Aya Nakamura au sommet avec son 5e album: une réussite qui lui était «Destinée»
Description
Plusieurs Disques de platine, deux Victoires de la musique, sept milliards d'écoutes dans le monde... en moins de dix ans de carrière, la chanteuse franco-malienne Aya Nakamura a gravi toutes les montagnes et elle est bien décidée à rester au sommet. Dans son cinquième album, Destinée, sorti le 21 novembre, elle confirme son statut de reine de la musique francophone, mais sans prendre de risques.
Le 26 juillet 2024, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, Aya Nakamura a pris sa couronne au nez et à la barbe de ses détracteurs - battant au passage les records d'audience de la télévision française, avec plus de 31 millions de spectateurs réunis pour la voir se déhancher sur le Pont des Arts.
Un peu plus d'un an plus tard, la chanteuse n'a pas la moindre intention de rendre son trône : au contraire, dans Destinée, elle s'autoproclame « femme alpha, alpha et oméga. » Signe, s'il en fallait, que deux ans après son précédent album DNK, Aya Nakamura est parfaitement consciente de sa place au sommet du paysage musical francophone. « Je sais qui je suis, je fais ce que je veux » chante-t-elle en ouverture de l'album : le ton est donné, le message a le mérite d'être clair.
Mais à 30 ans, et après une décennie de carrière, Aya Nakamura fait aussi preuve d'un peu plus de vulnérabilité, comme dans Anesthésie où elle se demande « où sont passés certains amis à qui [elle se] confiai[t] » et où elle déclare avoir « les sentiments anesthésiés / Par des souvenirs qui [l']ont traumatisée. »
Un album sans prise de risques
Consacrée par ses fans et par le milieu de la musique, Aya Nakamura aurait les moyens d'oser quelque chose de différent. Ce n'est pourtant pas la direction qu'elle prend dans Destinée. La chanteuse a une recette qui fonctionne, et pioche donc dans les mêmes ingrédients : quelques formules savoureuses (« j'ai pas ma langue dans ma bouche »), beaucoup de vocoder, et des refrains qui se digèrent facilement... en bref : le packaging, « tout le tralala » à la Aya Nakamura.
Malgré tout, la sauce prend : l'album reste efficace, d'autant que sur ce projet, Aya Nakamura multiplie les collaborations et élargit sa palette de genres. Elle s'aventure en territoire afrobeats avec l'Anglo-Nigérian JayO ; sur le single Baddies, elle unit ses forces avec le roi du kompa, le Franco-Haïtien Joé Dwèt Filé ; sur un autre enfin, c'est le producteur et arrangeur ivoirien Tam Sir qui se met à son service.
Avec Destinée, Aya Nakamura ne change pas de direction, c'est vrai, mais elle prouve qu'elle a bel et bien trouvé son chemin.



