les chiffres excluant l’alimentation et l’énergie, ça reste plus élevé que la cible souhaitée», souligne Nicolas Vaugeois, gestionnaire de portefeuille à Fiera Capital. L’inflation excluant l’alimentation et l’énergie s’est chiffrée à 2,6% en juin au Canada. «La croissance du coût des logements reste avec une demande qui est quand même élevée, ce qui complique un peu la tâche de ramener l'inflation à 2%. De l'autre côté de la médaille, la Banque du Canada veut quand même être prudente et a ouvert la porte à davantage de coupes si la croissance économique n'est pas au rendez-vous», précise-t-il. L’incertitude liée aux tarifs pourrait aussi exercer une pression à la baisse sur la croissance économique et sur l’inflation. De ce côté, la banque du Canada dit jongler avec trois scénarios : un de maintien, un d’escalade et un de désescalade des droits de douane. «La Banque du Canada n'a pas mis de probabilités sur ces scénarios. Mais nous, ce qu'on retire de tout ça, c'est vraiment que le message qu'elle essaie d’envoyer, c'est que la croissance potentielle de l’économie sera plus basse», explique Nicolas Vaugeois. La Réserve fédérale américaine garde son taux entre 4,25% et 4,5% Du côté américain, la Réserve fédérale ne semble pas non plus pressée de couper les taux. «Le taux de chômage reste bas et l'économie se portent relativement bien, tandis que l'inflation reste un peu trop élevée à leur goût. Mais ce qui a changé dans leur communiqué, c'est lorsqu'ils ont mentionné que la croissance de l'économie s’était modérée», raconte le gestionnaire de portefeuille. Au communiqué précédent, elle parlait encore d’expansion économique. Deux gouverneurs, Michelle W. Bowman et Christopher J. Waller ont toutefois montré leur dissidence et auraient préféré une diminution d’un quart de point de pourcentage. «C'est le débat qu'on pensait qu'il allait y avoir au sein de la Fed cette année, à savoir si elle allait mettre plus de poids dans ses analyses sur l’inflation liée aux tarifs ou aux perspectives de croissance économique», raconte Nicolas Vaugeois. Selon lui, les deux dissidents donnent plus de poids à la croissance économique qu’à l’inflation pour établir la politique monétaire américaine. Il s’attend à ce que la Réserve fédérale procède à un maximum d’une baisse d’ici la fin de l’année, probablement en décembre. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts. Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Les conflits géopolitiques mondiaux et les barrières tarifaires ont-ils créé des occasions d'investissements sur les marchés boursiers? François Rochon, président et gestionnaire de portefeuille à Giverny Capital, soutient qu'il existe toujours de bonnes occasions d'achat en Bourse. Après un commentaire sur les plus résultats trimestriels d'Alimentation Couche-Tard (ATD, 68,90$), qu'il qualifie de «corrects, mais sans plus», le dirigeant estime que les six premiers mois de l'année ont encore une fois démontré que les investisseurs boursiers n'appréciaient pas l'instabilité, mais qu'il fallait être capable de ne pas laisser les émotions prendre le dessus en périodes de reculs. «On l'a vu au début d'avril quand les marchés boursiers américains ont rapidement reculé de plus de 20% lorsque le président américain Donald Trump a annoncé sa vague de tarifs douaniers. Une semaine plus tard, il a ensuite calmé le jeu et les marchés ont presque récupéré tout le terrain perdu», philosophe-t-il. À ce jour, l'indice S&P 500 est même en hausse d'environ 4% depuis le début de l'année, alors que la progression de l'indice canadien S&P/TSX est de 8%. «Aux États-Unis les marchés boursiers dans leur ensemble ont toutefois moins bien performé. Par exemple, le Russell 2000 est en repli de 3% depuis janvier. De plus, en calculant les variations des taux de change, les Canadiens qui ont investi aux États-Unis cette année ont enregistré des rendements