Les Ukrainiens sont-ils en danger après deux ans et demi de guerre?
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En Ukraine, où le conflit est éclipsé depuis 15 jours par les affrontements au Proche-Orient, la situation reste très difficile pour l’armée ukrainienne, notamment sur le front est. Et la question que l’on se pose : les Ukrainiens vont-ils tenir le coup pendant l’automne et l’hiver qui s'annoncent rudes ?
Pour les Ukrainiens, les semaines à venir s’annoncent en effet difficiles. Pour l’armée de Kiev, les problèmes restent les mêmes : difficulté à renouveler les effectifs après deux ans et demi de guerre, trop peu de batteries anti-aériennes, trop peu d’avions, même si les premiers F 16 sont arrivés. Malgré l’incursion ukrainienne en territoire russe, dans la région de Koursk, qui tient pour l’instant avec l’occupation de 1 000 km2, l’armée de Kiev est plus que jamais sur la défensive sur le front est de l’Ukraine. Et les Russes gagnent du terrain. Ils viennent de s’emparer de la localité de Vougledar, important nœud stratégique entre leurs conquêtes au sud et à l’est de l’Ukraine. Et ils comptent bien en faire autant de Pokrovsk, cette ville qui est aussi importante en termes de voies ferroviaires et de routes, et qui produit également une bonne partie de l’acier ukrainien.
Parallèlement, les deux pays se livrent à une véritable guerre de drones, avec des échanges qui s’intensifient en ce moment. Les Ukrainiens ciblent des sites militaires et des bases russes en territoire ennemi. Les Russes de leur côté viennent d’envoyer une salve de drones sur quinze régions d’Ukraine. La stratégie, macabre, est toujours la même : à l’orée de l’automne, ils visent les centrales électriques pour placer la population dans une situation extrême pour le chauffage alors que les températures vont bientôt dégringoler. Il s’agit de forcer le gouvernement de Kiev à négocier une paix aux conditions de Moscou, ce qui est totalement rejeté par le gouvernement ukrainien.
L'Ukraine réclame plus de soutien de ses alliés
Pourtant, Volodymyr Zelensky reste sur une posture offensive et déterminée. Il continue de réclamer plus de solidarité de la part de ses alliés occidentaux. Et il présente deux demandes récurrentes. Il veut d’abord convaincre ses alliés occidentaux d’abattre les missiles et drones russes qui visent son pays, malgré leurs réticences actuelles. Ensuite, le président ukrainien appelle les alliés à autoriser des frappes en profondeur sur le territoire russe avec les armes fournies par les Occidentaux, leur reprochant de « retarder » leur décision.
Et, en se projetant vers l’avenir, il plaide encore et toujours pour une adhésion de l’Ukraine à l’Otan. Et il a sur ce dossier un allié de poids, le nouveau secrétaire général de l’Otan Mark Rutte. Ce dernier a effectué très symboliquement une visite à Kiev cette semaine, deux jours seulement après sa prise de fonctions. Mark Rutte a réaffirmé le soutien occidental à l’Ukraine jusqu’à ce qu’elle « l’emporte » sur la Russie. En dépit, là encore, des réticences de certains pays membres de l’Otan, à commencer par les États-Unis et l’Allemagne. On le voit, en ces temps difficiles, l’union entre Kiev et ses alliés est aussi un combat.
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