"Les Américains votent, la planète tremble"
Description
A la Une de la presse, ce lundi 4 novembre, l’attente et l’inquiétude des médias occidentaux avant la présidentielle américaine, où le match entre Donald Trump et Kamala Harris semble toujours aussi incertain. La colère des victimes des inondations en Espagne. Le début du procès, à Paris, de huit adultes accusés d’avoir contribué à la campagne de haine contre Samuel Paty, assassiné en octobre 2020. Et l’extraordinaire geste de défit d’une étudiante iranienne.
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A la Une de la presse, l’attente et l’inquiétude avant la présidentielle aux Etats-Unis, où le match entre Donald Trump et Kamala Harris semble toujours aussi incertain. Un dessin résume bien l’anxiété d’une bonne partie du monde. Il est signé Ella Baron pour The Guardian, le quotidien britannique, et montre la planète désemparée, scrutant avec angoisse les sondages donnant les deux candidats à égalité un dessin intitulé : "Tipping point" (moment-clé ou tournant). Les Echos, le quotidien économique français, parle aussi d’une "élection monde", dont les résultats vont "décider des orientations de la géopolitique mondiale" pour les quatre prochaines années et peut-être provoquer "un durcissement des relations transatlantiques", en cas d’élection de Donald Trump.
Le candidat républicain est largement perçu par les médias occidentaux comme un "péril" pour la démocratie américaine – comme en témoigne la Une du journal belge Le Soir. Un danger pour la démocratie américaine, et au-delà : le journal The I publie un sondage d’après lequel 47% des Britanniques pensent qu’une victoire de Kamala Harris serait la meilleure option pour le Royaume-Uni, contre 27% en faveur de Trump, dont la victoire est toutefois jugée plus probable. En Chine, The Global Times fait état du renforcement de la sécurité autour du scrutin aux Etats-Unis, mais aussi de l’inquiétude de leurs alliés, qu’il voit "sur des charbons ardents face aux incertitudes planant sur la politique étrangère" américaine. Quant à la Russie, elle "feint l’indifférence, tout en soutenant tranquillement Donald Trump", d’après The Washington Post.
The Washington Post, qui détaille les mesures de sécurité exceptionnelles prises pour protéger ces élections pendant et après le scrutin. Le quotidien américain voit dans ces mesures une conséquence des "effets à long terme du déni de l'élection (de 2020) par Donald Trump", et de son refus de reconnaître la victoire de Joe Biden. D’après le journal, les autorités de plusieurs Etats-clés travaillent à "fortifier les sites liés aux élections", y compris en installant des snipers sur les toits, des boutons d’urgence pour les employés électoraux ou encore en déployant des drones de surveillance. Des dispositifs exceptionnels justifiés par les menaces proférées, entre autres, par les Proud Boys, selon The Wall Street Journal, qui rappelle que les partisans de ce mouvement d’extrême droite furent les principaux instigateurs des émeutes du Capitole du 6 janvier 2021. "Bien que l’on ne sache pas exactement ce que (ce) groupe prévoit ni dans quelle mesure ses plans sont coordonnés, de nombreuses sections amplifient les allégations de fraude électorale formulées par Trump et discutent (actuellement) des réponses" à y apporter, prévient le journal.
A la Une également, la colère des victimes des inondations de la région de Valence, en Espagne, qui ont vivement pris à partie, hier, le couple royal, le Premier ministre et le président de la région. "Paiporta reçoit le roi, Sanchez et Mazon avec de la boue, aux cris d’"assassins"", titre El Pais, qui accuse "l’extrême droite d’entretenir ces protestations pour nourrir la violence". La Vanguardia, journal catalan, parle d’une "explosion de colère" face à la "lenteur" des autorités, mais aussi de tentatives de manipulation de "certains ultras" - des "agitateurs d’extrême droite" cherchant, selon lui, à "saper la crédibilité des institutions et de leurs représentants". La presse de droite, et notamment La Razon, préfère souligner la compassion du couple royal envers les sinistrés, en accusant le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez de chercher à se défausser de ses responsabilités. "Nous avons un gouvernement qui nous parle du changement climatique mais, à part nous retirer nos couverts en plastique et installer des éoliennes sur les montagnes, il n'a absolument rien fait", cingle le journal.
Du côté de la presse française, il est beaucoup question de l’ouverture, aujourd’hui, à Paris, du procès de huit adultes, accusés d'avoir contribué à la campagne de haine contre Samuel Paty, ce professeur assassiné en octobre 2020 par un jeune islamiste. Libération annonce "le procès d’un terrible engrenage", dont il espère qu’il sera aussi l’occasion de "rappeler les valeurs qui rassemblent" les Français, "pour mieux combattre toute complicité avec une idéologie mortifère aspirant à (les) diviser".
Dans un entretien au Nouvel Observateur, Gaëlle Paty, l’une des deux sœurs de Samuel Paty dit qu’elle a attendu ce procès avec impatience: "Je veux pouvoir regarder les accusés en face, tout entendre, tout savoir et dire moi-même des choses", déclare-t-elle. Gaëlle Paty, qui affirme aussi "qu’il y a eu des dysfonctionnements" au sein de l’Education nationale, mais que "ce ne sont pas ces dysfonctionnements qui ont causé la mort de mon frère", mais des "gens qui savaient très bien ce qu’ils faisaient". Le Figaro indique que l’instruction judiciaire sur ces éventuels dysfonctionnements est toujours en cours. Les parents et les soeurs de Samuel Paty ayant déposé une plainte en 2022 contre l’Etat, pour "non-empêchement de crime" et "non-assistance à personne en péril".
Avant de vous dire à demain, je vous propose de jeter un dernier coup d’œil à Libération, qui revient sur l’extraordinaire geste de défi, samedi, d’une étudiante iranienne. Après avoir été harcelée par des agents de sécurité à cause de son foulard, cette jeune femme, identifiée comme étant Ahoo Daryaei, a enlevé ses vêtements avant de marcher quelques minutes dans une rue de Téhéran, en culotte et soutien-gorge. Une vidéo clandestine de cette scène est devenue virale sur les réseaux sociaux. Ahoo Daryaei a été arrêtée, mais elle est devenue un nouveau symbole de la résistance des Iraniennes contre la répression, Plusieurs dessins, dont une illustration de Jonathan Majburd, trouvé sur le réseau social X, ont rendu hommage à son courage.
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