négatifs», précise-t-il. Il ajoute qu'à court terme, les rendements boursiers n'ont pas une grande signification. «Il faut rester concentré sur le long terme. Si on possède de bonnes entreprises dont la valeur intrinsèque progresse chaque année, éventuellement, leurs titres vont bien faire», dit-il. Des occasions à saisir dans les titres de produits de luxe? François Rochon soutient qu'il existe toujours des titres favoris de la foule et d'autres qui sont en défaveur. «Je dirais en ce moment, un endroit où je vois des occasions, c'est du côté des produits de luxe. Ça a été une période difficile depuis quelques trimestres pour les produits de luxe. Les consommateurs à la grandeur de la planète sont un peu échaudés par l'inflation et ça a affecté l'industrie. À mon avis, une des plus belles entreprises dans ce secteur-là, c'est LVMH (MC, 437,55 euros, Bourse de Paris), qui possède entre autres Louis Vuitton. Je pense que c'est une excellente entreprise», croit-il. Il concède que les derniers trimestres ont été décevants, mais qu'un investisseur patient qui conserverait le titre cinq ans et plus devrait être récompensé. Le gestionnaire de portefeuille n'est toutefois pas prêt à investir dans le secteur de la défense pour profiter de la manne qui sera éventuellement générée par la hausse des dépenses des pays membres de l'OTAN. «On n'aime pas trop le secteur parce qu'avec le politique, on devient tributaires de multiples facteurs qu'on ne contrôle pas», dit-il. Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. La Réserve fédérale américaine a choisi de garder son taux directeur entre 4,25% et 4,5% cette semaine pour de bonnes raisons, estime Julie Hurtubise, conseillère en placements principale à Gestion de patrimoine TD. «La Fed a choisi la prudence. Elle pourrait reprendre son cycle d'assouplissement monétaire prochainement, mais n'a pas fourni beaucoup d'informations à ce sujet. Puisque le consensus était qu'il n'y aurait pas de baisse de taux, Donald Trump avait déjà fait connaître son mécontentement avant la décision», rappelle-t-elle. Julie Hurtubise précise que la Fed a malgré tout laissé entendre qu’elle pourrait abaisser son taux directeur à deux reprises d’ici la fin de 2025, mais a retiré une baisse prévue en 2026. «Le message de la Fed était cohérent, l'inflation est toujours trop élevée, le marché de l'emploi est robuste et les risques liés aux tarifs et à la géopolitique persistent», dit-elle. L’inconnue des conflits géopolitiques Sur les marchés boursiers, le conflit entre Israël et l'Iran retient l’attention. Malgré tout, à ce jour, on n’a pas constaté d’effet de contagion sur les marchés boursiers nord-américains. «Pour l'instant, la réaction a été de courte durée. C'est souvent le cas avec des tensions géopolitiques lorsqu'elles se retrouvent assez loin des marchés nord-américains. Par contre, on est un peu plus sensibles lorsqu’un conflit frappe cette région parce que ça entraîne souvent une hausse marquée des prix de l'énergie. D’une façon indirecte, on pourrait revoir des pressions inflationnistes liées à la hausse des prix du pétrole, ce qui pourrait entraîner aussi un ralentissement économique mondial», explique-t-elle. Julie Hurtubise soutient que lorsque l’économie mondiale doit composer avec des conflits géopolitiques, les secteurs défensifs comme les pharmaceutiques, la consommation de base, les infrastructures et les services à la collectivité ont tendance à faire preuve de plus de résilience en Bourse. À l’inverse, selon elle, les entreprises les plus à risque sont celles qui font beaucoup de commerce international et dont les chaînes d’approvisionnement traversent les zones de guerre.