Le G7, pour quoi faire?
Description
Les chefs d’État et de gouvernement des pays membres du groupe des 7 sont actuellement réunis dans la région des Pouilles, au sud de L’Italie. Un sommet lors duquel la Chine devrait dominer les discussions. Mais le G7 est-il encore une organisation pertinente ?
C’est la question que l’on se pose depuis déjà quelque temps. Lors de la création de cette instance au milieu des années 1970, les sept pays qui la composaient, États-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Japon, et Canada, étaient de très loin les états les plus industrialisés et donc les plus puissants, les plus riches de la planète. Leurs économies combinées représentaient les deux tiers du PIB mondial.
Une instance créée pour mieux coordonner les politiques macro-économiques de ces États, durement frappées par le choc pétrolier et la fin du système de Bretton Woods. C’était donc une volonté d’échanger directement, de manière informelle, et sans le filtre des conseillers, entre chefs d’État et de gouvernement.
Cette instance a-t-elle été efficace à l’époque ?
C’est un système qui a permis une gouvernance plus ou moins efficace de l’économie mondiale pendant une vingtaine d’années. Avec la chute de l’URSS en 1991, la Russie a rejoint le système de l’économie de marché et a été admise au sein du G7 qui est donc devenu le G8 entre 1998 et 2014, date à laquelle, suite à l’annexion de la Crimée, Moscou a été exclue.
Parallèlement, depuis le début des années 2000, la situation a évolué rapidement avec la montée en puissance de grands pays émergents comme la Chine, le Brésil, l’Inde ou l’Afrique du Sud. Pour sauvegarder le système bancaire international, on a décidé d’intégrer ces nouvelles économies importantes à sein d’une nouvelle organisation, le G20, incluant les sept pays occidentaux et 13 autres États.
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Fallait-il maintenir le G7 ?
Pour certains économistes et spécialistes de géopolitique, la pertinence du G7 s’est en tout cas posée. Et ce que l’on voit aujourd’hui, c’est que, depuis l’exclusion de la Russie en 2014, l’organisation est devenue autant une organisation qui parle coordination économique qu’un club des pays occidentaux qui défendent aussi un système de valeurs humanistes, un système politique, la démocratie libérale et l’état de droit. Précisément au moment où ce modèle est de plus en plus contesté par d’autres acteurs sur la scène internationale.
En ce sens, le G7, pour les pays concernés, reste une organisation pertinente. À condition que les valeurs partagées le soient vraiment, ce qui n’est plus une évidence quand on voit le positionnement de l’Italie sur certaines questions de sociétés comme l’avortement. En ce sens, l’arrivée au pouvoir de dirigeants populistes dans certains pays du G7 pourrait avoir un impact sur la cohésion de ce club vieux de 50 ans.
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