L’ombre du Kremlin sur Washington
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Le mot est lâché, lourd et définitif : « trahison ». Ce n’est plus seulement le constat d’experts avisés comme Françoise Thom, Dominique Moïsi ou Pierre Servent ; c’est une inquiétude qui filtre désormais jusqu’aux sommets de l’État, d’Emmanuel Macron s’adressant à Volodymyr Zelensky jusqu’au chancelier Friedrich Merz, dont le Spiegel rapporte la consternation.
L’heure de vérité : L’illusion s’est dissipée pour laisser place à une réalité glaçante : Washington n’a pas seulement fermé son parapluie, il a changé de logiciel pour adopter la sémantique de l’adversaire. Demain à Londres, lorsque les soutiens de l’Ukraine se réuniront, l’atmosphère sera lourde de ce constat terrible. Dans les couloirs feutrés de la diplomatie, le mot de « trahison », habituellement tabou entre alliés, sera sur toutes les lèvres, car il est le seul à la hauteur de l’abandon en cours.
Le temps des lamentations est révolu. Si l’Europe ne veut pas finir en vassal démembré ou en note de bas de page de l’histoire russe, ses dirigeants doivent impérativement sortir du déni. Ils ont le devoir moral, quasi sacré, de cesser d’administrer des calmants à leurs opinions publiques pour enfin leur dire la vérité crue : nous sommes désormais des orphelins stratégiques, seuls face à un empire prédateur. Le masque américain est tombé ; il reste maintenant à voir si nos élus auront le courage de regarder la méduse en face avant qu’elle ne nous pétrifie, ou s’ils continueront à somnambuler vers l’abîme.