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Dollarama (DOL, 193,94 $) a publié des résultats financiers du premier trimestre de son exercice 2026 supérieurs aux prévisions des analystes le 11 juin. Le titre a très bien réagi en Bourse, s’appréciant de 10% durant la séance qui a suivi la publication des résultats. Selon Luc Girard, gestionnaire de portefeuille à Noël Girard Lehoux, Valeurs mobilières Desjardins, trois éléments fondamentaux expliquent l’enthousiasme des investisseurs envers la performance de Dollarama. «Premier élément, une croissance des ventes de magasins comparables de 4,9 %. Le deuxième élément, je vous dirais que ce sont les marges brutes qui sont restées quand même élevées, malgré des vents contraires comme les coûts de main-d'oeuvre, la logistique et le taux de change. Et le troisième élément, je vous dirais que c'est la perspective optimiste pour l'année entière», explique-t-il. Revenant sur la hausse de 4,9% des ventes de magasins comparables, une mesure clé de la performance des détaillants, Luc Girard précise que Dollarama tire bien son épingle du jeu. «Quand on regarde la consommation des ménages, on voit un phénomène de plus en plus important qu'on appelle le ‘downtrading’, qu'on pourrait traduire en français par un ajustement des habitudes de consommation. Premièrement, le consommateur va réduire ses dépenses, mais en second lieu, il va aussi se replier vers des options qui sont beaucoup moins coûteuses, ce qui crée automatiquement des occasions pour la société», dit-il. Luc Girard explique aussi comment la société pourrait encore améliorer ses marges bénéficiaires d’ici la fin de l’exercice 2026 en misant sur quatre piliers : son pouvoir de négociation, l’optimisation des stocks, sa chaîne d’approvisionnement et sa capacité à relever les prix de certains produits. Le gestionnaire de portefeuille aborde également l’expansion en Amérique latine et au Mexique, de même que l’acquisition de la chaîne australienne The Reject Shop. La transaction pour l’acquisition de cette dernière devrait se conclure cet été. Signe que les résultats trimestriels ont été une surprise pour tout le monde, les 15 analystes qui suivent le titre de Dollarama avaient, en moyenne, un cours cible sur un an d’un peu plus de 178$ au moment où les chiffres ont été dévoilés, selon des données de LSEG Refinitiv. Or, le titre a terminé la séance du 11 juin à 192,99$.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. On parle beaucoup des obligations à 30 ans du gouvernement américain, qu’on appelle aussi les bons du Trésor, depuis quelques jours, dont les taux d'intérêt ont grimpé autour de 5 %. Pourquoi est-ce que ça retient autant l'attention? «Parce que quand le marché obligataire parle, les gouvernements écoutent. Puis le marché obligataire, dans le moment, le message qu'il est en train d'envoyer, c'est qu'il est très inquiet de la direction du déficit américain», explique Sébastien Mc Mahon, stratège en chef, économiste sénior et gestionnaire de portefeuilles à iA Gestion mondiale d’actifs. Il ajoute qu’en ce moment, le déficit américain est à environ 7% du PIB du pays, ce qui est énorme et beaucoup plus élevé qu’au Canada, où le déficit équivaut à 2% du PIB. «Aux États-Unis, ça augmente depuis plusieurs années et quand on regarde devant, on dirait que ça devrait continuer d'augmenter. Ce n'est pas soutenable», dit-il. Selon Sébastien Mc Mahon, les « justiciers obligataires » sont à l’œuvre en ce moment. «Pensez aux fonds de pension, pensez aux grands investisseurs institutionnels… ils commencent à se demander si c'est vraiment une bonne idée de prêter de l'argent au gouvernement américain à long terme et s’il n'y aurait pas de meilleures occasions ailleurs», raconte-t-il. Pour financer des déficits, les gouvernements doivent emprunter en émettant des bons du Trésor. Si les taux d’intérêt de ces titres grimpent, il devient de plus en plus coûteux de s’endetter. Baisses d’impôts au menu Malgré tout, un important projet de loi qui prévoit d’importantes baisses d’impôts a franchi une première étape cette semaine, même si ces dernières