Avec son album «Hopecore», Rahim Redcar opère un virage musical radical
Description
Rahim Redcar, que l’on connaissait sous les noms de scène Redcar, Chris et Christine and the Queens, change pour la quatrième fois d’identité pour son cinquième album Hopecore. Nouvelle métamorphose de la star française qui choisit une fois de plus d’être genré au masculin pour son nouveau projet électronique dansant.
Sa voix affirmée s’impose de nouveau sur ce disque de sept titres abrasifs et sauvages, taillés pour les pistes de danse. Il suit la quête d’un chanteur et danseur hors normes qui se renouvelle à chaque album : chanson française, pop, et ici, techno aux accents disco.
En 10 ans, l’artiste caméléon s’est imposé comme une figure majeure de la musique française contemporaine à l’échelle internationale. Derrière son nom de scène, se cache Héloïse Letissier.
En 2010, la Nantaise avait 22 ans et le moral à zéro. C’est à Londres qu’elle va ressusciter. Et c’est dans un cabaret de drag queens que le miracle va arriver, en s’inventant un double pour mettre en chanson ses difficultés d’exister dans ce corps de jeune femme, prisonnier d’une sexualité hétéronormée.
Quatre ans plus tard, en 2014, Éloïse Letissier devient Christine and the Queens et publie son premier album Chaleur humaine. Une réussite spectaculaire adoubée par des poids lourds comme Elton John ou Madonna. Un succès mondial que seul le duo français Daft Punk avait pu atteindre jusque-là. Avec 1,3 million d’albums vendus, Christine and the Queens devient une star planétaire, portée notamment par la chanson Christine, tout simplement.
Pour ce nouvel album Hopecore, Rahim Redcar a tout fait, en totale autonomie. À 36 ans, il livre une heure de musique, écrite, enregistrée et mixée par lui-même. L’artiste opte pour une inspiration spontanée et brute grâce aux beats primitifs de synthétiseurs sans âge, à l’image du morceau au titre énigmatique, Forgive 8888888. Il sonne comme un appel de la chair pour la justice et la liberté de toutes les orientations sexuelles.
On peut dire que ce dernier projet est captivant et libre, malgré des boucles électroniques monotones à l'écart de ses habituelles mélodies entêtantes. Considérer aussi que l’essentiel n’est peut-être pas là. Avec ses multiples visages et talents, le cheminement artistique de celui qui a repris avec panache Non, je ne regrette rien d’Edith Piaf, lors des jeux paralympiques de Paris, reste fascinant.
Rahim Redcar est en tournée des clubs mythiques, le 1er novembre à la Fabric à Londres et le 12 novembre au Rex Club à Paris.