DiscoverReportage FranceAu Sial, les entrepreneuses africaines démontrent les avancées de l'agriculture locale de demain
Au Sial, les entrepreneuses africaines démontrent les avancées de l'agriculture locale de demain

Au Sial, les entrepreneuses africaines démontrent les avancées de l'agriculture locale de demain

Update: 2024-10-30
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Le Salon international de l'alimentation (Sial), qui se tient tous les deux ans à Paris, s'est déroulé la semaine dernière au Parc des expositions de Villepinte, au nord de la capitale. Cinq jours pendant lesquels l'ensemble des acteurs du secteur agroalimentaire se sont réunis pour parler business, innovation ou pour réfléchir sur des solutions à apporter à des problématiques du secteur. Sur 3 700 participants, seule une soixantaine de pays africains étaient présents. En Afrique, la grande majorité des emplois agricoles est occupée par des femmes. Et pourtant, elles sont peu nombreuses à participer à des événements comme le Sial. Mais cette année, une tendance se dessine. Malgré de multiples difficultés telles que l'accès aux terres et aux financements, de plus en plus de femmes relèvent le défi de l'entrepreneuriat agricole, un secteur jusque-là réservé aux hommes.

C'est une nouvelle génération de femmes africaines engagées et très motivées qui participe pour la première fois au Sial. Née au Congo, Sandrine Vasselin Kabonga a quitté son travail de conseillère financière il y a une dizaine d'années pour fonder Misao Spices, une entreprise de production et de distribution d'épices d'Afrique centrale, et surtout de la République démocratique du Congo

« En RDC, on n'a pas de filière de production des épices professionnelles comme elles peuvent exister à Madagascar, Zanzibar ou en Asie. Donc c'est vraiment de l'agroforesterie. C'est travailler avec les communautés locales, les communautés paysannes, les producteurs. On va cueillir, sécher, faire toute la transformation si je puis dire localement, donc créer de l'emploi autour de ça. Mais on reste sur le marché de niche, donc vraiment sur des produits de qualité. »

Les modes de consommation changent...

Des produits de qualité, c'est également ce que Lydia Mérouche veut promouvoir dans son pays. Après avoir été avocate pendant plusieurs années, cette Algérienne a fondé en 2016 Fossoul Agricol, une société spécialisée dans la production de fruits et légumes bios de saison :

« Ma présence aujourd'hui ici au Sial représente mon engagement dans l'alimentation, l'alimentation en Algérie, l'alimentation en Afrique, et tout simplement l'alimentation durable. Parce qu'on sait aujourd'hui que l'alimentation durable est un enjeu environnemental et un enjeu de santé publique et notre santé en dépend. Et la santé passe aussi par ce qu'il y a dans nos assiettes. Et c'est pour ça qu'en tant qu'avocate, j'ai décidé de ranger ma robe et d'enfiler mes bottes d'agricultrice pour militer pour une agriculture saine et durable en Algérie et en Afrique. »

... pour une recherche de qualité authentique

Jessica Allogo est une autre entrepreneure africaine présente au Sial. Cette ancienne ingénieure dans l'industrie pétrolière a créé il y a huit ans les Petits Pots de l'Ogooué, une entreprise de transformation agroalimentaire au Gabon : 

« C'est vrai que les premières années, c'était difficile... L'accès au marché n'était pas simple. Mais en huit ans, j'ai beaucoup vu le paysage changer, les modes de consommation changer. Le consommateur africain aujourd'hui est vraiment en quête de produits plus authentiques, de produits locaux qui valorisent le patrimoine, et il y a aussi une notion vraiment de solidarité, d'accompagner les entrepreneurs locaux et de participer finalement à l'économie et à faire vivre des transformateurs comme nous et, du coup, d'améliorer les conditions de vie des communautés. »

Hommes ou femmes, il y a de la place pour tout le monde dans le secteur agricole. Jean-Luc Luboya Tshichimbi est producteur et exportateur de fruits et légumes à Kinshasa en RDC. « Nos activités, c'est plus dans les produits frais, on a 30 % du marché local sur Kinshasa et on a 70 % sur l'exportation », explique-t-il.

Un taux d'exportation qui devrait augmenter, car ce producteur congolais a pu signer de nouveaux contrats lors du Sial.

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RFI