réduiraient considérablement les revenus du gouvernement américain. «Les taux obligataires ont réagi aux négociations et à tout ce qui se tramait pour ce projet de loi. Probablement que ça va prendre encore plusieurs mois avant que le projet de loi soit adopté. Il peut encore changer beaucoup», précise-t-il. «Si le projet de loi était approuvé par le Sénat dans sa forme actuelle, les baisses d’impôts mettraient encore plus de pression sur le gouvernement américain pour relever les barrières tarifaires afin d’aller chercher des revenus supplémentaires», juge-t-il. Baisses des dépenses et… des revenus Depuis le début de la présidence de Donald Trump cette année, on veut réduire les dépenses de l'État. De l'autre, on veut aussi réduire les revenus de l'État avec les baisses d'impôts. Selon Sébastien Mc Mahon, l’adéquation entre ces deux variables demeure un facteur de risque important. «Il y a une perception importante chez les observateurs politiques et les économistes, mais aussi dans le marché en ce moment, que ça va prendre une crise financière pour forcer le politique à agir. Quand est-ce qu'on va s'en aller vers un budget qui va être plus équilibré? C'est là que les inquiétudes sont installées», dit-il. Le stratège ajoute que les hausses de taux obligataires à long terme pourraient aussi toucher le Canada si les marchés financiers devaient se montrer insatisfaits du prochain budget fédéral, qui sera dévoilé à l’automne.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. L’indice canadien S&P/TSX performe mieux que l’indice phare de la Bourse américaine, le S&P 500, depuis le début de l’année. La situation s’explique facilement, selon Marc L’Écuyer, gestionnaire de portefeuille à Cote 100. «Je pense que si on remonte justement au début du mois d’avril, ce qu'il faut retenir, c'est que c'est dangereux de négocier sur les marchés boursiers à court terme, en fonction des nouvelles. La situation peut changer rapidement», précise-t-il. Selon lui, la surperformance du S&P/TSX depuis le début de l’année est attribuable à l’excellente performance d'un seul secteur. «Le secteur aurifère est en hausse de 30 % depuis le début de l'année. Mais malgré tout, quand on regarde les autres secteurs en détail, ils ont quand même bien fait aussi», explique-t-il. Les baisses d'impôts avant la décote Marc L’Écuyer ne croit pas que la décote de la dette américaine par l’agence Moody’s, annoncée le 16 mai, soit responsable de la sous-performance du S&P 500 par rapport à l’indice S&P/TSX. «La sous-performance date de plus longtemps. Ça ne fait pas seulement une semaine qu'on voit une surperformance de l’indice canadien», dit-il. Selon lui, le gouvernement américain, le Congrès et le Sénat, négocient un programme de réduction d'impôts qui va être en bonne partie financé par de la dette et non uniquement par une réduction des dépenses. «Je pense que ça, ça pourrait inquiéter les marchés. On le voit depuis quelques jours avec les hausses de taux d'intérêt à long terme aux États-Unis», croit-il. Il soutient que le gouvernement américain ne peut pas continuer de générer un déficit qui est l’équivalent de 6%-7% du PIB alors que le pays est en période de plein emploi. Le gestionnaire de portefeuille ajoute que la saison des résultats financiers du premier trimestre a pu profiter des appréhensions entourant la guerre tarifaire. Le vrai test, selon lui, s’amorcera dans quelques mois lorsque les résultats du trimestre en cours seront dévoilés, mais s’étirera au deuxième semestre de 2025.