Duel Trump-Harris : "Quel que soit le président américain, ça ne changera rien pour le monde arabe"
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À la Une de la presse, mercredi : les accusations de Donald Trump concernant une supposée "ingérence" du Parti travailliste britannique dans la présidentielle américaine ; le basculement de l’électorat arabo-américain en faveur du candidat républicain et le fatalisme du monde arabo-musulman face à cette élection ; le problème des contrôles au faciès en France ; la politique migratoire espagnole à rebours du reste de l’Europe ; et un passeport pour Paddington.
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À la Une de la presse, mercredi 23 octobre, la dernière ligne droite de la campagne pour la présidentielle américaine, et les accusations de Donald Trump concernant une présumée "ingérence étrangère".
D’après le candidat républicain, cette ingérence ne serait ni russe, ni chinoise, ni même iranienne mais britannique, et plus précisément le fait du Parti travailliste, dont l’appel aux militants à se rendre aux États-Unis pour faire campagne pour Kamala Harris équivaut, selon Donald Trump, à des "contributions" d'acteurs étrangers, et donc viole les lois sur le financement des campagnes électorales. Ses avocats exigent une "enquête immédiate", et The Financial Times note que cette plainte intervient "à moins de deux semaines, maintenant, de la présidentielle la plus serrée de l'histoire américaine", avec deux candidats annoncés à égalité dans les sondages.
Les enquêtes d’opinion, qui semblent indiquer un basculement des électeurs arabo-américains en faveur de Donald Trump. Le dernier de ces sondages, cité par Arab News, indique que 43 % d’entre eux soutiennent le candidat républicain, contre 41 % pour la candidate démocrate. Une érosion expliquée, selon le quotidien saoudien, par le soutien de l'Administration Biden à la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza. Le journal, qui note que l’un des plus grands PAC représentant les Arabo-Américains a récemment annoncé qu’il ne soutiendrait aucun des deux candidats, affirme que cet électorat "pourrait jouer un rôle crucial dans le résultat final, en particulier dans les États clés comme le Michigan, où résident près de 400 000 Américains d’origine arabe".
"Harris perd le soutien des Américains arabes et musulmans. Est-il trop tard pour inverser la tendance?" : d’après The Washington Post, qui évoque "un changement radical pour ce qui fut un électorat-clé du Parti démocrate durant les années Trump" et son fameux "muslim ban", "la fracture entre les musulmans, les Arabes-Américains et le Parti démocrate" aurait même atteint "un point de rupture". "La dévastation de Gaza a confirmé à de nombreux Arabes et musulmans ce qu’ils soupçonnaient jusqu’alors, écrit le journal: (qu’) ils ne sont pas considérés comme des égaux, ou qu’ils ne méritent pas (d’être traités avec) la même dignité". Que "les vies arabes et musulmanes peuvent être sacrifiées".
Ce sentiment est partagé dans le monde arabo-musulman. Le journal libanais L’Orient Le Jour, qui a interrogé des Saoudiens, des Yéménites, des Iraniens, des Syriens et des Saoudiens, rapporte que le soutien à Donald Trump "semble gagner (aussi) l’opinion de la rue arabe", mais que ce qui l’emporte, "c’est surtout le désespoir face à la situation de la région, jugée inextricable". "Quel que soit le président américain, rien ne changera pour le monde arabe", estiment la plupart des personnes interrogées.
Inquiétudes onusiennes sur le "profilage racial" en France
L’Orient Le Jour qui revient, également, sur l’inquiétude du Comité des droits de l'Homme de l’ONU au sujet des contrôles d’identité en France. Le journal fait état de la "préoccupation" des experts onusiens concernant le "profilage racial" pendant ces contrôles et rappelle, au passage, que le conseil d’État a reconnu il y a quelques jours l'existence, en France, de contrôles policiers au faciès.
Le comité des droits de l’Homme de l’ONU pointe aussi du doigt les "allégations sur un usage excessif de la force", lors de la crise en Nouvelle-Calédonie, où les affrontements entre indépendantistes, loyalistes et forces de l’ordre ont fait 13 morts. D’après nos confrères de franceinfo, la Cour de cassation, la plus haute juridiction française, a cassé mardi la décision d'enfermer le chef indépendantiste Christian Tein dans une prison métropolitaine. Son cas devra donc être de nouveau examiné prochainement par un juge.
Intégration de 6,5 millions de sans-papiers en Espagne
À lire également, du côté de la presse espagnole, la décision du gouvernement de Pedro Sanchez d’intégrer par le travail quelque 6,5 millions de sans-papiers. D’après El Pais, cette décision devrait être prise en Conseil des ministres le mois prochain, sous la forme d’ un décret-loi, l’équivalent espagnol du 49.3, donc sans l’approbation des parlementaires. Concrètement, les délais pour obtenir les permis de travail et de résidence devraient être plus courts, leur durée plus longue et plusieurs obstacles éliminés pour faciliter l’entrée des immigrés sur le marché du travail.
Une décision à rebours des politiques répressives qui ont le vent en poupe dans d’autres pays d’Europe et saluée, en France, par Libération. "Et si l’Espagne avait raison ?" : le journal assure que la démarche du socialiste Pedro Sanchez "n’a rien d’angélique", et qu’il a "simplement compris que si l’Espagne veut continuer sur sa lancée d’une croissance forte (+2,9 %, une des plus fortes de l’UE), il n’a pas d’autre choix que de faciliter les démarches pour obtenir un permis de résidence et de travail". Libé, que l’exemple espagnol "fait rêver", à un moment où le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, "est parti en croisade contre les migrants", "surfant sur la peur de l’étranger répandue par une extrême droite représentant (aujourd’hui) le tiers de l’électorat français".
Un passeport pour l'ours Paddington
On ne se quitte pas là-dessus. À la rubrique "vos papiers", toujours, mais dans un registre plus léger, le quotidien britannique The Guardian annonce que le ministère de l’Intérieur a délivré un passeport à l’ours Paddington, le célèbre personnage créé par l’écrivain Michael Bond, pour qu’il puisse retourner dans son pays d’origine, au Pérou. Le document indique la date de naissance de Paddington, le 25 juin, sans préciser son année de naissance, ainsi que son nom de famille, Brown, sa nationalité britannique et son lieu de naissance, au Pérou, donc.
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