DiscoverL'Épopée des musiques noiresJosé James se souvient de 1978
José James se souvient de 1978

José James se souvient de 1978

Update: 2024-03-28
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1978 fut un bon cru. Le chanteur américain José James en est convaincu. Cette année-là, Prince publiait son premier album, George Clinton faisait scintiller Funkadelic, Fela Kuti devenait un incontournable agitateur, les Jackson croyaient en leur avenir… Cette année-là, José James vit le jour et l’humeur musicale qui accompagna son enfance continue de l’inspirer. Alors que nous nous apprêtons à saluer la mémoire de Marvin Gaye, disparu il y a 40 ans, José James se fait l’écho des riches années 70 quand l’esprit créatif de ses aînés épousait les tribulations du monde.

José James reconnaît volontiers sa propension à célébrer le patrimoine afro-américain historique. Ses hommages appuyés à Billie Holiday ou Bill Withers lui ont valu ces dernières années les éloges de ses contemporains. En s’intéressant à l’année 1978, il s’autorise la relecture d’une époque faste durant laquelle les soubresauts de la planète avaient insufflé un esprit de concorde salvateur. Tout n’était pas rose mais l’intention pacifiste des artistes d’alors semblait éloigner les velléités guerrières. L’intention « Peace & Love » cherchait à prolonger le discours des grands orateurs disparus. José James veut imprimer cette humeur positive dans son répertoire. En revitalisant la musicalité de ses héros d’antan, il ressuscite la fraîcheur musicale d’une génération naïve qui croyait en un avenir radieux.

Pour autant, José James n’est pas dupe. Il sait que les défis sont nombreux et le devoir impérieux de faire face aux obstacles ne doit pas être négligé. En faisant allusion à l’assassinat de George Floyd en mai 2020 à Minneapolis, en rendant hommage au jeune Trayvon Martin, tué par balle, en février 2012 en Floride, il affiche son activisme face aux exactions racistes toujours violentes aux États-Unis. Le sort de la communauté noire outre-Atlantique le concerne. Après avoir fait des recherches poussées sur son identité originelle, José James a découvert que ses racines paternelles ancestrales se trouvaient en Angola au sein du peuple Mbundu. La source maternelle de son être provient de ses aïeux irlandais. Cette révélation a éclairé son cheminement personnel et artistique. José James est, comme nombre d’Américains, le fruit d’un métissage provoqué par les drames de l’esclavage.

Cet effort de réappropriation culturelle est un processus long auquel José James se soumet avec candeur. Choisir son année de naissance comme axe central de son nouvel album n’est pas anodin. C’est l’expression d’une quête qui le ramène à sa prime jeunesse quand se dessinaient les contours de sa vie d’adulte. C’était le temps des enthousiasmes, des premiers revers, des apprentissages et des décisions. 1978 fut un bon cru. José James le revendique et le martèle. Il est un enfant de cette force de persuasion crédule qui imaginait un monde pétri de bonnes intentions. La musique a peut-être cette vertu. Rêvons un peu et voyageons avec nostalgie dans les méandres du passé.

José James sera présent en Europe au mois de mai et juin 2024. Il se produira notamment le 29 mai à Paris au New Morning.

► Le site de José James.

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RFI