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Le 7 mai, la Réserve fédérale américaine n’a pas touché à son taux directeur, estimant qu’il valait mieux le garder dans une fourchette de 4,25% à 4,5%. «Le message clé du communiqué de la Fed, c'est vraiment qu'elle a mentionné que le risque principal était de voir le taux de chômage se détériorer et de voir le taux d’inflation augmenter», explique Nicolas Vaugeois, gestionnaire de portefeuille à Fiera Capital. Selon lui, la Fed a ainsi ouvert la porte à une réduction du taux directeur si jamais le marché de l’emploi devait se détériorer davantage. Il précise qu’avant le 7 mai, les marchés anticipaient que le taux directeur de la banque centrale américaine allait être abaissé de trois à quatre reprises (d’un quart de point de pourcentage à chaque fois) d’ici la fin de l’année. «Aujourd’hui, on prévoit que la Fed ne bougera pas en juin et on anticipe deux baisses de taux d’ici la fin de l’année», dit-il. Les dirigeants de la Fed ont aussi admis qu’ils ignoraient ce qui attendait l’économie américaine à court terme en raison de la guerre commerciale et de l’imprévisibilité du gouvernement de Donald Trump, ce qui n’envoie pas un bon message. «C'est sûr qu'une guerre commerciale et des tarifs douaniers, il n'y a rien de bon là-dedans pour la croissance économique. Ce qui est difficile pour une banque centrale, c'est que quand on a une administration qui augmente ou diminue les tarifs douaniers de manière aléatoire, c'est dur pour eux de mettre ça dans leurs modèles», concède Nicolas Vaugeois. Il précise que l’avenir dira si les investisseurs internationaux voudront investir davantage à l’extérieur des États-Unis ou s’ils voudront y rester aussi présents. Pas de crise immobilière en vue En attendant que la Fed prenne la décision de baisser son taux directeur, les taux d’intérêt restent élevés aux États-Unis, ce qui fait craindre pour une crise immobilière à travers le pays. Pour le moment, Nicolas Vaugeois ne voit pas de signal d’alarme de ce côté. «Pour qu’il y ait une crise immobilière, il va falloir que le taux de chômage augmente et que de nombreux ménages se retrouvent dans l’incapacité de payer leurs versements hypothécaires. Ce n'est pas un scénario, selon nous, qui est dans les plus grandes probabilités», raconte-t-il.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Le 3 mai, Warren Buffett, le légendaire PDG de Berkshire Hathaway, a annoncé qu'il allait se retirer à la fin de l'année et que Greg Abel, l’actuel président du conseil d’administration et PDG de la division Berkshire Hathaway Energy, allait lui succéder. Selon Vincent Fournier, gestionnaire de portefeuille à Claret, on peut anticiper des changements à la haute direction qui seront relativement mineurs une fois que Warren Buffett aura quitté son poste pour se concentrer sur celui de président du conseil d’administration. « Je ne pense pas qu'il va y avoir de grands changements parce que la structure de l'entreprise, qui est la force principale de Berkshire Hathaway, est qu’il s’agit d’une compagnie d'assurance qui investit dans des actions. C'est ça qui demeure le pilier du succès de la société», croit-il. En second lieu, il souligne que Greg Abel travaille à Berkshire Hathaway depuis l’an 2000 et que Ajit Jain, le cerveau derrière les activités d’assurance de l’entreprise, reste en poste. S'inspirer d'Apple «Prévoir ce qui va se passer, ce n’est pas évident, mais on pourrait essayer de faire un parallèle avec Apple quand Steve Jobs a pris sa retraite. La succession chez Apple s'est quand même bien déroulée», estime-t-il. Il rappelle que Steve Jobs était un visionnaire qui a bâti une gamme de produits basés sur le design, alors que Tim Cook est un expert en efficience et en profitabilité. «Quand on regarde la valeur des actions d'Apple aujourd'hui, on peut juste constater que la transition a été un succès», dit-il. Selon Vincent Fournier, on peut s’attendre à un scénario similaire avec Berkshire Hathaway. «Greg Abel a été formé par Warren Buffett. C'est un opérateur. Ça pourrait amener l’entreprise sur une deuxième lancée», croit-il. La question à 348G$US Difficile de passer sous silence le fait que Berkshire possédait, à la fin du premier trimestre, des liquidités totalisant 348 milliards