S1E269: Taux directeur: des baisses qui arrivent à point
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GESTIONNAIRES EN ACTION. Les décisions de la Banque du Canada et de la Réserve fédérale américaine annoncées cette semaine étaient largement anticipées. La grande question, c’est quelle sera la suite.
La Banque du Canada a d’abord annoncé qu’elle réduisait son taux directeur pour le faire passer de 2,75% à 2,5%. Les dirigeants ont invoqué un affaiblissement de l'économie, des risques réduits d'une nouvelle poussée de l'inflation et une progression du taux de chômage pour justifier leur décision.
«Je pense que la décision de la Banque du Canada de couper son taux directeur d'un quart de point était la bonne, principalement à cause des récentes données économiques. On constate que le risque de faible croissance a clairement pesé dans la balance», explique Nicolas Vaugeois, gestionnaire de portefeuille à Fiera Capital.
Il souligne que l’inflation se situe dans la fourchette cible à 1,9%, malgré le fait que l’inflation excluant les composantes plus volatiles de l’alimentation et de l’énergie est encore un peu trop élevée. «Quand on regarde l'inflation, au Canada, elle se situe dans la fourchette cible. Mais clairement, avec un taux de chômage à 7,1%, ça fait en sorte que la consommation anticipée des ménages devrait diminuer, ce qui contribuera à freiner la croissance de l'inflation», précise-t-il.
Il ajoute que le Canada a enlevé les tarifs réciproques vers les États-Unis, ce qui devrait aussi réduire les pressions inflationnistes du côté des importations.
La Banque du Canada a encore deux rendez-vous d’ici la fin de l’année et Nicolas Vaugeois soutient que les marchés financiers anticipent à 85% une autre baisse d’un quart de point en décembre.
«Il va vraiment falloir suivre l’évolution des données économiques. Les exportations et les barrières tarifaires, les relations commerciales, les investissements et les données sur l'emploi», énumère-t-il.
La Réserve Fédérale américaine coupe aussi
Du côté de la réserve fédérale américaine, le taux directeur qui a aussi été réduit d’un quart de point et se situe entre 4% et 4,25%.
Selon Nicolas Vaugeois, la détérioration du marché de l’emploi a pesé plus lourd dans la balance que le combat contre l’inflation. «On l'a vu aussi la semaine dernière quand les chiffres d'emploi ont été révisés à la baisse de pratiquement 900 000 postes depuis mars 2025. La situation s'est donc vraiment détériorée depuis le début de l'année», résume-t-il.
Le nouveau gouverneur de la Fed récemment nommé par Donald Trump, Stephen Miran, aurait quant à lui préféré une coupe d’un demi-point de pourcentage. «En effet, il est le seul qui a voté contre la décision de réduire le taux directeur d’un quart de point. Son opinion peut être valide s’il croit que l'économie et l'emploi vont se détériorer davantage. Il dit toutefois que l'économie est forte et que les tarifs douaniers n’ont aucun effet sur la croissance économique. Il va donc falloir qu’il choisisse son camp», estime Nicolas Vaugeois.
Selon lui, comme les baisses étaient largement anticipées, leur effet sur les marchés boursiers a été plutôt limité.
Il croit que tout ce qui pousse les marchés à la hausse en ce moment, c’est l’engouement qui entoure l’intelligence artificielle. À son avis, la politique monétaire ne joue pas un grand rôle dans la progression des indices nord-américains.
*Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.
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