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Le service militaire pour les «haredim», un tabou brisé en Israël?

Le service militaire pour les «haredim», un tabou brisé en Israël?

Update: 2024-06-28
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Cette semaine, la Cour suprême israélienne a ordonné la conscription des étudiants en école talmudique, ceux appelés les « haredim » en hébreu, et qui étaient dispensés de service militaire depuis la création de l’État hébreu en 1948.

C’est un tabou que la Cour suprême vient de briser en Israël. Elle renvoie le pays à ses ambiguïtés, entre le sionisme laïque et socialiste qui a construit la nation israélienne et le messianisme religieux qui imprègne l’histoire du peuple juif. 

À la création de l’État hébreu, en 1948, c’est David Ben Gourion qui souhaite rassembler en Israël tous les juifs qui le souhaitent, d’où qu’ils viennent et quelles que soient leurs convictions politiques et religieuses. Ce qu’il veut alors, c’est apporter la sécurité à ses contemporains qui viennent de vivre l’épreuve terrible et inhumaine de la Shoah. Et donc, c’est lui qui décide de respecter les demandes du courant ultra-orthodoxe, qui estime que l’étude de la Torah est essentielle et doit être une activité à plein temps. C’est ainsi que les étudiants des écoles talmudiques sont exemptés de service militaire. Il faut dire qu’à l’époque, ils ne sont qu’une centaine.

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Cette situation perdure de longues années, même si assez vite certains militants laïques ou des responsables militaires trouvent ce régime d’exemption trop discriminatoire. Mais ces « haredim », comme on les appelle en hébreu, revendiquent leur style de vie et leur mission d’étude approfondie de la Torah.

Mais au fil du temps, les positions des deux camps se durcissent. Depuis 1998, la Cour suprême est régulièrement saisie par des mouvements laïques qui estiment que cette rupture d’égalité face au devoir militaire est tout simplement inacceptable.

Depuis le 7-Octobre, la remise en cause croissante de l'exemption de service militaire pour les « haredim » 

La décision de la Cour suprême arrive dans un contexte dans lequel se pose le problème des effectifs et surtout des rotations de ces effectifs militaires déployés dans la bande de Gaza et aussi au nord du pays. D’autant plus que les étudiants ultra-orthodoxes ont fait beaucoup d’enfants depuis 1948. Ils représentent aujourd’hui 13% de la population, et sont plus de 160 000 à étudier la Torah.

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Et c’est donc ce moment, alors que la Knesset, le Parlement israélien, étudie un texte de loi sur la fin de l’exemption, que choisit la Cour suprême pour rendre son avis. Un avis motivé par les circonstances actuelles : « En plein milieu d'une guerre difficile, l'inégalité du fardeau est plus marquée que jamais et requiert la mise en place d'une solution durable ».

Seulement voilà : l’adoption de ce texte par le Parlement pourrait conduire à de vives tensions au sein de la coalition gouvernementale dirigée par Benyamin Netanyahu, où cohabitent opposants et partisans de cette mesure. À suivre donc. Mais la Cour suprême, elle, a choisi son camp. 

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RFI