de dollars américains. Le gestionnaire de portefeuille soutient que l’on ne connaît pas vraiment les raisons derrière la création de cette montagne de liquidités. «Peut-être que c'est une décision tactique qui a un lien avec l'âge de Warren Buffett (94 ans). L’entreprise doit prévoir des fonds pour racheter les actions du milliardaire qui seront léguées à des œuvres de charité à la suite de son décès», explique-t-il. Si les liquidités n’ont pas offert, historiquement, des rendements aussi élevés que les marchés boursiers, Vincent Fournier ne s’en formalise pas trop dans le cas de Berkshire Hathaway, qui a la capacité d’investir avec effet de levier.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. La saison des résultats financiers des grandes entreprises technologiques américaines a réservé de belles surprises aux investisseurs cette semaine. Meta Platforms (META, 572,21$US), qui possède entre autres les réseaux sociaux Facebook, Instagram et WhatsApp, a notamment dévoilé le 30 avril des résultats largement supérieurs aux prévisions pour les trois premiers mois de 2025. Le 1er mai, le titre a bien réagi en terminant la séance en hausse de plus de 4%. François Rochon, président et gestionnaire de portefeuille chez Giverny Capital, et actionnaire de Meta Platforms, confirme que les résultats étaient très bons. «Les revenus ont augmenté de 16% sur un an. Les marges bénéficiaires ont été mieux que prévu», dit-il, soulignant que les résultats de la période correspondante l’an dernier avaient été «extraordinaires», et qu’il était difficile de penser qu’elle allait pouvoir maintenir une telle rentabilité. «Mais elle y est parvenue», résume-t-il. Les prévisions pour le second trimestre ont aussi excédé les attentes. Meta Platforms s’attend à ce que ses revenus se situent entre 42,5 et 45,5 milliards de dollars américains durant la période. «La société pense pouvoir offrir de bons résultats durant le trimestre. La partie que j'ai trouvée bien intéressante, c'est le temps passé sur Facebook, qui a augmenté de 7% au cours des six derniers mois. Alors que beaucoup de gens pensent que Facebook, c'est un peu démodé et que c’est Instagram qui est plus à la mode. Pour Instagram, l’augmentation a été de 6 %. Donc, ça a été encore mieux sur Facebook qu'Instagram», explique-t-il. L’augmentation sur Threads (lancé par Meta en 2023 pour rivaliser avec X) a même atteint 35%. «Je pense que s'il y a une entreprise qui a bénéficié de ses investissements en intelligence artificielle depuis trois ans, c'est Meta. Ça lui a permis de mieux cibler les publicités et donc de pouvoir demander des prix plus élevés aux publicitaires», affirme-t-il. L’erreur Microsoft Microsoft (MSFT, 425,40$US) a aussi dévoilé des résultats financiers trimestriels supérieurs aux prévisions après la fermeture des marchés boursiers le 30 avril. Le titre a encore mieux réagi que celui de Meta Platforms le lendemain, terminant la séance sur un gain de 7,6%. Les services Azure et d’infonuagique de Microsoft ont excédé les prévisions. François Rochon souligne la croissance de 33% sur un an des revenus de la plateforme Azure. «Et toute la partie ‘Intelligent Cloud’ a vu ses revenus progresser de 21% sur un an. C’est vraiment impressionnant pour une société de cette taille. Les revenus pour le trimestre ont été de 70 milliards de dollars américains, en hausse de 13% sur un an. C'est phénoménal», dit-il. Ces dernières années, François Rochon a déjà qualifié Microsoft de l’une de ses pires erreurs à la Bourse. Il soutient que le titre n’est pas une aubaine en ce moment, sans qu’il soit surévalué. «Je l'avais en portefeuille pendant quelques années, puis je l'ai vendu avant la belle envolée. Je dirais que ça demeure une société extraordinaire, dominante, qui a des avantages compétitifs vraiment très, très forts. Je trouve que l'évaluation de 30 fois les profits estimés pour l'année en cours n'est pas astronomique, mais est quand même assez élevée», dit-il. Booking Holdings se tire bien d’affaire Une autre entreprise qui passe un peu plus sous le radar, mais que Giverny Capital détient en portefeuille est Booking Holdings (BKNG, 5101,43$US). L'entreprise qui permet entre autres aux vacanciers de réserver des chalets ou des chambres d'hôtel, a aussi très bien fait en ce début d’année. «Au premier trimestre, les revenus ont monté de 8% sur un an, donc ça a été vraiment excellent. La société a aussi été très agressive à racheter de ses actions durant la période, ce qui fait que son bénéfice par action a progressé de 22%. C'est une des choses que j'aime beaucoup dans Booking. Je pense que c'est une belle entreprise dans une belle niche, mais aussi on a une équipe de direction pro-investisseurs qui alloue presque toutes les liquidités générées à des rachats d'actions», explique-t-il. À 24 fois les profits prévus des 12 prochains mois, le titre n’est pas une aubaine, mais François Rochon estime que c’est tout de même très raisonnable pour une entreprise avec d’aussi bonnes caractéristiques fondamentales. Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRE EN ACTION. Les marchés boursiers sont au début de la période des résultats financiers trimestriels pour les trois premiers mois de 2025, mais déjà, Julie Hurtubise, conseillère en placement principale à Gestion de patrimoine TD, recommande de porter une attention particulière aux prévisions des équipes de direction. «Si je me base sur les résultats en soi, les analyses du groupe financier américain Factset estiment qu'il y aura une augmentation d’à peu près de 7,2% des bénéfices pour les entreprises du S&P 500, ce qui marquerait le septième trimestre consécutif de croissance annuelle», dit-elle. Elle précise que les marchés s’attendent à ce que les actions de petite capitalisation n'affichent aucune croissance des bénéfices, tandis que les entreprises de moyenne et grande capitalisation devraient enregistrer une croissance de plus de 5%, malgré les récentes données économiques plus faibles et les craintes liées à une politique économique plus restrictive. «Jusqu'à présent, les résultats sont satisfaisants, mieux que ce que plusieurs analystes anticipaient. Je crois que le mot d'ordre vraiment pour cette saison des résultats, c’est les prévisions. C'est difficile pour les analystes d'avoir une conviction quelconque, car les entreprises ne savent même pas comment se positionner elles-mêmes face aux incertitudes causées par le gouvernement américain», explique-t-elle, ajoutant que ces facteurs se reflèteront sur les résultats du second trimestre. Julie Hurtubise affirme que les analystes ont toujours été plus friands des conférences téléphoniques des équipes de direction qui accompagnent la diffusion des résultats trimestriels que des résultats eux-mêmes. Ces conférences sont, à son avis, encore plus importantes en ce moment. «Les investisseurs doivent vraiment obtenir des informations supplémentaires. Donc, les conférences téléphoniques apportent des nuances et permettent aux investisseurs d'avoir un meilleur aperçu des prévisions. Présentement, lors de certains appels, les compagnies précisent les licenciements à venir comme Intel (INTC, 21,49$US) et Amazon (AMZN, 186,54$US), les réductions des dépenses et une pause des investissements futurs. Ces informations sont cruciales», affirme-t-elle. Julie Hurtubise soutient que certains dirigeants ont aussi l’occasion d’exprimer leurs craintes envers le gouvernement américain, par exemple ceux de General Motors (GM, 46,88$US), qui ne déménagera pas des usines aux États-Unis si une entente peut être encore conclue dans l’industrie. Un autre problème qu’on peut constater, selon elle, est que les dirigeants ne savent pas comment intégrer les tarifs douaniers dans leurs modèles prédictifs, ce qui apporte aussi beaucoup d’incertitude. Délaisser les États-Unis pour le Canada? «Si les gens souhaitent sortir du marché américain, soit par conviction ou par crainte de cette administration-là, je conseille les marchés internationaux et canadiens. Non seulement le marché canadien est moins cher, mais il offre aussi un taux de dividendes plus intéressant que le S&P 500. Donc le S&P/TSX est à 3,2% versus le S&P 500 à 1,4%. Quand les marchés sont en dents de scie, les dividendes nous paient pour être patients», dit-elle. La conseillère souligne aussi que 40% des revenus des entreprises qui font partie du S&P 500 proviennent de l’international, incluant 7% de la Chine. «Les ventes sont en baisse, puisque les consommateurs bannissent présentement des produits américains. Alors, tout ça, ce sont de bonnes raisons pour peut-être réduire une exposition au marché américain», croit-elle. La clé, selon elle, est de miser sur une diversification sectorielle, mais aussi géographique.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
GESTIONNAIRES EN ACTION. Toute l’incertitude entourant la guerre commerciale rend la tâche difficile aux investisseurs qui souhaitent mettre en place une stratégie d’investissement à long terme. Luc Girard, gestionnaire de portefeuille à Noël Girard Lehoux, Valeurs mobilières Desjardins, estime malgré tout que chaque période d’instabilité crée des occasions à saisir. «En ce moment, l'instabilité vient d'une combinaison de facteurs. On a présentement la persistance des taux d'intérêt élevés, les tensions géopolitiques comme en Chine, en Ukraine et au Moyen-Orient. On a aussi l'incertitude qui est provoquée par les tarifs douaniers imposés par la Maison-Blanche. Sans oublier l'évolution rapide des technologies. Tout ça, ça vient augmenter la volatilité des marchés et ça complique les décisions des investisseurs», estime-t-il. Surtout que le dollar américain, qui sert normalement de valeur refuge lors des périodes de forte volatilité en Bourse, n’a pas joué son rôle cette année. «On voit la devise américaine qui est plombée par les investisseurs étrangers, qui transfèrent leurs avoirs hors des États-Unis, ce qui crée une pression sur la devise. Il ne suffit plus maintenant de juste regarder les bilans des entreprises. Il faut aussi anticiper le contexte mondial qui va affecter la perception du risque et le comportement des marchés», explique Luc Girard. Il existe toujours, selon lui, des occasions d’investissement aux États-Unis, mais il faut être plus sélectif. Les investisseurs devraient selon lui se demander si l’ère du S&P 500 roi et maître des marchés boursiers mondiaux tire à sa fin. «On pourrait être en train d'assister à la naissance d'une nouvelle thématique géographique», juge-t-il. Selon lui, un portefeuille résilient en 2025 en est un qui peut encaisser les coups sans tout perdre, mais qui a une souplesse pour saisir des occasions. «Ça veut dire qu'il faut penser à la gestion des risques et faire de la diversification géographique et sectorielle», dit-il. Banques centrales et inflation On a vu cette semaine la Banque du Canada rester sur les lignes de côté et garder son taux directeur à 2,75 %. On a aussi vu le président de la Réserve fédérale américaine, Jérôme Powell, qui a prévenu que la guerre commerciale allait soutenir l'inflation. Dans ce contexte, il recommande aux investisseurs d’éviter le piège de vouloir toujours tout anticiper, ce qui est complètement irréaliste. «Si vous basez vos décisions sur la peur, vous allez toujours vendre au pire moment. Si vous faites preuve d’un enthousiasme exagéré, vous allez payer trop cher pour vos achats. Le meilleur conseil, c'est d'avoir une stratégie qui est claire, qui est adaptée à vos objectifs et aussi à votre tolérance aux risques», croit-il. Surtout, il faut être capable de garder le cap quand le bruit ambiant devient trop fort.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr